procédés, des instruments les plus perfectionnés. La Société d’agriculture, sciences et arts de l’arrondissement de Valenciennes a convo
qué à une solennité de ce genre les cultivateurs de son ressort, et, quoiqu’il semble que cet appel n’ait été entendu que des plus zélés et des plus proches, nous n’en devons pas moins signaler cette heureuse tentative comme l’inaugura
tion d’une ère de progrès et le début d’une idée qui a déjà produit ail
leurs des bienfaits immenses, et qui deviendra une coutume du dépar
tement du Word, et un modèle pour les autres départements encore attardés dans cette voie pacifique.
En consacrant une page de ce recueil à cet événement mémorable dans le département du Nord, nous regrettons que la place nous man
que pour recueillir les résultats de cette exposition; ils seront sans doute publiés par la Société d’a griculture du pays, et nous ne pou
vons que renvoyer les lecteurs intéressés à ce compte rendu qui remplit dans un journal de Va
lenciennes, le Courrier du Word,
une partie des numéros publiés pendant la durée du concours, du 14 au 21 septembre. Il faudrait citer de très-intéressantes discus
sions entre les membres du congrès
régional du Nord , réunis à cette occasion, des discours remplis d’encouragements et d’instruction spéciale, prononcés avant la distribution des récompenses, et surtout le rapport présenté sur les produits .exposés, lequel est, à lui seul, le meilleur compterendu du concours. Ce rapport, présenté par M. TJrbain Feytaud, est précédé delà liste des personnages plus ou moins illus
tres qui occupaient le bureau. Nous l empruntons au journal de Valenciennes :
« Au bureau, placé sur le devant de la scène, et derrière lequel étaient venues se grouper toutes les autorités, siégeaient M. le sénateur Dumas, président du con
grès , M. le préfet du Nord,
M. Henri Lemaire, membre de l’Institut et du corps législatif, VIM. de Tocqueville et E. Grard, vice - présidents du congrès, M.
Payen, de l’Institut, M. l’ancien sénateur Van Leempoel, délégué spécial du gouvernement belge, M. Carlier-Mathièu, maire de Valenciennes, MM. A. Martin, secré
taire général, et Urbain Fêytaud, secrétaire rédacteur du congrès. »
Après le rapport de M. Feytaud, un discours de M Henri i ema:re e un discours de M le préfet du Nord, écoutés en silence ou applau
dis avec transport, M. Dumas apris la parole, et a fait devant cet audi
toire spécial une excellente leçon de chimie agricole et d’économie rurale, terminée par l’éloge du Prince et par une allusion à laréforme des étu
des universitaires dont il est un des auteurs.
« Poursuivant sa pensée , le gouvernement vient de promulguer un plan d’études nouveau, qu’il ne m’appartient pas de juger, mais qui, j’ai le droit de le dire, prépare aux générations futures des jours plus heureux.
« Réduisant l’étude des langues anciennes dans une juste mesure,
U popularise l’étude des mathématiques usuel
les, de la mécanique, de la physique, de la chi
mie, de l’histoire natu
relle, du dessin, c’est-à- dire de tous ces glorieux instruments de la civili
sation moderne à qui nous devons la machine à vapeur, les chemins defer, letélégrapheélectrique, au moyen des.- quels il n’y a plus de distance; l’éthérisation, qui supprime la dou
leur; le daguerréoty pe, qui fait de la lumière un ouvrier merveilleux plus rapide que la pensée; les mortiers hy
drauliques qu; assurent à nos monuments la durée des monuments romains; la bougie stéari
que, rivale heureuse des abeilles; le sucre de bett;raves, enfin qui dépla
cera l’axe du commerce (lu monde, et qui détruira l’esclavage. »
Le discours de M. Dumas a été suivi de la distribution des récom
penses. Ici encore les émotions et les applaudissements de l’assem
blée se sont manifestés vivement à chaque proclamation des noms
des lauréats; mais l’enthousiasme est arrivé à son comble lorsque l’appel des noms de Désiré Taillez et de Françoise Bultez a amené sur la scène l’homme courageux que le gouvernement a voulu honorer, la femme vénérable et sainte dont l’Académie française a récompensé par le premier prix Montyon le dévouement héroïque. Au bureau,
c’était à qui presserait la main du sous-brigadier de police, c’était à qui embrasserait l’humble mais bien digne servante. Françoise Bul
tez, accablée par ces marques de
sympathies, fière de ces ovations qui la plaçaient au-dessus des hommes illustres, des hauts fonction
naires dont l’estime venait l’honorer, a cependant su trouver dans son cœur et exprimer d’une voix émue quelques mots de reconnais
sance pour la Société d’agricullure et pour les hommes qui avaient préparé à ses vertus ce juste triomphe:.
La distribution des récompenses étantterminée, M.Dumas s’est levé, et a clos la solennité par les paroles suivantes :
« En rendant compte au Prince de l’intérêt puissant de cette solennité, qui laissera de longs sou
venirs dans tous les coeurs, èn lui exprimant toute ma reconnaissance pour le bonheur qu’il m’a procuré en me fournissant une occasion nouvelle de me mêler à vos réu
nions si utiles et si touchantes, je n’oublierai pas de lui reporter l’ex
pression éclatante des vœux que vous formez pour sa conservation et pour le succès de sa politique, c’est-à-dire pour la prospérité de la France.*
n Oui, nous le disons avec orgueil, dit le Courrier du Nord, Valenciennes a couronné par un beau jour cette semaine de solennités agricoles départementales et régionales, durant laquelle il lui a été donné d admirerlesplusbeaux, les plus utiles produits de la cul
ture et de l’industrie agricole du pays, durant laquelle il lui a élé donné de voir et d’applaudir les plus hautes renommées de la science, les plus actifs, les plus intelligents représentants de l’agriculture pratique.
« Les distributions solennelles des récompenses décernées tous les deux ans par la Société d’agriculture, sciences et arls de Valenciennes, ont toujours eu pour le pu
blic un attrait qui a grandement cincouru à leur éclat : -il ne faut donc pas s’étonner si, cette année,
une fête agricole plus imposante, plus complè
te, avait excité un intérêt général, et attiré dans notre élégante salle du théâtre la plus nom
breuse et la plus bri liante assemblée qu’elle ait contenue depuis sa res
tauration. C’était un spectacle vraiment ma
gique, que iette triple rangée de riches toilet
tes, formant autour des galeries comme une fraî
che guirlande de fleurs animées, et recevant de l’illumination brillante de la salle, mêlée aux rayons du jour et parfois du soleil perçant audessus du lustre, un rellet aérien qui donnait au coup d’œil un charme indéfinissable. Il serait vraiment beau et imposant lé tableau qui, rap
pelant cet épisode de nos fastes valencieiinois, pourrait peindre l’as
semblée au moment où M. le sénateur Dumas,
M. le préfet, AI. Henri Lemaire, vêtus de leurs magnifiques costumes,
et suivis d’une foule de. ’ savants, d’olïiciêrs supérieurs . de fonctionnaires et de représen
tants des sociétés agricoleç des sept départe
ments du nord de la France, sonl arrivés sur le théâtre, annoncés par
la musique du 4” de ligne, et sont venus se placer au bureau où ils devaient présider la cérémonie. »
Exposition d’agriculture à Valenciennes.
Congrès régional du Nord, à Vafencienies, — D’après les dessins de M. Ch. Crauk.
qué à une solennité de ce genre les cultivateurs de son ressort, et, quoiqu’il semble que cet appel n’ait été entendu que des plus zélés et des plus proches, nous n’en devons pas moins signaler cette heureuse tentative comme l’inaugura
tion d’une ère de progrès et le début d’une idée qui a déjà produit ail
leurs des bienfaits immenses, et qui deviendra une coutume du dépar
tement du Word, et un modèle pour les autres départements encore attardés dans cette voie pacifique.
En consacrant une page de ce recueil à cet événement mémorable dans le département du Nord, nous regrettons que la place nous man
que pour recueillir les résultats de cette exposition; ils seront sans doute publiés par la Société d’a griculture du pays, et nous ne pou
vons que renvoyer les lecteurs intéressés à ce compte rendu qui remplit dans un journal de Va
lenciennes, le Courrier du Word,
une partie des numéros publiés pendant la durée du concours, du 14 au 21 septembre. Il faudrait citer de très-intéressantes discus
sions entre les membres du congrès
régional du Nord , réunis à cette occasion, des discours remplis d’encouragements et d’instruction spéciale, prononcés avant la distribution des récompenses, et surtout le rapport présenté sur les produits .exposés, lequel est, à lui seul, le meilleur compterendu du concours. Ce rapport, présenté par M. TJrbain Feytaud, est précédé delà liste des personnages plus ou moins illus
tres qui occupaient le bureau. Nous l empruntons au journal de Valenciennes :
« Au bureau, placé sur le devant de la scène, et derrière lequel étaient venues se grouper toutes les autorités, siégeaient M. le sénateur Dumas, président du con
grès , M. le préfet du Nord,
M. Henri Lemaire, membre de l’Institut et du corps législatif, VIM. de Tocqueville et E. Grard, vice - présidents du congrès, M.
Payen, de l’Institut, M. l’ancien sénateur Van Leempoel, délégué spécial du gouvernement belge, M. Carlier-Mathièu, maire de Valenciennes, MM. A. Martin, secré
taire général, et Urbain Fêytaud, secrétaire rédacteur du congrès. »
Après le rapport de M. Feytaud, un discours de M Henri i ema:re e un discours de M le préfet du Nord, écoutés en silence ou applau
dis avec transport, M. Dumas apris la parole, et a fait devant cet audi
toire spécial une excellente leçon de chimie agricole et d’économie rurale, terminée par l’éloge du Prince et par une allusion à laréforme des étu
des universitaires dont il est un des auteurs.
« Poursuivant sa pensée , le gouvernement vient de promulguer un plan d’études nouveau, qu’il ne m’appartient pas de juger, mais qui, j’ai le droit de le dire, prépare aux générations futures des jours plus heureux.
« Réduisant l’étude des langues anciennes dans une juste mesure,
U popularise l’étude des mathématiques usuel
les, de la mécanique, de la physique, de la chi
mie, de l’histoire natu
relle, du dessin, c’est-à- dire de tous ces glorieux instruments de la civili
sation moderne à qui nous devons la machine à vapeur, les chemins defer, letélégrapheélectrique, au moyen des.- quels il n’y a plus de distance; l’éthérisation, qui supprime la dou
leur; le daguerréoty pe, qui fait de la lumière un ouvrier merveilleux plus rapide que la pensée; les mortiers hy
drauliques qu; assurent à nos monuments la durée des monuments romains; la bougie stéari
que, rivale heureuse des abeilles; le sucre de bett;raves, enfin qui dépla
cera l’axe du commerce (lu monde, et qui détruira l’esclavage. »
Le discours de M. Dumas a été suivi de la distribution des récom
penses. Ici encore les émotions et les applaudissements de l’assem
blée se sont manifestés vivement à chaque proclamation des noms
des lauréats; mais l’enthousiasme est arrivé à son comble lorsque l’appel des noms de Désiré Taillez et de Françoise Bultez a amené sur la scène l’homme courageux que le gouvernement a voulu honorer, la femme vénérable et sainte dont l’Académie française a récompensé par le premier prix Montyon le dévouement héroïque. Au bureau,
c’était à qui presserait la main du sous-brigadier de police, c’était à qui embrasserait l’humble mais bien digne servante. Françoise Bul
tez, accablée par ces marques de
sympathies, fière de ces ovations qui la plaçaient au-dessus des hommes illustres, des hauts fonction
naires dont l’estime venait l’honorer, a cependant su trouver dans son cœur et exprimer d’une voix émue quelques mots de reconnais
sance pour la Société d’agricullure et pour les hommes qui avaient préparé à ses vertus ce juste triomphe:.
La distribution des récompenses étantterminée, M.Dumas s’est levé, et a clos la solennité par les paroles suivantes :
« En rendant compte au Prince de l’intérêt puissant de cette solennité, qui laissera de longs sou
venirs dans tous les coeurs, èn lui exprimant toute ma reconnaissance pour le bonheur qu’il m’a procuré en me fournissant une occasion nouvelle de me mêler à vos réu
nions si utiles et si touchantes, je n’oublierai pas de lui reporter l’ex
pression éclatante des vœux que vous formez pour sa conservation et pour le succès de sa politique, c’est-à-dire pour la prospérité de la France.*
n Oui, nous le disons avec orgueil, dit le Courrier du Nord, Valenciennes a couronné par un beau jour cette semaine de solennités agricoles départementales et régionales, durant laquelle il lui a été donné d admirerlesplusbeaux, les plus utiles produits de la cul
ture et de l’industrie agricole du pays, durant laquelle il lui a élé donné de voir et d’applaudir les plus hautes renommées de la science, les plus actifs, les plus intelligents représentants de l’agriculture pratique.
« Les distributions solennelles des récompenses décernées tous les deux ans par la Société d’agriculture, sciences et arls de Valenciennes, ont toujours eu pour le pu
blic un attrait qui a grandement cincouru à leur éclat : -il ne faut donc pas s’étonner si, cette année,
une fête agricole plus imposante, plus complè
te, avait excité un intérêt général, et attiré dans notre élégante salle du théâtre la plus nom
breuse et la plus bri liante assemblée qu’elle ait contenue depuis sa res
tauration. C’était un spectacle vraiment ma
gique, que iette triple rangée de riches toilet
tes, formant autour des galeries comme une fraî
che guirlande de fleurs animées, et recevant de l’illumination brillante de la salle, mêlée aux rayons du jour et parfois du soleil perçant audessus du lustre, un rellet aérien qui donnait au coup d’œil un charme indéfinissable. Il serait vraiment beau et imposant lé tableau qui, rap
pelant cet épisode de nos fastes valencieiinois, pourrait peindre l’as
semblée au moment où M. le sénateur Dumas,
M. le préfet, AI. Henri Lemaire, vêtus de leurs magnifiques costumes,
et suivis d’une foule de. ’ savants, d’olïiciêrs supérieurs . de fonctionnaires et de représen
tants des sociétés agricoleç des sept départe
ments du nord de la France, sonl arrivés sur le théâtre, annoncés par
la musique du 4” de ligne, et sont venus se placer au bureau où ils devaient présider la cérémonie. »
Exposition d’agriculture à Valenciennes.
Congrès régional du Nord, à Vafencienies, — D’après les dessins de M. Ch. Crauk.