Le mauvais temps nous confine dans l’intérieur de la ferme ; employons-le à visiter le bétail, à étudier quel
ques-unes des questions qui se rattachent à lui. Voyons ce qui s’est fait de nouveau pendant cette dernière cam
pagne parmi nos éleveurs, et commençons par la race ;ovine.
Nos laines fines avaient déjà pour terribles rivales les laines qui s’expédient de l’Australie ; voici que messieurs les Anglais se prépa
rent à leur en susciter encore d’autres sur un nouveau point de leurs immenses colonies.
Ils viennent de transporter au cap de Bonne-Espérance trente - quatre béliers de choix, achetés, sur notre propre sol, parmi les magni
fiques mérinos formés dans les bergeries de nos éle
veurs du département de la Seine. De son côté, no
pour preuve, ils en appellent aux aquarelles du peintre Werner, chargé, en 1799, par le gouvernement consu
laire, de faire les portraits de ces précieux animaux, por
traits qui se conservent dans le salon du directeur, et dont l Illustration a donné un dessin dans un de ses numé
ros de février 1850. Un de ces mêmes défenseurs a été plus loin, il a demandé si le dos rectiligne, que les éle
veurs d’aujourd’hui exigent avec tant de rigueur, était bien réellement une qualité
nécessaire, et s’il n’y avait nas là un peu du caprice de la mode.
La théorie répond que la colonne vertébrale, chez les animaux qui prennent leur point d’appui sur quatre membres, joue le rôle d’un grand lévier, s’étendant de la tète au bassin, et destiné à porter un très-grand poids
tre bergerie de Rambouillet en avait vendu, au mois de juin, un lot de dix
huit à M. Salting, riche propriétairepasteur de l’Australie. Cet Abraham de la cinquième partie du monde voit le chiffre de ses bêtes ovines dépasser vingt-cinq mille, dont un grand nom
bre portent du sang français dans leurs veines. C’est la seconde fois qu’il ac
corde à la France l’honneur de choisir chez elle, de préférence à l’Espagne et à la Saxe, les sultans de ce vaste sérail. A cette vente, l’habile connais
seur, imbu des saines traditions an
glaises, qui exigent, comme signe d’une bonne conformation dans tout quadru
pède, une échine dessinant une ligne parfaitement droite, a manifesté son étonnement de trouver, chez plusieurs des sujets exposés en vente, un dos présentant une fâcheuse ondulation rentrante : quelques-uns n’étaient quo légèrement ew.se//és,-mais d’autres l’é
taient au point que beaucoup d’éleveurs n’auraient pasvoulules introduire dans leur troupeau. M. Jourdier, sans inten
tion hostile, a cru devoir signaler le fait, qui proviendrait, selon lui, de l’emploi fâcheux dans l’établissement national d’un unique bélier ayantce défaut. « Les défenseurs de l’honneur ad
ministratif prétendent qu’il en est ainsi depuis la primitive époque de l’impor
tation du premier troupeau espagnol à Rambouillet, que Γensellement est un des caractères distinctifs de la race ; et,
ques-unes des questions qui se rattachent à lui. Voyons ce qui s’est fait de nouveau pendant cette dernière cam
pagne parmi nos éleveurs, et commençons par la race ;ovine.
Nos laines fines avaient déjà pour terribles rivales les laines qui s’expédient de l’Australie ; voici que messieurs les Anglais se prépa
rent à leur en susciter encore d’autres sur un nouveau point de leurs immenses colonies.
Ils viennent de transporter au cap de Bonne-Espérance trente - quatre béliers de choix, achetés, sur notre propre sol, parmi les magni
fiques mérinos formés dans les bergeries de nos éle
veurs du département de la Seine. De son côté, no
pour preuve, ils en appellent aux aquarelles du peintre Werner, chargé, en 1799, par le gouvernement consu
laire, de faire les portraits de ces précieux animaux, por
traits qui se conservent dans le salon du directeur, et dont l Illustration a donné un dessin dans un de ses numé
ros de février 1850. Un de ces mêmes défenseurs a été plus loin, il a demandé si le dos rectiligne, que les éle
veurs d’aujourd’hui exigent avec tant de rigueur, était bien réellement une qualité
nécessaire, et s’il n’y avait nas là un peu du caprice de la mode.
La théorie répond que la colonne vertébrale, chez les animaux qui prennent leur point d’appui sur quatre membres, joue le rôle d’un grand lévier, s’étendant de la tète au bassin, et destiné à porter un très-grand poids
tre bergerie de Rambouillet en avait vendu, au mois de juin, un lot de dix
huit à M. Salting, riche propriétairepasteur de l’Australie. Cet Abraham de la cinquième partie du monde voit le chiffre de ses bêtes ovines dépasser vingt-cinq mille, dont un grand nom
bre portent du sang français dans leurs veines. C’est la seconde fois qu’il ac
corde à la France l’honneur de choisir chez elle, de préférence à l’Espagne et à la Saxe, les sultans de ce vaste sérail. A cette vente, l’habile connais
seur, imbu des saines traditions an
glaises, qui exigent, comme signe d’une bonne conformation dans tout quadru
pède, une échine dessinant une ligne parfaitement droite, a manifesté son étonnement de trouver, chez plusieurs des sujets exposés en vente, un dos présentant une fâcheuse ondulation rentrante : quelques-uns n’étaient quo légèrement ew.se//és,-mais d’autres l’é
taient au point que beaucoup d’éleveurs n’auraient pasvoulules introduire dans leur troupeau. M. Jourdier, sans inten
tion hostile, a cru devoir signaler le fait, qui proviendrait, selon lui, de l’emploi fâcheux dans l’établissement national d’un unique bélier ayantce défaut. « Les défenseurs de l’honneur ad
ministratif prétendent qu’il en est ainsi depuis la primitive époque de l’impor
tation du premier troupeau espagnol à Rambouillet, que Γensellement est un des caractères distinctifs de la race ; et,