La question de la conservation des grains préoccupe les esprits plus vivement que jamais. Tandis que M. Doyère, chargé de la mission spéciale d’étudier les silos, parcourait l’Espagne et l’Algérie, un correspondant de C Illustration, M. Gustave. Iloreau,· ingénieur, directeur de sondages, près de Kanief, gouvernement de Kieff (Itussie méridionale), nous communique un document du plus haut intérêt, et dont M. Doyère, à son retour prochain, ne sera sans doute pas le dernier à faire son profit.
Voici comment les habitants de cette contrée s’y prennent pour conserver leurs grains. Le sol se compose d’urieVpremière couche de terre végétale, qui a jusqu’à un mètre et demi et parfois jusqu’à deux mètres de profondeur, d’utîe seconde couche d’argile sableuse, — puis enfin d’une épaisse couche d’argile fabuleuse, puis enfin d’une couche épaisse d’argile compacte. On enlève d’abord, sur un diamè
tre de un mètre et demi environ, la terre végétale et la couche sableuse. Lorsqu’on a atteint l’argile pure, on approfondit le trou , en l’élargissant jusqu’au diamètre de quatre à cinq mètres, puis on le rétrécit un
peu vers le bas, de sorte que le travail fini présente à peu près la forme d’une bouteille rétrécie par le fond. Ce silo terminé, on le sèche à l’intérieur en y
faisant brûler, de la paille ; ensuile on le garnit· au fond et sur les flancs, jusqu’au goulot ou col, d’une forte couche de paille bien sèche, placée debout et retenue contre les pa
rois par des baguettes horizon
tales , fixées avec des crochets de bois.
On emplit le trou ainsi revêtu de blé, précédemment bien séché, jusqu’à la base du col. On îecou
vre de la balle du grain, c’est-à- dire de la pellicule de l’épi, jusqu’au niveau de la partie. inférieure