ment fermés par des tiroirs disposés de manière à ne s’ouvrir qu’au moment du passage de la tête du convoi, et à se fermer après que le dernier wagon a passé. Ces tiroirs, dont la description nous en
traînerait trop loin, sont commandés par des distributeurs placés en tête et en queue du convoi. Ces distributeurs fonctionnent à la volonté du conducteur du train, qui a sous la main un levier dont la
position suspend ou provoque l’écoulement de l’eau, et en détermine le sens.
Les avantages du chemin de fer hydraulique sont immenses, pour acquérir une force de 160 chevaux, la puissance de propulsion n’a besoin que d’une colonne d’eau égale à peu près à la gros
seur du bras, et cette puissance est mise en jeu ou arrêtée dans un dixième de seconde. De plus, cette eau, qui vient de servir de force motrice, pourrait être utilement employée pour les irrigations, et porter ainsi la fertilité dans les pays que traversent les chemins de fer.
Pour alimenter les réservoirs et les tenir constamment à la hauteur nécessaire pour produire une pression convenable, M. Girard indique les moteurs les mieux appropriés à la localité. Là où se trouvent des cours d’eau, on fera bien de créer une chute, et de s’en servir pour alimenter un moteur hydraulique qui épargnera le combustible. Là au contraire où manque l’eau courante, on devra re
courir à la machine à vapeur, qui n’aura pas besoin de fonctionner toujours, comme dans les chemins de fer atmosphériques, et qui aura tous les avantages de la machine fixe comparée à la locomotive.
Ainsi que nous le disions en commençant, ce projet n’est encore qu une théorie ingénieuse, et tout le monde est intéressé à ce que la pratique vienne au plus tôt le sanctionner et lui donner le caractère de réalité qui lui manque.
— Depuis que le phénomène de la foudre globulaire a attiré l’attention des savants, de nouveaux faits de ce genre ont été communiqués à l’Académie des sciences. Nous avons consigné les premiè
res observations dans le n° de l’Illustration du 31 juillet dernier, et nous devons aujourd’hui noter encore les faits qui se sont produits depuis, car il importe de réunir le plus grand nombre de documents possible sur un phénomène qui semble déjouer le paratonnerre.
Le premier fait qui se présente est communique par Mme F.spert, habitant, à Paris, la cité Odiot, d’où la vue s’étend sur les terrains Beaujon, et a eu lieu en juin 1849, à 6 heures 30 minutes du soir.
« Passant devant ma fenêtre, qui est très-basse, dit cette dame, je fus étonnée de voir comme un gros ballon rouge, absolument sem
blable à la lune lorsqu’elle est colorée et grossie par les vapeurs. Ce ballon descendait lentement et perpendiculairement sur un arbre des terrains Beaujon. Ma première idée fut que c’était une ascen
sion de M. Grimm ; mais la couleur du ballon et l’heure me firent penser que je me trompais ; et, pendant que mon esprit cherchait à deviner ce que cela pouvait être, je vis le feu prendre au lias de ce globe suspendu à 15 ou 20 pieds au-dessus de l’arbre. On aurait dit du papier qui brûlait lentement avec de petites étincelles et flam
mèches ; puis, quand l’ouverture fut grande comme deux ou trois fois la main, tout à coup une détonation effroyable fit éclater toute l’enveloppe et sortir dé cette machine infernale une douzaine de rayons de foudre eu zigzag, qui altèrent de tous côtés, et dont 1 un vint frapper une des maisons de la cité, le n° 4, où il fit un trou dans le mur comme l’aurait fait un boulet de canon : ce trou existe en
core. Enfin un reste de matière électrique se mit à brûler avec une flamme blanche, vive et brillante, et à tourner comme üü soleil de
l eu d’artifice. — Ce phénomène dura plus d’une minute. C’était un si beau spectacle, que je n’eus pas même l’idée du danger ni de la
peur ; je ne pouvais que m’écrier : Que c’est beau ! que c’est beau ! il »
M Al. Meunier a observé le même phénomène deux fois dans un jour. La scène se passait rue Montholon, au mois de juin dernier, entre onze heures et onze heures et deirne du soir. La foudre ve
nait d’éclater avec fuie violence peu ordinaire à Paris ; tout à coup un éclair immense brille, et est suivi presque instantanément d’un coup de tonnerre semblable à une décharge d artillerie. « Il me sem
ble voir, dit le narrateur, une bombe énorme lancée avec violence, qui éclatait avec fracas au milieu de la voie publique, pans le mo
ment, cette espèce de globe qui s’avançait me fit i effet de la lune se détachant du ciel. >> M. Meunier poursuit sa route; après avoir dépassé la place Cadet, il voit s’avancer « un nouveau globe de feu, semblable au premier, mais qui avait de plus, à la partie supérieure, une espèce de flamme rouge qu’on peut comparer a une mèche de bombe, quoique un péri plus grosse. Ce globe, qui n avait pas été précédé d’ùn éclair, au moins pour moi, descendit avec une effrayante rapidité, éclata dans la rue avec un bruit tel que je n’ai ja
mais rien entendu de semblable, me donna une violente secousse sur le côté droit, et si violenle que je fus jeté contre la muraille. «
Enfin un troisième fait communiqué a l’Académie, remonte à 1841, et a été vu par M. Butti, peintre de marine de l’impératrice d’Autriche . Pendant une nuit d’orage, le narrateur fumait tranquil
lement à sa fenêtre, quand les cris dos passants 1m fîrentrcgardcrua phénomène étrange : un ballon qu’il compare, lui aussi, a la lune,
se promenait majestueusement dans l’espace. Sa démarche était si lente et sa durée fut telle, que l’auteur de la lettre eut le temps de descendre, de sortir et de retrouver le météore qui s était élevé et se dirigeait vers la croix du clocher de l’église; ii 1 atteignit bientôt et disparut à l’instant. La disparition fut accSmpagnee d un bruit sourd comme celui du canon entendu a grande distance.
— On revient tous les jours de l opinion que ! on s ( fait faite sur la nature du blanc d’œuf, et qui faisait considérer cette substance comme exclusivement formée d albuminé. Nous avoùs dans le temps exposé les expériences de M. Mialhé pàr lesquelles il avait cfe établi qu’outre la partie coagulable par la chaleur, et qui seine mente le
nom d’albuminé, se trouvait une autre substance que la chaleur ne coagule pas, mais qui se laisse précipiter par 1 alcool, le Sù ôliine corrosif, le nitrate de plomb, la teinture de ftoïx de gaîie^ et a laquelle M. Mialhe a donné le nom d’albiïminosè.
I! est probable que d’autres expériences cônsmreronf à leur tour la présence cle nouvelles substances, si I on reîtéclnt ffue le blanc d’œuf tient en réserve les matériaux, lîécéss&ifôè a la lôrmatïon et a l’alimentation du jeune poulet. _
En attendant, M. Lucien Corvisarf a voulu savoir le rôle que Te blanc d’œuf jouait dans la digestion, et ce qu il fournissait o eltmeutsoluble aux vaisseaux absorbants. Il a opéré des digestions ar
tificielles par les procédés connus, et il s’est assure que 1 albumine coagulée et préalablement épuisée, par des lavages, de la matioie soluble, pouvait en céder de nouvelles quantités soa< ! action pro
longée du sue gastrique. Cependant il y a une binrfé a cette action,
et l’on ne parvient guère à transformer en maaere soluble plus an tiers de l’albumine contenue date le blanc dœoi. , .
De ces expériences découle là possibilité de donner aux malades dont l’estomac ne digère point, un gramme seulement de cetto subs
tance pour équivaloir 3 un blanc d’œuf entier ; pour obtenu çjle substance précieuse, il suffirait de mêler entièrement nç MMe suc gastrique extrait par les moyens ordinaires, six parte, «eau.’


six parties de blanc d’œuf, et de les maintenir pendant vingt-quaué heures à une température de 38 à 40 degrés.


— Avant qu’elles ne tussent livrées au commerce, et quelles n’eussent trouvé place dans les officines des pharmaciens, nous av ons
entretenu nos lecteurs des perles d’éther du docteur Clertan, de ce mode ingénieux d’administrer sûrement, et avec une grande préci
sion, le plus précieux médicament antispasmodique, l’agent antinerveux par excellence. Nous avons dit à cette époque les résultats inattendus et presque merveilleux que l’on retirait de l’emploi de cts perles dans les cas de migraine, de névralgie, de crampes d’es
tomac, d’irritation nerveuse du côté des voies digestives, etc., etc. Ces laits, aujourd’hui acquis à la pratique médicale, ne présentent plus un suffisant caractère de nouveauté pour nous arrêter d’avan
tage. Nous voulons aujourd’hui attirer l’àtteittiôii sur un phénomène tout nouveau, imprévu, que lions avons observé le premier, et con
tre lequel il est utile de mettre en garde les personnes qui feraient usaae de l’éther pur. Ce phénomène est une espèce d’éthérisation n’allant jamais jusqu’à l’insensibilité complète, mais plongeant, le malade dans une sorte d’anéantissement d’où il est facile de le tirer, comme on va le voir.
Disons tout d’abord qliè toutes mes observations portent sur des femmes, et que les hommes paraissent jouir, sous ce rapport, d’une espèce d’immunité. La première malade qui m’offrit ces symptômes d’éthérisation était atteinte d’une névralgie faciale ancienne et re
belle aux médicaments les plus énergiques. Quatre perles d’éther furent administrées dans l’intervalle d’une demi-heure; «Alors, dit la malade, je n’eus plus qu’une conscience confuse de mes dou
leurs ; mes membres étaient comme brisés, et je ne pouvais me tenir debout . » Pendant cette crise, quelques personnes de sa famille qui prenaient du café dans une pièce voisine vinrent voir la malade, et l’une d’elles eut l’idée de faire prendre quelques cueillerées de café
à la pauvre souffrante, qui tout à coup et à l étonnement de tout le monde, sortit de sa léthargie comme par l’effet d’une baguette ma
gique. « Il me sembla, m’a-t-elle dit depuis, que le voile épais qui couvrait mes yeux se déchirait d’un seul Coup, et que mes douleurs, concentrées et contenues sur mon front par titi lien invisible, s’envolaient dans l’espace qui leur était jusqu’alors interdit. «
Le même phénomène d anéantissement se présenta de nouveau à mon observation chez une femme atteinte de migraine. N’âyant pas sous la main iiile infusion de café, et rue rappelant Faction sédative du vinaigre dans les càs d’éthérisation, j administrai quelques goûtes de ce liquide, qui produisirent un effet identique à celui du café.
Nous pourrions citer d’autres exemples qui tous confirmeraient ce fait tout nouveau que l’éthérisation peut être produite autrement que par l’inhalation de l’éther ou dû chloroforme ; que Cdt effet s’obtient aussi pdf l’ingestion de l’éther, mais que, pour arriver à ce résultât, il faut, comme dàifs les perles du docteur Clertan, administrer l’éther complètement pur.
— Dans notre Revue scientifique de janvier derniéf, notis avons longuement exposé les recherches au moyen desquelles Ai. Lebœuf était parvenu à prévoir l’apparition dë pluies abondantes, et nous avions engagé l’auteur à poursuivre des études qui jioùvaieiit ren
dre les plus grands Services à la science. Nous avons été heureux d entendre St. Ârago, dans la séance dit 13 de ce mois, informer l’Académie des sciences que St. Lebiéùf se présentait ait concours du prix d astronomie pôür avoir prévu et. üniitinvé l’apparition du phénomène des pluies abondantes <‘U Angleterre, eh France et en Allemagne.
Félix ROUBAUD.


Courrier de Paris.


Il est évideht. que nous revenons, à des temps meilleurs pour la comédie. Béjouissez-vous, son régne arrive et vous sera rendu. Les circonstances sont favorables ; on va redo
rer son écusson, et la couronne qu’elle n’aurait jamais dû perdre lui est déjà restituée. Ce grand bruit qui s’élève de toutes les parties de l’empire dramatique, cette activité dans ses ateliers de fabrication, et ce murmuré de curiosité autour de la pièce nouvelle, qu’est-ce qui pourrait s’y mé


prendre? Autant de symptômes de renaissance pour la co


médie. Cette vieille sempiternelle a besoin d’oripeàùx tout neufs pour séduire les imaginations, et vous conviendrez qu’à la fin ce beau fantôme valait bien la peine d’être ex
humé. Ainsi nous rentrons, — comme vous voyez, — dans les conditions d’une époque glorieuse pour le théâtre ; il sera la joie, la consolation, l’espérance, et, pour tout dire, l’événement de chaque jour, et déjà la chronique, petite ou non, de la grande ville peut dire des autres inventions qui s’y pratiquent : Nescio ons, je né vous connais pas. La voilà désormais autorisée à ne suivre, dans son voyage où il vous plaira, que le bon plaisir de la comédie. Eh tenez, à l’heure présente, la causerie et ses caprices, la nouvelle en sa primeur, fa médisance en ses on dit, rien de tout cela ne saurait valoir la comédie que vous savez, Stella.
C’était donc vendredi, au Théâtre-Français, que la nouvelle étoile s’est levée, et voici son histoire. Stella est Une artiste célèbre, là première cantatrice de l’Europe, ou peii s’en faut ; Stella est aussi une fille romanesque, à Cè point que lé roman l’a prise dés le berceau. Exilée de la maison d’ufii père qui n’était pas son père, Stella a reçu Fédûcation
la plus brillante par les soins d’un bienfaiteur inconnu, qui ne peut tarder à se faire connaître. Stella, lancée dahs le
monde, Pauréole de canlatricê au front, a traversé sès séductioris sans faillir ; elle n’a cédé qu’aux séductions de son propre cçèxfr. L’idole dë Stella, c’est iVl. Philippe de Vâïeflçaf, un bèau nom assez mal porté, un de ces jeunes exal
tés à froid, qui jouent à merveille les beaux sentiments,
tant que la pauvreté est leur hôtesse. Le fait est que Paffiotir dé M. Philippe et les vertus qui s’ensuivent n’étaient pas assez vigoureux pour résister à un changement de fortune.
Devant lés quatre cent mille francs d’un héritage qùelconque les scrupules lüi so ftt venus. Epouser une cantatrice, que dira le hïonde ? Mais ii volts dira, Monsièur de Valénçàÿ, que cela sè fait tous les jours. Éteinte on courtise /une càfifatricè, et on se marie ailleurs ; la pratique est vieille, et M. a$ Vatènçây se montre décidé à là suivre, lorsqu’une lettre change tout, donne à tout une face imprévue : un homme débourse, un mécréant, vient de lever lé pied. C’était justement lè banquier de M. fié Vàiènçây ; le voilà pauvre :
adieu le mariage, là famillè ne voudra plus de lui, et, puiscjûe Delphine nous est ràti e, trous nous contenterons de Stella. Le hasard, qui n’én fait jamais d’autre, amétfè Stella
clans la maison tout à point ; elle aiirtë toujours, elle se croit aimée encore; d’ailleurs elfe est libre, elle est riche, et il paraît convenu entre les deux amants qu’ils s’en iront de
compagnie aux eaux de Bade.
Avec ce second acte commencent les surprises; il se trouve que Stella a enlevé M. de Valençay, en tout bien tout honneur; on s aime platoniquement, en attendant que l’on s’épouse un jour ou l’autre. Stella accepte volontiers les désagréments de la position fausse dont M. de Valençay recueille seulement certains bénéfices qui devraient irriter son orgueil. Ne vit-il pas aux dépens d’une femme de théâtre? Ah! pour le coup, monsieur de Valençay, que dira le monde? Sur quoi on annonce à mademoiselle la visite d’un M. de Létang, et nous tenons enfin une scène à peu près dramati
que, celle du dépositaire infidèle, car c’est lui. «Mon argent, rends-moi mon argent, s’écrie le Valençay furieux. —V
pensez-vous, monsieur? c’est une friponnerie que vous me conseillez : désormais mon avoir appartient à tous mes créan
ciers. » Et la réponse semble on ne peut plus comique, tant
là logique de Cet honnête homme est irrésistible ; c’est la majesté de Féscroquerie, comme dit douloureusement sa victime ; mais la bourse ou la vie ! et le duel est arrêté. Ce
pendant on finit par se demander si nous sommes à bout de préparations, et il faut enfin que le drame se présente à son four, s’il est vrai qu’en dépit de la bonne volonté de Fauteur nous l’ayons attendu en vain jusqu’à présent. Salut au nouveau visiteur, le baron de Kœrner, et qu’il soit le bien venu, pour si peu qu’il nous apporte d émotion et d’intérêt à la place de notre curiosité, j’ai presque dit de notre pa
tience, qui commence à se lasser. On voit bien tout de suite que ce M. de Kcerner dissimule quelque grave mystère sous ses allures de baronnet méthodique, et l’on est tenté de lui
dire comme la veuve de M. de Malbrouck : Quelle nouvelle apportez? Mais il prend des biais peut-être inutiles pour nous apprendre ce que vous savez déjà: Stella, qui a perdu père et mère, n’est cependant pas orpheline, et ta révéla
tion du bonhomme se résume en cette exclamation : O ma fille! Voyez-vous le grand secret, qui est l’unique secret de
toute la comédie. Confidence pour confidence, c’est trop juste, et Stella confie au baron qu’elle aime M. de Valençay, et il a un duel,—Comprenez-vous, mon père?—Si bien, mon enfant, que voilà quatre cent mille francs pour tout arran
ger. La somme passe comme une muscade dans la poché du fripon qui l’offre à Valençay en manière de restitution ; ce n’est pas plus malin que cela. Uii amant, une fortune, Un père, que de trésors perdus et retrouvés pour Stella, et pourtant nous né sommes pas au bout de ses peines. Les pareils de M. Valençay ne sont pas de ceux qu’on enchaîne par des bienfaits mystérieux; d’ailleurs il a parfaitement le droit de ne croire que ce qu’il voit, une restitution de la part de ce dépositaire infidèle qui ne l’est plus. La chaîne qui lê rivait à Stella, c’était la pauvreté; maintenant qu’il est nanti, le voilà libre, et puisque Delphine se trouve à Bade,
par hasard, adièu la cantatrice, il faut bien faire comme tous les autres... vauriens.
Je le constate avec regret, mais la pièce jusqu’alors chancelante s’est écroulée tout net ici. Après tant de bienfaits, après tant de forfaits, le dernier acte devenait un acte inutile. Stella épuisant la coupe des humiliations et franchissant iès derniers degrés de son calvaire, c’était une aggra
vation de peine au moins superflue dans une comédie. Mais l’auteur à pensé qu’il était impossible d’abandonner ce Va- Iènçày à son déshonneur sans essayer de Fen punir, et qu’il devait connaître la source de sa fortune pour en garder la honte ; très-bien, mais ce n’est là qu’une tristesse ajoutée aux autres. Usé trouve encore que .Stella et Delphine sont sôéurs et peu nous importe. Il n’importe pas davantage que Stella renonce à cet amant qui lui échappe ; à défaut d’a­
mour, son art sera sa vie, sa gloire, son illusion, et cettê résolution finale, prise ab irato, n’a guère paru plus tou
chante que le reste. Ce nouvel exemple de dépit amoureux, emprunté à Mistriss Siddons et tiré de Consuelo, prolongé la pièce déjà trop longue. La pièce ainsi critiquée par res
pect pour l’usage, il est juste de faire la part dé l’éloge. Sous cette composition laborieuse, on sent l’effort d’un es
prit distingué qui a cherché la comédie à sa source : les caractères.Valençay est aussi vrai dans son indifférence que de Létang dans sa bassesse. Quelques contrastés sont bien saisis, il y a des scènes qui marchent et dés observations qui aboutissent. Si l ensemble est languissant, c’est la faute du texte beaucoup plus que celle de son interprète. Erudit è t même écrivain distingué, M. Francis Wèy croit au style et à sa puissance au théâtre, mais il y croit trop. En revan
che, il n’a pas eu assez de confiance dans certains expé
dients du petit art qui parfois ont mis sur la voie du grand.
Lé diapason de la scène n’est pas le sien ; probablement il fait fi du mécanisme et s’insurge contre la routine, cette sauvegarde de tant de platitudes ; en prenant trop décidé
ment ses instincts d’écrivain pour une vocation dramatique,
il aura fait sâ pièce trop crânement, et au théâtre ïë succès couronne rarement les âûffajcieux. Je considéré Stella comme une ébauché méritoire, cjùi tôt ou tard aura pour pendant un bon tableau tout à fait digne de Fauteur et de son ta
lent. Quant aux acteurs, ils ont fait de leur mieux. M. Pfovôst prêté un masqué original à la banqueroute; on sait que M. Geffroy inet dé la distinction partout, Stella ou MUe ifàdeïêine Brofiân a uii air de mélancolie souffrante qui lui va bien, Delphine a paru charmante sous les traits de M 0 fi.
PuiSque hoù s passons à d’autres nouveautés, comment ne pas remarquer (es débuts de Numa dans le voisinage d’Arnal? ivl, Sutnà redéfinie ainsi à l’âge delà retraite, il
court le moffdë ii un boulevard à l’autre, colportant son aimable noviciat SoXis toutes les latitudes. Pluma, l’enfant du Gymnasè,- n’y aura pas ses invalides, il a cédé la place à son fils, qui às’pirc à continuer le talent paternel, comme s’il pouvait y avoir dênx Nû ma dans F histoire. Aux Variétés,
Nutna le père représente un M. Tourillon (Deux Gouttes d’eau) avec fine Véfve, une grâce et un entrain que l’on souhaite à sa descendance. Ce jeune M. Tourillon a, de,par le monde, un semblable qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, et maître Tourillon est marié, si bien que la