qucs pans de murailles qui obstruent encore le nouveau tracé auront disparu ; les voûtes des caves seront comblées, et le terrain sera livré aux ingénieurs, qui commenceront les travaux de nivellement.
A l’heure qu il est, on peut déjà, du coin de l’Hôtel de ville, apercevoir l’bôtel <1’ Vngivilliers et les paratonnerres des Tuileries. Deux grands mâts ont été élevés sur le milieu de la chaussée pour faciliter la levée des alignements, et les parties déjà livrées à la circulation sont encombrées de visiteurs qui admirent les constructions nou
velles et commentent la direction des travaux. En un mot, la rue de Rivoli, considérée au point de vue municipal, c’est-à-dire au point de vue de la circulation publique, est arrivée à son dernier degré d achèvement, et l’on peut, dès aujourd’hui, calculer les bienfaits qu’apportera cet important tracé dans toute la portion de Paris située entre les quais et la rue Saint-Honoré.
Ce qui reste à terminer aujourd’hui concerne les ingénieurs et les propriétaires riverains ; mais le côté financier et statistique de l’opération est désormais acquis à l’iiistoire de l’administration municipale. <°est sous ce point de vue que nous voulons présenter quel
ques dernières considérations à nos lecteurs. Ce sera, pour ainsi dire, le résumé de ce grand travail qui, depuis un an, préoccupe si vivement l’édilité parisienne.
Décrétée par la loi du 4 octobre 1849, la rue de Rivoli prolongée est établie sur une largeur de 22 mètres dans tout son parcours, de
puis le Garde-Meuble jusqu’à l’Hôtel de ville. Son développement en ligne droite est de 2,500 mètres.
Les premiers travaux de démolition ont commencé le le janvier 1852; et c’est le 18 septembre que les entrepreneurs, aux termes de leurs cahiers de charges, devaient remettre le terrain à la ville;
on peut voir que, sauf dans quelques endroits, la voie est partout déblayée, et qu’ainsi le percement de cette rue aura été terminé en moins d’une année.


L’opération a été fractionnée en sept sections :


La première, comprenant 37 maisons, de la rue des Poulies à la rue de la Monnaie;
La deuxième, comprenant 29 maisons, de la rue de la Monnaie à la rue des Bourdonnais ;
La troisième, comprenant 20 maisons, de la rue des Bourdonnais à la rue des Lavandières ;
La quatrième, comprenant 18 maisons, de la rue des Lavandières à la rue Saint-Denis;


La cinquième, comprenant 55 maisons, de la rue Saint-Denis à la rue Saint-Martin;


La sixième, comprenant 20 maisons, de la rue Saint-Martin à la me de la coutellerie;
Ft la septième, comprenant 43 maisons, de la rue de la Coutellerie à la place de l’Hôtel de ville.
En comprenant plusieurs maisons réunies, c’est, un ensemble de I 240 maisons qui auront disparu. C’est une moyenne, d’après les re
levés des congés donnés, de plus de 12,000 individus déplacés et obligés d’aller reporter ailleurs leur habitation et leur commerce; c’est le chiffre de la population de beaucoup de nos chefs-lieux de départements, tels qu’Evreux, Tulle, Auch, Quimper, etc.
Le dictionnaire des rues de Paris pourra rayer de ses pages le
nom des rues Béthisy, des Mauvaises-Paroles, des Deux-Boules, du ’ Chevalier-du-Guet, de la Yieille-Harangerie, des Lavandières, d’A- ! vignon, Trognon, l’impasse Saint-Benoit, la rue Jean-de-l’Epine, de la Tixéranderie, l impasse de la Petite-Bouteille, etc. La rue de Ri
voli supprime complètement ces anciennes voies publiques. Quel que soit le goût des archéolbgues pour ces triste.» restes du vieux Paris, personne, nous le croyons, ne regrettera la disparition de ces rues dont l’histoire, du reste en général fort peu intéressante, a depuis quelque temps défrayé les colonnes des journaux.
Le côté financier de l’opération nous présente les résultats suivants : la superficie des terrains expropriés s’élève à 31,450 mètres, 44 centimètres ; sur ce total, 21,062 mètres ont été pris par le passage de la rue ; le reste sera vendu par l’administration.
Le jury, pour l’ensemble des expropriations, a alloué 21 millions 113,880 l r. 85 c.. savoir : 17 millions 895,749 IV. pour les indemnités foncières, et 3 millions 218,137 fr. 85 c. pour les indemnités locatives.
Si à cette somme de 21 millions 113,880 fr. 85 c. on ajoute 200,000 fr. pour les frais de l’opération, on aura un total de, 21 millions 313,880 fr. 85 c. pour l’ensemble de la dépense.
Mais la ville a déjà revendu 2,118 mètres pour une somme de 725,900 fr. 75 c.
Le montant du prix des démolitions des sept lots s’est élevé à 724,116 fr. Ces deux sommes réunies forment un chiffre de l million 480,082 fr. 75 c., qui, déduit de ces 21 millions 313,886 fr. 85 c., laisse un total de 19 millions 833,804 fr. 10 c.
Enfin, sur cette quantité de 31,450 mètres.de terrains expropriés et livrés à la voie publique ou déjà acquis par des tiers, il reste en
core un ensemble de 8,257 mètres 53 centimètres qui sera revendu par l’administration aux propriétaires riverains ; onpeuten moyenne estimer le mètre à 300 fr.; ce sei a un total de 2 millions 477,259 l r
Cette revente faite, l’ensemble de la rue de Rivoli aura coûté à la ville de Paris 17 millions 356,545 fr. 10 c.
Nous croyons cette dernière évaluation très-exacte en ce moment; elle sera plus tard modifiée par la pro ongation des arcades jusqu’à la rue des Poulies. On sait en effet que cette opération a été estimée par le conseil à près de 7 millions.
Quel que soiten définitive le chiffre des sacrifices que la ville de Paris aura cru devoir s’imposer pour terminer aussi rapidement une voie publique ouverte dans de si vastes proportions, nous croy ons qu’au point de vue de l’assainissement de tout un quartier, de l’impulsion à donner à l’industrie du bâtiment, lVclilité parisienne ne doit pas regretter les sommes qu’elle aura consacrées à ce grand travail.
Il est encore une autre considération qui doit faire accepter avec joie par la population tout entière de semblables travaux ; c’est l’o­ bligation qu’ils imposent à l’autorité d’améliorer les quartiers voi
sins, dont le triste état ferait avec les nouvelles voies publiques un trop criant contraste.
Ainsi la création de la rue de Rivoli aura amené l’élargissement des rues Saint-Denis et Saint-Martin, l’isolement de l’Hôtel de ville,
l’agrandissement de la place de Grève, la suppression de toutes les vieilles rues situées entre la place du Châtelet et la rue du Temple, en un mot tout un lotissement nouveau dans les quartiers du Louvre, des Lombards et des Arcis.
Dans quelques années, toute cette portion de Paris aura complètement changé d’aspect, et la ville de Paris sera indemnisée et au delà des sacrifices intelligents qu’elle fait aujourd’hui.
— Nous n’avons parlé que de la rue de Rivoli ; nous suivrons ailleurs, une autre fois, cette prodigieuse activité qui fait de Paris, en ce moment, un grand chantier où la sape et la hache commencent par l aire des ruines pour transformer des bicoques en somp
tueuses demeures, pour ouvrir de grandes voies et faire circuler l’air à travers des quartiers infects et encombrés.
Les quais sont déjà transformés par des nivellements combinés avec Rabaissement et le redressement du tablier des anciens ponts. On ne reconnaît plus le Pont-Neuf, qui mérite aujourd’hui son nom,
Hràce à cette restauration qui est comme un second baptême; mais es abords du Louvre, de ce côté, sont encore l’objet d’un plan qui ;st à l’étude et dont l’exécution est désirable.
Tout le monde est frappé du mauvais effet que produisent aux abords du /.ouvre les remblais élevés pour mettre la place de la colonnade au niveau de la nouvelle rue de Rivoli. Le quai de l E­
cole ayant été exhaussé dans le même but, il en résulte que le seuil des maisons est en contrebas de plusieurs mètres, et qu’il a fallu créer pour la circulation un passage étroit, qui dessert tout le pâté de constructions situées entre la place de Saint-Germaiii-l’Auxcrrois et la place de l’Ecole.
Mais ces dispositions ne sont «pie provisoires. On nous assure que de nouveaux projets sont à l étude pour régulariser la place et lui donner un aspect monumental eu rapport avec l’édifice du Louvre.
L’alignement serait reporté à la hauteur de la façade Saint-Germain l’Auxerrois, etun espace.de plus de 30 mètres serait ajouté à la place actuelle. Le Louvre serait alors isolé complètement, et ses abords seraient dégagés.
Les constructions que l’on doit élever en face de la colonnade seront soumises à un style architectural analogue à celui qui va être adopté pour la rue de Rivoli, c’est-à-dire qu’elies auront des arca
des. Ainsi d’une part, agrandissement du périmètre de la place, et, de l’autre, constructions de maisons monumentales ; telles seraient les dispositions (pic l’on adopterait pour l embellissement des abords du Louvre.
— On va, dit-on, commencer les travaux du bois de Boulogne, et aussi cette vaste construction des Champs-Elysées dont les actions se cotent à la Bourse sous le titre de Palais de Cristal, mais dont le plan, si nous sommes bien informé, ne justifie pas cette appella
tion féerique, puisqu un lieu de ressembler pas ses éléments au palais de l’exposition de Londres, le Palais de cristal de Paris sera construit en solide pierre de taille, comme un palais ordinaire ou comme une simple caserne.
Paulin.


Voyage du Président de la République.


DEUXIÈME SEMAINE.
De Lyon à Marseille, par Grenoble, Valence


et Avignon.


Nous devons à nos lecteurs, avant de suivre M. le Président à Lyon, quelques explications sur le monument trèsoriginal élevé dans la Loire à l’occasion du passage de Louis- Napoléon. Une vaste tente était placée dans line prairie à cent mètres de la route de lîoanne à Montbrison. On des
cendait de la route à ta tente par un escalier grandiose bien qu’un peu noir, â ta construction duquel avaient été em
ployées quatre cents tonnes de charbon. De chaque côté de l’escalier avaient été dressés deux murs, et. de distance en distance, des pyramides également en charbon. De l’au
tre côté de la route, faisant face à l’escalier, s’ouvrait une fendue ou galerie exactement semblable à ceiles qui cou
rent dans les mines. Eclairée de nombreuses lampes, la galerie-fendue était éclairée au fond d’une statue de sainte Barbe, patronne des mineurs. A gauche de la tente, et suite même plan, s’élevait une vaste estrade où avaient pris place, accompagnées de quarante sœurs de Saint-Vincent de Paul, leurs gardiennes et institutrices, cinq cents jeunes filles appartenant aux écoles spéciales que la grande com
pagnie des mines de la Loire a fondées pour les familles de ses ouvriers. Toute la prairie était plantée de mâts pavoises, indiquant, par des écussons, les noms et sites des principa
les exploitations minières. Au pied de chaque mât, se dressait une tente servant de canline et pourvue de rafraî
chissements du genre solide, avec une abondance qui a fait comparer cette plantureuse prairie à celle des noces de Gamache.
Il convient également de revenir un peu en arrière pour consigner deux faits épisodiques dont les journaux nous ont instruits tardivement et qui n’ont pu trouver place dans noire précédent chapitre. Le premier est relatif à la démarche faite près de M. le Président par un très-vénérable ecclésiastique, le curé d’Enrichemont (Cher), qui s’est rendu à Bourges pour demander au Prince, dans les termes les plus tou
chants, la grâce de trois de ses ouailles, au nom de trois familles réduites à la dernière indigence et menacées de périr, par suite des condamnations politiques qui ont frappé leurs auteurs. Noble initiative, bien digne du caractère de celui qui l’a prise! Puisse-t-elle trouver dans les rangs du clergé de nombreux imitateurs! —L’autre épisode que nous avons à relater n’est pas si triste : un estimable citoyen de Saint-Etienne a eu l idée d’inscrire sur un transparent, lors du passage du prince, un quairain louangeur de sa composition, morceau presque tout neuf, et qui, disent les malins de la place de la Badouillère, paraît n’avoir servi encore que deux ou (rois petites fois. La pièce était ainsi conçue ;


Venez, prince, admirer, parmi des cœurs fidèles, L arsenal des combats, l arsenal des amours !


Nous avons des fusils pour chasser les pandours, Nous avons des rubans pour enlacer les belles.
Pour des vers de couleur, assurément la chose était du dernier galant. C’était du Belmontet tout pur. Mais ne voiïât-il pas que la population ouvrière stéphanoise, très-peu versée dans la technologie müitaire du saint empire d’Allemagne, prend pour elle l injure ou plutôt la menace, et té
moigne par ses buées et un commencement d’émeute qu’elle n’entend pas se livrer à la fabrique des fusils, pour qu’on les tourne contre elle. Force fut donc de décrocher le malencontreux transparent orné de ses chandelles et de son quatrain, que l’auteur pourra retourner pour une future circonstance, si jamais elle se produit.
Laissons la poésie et venons à Lyon. M. le Président y a fait son entrée, le dimanche 19 septembre, par une journée magnifique. Après la réception des corps constitués et des autorités à la préfecture, il est monté en voiture et s’est rendu sur la rive droite de la Saône au palais archiépiscopal, pour de là assister aux régates où nous apprenons que les canotiers de file Saint-Ouen ont fait merveille. C’est à l’ar
chevêché qu’avait logé l’empereur à son retour de file d’Elbe, et ce n’est pas sans émotion, on le conçoit, que le
! rince, conduit par Mgr de Bonald, a visité la chambre occupée par «on oncle en 1815, et qui, par une réserve du meilleur goût, n’a pas été habitée depuis. \ l’issue de la fêle nautique, un grand banquet, offert par le prince, a réuni à l’archevêché Mgr le cardinal de Bonald, nommé comman
deur de la Légion d’honneur, le général sarde comte de la Marmora, M. Paleocapa, ministre des travaux publics de Piémont, le préfet du lthône, les généraux de l’armée de Lyon, forte de dix-huit mille hommes, les principaux fonc
tionnaires du département et plusieurs notabilités lyonnaises.
A huit heures du soir, un grand feu d’artifice, imitant une éruption volcanique, a été tiré sur les hauteurs de Fourvières. Après le volcan, on a passé aux danses : le bal du grand théâtre, entièrement décoré à neuf pour cette
circonstance, s’est ouvert à neuf heures et demie, et M. le Président, contre son habitude, y a dansé deux quadrilles.
On a remarqué qu’il a longtemps causé avec M. le général de la Marinera. L’aspect de la salle était, selon le terme consacré, féerique, et dans tous les cas digne, par le luxe des ornements et des toilettes, de la seconde ville de France. A onze heures, M. le Président s’est retiré et a regagné son hôtel au milieu des vivats auxquels il est accoutumé.
Cette première journée, qui a été fort belle, aurait été satisfaisante de tous points, sans un accident survenu, dès l’entrée à Lyon, à deux personnes faisant partie du cortège présidentiel : M. le lieutenant-colonel Fleury, et M. Men
die de Loisne, secrétaire général de. la police à Lyon (1), qui sont tombés tous deux de cheval, et dont le premier a été assez gravement contusionné pour ne pouvoir suivre le Prince; nous apprenons avec regret que M. Menche de Loisne a eu la jambe fracturée. Les apprêts du feu d’artifice avaient aussi malheureusement occasionné de graves bles


sures à plusieurs des aides de M. Arban, qui est le lfuggieri lyonnais.


La journée du lendemain, 20, était prodigieusement remplie, ainsi que l’on en jugera par les détails qui vont suivre.
Un incident qui ne figurait pas sur le programme mérite une courte mention. Au moment de se mettre à table pour déjeuner, M. le Président a appris qu’une députation d’ou
vriers de la Croix-Bousse demandait à, lui être présentée.
Il s’est rendu auprès d’eux sur la terrasse qui domine la place de la préfecture, et accueilli par eux aux cris de : rive Napoléon ! P ine l’Empereur! Il leur a dit « qu il se « félicitait d’être au milieu d’eux; que le but principal de
« son voyage était d’étudier les intérêts des classes labo« rieuses ; qu’il leur promettait de faire étudier avec soin
« tout ce qui touche à leur bien-être, et que la classe ou« vrière serait l’objet constant de ses sollicitudes. » Ces pa
roles ont été, comme on le comprend bien, reçues avec enthousiasme.
Il ne paraît pas que les démonstrations aient eu partout le même caractère spontané et exalté. Mais la population de Lyon étant naturellement peu expansive, il n’y a rien à préjuger du calme relatif de certains quartiers. On nous rap
porte aussi que beaucoup des drapeaux qui pavoisaient les fenêtres portaient, avec la cravate rouge, l’inscription au
jourd’hui proscrite : Liberté, Éi/alité, Fraternité. Il n’y a rien non plus de tant soit peu plausible à induire de ce. fait, sinon que les drapeaux en question ont déjà un peu servi, comme le quatrain de Saint-Etienne, et que la France n’a pas le moyen d’en changer aussi souvent que. de régimes.
A onze heures, M. le Président a passé la revue de l’armée de Lyon sur l’immense place Bellecour. Puis il s’est dirigé, en suivant la rue de Bourbon, vers la place Napoléon, à Perrache, où devait avoir lieu l’inauguration de la statue équestre de l’Empereur, œuvre due, comme on sait, au ciseau de M. de Nieuwerkerke, dont ce n’est pas le, lieu ni le temps de chercher à apprécier la valeur, et dont nous dirons seulement que l’auteur a tâché de traduire en
bronze, par la physionomie et par le geste, sans y parvenir bien clairement, ces paroles qu’adressait aux habitants de Lyon l’Empereur en 1815 : « Lyonnais, je vous aime ! » Ce monument repose sur un piédestal en marbre d’Italie, orné de bas-reliefs et d’un très-bon effet, dont l’auteur est M. Manguin, jeune architecte plein de talent et d’avenir.
M. Manguin est décoré pour cette œuvre. \u moment où le Prince arrivait sur la place, le voile noir semé d’étoiles d’or qui couvrait la statue est tombé au bruit du canon, de puis
santes fanfares et d’un hymne-monstre entonné par huit cents voix de jeunes enfants.
M. le colonel Duhamel, président de la commission du monument, a alors adressé quelques paroles au Prince, qui y a répondu par le discours très-important que nous transcrivons ci-après :
« Lyonnais, votre ville s’est toujours associée par des in« cidents remarquables aux phases différentes de la vie de « l’Empereur. Vous l’avez salué consul, lorsqu’il allait par « delà les monts cueillir de nouveaux lauriers ; vous l’avez « salué empereur tout puissant; et lorsque l’Europe l’avait « relégué dans une île, vous l’avez encore des premiers, en « 1815, salué empereur.
« De même aujourd’hui votre ville est la première qui lui « élève une statue. Ce fait a une signification. On n’élève. « des statues équestres qu’aux souverains qui ont régné ; « aussi les gouvernements qui m’ont précédé ont-ils tou« jours refusé cet hommage à un pouvoir dont ils ne vou« laient pas admettre la légitimité.
« Et cependant qui fut plus légitime que l’empereur, élu « trois fois par le peuple, sacré par le chef de la religion, « reconnu par toutes les puissances continentales de l’Eu« rope, qui s’unirent à lui et par les liens de la politique et « par les liens du sang?
« L’Empereur fut le médiateur entre, deux siècles enne« mis ; il tua l’ancien régime en rétablissant tout ce que ce
(1) Auteur d’un mémoire couronné par l’Académie de Ohâlons , dont ce
journal a dernièrement rendu compte.