Chronique musicale.
La saison des concerts a reçu son baptême vendredi de la semaine dernière avec un éclat vraiment splendide. Ja
mais, en pareille circonstance, on n’avait vu plus nombreuse réunion de renommées artistiques musicales, de critiques spéciaux et d’élégantes personnes. Ils étaient tous là pour accueillir comme il mérite de l’être M. Henri Vieuxtemps, le violoniste conternporain par excellence, celui dont le talent brille au-dessus des quelques rares artistes auxquels on doit une entière et haute estime, et bien au-dessus par conséquent de tous ces donneurs, de concerts plus ou moins célèbres, non dépourvus de qualités précisément, mais plus habiles encore dans la science de la réclame que dans leur art. Rien ne saurait causer une plus vive satisfaction que de voir un succès d’enthousiasme légitimement obtenu. Dans le temps où nous vivons, on use tellement de l’hyperbole à propos de tout, d un chanteur qui braille, d’une cantatrice qui ne fait pas un seul son juste, d’un violoniste qui met le miaulement à la place de l’expression, d’un pianiste qui traite le clavier comme un écuyer un cheval mal dressé, que par moments on est obligé de se recueillir très-attenti
vement en soi-même, et qu’on se demande avec anxiété : Qu’est-ce que le bien ? qu’est-ce que le mal? où est le beau? où est le laid? Tout, beau ou laid, bien ou mal, médiocre ou pitoyable, tout en ce temps-ci trouve ses prôneurs, ses claqueurs, ses endosseurs de louanges, souvent même de louanges effrayantes de rhétorique. Aussi comme on est ravi d’aise lorsqu’il se présente de temps en temps un de ces artistes aimé des dieux, auraient dit les anciens, choisi,
guidé par une main providentielle, dirons-nous, un de ces artistes dont le talent pur, sincère, simple et noble, dont les œuvres consciencieuses, d’un style élevé, sans mélange,
vous disent tout d’abord : Le beau ! le voici; point de doute possible; n’ayez plus d’inquiétude; voici réellement ce qui est beau. Telle est l’impression faite sur nous par M. Vieuxtemps et son concerto en ré mineur, œuvre encore inédite,
dont Paris a eu les prémices, et que le public parisien, ce public réputé si frivole en ses goûts, qui parfois en effet s’é­
gare en ses jugements d’une façon si étrange, a reçue de prime abord avec les marques les plus chaleureuses de son admiration, témoignage certain de son intelligence.
Nous ne pouvons entrer ici dans une analyse du nouveau concerto de M. Vieuxtemps, divisé en quatre parties : in
troduction, adagio religieux, scherzo, allegro final. Ces dé
tails nous mèneraient trop loin dans une Chronique. Il nous suffira de dire que rien de ce qu’on connaît en fait de con
certos, depuis Viotti, Kreutzer et Rode, jusqu’à M. de Bériot, rien ne peut donner une idée de cette œuvre. Beetho
ven a composé un concerto de violon. Cette composition,
conçue et écrite ainsi que Beethoven pouvait le faire, est peut-être la seule de ce genre à laquelle nous puissions comparer le concerto en ré mineur de fl. Vieuxtemps, afin de donner à nos lecteurs qui n’ont pas eu le bonheur de l’entêndre, la juste mesure du mérite de cette compositionci. La partie principale de violon ne s’y borne pas à exécu
ter des traits plus où moins extraordinaires, ni même à jouer dés phrases mélodiques pour le plaisir d’en jouer ;
elle fait partie d’un tout dont on ne peut la distraire ; elle dialogue avec un orchestre intéressant jusque dans ses moindres sons, d’une richesse de coloris égale aux plus belles œuvres symphoniques ; eù un mot, ce n’est plus ici de l’art pour l’art, du violon pour du violon; mais, ce qui est bien différent, c’est du violon pour de la musique, et de la musique pour l’intelligence et pour le cœur, de cette musique qui ne voit dans les sens qu’un véhicule et non un but.


Outre ce concerto, M. Vieuxtemps a dit, dans la même soirée, la Danse des Sorcières de Paganini, et sans doute


comme Paganini, que nous n’avons jamais entendu, né le pouvait pas mieux faire lui-même. Aussi a-t-il été couvert d’applaudissements, ainsi que devait l’être l’auteur de ce morceau. Mais qu’on nous permette d’exprimer notre façon de penser : ceci c’est de la musique difficile, originale as
surément dans son genre, le genre difficile, mais voilà tout.
M. Vieuxtemps ne la joue probablement que pour prouver à ceux qui aiment celte musique-là, qu’un artiste de l’école classique, et figurant au premier rang de celle école, peut aussi, quand il le veut, aborder sans crainte, avec succès, les plus bizarres excentricités du romantisme. M. Vieux
temps a certainement fait preuve de complaisance en répé
tant une variation de ces diaboliques streghe que le public lui a redemandée; mais il est, à notre avis, fort contestable que le public ait fait preuve de goût en la redemandant. Nous, public, nous eussions bien mieux aimé entendre deux fois la Romance sans paroles, que M. Vieuxtemps a chantée, et délicieusement chantée avant sa. tarentelle quia fini le concert. Cette romance, d’une simplicité charmante, accompagnée seulement par des instruments à vent à tim
bre doux, est empreinte de la plus suave poésie, fl y a là bien peu de notes ; mais comme chacune de ses notes a un sens, une valeur, de même que chaque fleur d’un bouquet frais et bien fait a son parfum qui la distingue et ia tait aimer! La tarentelle est ravissante d’entrain, d’une couleur locale parfaite ; elle a couronné la soirée on ne peut mieux, et cette soirée recommencera toute pareille lundi prochain. La salle I!erz, cela n’est pas douteux, sera trop petite en
core cette fois. —Malgré l’écrasant voisinage du talent de , M. Vieuxtemps, les applaudissements n’ont pas manqué à M. ICruger, qui a dit au piano une transcription à Ernani,
et deux très-jolis morceaux de sa composition, intitulés : l’un, la Harpe éolienne (rêverie) ; l’autre, Gazelle (im
promptu) ; ni à MUe Duclout, qui a chanté l’air de Tancrède de Rossini, et un brindisi de M. Besanzoni.


La reprise de Norma, samedi dernier, au Théâtre-Ita


lien, nous procure le plaisir de dire aujourd’hui ce que nous aurions désiré dire plus tôt : c’est que les échos de la salle Ventadourne sont pas à tout jamais condamnés au silence ou du moins à un bruit de convention. Les applaudissements qui y ont retenti l’autre soir étaient, nous sommes heureux de le reconnaître, du meilleur aloi, justement mérités, légi
timement donnés. M110 Cruvelli, quoiqu’elle ne possède pas parfaitement tout le rôle de Norma, s’est acquittée de la plus grande partie avec un talent et un sentiment vrai
ment remarquables. Beaucoup de personnes dans le public trouvaient qu’elle rappelait en certaines choses le beau temps de Mllc Grisi. Ce n’est pas tout à fait cela; mais ce que nous avons surtout remarqué, c’est au contraire la dif


férence d’interprétation qu’elle y a mise, estimant bien


plus l’originalité d’un talent que sa similitude plus ou moins parfaite avec un autre, si grand qu’il soit. En tout cas, de
quelque façon qu’on établisse le jugement, M“e Cruvelli a mérité et obtenu un succès bien réel, bien décidé. M116 Beltramelli, que nous avions trouvée trop faible dans le rôle de la Sonnambula, s’est montrée dans le rôle d’Adalgisa bien mieux à son avantage. Tant il est vrai que tel s’éclipse au premier rang qui brille au second. Cette jeune cantatrice est une des meilleures Adalgisa que nous ayons vues. Le rôle de PoUione convient à merveille au puissant organe de M. Bettini ; la belle voix de basse de M. Susini fait trèsbien dans le rôle du chef des druides. Si ces deux artistes, doués comme ils le sont tous deux de bons et solides ins
truments, voulaient se donner seulement un peu la peine de faire quelques études vocales et musicales sérieuses, nul doute qu’ils ne devinssent d’excellents et précieux sujets pour un théâtre lyrique; et s’ils se donnaient seule
ment, un peu de peine, ils comprendraient bientôt d’euxmêmes la nécessité de s’en donner beaucoup. En fait d’art, comme en toute chose, il n’y a que le premier pas qui
coûte ; malheureusement celui-là ne se fait pas sans qu’on y pense.
Après cela, nous avons à vous apprendre une chose q’ui va peut-être bien vous étonner, c’est qu’il paraît qu’il n’y a plus de juges à Berlin ; car voici une société de concerts tout entière qui nous arrive; dit-elle, de la capitale de la l’eusse, instruments et bagages; et qui espère du public pa
risien un accueil èt un jugement favorables. Quoiqu’il nous coûte de tromper son espoir, nous devons cependant lui faire observer qu’il est au moins imprudent de faire tant de chemin pour donner des concerts à grand orchestre dans une ville telle que Paris, qui possède la Société des concerts du Conservatôii ë, la Société Sainte-Cécile, une autre en
core, née d’fiier, la Société symphonique, puis des réunions musicales innombrables; ou à peu près, où l’on exécute de la musique dé tout genre et de toute qualité, depuis ce qu’il y a de plus honorable dans l art jusques-et y compris ces détestables lieux où la musique, quelle musique ! se mêle à la fumée du tabac et au choc des verres de bière, les ca
fés chantants, puisqu’il faut les désigner par leur nom. Bref, ce que nous craignons pour ces bons Allemands qui se sont éloignés de leurs foyers domestiques, c’est qu’ils s’en retournent comme ils sont venus, et ce n’est que trop pro
bable s’ils exécutent tontes les symphonies comme ils ont fait l’autre soir la symphonie en iil mineur de Beethoven, sans aucun mouvement exact, sans nuances, avec des ins
truments à vent qui ne sont pas d’accord entre eux, qui manquent leurs attaques, et s’ils nous offrent, comme ils l’ont fait aussi; des cantatrices allemandes qui chantent tou
jours un quart de ton trop haut. Ensuite, jouer, entre une symphonie de Beethoven et des ouvertures de Weber, des valses et des galops avec accompagnement obligé de grosse caisse et de tambour, nous paraît une primeur bien en re
tard. fl y a déjà bien des années que les concerts Musard ont fait leur temps. C’est de plus, une profanation en quel
que sorte, une mésalliance qui blesse de tous points les convenances. Ne mêlons pas le bal de l’Opéra et le temple saint. Entre le sacré et le profane il ne saurait y avoir fusion.
Cela n’empêche pas de rendre justice aux choses légères, quand elles ont leur mérite, et qu’elles sont a leur place. On sait combien le jour de l’an sert de prétexte a une foule de productions qui ont du prix surtout en raison
de la circonstance ; les étrennes de tout genre, poésie de confiseur, musique d’albums, boites élégantes, ricfiêi re
liures. Ajoutez à cela le voisinage des jours gras, c’est-à-dire Pà-propos dès nouveaux quadrilles et des valses, des polkas,
mazurkas, redowas et schottichs nouvelles. Voilà; ce nous semble, bien des légèretés. Mais- elles viennent à point, et il est naturel d’en parler.- Si vous Minez la danse, vous au
rez dans l’album publié par l’éditeur Chabal de quoi vous satisfaire. Les noms des auteurs de cet album sentent leur Viennois d’une lieue. Jugez plutôt : Wailerstein, Marx, Fahrbach; Lachner. Qu’en dites-vous ? Quoi de plus valsant
et de plus polkant que cela? Le fait est que, depuis la mort du célèbre Strauss, de Vienne, on n’a guère rien trouvé de mieux.—Si vous préférez le chant sentimental, la romance, vous trouverez dans le nouvel album de M. le comte Eu


gène de Lonlay de jolies mélodies de MM. Adrien Boïeldieu,


Valenti, Malliot, Billema, et aussi de M, Auguste Morel, le musicien distingué qui vient tout récemment d’être placé à la tête du Conservatoire de Marseille, succursale du Con
servatoire de Paris. -— On peut aussi vous recommander les sonnets de M. Evariste Boulay-Paty, mis en musique par M. Charles Manry. S’il est vrai, en littérature, qu’un bon sonnet vaut à lui seul un long poème, cela doit être égale
ment vrai en musique. Et puis, pourquoi ne mettrait-on pas des sonnets en musique, de même qu’on y met tant d’autres choses? pour nous, nous n’y voyons pas d’inconvénient.
La semaine qui finira le jour où paraîtra cet article nous aura préparé pour notre prochaine Chronique une abon
dante matière : au Grand-Opéra, un nouveau ballet (Or..pha) ; à la salle Favart, un nouvel opéra-comique (Marco
Sp ada); un nouvel opéra-comique aussi (Tabarin), au Théâtre-Lyrique. On ne saurait appeler cela perdre son temps.
Georges Bousquet.
Courrier de Paris.
Encore une déception ; on ne parle plus de tant de réjouissances promises, et de cette foule de fêtes particulières qu’un premier bal officiel devait inaugurer. L’approche des étrennes ajourné tout. Et puis cet hiver manqué, qui a gardé les apparences de l’automne, en jorolonge les exer
cices. C’est au bois que; faute de mieux, ces dames vont montrer leurs nouvelles parures, pendant que ces messieurs utilisent leurs loisirs à la chasse.
Ce noble exercice reprend faveur ; l’exemple, en effet, vient d’assez haut pour que l’on soit tenté de l’imiter, et if nous serait facile de citer plus d’un de nos nouveaux digni
taires qui a cru devoir augmenter sa maison d’une meute et d’un équipage de vénerie. Combien aussi de paisibles bourgeois qui commencent à se trouver des goûts carnas
siers qu’ils ne se soupçonnaient pas; et comme à Paris ce sont les prétentions surtout qui animent la vie, la plupart prétendent déjà se plaire extrêmement à un exercice qu’ils n’ont jamais connu. C’est ainsi que depuis le commence
ment de cette semaine on ne rencontre un peu partout que des revenants de Compïègne.* A ces grandes chasses, le rêve légitime de beaucoup d’ambitions obligées malheureu
sement de rester à Paris, le théâtre et ses jeux apporteront leur concours. Le Gymnase y jouait hier le Fils de famille, et ce sera demain le tour de Mllc Rachel et de son réper
toire; on dit même que. l’Opéra se dispose à y mener son monde pour y ressusciter à sa manière quelqu’une de ces royales magnificences du camp de Compïègne, que M. Boqueplan a si bien décrites autrefois. Mais j’abandonne les hautes régions pour les petites, et l’histoire pour le cancan.
Il paraît certain que la ferme des jeux sera rétablie. Seulement on veut atténuer autant que possible les effets de ce mal nécessaire, et faire la part du feu, comme il est d’usagé dans les incendies qu’il est impossible de maîtriser complètement. C’est pourquoi la moindre mise sera fixée à cent francs ; les riches seuls jouiront du privilège de pou
voir se ruiner; le projet n’entend pas, et c’est très-bien entendu, que celte roue de fortune tourne pour un tas de pauvres diables qui pourraient être tentés d’y jeter leurs épargnes. Comme utilité publique, l’excellence de la me
sure saute aux yeux, puisque ce sera tout bénéfice pour le tr ésor; mais peut-être que ses défenseurs vont un peu trop loin, lorsqu’ils affirment que c’est encore le moyen le plus efficace d’attirer les étrangers à Paris; voilà un beau compliment à faire à tant d’aimables hôtes que de leur dire : Vous êtes , vous serez ou fûtes des hanleurs de tri
pots. Il est bien entendu d’ailleurs que l’entrée de la roulette et du biribi serait interdite aux femmes, comme on leur a fermé la Bourse. Mais aux joueuses, puisqu’il s’en trouve encore, restera toujours la ressource du lansquenet ou de l’écarté.
A ce propos deux anecdotes d’un scandale imperceptible peuvent trouver leur place ici. M“e A., dont la cheve
lure d’Hébé et non d’ébène, est admirée depuis trente ans, eût naguère la fantaisie de proposer à M. N. une de ces boucles fringantes comme le prix d’une discrétion. Partie
jouée, partie perdue pour le financier (car c’en est un) ; de sorte que le lendemain il faisait remettre une parure quel
conque à la qaqnatde, laquelle envoya l’êcrin à l’expertise de Son joaillier qui estima le tout quinze francs. Vous com
prenez i’indignalion et le désappointement de la dame, et c’est tout au plus si l’éclaircissement suivant l’a calmée un peu. Au fond dè la boîte se trouvait un billet ainsi conçu :
« Faux pour faux, madame, et partant quittes. » L’autre
mésaventure est celle d’un noble étranger qui, en quittant Paris, a gratifié Une intime dé tout ce qu’il y laissait de plus
cher après elle : Chevaux, équipage et lé reste, ne voulant accepter d’ellë; en échange, qu’une trousse de voyage.


Mais voilà que, s’étant avisé de l’idée de faire graver son


chiffre sur 1 ustensile, il le confie à un artiste qui le lui rend intact aussitôt, attendu que la gravure est impossible sur le plaqué. Certaines supercheries sont assurément plus in
nocentes et ne méritent pas tout le bruit qu’on en fait à l’heure qu’il est, je veux parier de cet autographe de Bayard, qu’un amateur payait cent écus dans une vente au moment où un érudit prouvait à sa manière que le cheva


lier sans peur et sans reproche ne fut jamais capable de


mettre son nom au bas d’un parchemin. Bayard aurait donc celte ressemblance de plus avec Duguesclin, à moins que l’érudit n’ait fait confusion. Un collecteur célèbre, — Fontanieu, je crois, — inquiété souvent par l’érudition de son temps sur l’authenticité d’un autographe plus ou moins sus
pect, se contentait de répondre gravement au désenchanteur : « Eh bien ! la pièce n’en est que plus curieuse, puis
qu’elle provient d’un homme qui ne savait pas écrire. » A l abri de cet innocent sarcasme, il poursuivait lé cours de ses recherches et de ses conquêtes.
La vente des objets d’art laissés par M. Gavé est trèssuivie. Cristaux, bronzes et vieux sèvres, c’est là un mer
veilleux bric-à-brac auquel les suffrages et les écus des amateurs n’ont jamais manqué. On a fait aussi des folies pour certaines tabatières. L’un de ces bijoux, un simple onyx, a été payé soixante louis, tandis qu’un autre, in
crusté de toutes les pierres précieuses de la Saxe avec le portrait de Louis XIV enfant, émail de Petitot, n’a pu at
teindre qu’un prix relativement très-modique. Ajoutez qu’une


délicieuse statuette de Coustou n’a pas dépassé huit cents francs, et qu’un brûle-parfum a été payé plus du double.


Quelques tableaux d’anciens maîtres n’ont pas été mieux partagés, exemples divers : üne marine de Joseph Vernet, 500 fi - une Vierge avec l’Enfant-Jésus de Vouet, 250 fr.,