pit des constitutions égalitaires, de fortes démar
cations entre les races qui compo
sent la société. Le mépris du créole blanc pour la peau rouge, et la haine de l’Indien pour l’homme au sang d’azur (dèsàngrë asul), étaient la tradition fonda
mentale de la con
quête ; plus tard, les nègres impor
tés dans ie pays pour être dissé
minés sur les haciendas des grands propriétaires, vinrent ajou
ter de nouveaux et plussolidesferments de mépris et de haine à ceux préexistants, et la fusion de ces trois races donna lieu à une foule de clas
ses et de castes, toutes animées
entre elles d’une antipathie viru
lente , qui n’est
pas le moindre é- lément du désor
dre auquel semble vouée la république péruvienne.
Ce sont ces différentes catégo
ries de gens de couleur que les fils des conqué
rants enveloppent avec dédain de cette qualifica
tion : <7ente. de medio pelo.
Je ne prétends pas décrire les mœurs des gens de medio pelo, ni celles des noirs,
n’ayant point été
à même d’étudier assez sérieusement leur vie intime ; mais j’essayerai défaire partager au lecteur l’impression que j’ai reçue de leurs étranges habitudes, lorsqu’il m’a été donné de les rencontrer sur différents théâtres de leurs travaux ou de leurs ébats.
Parmi les gens de medio pelo, on distingue surtout le
cholo, fils de l’Indien et du blanc, et le sambo, fils de l’Indien et du noir, à différents degrés. Le premier est de pe
tite taille, sa face est quelquefois jaune comme le santal ou vermeille comme l’orange. Des yeux posés en virgules, un
front étroit, des pommettes très-saillantes , des cheveux roides et noirs, composent un ensemble assez peu agréable,
mais la physionomie du cholo est empreinte d’une sorte de mélancolie mystérieuse, d’une résignation passive, qui, chez les femmes sur
tout, devient une séduction.La douceur et l’indolence sont les princi
paux traits de son caractère. — Le sambo est sou
vent vigoureux et de haute taille ; ses cheveux cré
pus descendent sur un front bas où brillent des yeux vifs et intel
ligents ; entre ses lèvres épaisses , toujours entr’ouvertes, éclatent dos dents blanches et bien rangées; sa physio
nomie n’a rien de sympathique, elle
est expressive et animée, souvent aussi elle est dure et railleuse.Quant aux femmes sam
bas, leur front ré
tréci que couvre une chevelure re
belle, tressée en mille cordelettes
faute de pouvoir l’assujettir à d’autres formes élégantes; leur re
gard provocateur; leur bouche sensuelle; leurs na
rines aux ailes mobiles,semblent accuser des passions impétueuses.
Depuis la conquête du Pérou,
la race blanche ne s’est guère écar
tée des côtes, c’est elle qui peuple les villes du littoral. Les gens de couleur habitent la montagne, où ils sont mi
neurs, bergers, cultivateurs et quelquefois tisserands. Les cholos s’occupent plus spécialement de la conduite des
mules et des Hamas qui transportent les marchandises étrangères et les denrées à travers le pays. Il existe pour
Soldats péruviens et Rabouas.
Les Balsas. — D’après les dessins de M. Max. Radiguet.
cations entre les races qui compo
sent la société. Le mépris du créole blanc pour la peau rouge, et la haine de l’Indien pour l’homme au sang d’azur (dèsàngrë asul), étaient la tradition fonda
mentale de la con
quête ; plus tard, les nègres impor
tés dans ie pays pour être dissé
minés sur les haciendas des grands propriétaires, vinrent ajou
ter de nouveaux et plussolidesferments de mépris et de haine à ceux préexistants, et la fusion de ces trois races donna lieu à une foule de clas
ses et de castes, toutes animées
entre elles d’une antipathie viru
lente , qui n’est
pas le moindre é- lément du désor
dre auquel semble vouée la république péruvienne.
Ce sont ces différentes catégo
ries de gens de couleur que les fils des conqué
rants enveloppent avec dédain de cette qualifica
tion : <7ente. de medio pelo.
Je ne prétends pas décrire les mœurs des gens de medio pelo, ni celles des noirs,
n’ayant point été
à même d’étudier assez sérieusement leur vie intime ; mais j’essayerai défaire partager au lecteur l’impression que j’ai reçue de leurs étranges habitudes, lorsqu’il m’a été donné de les rencontrer sur différents théâtres de leurs travaux ou de leurs ébats.
Parmi les gens de medio pelo, on distingue surtout le
cholo, fils de l’Indien et du blanc, et le sambo, fils de l’Indien et du noir, à différents degrés. Le premier est de pe
tite taille, sa face est quelquefois jaune comme le santal ou vermeille comme l’orange. Des yeux posés en virgules, un
front étroit, des pommettes très-saillantes , des cheveux roides et noirs, composent un ensemble assez peu agréable,
mais la physionomie du cholo est empreinte d’une sorte de mélancolie mystérieuse, d’une résignation passive, qui, chez les femmes sur
tout, devient une séduction.La douceur et l’indolence sont les princi
paux traits de son caractère. — Le sambo est sou
vent vigoureux et de haute taille ; ses cheveux cré
pus descendent sur un front bas où brillent des yeux vifs et intel
ligents ; entre ses lèvres épaisses , toujours entr’ouvertes, éclatent dos dents blanches et bien rangées; sa physio
nomie n’a rien de sympathique, elle
est expressive et animée, souvent aussi elle est dure et railleuse.Quant aux femmes sam
bas, leur front ré
tréci que couvre une chevelure re
belle, tressée en mille cordelettes
faute de pouvoir l’assujettir à d’autres formes élégantes; leur re
gard provocateur; leur bouche sensuelle; leurs na
rines aux ailes mobiles,semblent accuser des passions impétueuses.
Depuis la conquête du Pérou,
la race blanche ne s’est guère écar
tée des côtes, c’est elle qui peuple les villes du littoral. Les gens de couleur habitent la montagne, où ils sont mi
neurs, bergers, cultivateurs et quelquefois tisserands. Les cholos s’occupent plus spécialement de la conduite des
mules et des Hamas qui transportent les marchandises étrangères et les denrées à travers le pays. Il existe pour
Soldats péruviens et Rabouas.
Les Balsas. — D’après les dessins de M. Max. Radiguet.