Les naufragés du Contre-amiral rRyk en vue de l’ile de Christmas.
es trous pourvus d un peu d’eau , grâce à la pluie] de la nuit précédente. Une soif fiévreuse nous dévorait. Autour de nous, sur de petits arbres, nous voyons plusieurs oiseaux de mer qui, dans
cette île déserte, ne sont nullement effrayés de la présence de l’homme qu’ils ne connaissent pas; ils se laissent approcha lassez pour nous permettre d’en as
sommer deux à l aide d’une bran
die d’arbre ; ils furent mangés crus avant le coucher du soleil.
Après avoir cherché une place oii le terrain per
mettait des’étei § dre,etl’avoir cou
vert d’un lit de feuilles , nous nous endormî
mes vaincus par la fatigue ! i
Le lendemain, en nous éveillant, nous sommes as
saillis par les plus tristes pensées !
Que faire sur cette île déserte? Combien de temps devons-nous y res
ter ? Devons-nous y mourir? Tour
mentés par la soif et par la faim, nous nous enfon
çons dans le bois avec l’espoir d’y trouver quelques fruits , comme noix de cocos, ba
nanes, dont nous puissions faire notre nourriture ; nous n’y rencontrons que quel
ques fruits amers qu’on ne pouvait manger. Force nous fut de reve
nir aux oiseaux crus.
Après quelques jours d’efforts , nous parvenons à planter notre pa
villon sur unelongue branche dé
pouillée de ses feuilles, dépassant encore l’ar
bre le plus haut de cette pointe de l’ile, et nous at
tendons, espérant qu’il sera aperçu des bâtiments passant en vue.
Nous bâtissons auprès, à l’aide de branches et de feuilles, une espèce de toiture pour nous abriter, autant que possible, de la pluie et du mauvais temps pendant la nuit.
Le premier jour nous possédions un couteau qui fut perdu, plus tard, dans le bois, et une montre dont le ressort fut employ, ainsi
que le couteau, à essayer de faire du feu; mais le corail, pierre spongieuse, ne produisit aucune étincelle. Sachant que les Indiens s’en procurent à l’aide de bambous frottés, nous parcourons tout le bois dans l’espoir de nous en procurer : peine perdue. Toute espèce de bois est essayée sans plus de résultat, et, après plusieurs jours
d’un travail con
sécutif,nous sommes forcés de renoncer à cet espoir.
Trois ou quatre jours après, l’eau
étant séchée dans les creux autour de la cabine, nous dilmes nous met
tre en quête d’en trouver d’autre. Nousavions,pou
nos excursions , découpé des se
melles de bois
dans les trois planches sauvées du naufrage, les
quelles, fixées à nos pieds par des lianes, nous permettaientde monter sur les pointes tranchantes du corail, et, malgré cette précaution, culbutions - nous souvent, déchirant nos vêtements,qui consistaient en un pan
talon et une chemise, sans comp
ter les coups et les blessures plus ou moins profon
des dont notre corps était meurtri.
Enfin , à une demi-lieue de là, nous découvrî
mes de l’eau trèsbonne et en gran
de quantité; mais il faut, pour y parvenir, franchir un ravin, à moins de faire le tour de l’obstacle en s’en
fonçant dans le bois à une distance considérable.
Plusieurs jeunes arbres arra
chés et mis en travers du ravin deviennent un pont que nous passons, nous ai
dant des genoux et des mains chaque fois quenous
Les naufragés jetés sur les récifs de l’ile de Christmas.
es trous pourvus d un peu d’eau , grâce à la pluie] de la nuit précédente. Une soif fiévreuse nous dévorait. Autour de nous, sur de petits arbres, nous voyons plusieurs oiseaux de mer qui, dans
cette île déserte, ne sont nullement effrayés de la présence de l’homme qu’ils ne connaissent pas; ils se laissent approcha lassez pour nous permettre d’en as
sommer deux à l aide d’une bran
die d’arbre ; ils furent mangés crus avant le coucher du soleil.
Après avoir cherché une place oii le terrain per
mettait des’étei § dre,etl’avoir cou
vert d’un lit de feuilles , nous nous endormî
mes vaincus par la fatigue ! i
Le lendemain, en nous éveillant, nous sommes as
saillis par les plus tristes pensées !
Que faire sur cette île déserte? Combien de temps devons-nous y res
ter ? Devons-nous y mourir? Tour
mentés par la soif et par la faim, nous nous enfon
çons dans le bois avec l’espoir d’y trouver quelques fruits , comme noix de cocos, ba
nanes, dont nous puissions faire notre nourriture ; nous n’y rencontrons que quel
ques fruits amers qu’on ne pouvait manger. Force nous fut de reve
nir aux oiseaux crus.
Après quelques jours d’efforts , nous parvenons à planter notre pa
villon sur unelongue branche dé
pouillée de ses feuilles, dépassant encore l’ar
bre le plus haut de cette pointe de l’ile, et nous at
tendons, espérant qu’il sera aperçu des bâtiments passant en vue.
Nous bâtissons auprès, à l’aide de branches et de feuilles, une espèce de toiture pour nous abriter, autant que possible, de la pluie et du mauvais temps pendant la nuit.
Le premier jour nous possédions un couteau qui fut perdu, plus tard, dans le bois, et une montre dont le ressort fut employ, ainsi
que le couteau, à essayer de faire du feu; mais le corail, pierre spongieuse, ne produisit aucune étincelle. Sachant que les Indiens s’en procurent à l’aide de bambous frottés, nous parcourons tout le bois dans l’espoir de nous en procurer : peine perdue. Toute espèce de bois est essayée sans plus de résultat, et, après plusieurs jours
d’un travail con
sécutif,nous sommes forcés de renoncer à cet espoir.
Trois ou quatre jours après, l’eau
étant séchée dans les creux autour de la cabine, nous dilmes nous met
tre en quête d’en trouver d’autre. Nousavions,pou
nos excursions , découpé des se
melles de bois
dans les trois planches sauvées du naufrage, les
quelles, fixées à nos pieds par des lianes, nous permettaientde monter sur les pointes tranchantes du corail, et, malgré cette précaution, culbutions - nous souvent, déchirant nos vêtements,qui consistaient en un pan
talon et une chemise, sans comp
ter les coups et les blessures plus ou moins profon
des dont notre corps était meurtri.
Enfin , à une demi-lieue de là, nous découvrî
mes de l’eau trèsbonne et en gran
de quantité; mais il faut, pour y parvenir, franchir un ravin, à moins de faire le tour de l’obstacle en s’en
fonçant dans le bois à une distance considérable.
Plusieurs jeunes arbres arra
chés et mis en travers du ravin deviennent un pont que nous passons, nous ai
dant des genoux et des mains chaque fois quenous
Les naufragés jetés sur les récifs de l’ile de Christmas.