de loi dont nous dirons l’objet. Enregistrons d’almrd ici le discours prononcé, par l’Empereur à l’ouverture de cette session extraordinaire :
« Les négociations diplomatiques entamées pendant le cours de notre dernière session vous avaient fait pressentir que je serais obligé de vous rappeler lorsqu elles seraient arrivées a leur terme. Malheureusement, les conférences de Vienne ont été impuissantes à amener la paix. Je viens donc de nouveau faire appel au patriotisme, du pays et au votre.
« Avons-nous manqué de modération dans le réglement des conditions Je ne crains pas d’examiner la question devant vous. Il v
avait un an environ que la guerre avait commencé, et déjà la Fr; nce. et l’Angleterre avaient sauvé la Turquie, gagne deux batailles, forcé la Russie à évacuer les Principautés et à épuiser sés forces pour dé
fendre la Crimée, Lutin nous avions en notre faveur l’adhésion de l’Autriche et l approbation morale du reste de l’Europe.
«. Dans cette situation, le cabinet de \ iemie nous demanda si nous consentirions à traiter sur des bases vaguement formulées avant nos succès, lin refus de notre part devait sembler naturel. Ne de
vait-on pas croire, en effet, que les exigences de la France et de l’Angleterre se seraient accrues en proportion de la grandeur de la lutte et des sacrifices déjà laits ? Eli bien! la France et l Angleterre ne se sont pas prévalues de leurs avantages ni même des droits que leur alliaient les traités antérieurs, tant elles avaient à cœur de rendre la paix plus facile et de donner une irrécusable preuve de leur modération.
« Nous nous sommes bornés à demander, dans l’intérêt de l’Allemagne, la libre navigati n du Danube et une digue contre le Ilot russe qui v ient sans cesse obstruer l embouchure de ce grand fleuve ; dans l’intérêt de la Turquie et de l’Autriche, une meilleure consti
tution des principautés, afin qu’elles serv ent de rempart contre ces invasions sans cesse renaissantes du Aord; dans un intérêt d’humanité et de justice, les mêmes garanties pour les chrétiens de tou
tes les communions, sous la protection exclusive du Sultan; dans l’intérêt de la Porte comme dans celui de l’Europe, nous avons de
mandé que la Russie limitât à un chiffre raisonnable le nombre des vaisseaux qu’elle entretient à l’abri de toute attaque dans la mer Noire et quelle ne peut entretenir que dans un but (l’agression.
« Eh bien ! toutes ces propositions, que j’appellerai magnanimes par leur désintéressement, it qui avaient été approuvées, en prin
cipe!, par l’Autriche, par la Prusse et par la Russie elle-même, se sont évanouies dans les conférences. I.a Russie, qui avait consenti théoriquement à mettre tin à sa prépondérance dans la mer Noire,
a refuse toute limitation de ses forces navales, et nous en sommes encore à attendre que l’Autriche exécute, ses engagements, (pii ( (in
sistaient à rendre notre traité d’alliance otlênsif et défensif si les négociations n aboutissaient pas. L’Autriche, il est v rai, nous a proposé de garantir avec elle, par un traité, l indépendance de la Turquie, et de considérer à l’avenir connue ensus bel i le cas ou le nombre des vaisseaux de la Russie aurait dépasse celui qui existait avant la guerre. Accepter une semblable proposition était impossible; car elle ne liait en rien la Russie,, et, au contraire, nous pa
raissions sanctionner sa prépondérance dans la mer Noire par une convention. La guerre a dit suivre son cours.
L admirable dévouement de l’armée et de ta Hotte amènera bientôt, je l’espère, un résultat heureux ; c’est ii vous de me don
ner les moyens de continuer la lutte. Le pays a déjà montré quelles étaient ses ressources et sa confiance en moi. Il avait offert, il v a quelques mois, dix-sept cent millions de plus que je lie lui deman
dais ; une partie suffira pour soutenir son honneur militaire et ses droits comme grande nation. J’avais résolu d’aller me placer au mi
lieu de cette vaillante année eii la présence du souverain n’eùt pas été sans produire une influencé heureuse, et, témoin des héroïques efforts de nos soldats, j’aurais été fier de pouv oir les diriger ; mais les graves questions agitées ii l’étranger sont toujours demeurées en suspens et la nature (les circonstances a exigé à l’intérieur de nouv elles et importantes mesures. L’est donc av ce douleur que j’ai abandonné ce projet.
« Mon gouvernement vous proposera de voter la loi annuelle du recrutement. Il n’y aura point de levée extraordinaire, et l’on ren
trera dans les voies accoutumées qui nécessitent, pour la régularité de l administration, le v ote de la lev ce une année à l’avance.
< En terminant, Messieurs, payons ici solennellement un juste tribut d’éloges à ceux qui combattent pour la patrie ; associonsnous à ses regrets pour ceux dont elle déplore la perte. L’exemple de tant d abnégation et de constance n’aura pas été en vain donné au monde. Que les sacrifices nécessaires ne nous découragent pas ; car, vous le savez, une nation doit ou abdiquer tout rôle politique, eu, si elle a l’instinct et la volonté d’agir conformément à sa nature généreuse, à son histoire séculaire, à sa mission providentielle, elle doit, par intervalles, savoir supporter les épreuves qui seules peuvent la retremper et la reporter au rang qui lui est dû.
« Confiance en Dieu, persévérance dans nos efforts, et nous arriverons à une paix digne de l’alliance de deux grands peuples.
Le Corps législatif est entré en séance immédiatement après la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu aux Tuileries, et le sommaire adressé aux journaux portait que rassemblée
a reçu communication : 1“ d’un projet de loi ayant pour objet d’autoriser le gouvernement à contracter un emprunt de 750 millions; 2 d’un projet de loi relatif à l établisse
ment de divers impôts ; 3” d un projet de loi fixant à 150.000 liommes le contingent de la classe de 1855, qui devra être appelé en 1856.
Les nouveaux impôts comprennent l’élévation à 50 fr. du droit de consommation sur l’alcool ; l’élévation de l impôt sur le prix des places de voyageurs transportés par les chemins de fer, impôt qui sera à l’avenir calculé sur le prix total des places, et le prélèvement d’un dixième sur le transports de marchandises à grande vitesse ; enfin, la perception temporaire d’un nouveau décime.
Le produit de ces divers impôts esl estimé à. 70 millions, qui seront affectés aux intérêts des deux emprunts volés en dernier lieu, et de celui sur lequel le Corps législatif est appelé à se prononcer. Ces charges seront temporaires et dis
paraîtront au retour de la paix, ou par le développement de la prospérité intérieure.
L’ordre du jour de la séance du lendemain portait la nomination de trois commissions pour l examen des trois pro
jets de loi dont les motifs, exposés par le conseil d’État, ont été publiés dans tous les journaux.
A la suite du discours d’ouverture de la session, le Moniteur a publié un article qui est une sorte de paraphrase de ce discours, il y est de nouveau question des conférences de i iemie :
« Les négociations ont eu pour résultat de donner aux « obligations de 1’ Autriche envers la France et l Angleterre « la plénitude de leur force,.. Armé pour la défense d’une
« cause qui, réunissant toutes les sympathies, devrait réu« nir aussi tous les drapeaux, le gouvernement ne négligera k rien pour féconder les alliances déjà conclues et pour en « contracter de nouvelles ; mais, dût-il avoir à supporter a seul avec l’Angleterre le principal poids du fardeau jus« qu’au dénoûmenl de la lutte, il a une confiance entière « dans le courage militaire des deux armées, dans le cou« rage civique des deux nations. 11 réussira, on n’en saurait « douter, à donner aux questions laissées pendantes par les « négociations une solution conforme à l’honneur national, « aux intérêts et aux vœux de l’Europe. i>
Le gouvernement a fait recueillir aux archives une correspondance diplomatique qui a paru dans deux numéros du Minuteur, alin d établir que la politique de la France à l’é
gard de la prépondérance de la Russie dans la mer Noire, n’est pas nouvelle, mais qu’elle esl une politique en quelque sorte traditionnelle et qui a élé le sujet de négociations sui
vies avec une grande prévoyance par le gouvernement de Louis xvi. il est vrai que si la guerre eût éclaté, à celte époque, la France aurait eu contre elle son alliée d’aujour
d’hui, qui avait dans ce temps-là, et qui a eu jusqu’à l’époque actuelle une autre tradition.
On a annoncé, cetle semaine, la mort de lord Raglan, dont la dernière œuvre esl le rapport qui vient d’être pu
blié sur la journée du 18 juin. Il paraît que son successeur sera le général Simpson. Le général Simpson, dit le Horrible
bout, a servi pendant longtemps et s’est acquis une haute considération militaire. Pendant la guerre de la Péninsule, il assistait à la défense de Cadix et à l’attaque de Séville. En 1815 , il fut blessé à l affaire des Quatre-Bras, et, en 1855, il fut envoyé dans le Scinde pour y exercer un commande
ment sous les ordres de feu Charles Xapier. Sir Charles Napier le considérait comme le meilleur officier qu’il eût
sous ses ordres, et nous avons des motifs de croire que lord Ellenborough, qui était alors gouverneur général, l’avait en liante estime, et que, si quelque accident fût arrivé à sir Charles, il aurait chargé le général Simpson de la conduite de la guerre. La position officielle élevée qu’a occu
pée le général Simpson, depuis que le gouvernement l a envoyé en Crimée, l’a nécessairement mis en rapport continuel avec le général français avec lequel, nous n’eu dou
tons pas, il conservera les relations cordiales qui n ont pas cessé d’exister entre les chefs de l’armée expéditionnaire.
Le Hnrni> g Advertiser, de son côté, soutient fortement la candidature de sir Colin Campbell. Il prétend qu’il n’v a pas en Crimée lin seul officier qui puisse lui être comparé pour toutes les qualités militaires. Bien entendu qu’avec lui
on n’aurait pas à craindre de refroidissement dans « les relationscordiales si nécessaires entre la France et l’Angleterre.»
Cette dernière phrase fait allusion à des bruits répandus à tort, au sujet d’une mésintelligence entre les chefs des deux armées alliées, mésintelligence que les rapports offi
ciels démenlenl de la manière la plus catégorique, ainsi qu on qu’on peut le voir encore par le rapport de l’amiral I trust. arrivé à temps, avec l amiral Lyons, de l’expédition de Kertclq pour prendre, part à l’affaire du 18 avec les deux escadres. Ce rapport a été publié dans le Moniteur du 3 juillet. Nous renvoyons également au Moniteur du 1 juillet et aux journaux du lendemain pour le rapport de l amiral Bruat sur l’affaire d’Anapa.
Lue correspondance publiée dans le Constitutionnel du même jour a fourni au gouvernement une nouvelle occa
sion de protester contre le litre de feuille officielle, que le public donne quelquefois à des journaux don! les rapports avec l’autorité sont plus directs.
« Le général Pélissier, dit cette correspondance, par une nouvelle organisation, scindait le deuxième corps d année.
Le général Bosquet recevait le commandement du corps d observation de la Tchernaïa, composé de quatre divisions d’infanterie, d’une réserve d’artillerie (‘l de deux divisions de cavalerie, ainsi que des équipages nécessaires. Les qua
tre vieilles divisions qui avaient si vaillamment livré bataille le 7 juin et emporté, sous le commandement du général Bosquet, les ouvrages Blancs et le mamelon Vert, se trouvaient donc séparées.
« Ces régiments, rompus aux tranchées des attaques de droite, façonnés de longue main à l’autorité d’un chef en
vers lequel ils étaient pleins de confiance, habiles à se tirer d’embarras dans un terrain dont ils connaissaient tous les replis, habitués depuis longtemps à se prêter un mutuel appui, et puisant dans une noble émulation une force nou
velle, devaient, dans la journée même, s’éloigner. Les divisions Camou et Dulac descendaient dans la plaine ; les divi
sions Brunet et Vlayran, les vétérans du siège de droite, restaient sur les plateaux : la division commandée par le général d’Autemarre, arrivée dans le journée de Kertch, et une division de la garde, remplaçaient les deux anciennes divisions. Le général Bégnaud de Saint-Jean d’Angely recevait le commandement de toute celle partie de nos lignes.
« Ces changements firent naître quelques regrets à la veille même d’une attaque sérieuse, car l’armée croyait qu’elle allait être appelée à tenter l’assaut sur les fortifica
tions de Vlalakoff, et l’artillerie annonçait que le lendemain, 17, elle serait prête à ouvrir le feu de ses batteries nou
velles. Le général d’Vutemarre est un des plus vigoureux officiers de l’armée, et sa réputation, glorieusement acquise, est grande parmi les soldats; mais ses troupes, comme cel
les de la garde, comme le général Regnaud de Saint-Jean d’Angely, ne connaissaient point le terrain où l’on devait se. battre, chose d’une importance si grande, dans une guerre de siège ; de plus, elles n’avaient point la même cohésion que les troupes qu’elles remplaçaient. En un mot, cette unité, lien du chef et du soldat, fruit du temps et d’une mutuelle estime, allait tout à coup faire défaut. Tous ces changements eurent lieu immédiatement. »
t e < onsfitirt vnve. fait suivre ce, début d’un récit qui est loin d’êlre d’accord avec le récit véritablement officiel ; ce qui fait dire au Moniteur : « Les fails reproduits par te
Constitutionnel dans sa correspondance de Sébastopol, sont, d ailleurs remplis d’une grande exagération. et en contradiction avec tous les renseignements parvenus au gouvernement. »
Nous donnons plus loin le récit détaillé de cette journée dans le rapport du général Pélissier, qui ne fait, bien entendu, aucune mention de cet incident.
Une dépêche russe porte qu’il ne s’est rien passé en Crimée depuis le 29.
L’Innatide russe a publié le relevé suivant des pertes éprouvées par les Russes dans l’affaire du 7 juin :
((Hommes hors de combat, 2,957.
« Tués : le général Timofigeff, 5 officiers supérieurs, 27 officiers inférieurs, 501 soldais.
« Blessés ; 11 officiers supérieurs, 69 officiers inférieurs, 2,335 soldats.
« A Taganrog, d’après le même journal, il y a en II habitants tués, 25 blessés ; 69 maisons détruites, 158 maisons brûlées el 1,225,000 tschetwerts de blé détruits. »
lies difficultés diplomatiques existent toujours entre les cabinets de Berlin et de Vienne. Il s’agit, on le sait, d’une communication que. les deux gouvernements voudraient faire à la Diète, et sur laquelle ils désirent s entendre, afin d’éviter, s’il se peut, de laisser constater un dissentiment trop marqué au sein de la Confédération.
L’Autriche, engagée par une foule de déclarations, demande tout naturellement que la communication à faire à Francfort renferme le principe de l’indivisibilité des quatre garanties, tandis que la Prusse n’entend maintenir comme acquises que les deux premières, les seules, à son avis, qui intéressent directement l’Allemagne.
Le comte Buol a envoyé à Berlin, le 25, en réponse à la dépêche prussienne du 10, un exposé des déclarations que le cabinet autrichien a l’intention de faire à la Diète. Ces déclarations ne seront faites, il esl vrai, que si l’Autriche a l’assentiment de la Prusse. Avant que d examiner comment
on pourrait déterminer la Confédération à supporter une partie des frais de l’occupation des principautés, il faudra d’abord régler d’autres difficultés : décider, préalablement, la question de savoir si I’ Autriche devra consentir à la demande que pourra lui faire la Porte d’évacuer les principautés.
«L’occupation de ces provinces, au nom de la Confédération, aurait eu outre le caractère d’une opération arbi
trale, et T Autriche attache une grande importance à une position de ce genre, ajoute le journal qui donne ces nouvelles. Pour atteindre ce but, i! faut que 1’Autriche détermine la Prusse à s’obliger, de concert avec la confédéra
tion au maintien des quatre points de garantie, et cela comme conséquence du traité d’avril. Il faut aussi que la mise sur pied de guerre des contingents allemands soit main
tenue. Voilà le point culminant des ouvertures faites au cabinet de Berlin. En outre, 011 a déclaré aux cabinets de
Saint-Pétersbourg, de Paris et de Londres, que les troupes autrichiennes resteraient dans les principautés jusqu’à la lin de la guerre, a
Des scènes tumultueuses ont eu lieu dimanche dernier à Londres, à l’occasion des nouvelles prescriptions domini
bre des communes. La police a fait soixante-quatorze arrestations ; mais lord Grosvenor est venu déclarer à la chambre qu’il abandonnait sa motion.
Cette motion avait la prétention d’interdire loule espèce de veille de détail, même celle des comestibles et des boissons; elle avait également pour objet d empêcher les con
La foule accourue à Jlvde-Park, qui est comme le bois de Boulogne de Londres, à moins que le bois de Boulogne de Paris ne soit le llyde-Park de Londres, la foule se mit a siffler les équipages et les cavaliers qui se livraient le di
ses amis étaient sans doute au nombre de ces laborieux oisifs ; il ne fallut rien moins que cette bruy ante protestation pour leur faire comprendre que les plaisirs de llyde-Park doivent être traités comme les œuvres utiles, et les équipages de l aristocratie comme les trains des chemins de fer.
Une dépêche de Madrid a annoncé que le maréchal Espartero avait offert sa démission à la reine, mais que cetle démission n’a pas élé acceptée.
— On a ouvert, dimanche dernier, la section du chemin de fer de Cherbourg comprise entre Mantes et Lisieux. Cette inauguration s est faite sans le moindre appareil. Le chemin de fer de Cher
bourg fait partie des lignes bretonne et normande, fusionnées sous le titre de Lignes de l’Ouest, qui comprend : 1 Paris au Hâvrc , a\ec embranchement sur Dieppe ; V‘ Paris à Rennes, par Chartres et le Mans, qui doit être prolongé jusqu’à Brest, et se relier par Tours et Angers à la ligne d’Orléans ; 3 Paris à Caen et à Cher
bourg, celui dont on vient d’inaugurer une section; V Paris à Gram ille, par Dreux, l’Aigle et Argentan : celui-ci n’est encore qu’en projet.
Un accident d’une certaine gravité a eu lieu le lendemain sur le nouveau chemin, près de Crosley, entre les stations de Romilti et de Beaumont-le-Roger. Cinq personnes ont été blessées ; te der
nier wagon a été complètement brisé, les deux autres plus ou moins endommagés. L’accident a eu lieu par suite d’un tassement sur la v nie, ce qui prouvc qu’il ne faut jamais se presser de courir sur un chemin nouveau
PAULIN.
Courrier de Paris.
Le monde parisien pleure une de ses célébrités : il a perdu dans AI1 de Girardin son représentant le plus sou
riant et peut-être sa plus vivante expression. Nous savons tous qu’entrée de bonne heure par droit de beauté dans cette renommée bruyante des lettres, AI1 Delphine Gay justifia promptement res flatteuses prévisions, quitte à en porter la peine par la suite. Elle eut même besoin de déployer jus
qu au dernier moment toute la rare souplesse, de son esprit
Messieurs les sénateurs, Messieurs les députés,
« Les négociations diplomatiques entamées pendant le cours de notre dernière session vous avaient fait pressentir que je serais obligé de vous rappeler lorsqu elles seraient arrivées a leur terme. Malheureusement, les conférences de Vienne ont été impuissantes à amener la paix. Je viens donc de nouveau faire appel au patriotisme, du pays et au votre.
« Avons-nous manqué de modération dans le réglement des conditions Je ne crains pas d’examiner la question devant vous. Il v
avait un an environ que la guerre avait commencé, et déjà la Fr; nce. et l’Angleterre avaient sauvé la Turquie, gagne deux batailles, forcé la Russie à évacuer les Principautés et à épuiser sés forces pour dé
fendre la Crimée, Lutin nous avions en notre faveur l’adhésion de l’Autriche et l approbation morale du reste de l’Europe.
«. Dans cette situation, le cabinet de \ iemie nous demanda si nous consentirions à traiter sur des bases vaguement formulées avant nos succès, lin refus de notre part devait sembler naturel. Ne de
vait-on pas croire, en effet, que les exigences de la France et de l’Angleterre se seraient accrues en proportion de la grandeur de la lutte et des sacrifices déjà laits ? Eli bien! la France et l Angleterre ne se sont pas prévalues de leurs avantages ni même des droits que leur alliaient les traités antérieurs, tant elles avaient à cœur de rendre la paix plus facile et de donner une irrécusable preuve de leur modération.
« Nous nous sommes bornés à demander, dans l’intérêt de l’Allemagne, la libre navigati n du Danube et une digue contre le Ilot russe qui v ient sans cesse obstruer l embouchure de ce grand fleuve ; dans l’intérêt de la Turquie et de l’Autriche, une meilleure consti
tution des principautés, afin qu’elles serv ent de rempart contre ces invasions sans cesse renaissantes du Aord; dans un intérêt d’humanité et de justice, les mêmes garanties pour les chrétiens de tou
tes les communions, sous la protection exclusive du Sultan; dans l’intérêt de la Porte comme dans celui de l’Europe, nous avons de
mandé que la Russie limitât à un chiffre raisonnable le nombre des vaisseaux qu’elle entretient à l’abri de toute attaque dans la mer Noire et quelle ne peut entretenir que dans un but (l’agression.
« Eh bien ! toutes ces propositions, que j’appellerai magnanimes par leur désintéressement, it qui avaient été approuvées, en prin
cipe!, par l’Autriche, par la Prusse et par la Russie elle-même, se sont évanouies dans les conférences. I.a Russie, qui avait consenti théoriquement à mettre tin à sa prépondérance dans la mer Noire,
a refuse toute limitation de ses forces navales, et nous en sommes encore à attendre que l’Autriche exécute, ses engagements, (pii ( (in
sistaient à rendre notre traité d’alliance otlênsif et défensif si les négociations n aboutissaient pas. L’Autriche, il est v rai, nous a proposé de garantir avec elle, par un traité, l indépendance de la Turquie, et de considérer à l’avenir connue ensus bel i le cas ou le nombre des vaisseaux de la Russie aurait dépasse celui qui existait avant la guerre. Accepter une semblable proposition était impossible; car elle ne liait en rien la Russie,, et, au contraire, nous pa
raissions sanctionner sa prépondérance dans la mer Noire par une convention. La guerre a dit suivre son cours.
L admirable dévouement de l’armée et de ta Hotte amènera bientôt, je l’espère, un résultat heureux ; c’est ii vous de me don
ner les moyens de continuer la lutte. Le pays a déjà montré quelles étaient ses ressources et sa confiance en moi. Il avait offert, il v a quelques mois, dix-sept cent millions de plus que je lie lui deman
dais ; une partie suffira pour soutenir son honneur militaire et ses droits comme grande nation. J’avais résolu d’aller me placer au mi
lieu de cette vaillante année eii la présence du souverain n’eùt pas été sans produire une influencé heureuse, et, témoin des héroïques efforts de nos soldats, j’aurais été fier de pouv oir les diriger ; mais les graves questions agitées ii l’étranger sont toujours demeurées en suspens et la nature (les circonstances a exigé à l’intérieur de nouv elles et importantes mesures. L’est donc av ce douleur que j’ai abandonné ce projet.
« Mon gouvernement vous proposera de voter la loi annuelle du recrutement. Il n’y aura point de levée extraordinaire, et l’on ren
trera dans les voies accoutumées qui nécessitent, pour la régularité de l administration, le v ote de la lev ce une année à l’avance.
< En terminant, Messieurs, payons ici solennellement un juste tribut d’éloges à ceux qui combattent pour la patrie ; associonsnous à ses regrets pour ceux dont elle déplore la perte. L’exemple de tant d abnégation et de constance n’aura pas été en vain donné au monde. Que les sacrifices nécessaires ne nous découragent pas ; car, vous le savez, une nation doit ou abdiquer tout rôle politique, eu, si elle a l’instinct et la volonté d’agir conformément à sa nature généreuse, à son histoire séculaire, à sa mission providentielle, elle doit, par intervalles, savoir supporter les épreuves qui seules peuvent la retremper et la reporter au rang qui lui est dû.
« Confiance en Dieu, persévérance dans nos efforts, et nous arriverons à une paix digne de l’alliance de deux grands peuples.
•• Paris, le ?. juillet 1852. »
Le Corps législatif est entré en séance immédiatement après la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu aux Tuileries, et le sommaire adressé aux journaux portait que rassemblée
a reçu communication : 1“ d’un projet de loi ayant pour objet d’autoriser le gouvernement à contracter un emprunt de 750 millions; 2 d’un projet de loi relatif à l établisse
ment de divers impôts ; 3” d un projet de loi fixant à 150.000 liommes le contingent de la classe de 1855, qui devra être appelé en 1856.
Les nouveaux impôts comprennent l’élévation à 50 fr. du droit de consommation sur l’alcool ; l’élévation de l impôt sur le prix des places de voyageurs transportés par les chemins de fer, impôt qui sera à l’avenir calculé sur le prix total des places, et le prélèvement d’un dixième sur le transports de marchandises à grande vitesse ; enfin, la perception temporaire d’un nouveau décime.
Le produit de ces divers impôts esl estimé à. 70 millions, qui seront affectés aux intérêts des deux emprunts volés en dernier lieu, et de celui sur lequel le Corps législatif est appelé à se prononcer. Ces charges seront temporaires et dis
paraîtront au retour de la paix, ou par le développement de la prospérité intérieure.
L’ordre du jour de la séance du lendemain portait la nomination de trois commissions pour l examen des trois pro
jets de loi dont les motifs, exposés par le conseil d’État, ont été publiés dans tous les journaux.
A la suite du discours d’ouverture de la session, le Moniteur a publié un article qui est une sorte de paraphrase de ce discours, il y est de nouveau question des conférences de i iemie :
« Les négociations ont eu pour résultat de donner aux « obligations de 1’ Autriche envers la France et l Angleterre « la plénitude de leur force,.. Armé pour la défense d’une
« cause qui, réunissant toutes les sympathies, devrait réu« nir aussi tous les drapeaux, le gouvernement ne négligera k rien pour féconder les alliances déjà conclues et pour en « contracter de nouvelles ; mais, dût-il avoir à supporter a seul avec l’Angleterre le principal poids du fardeau jus« qu’au dénoûmenl de la lutte, il a une confiance entière « dans le courage militaire des deux armées, dans le cou« rage civique des deux nations. 11 réussira, on n’en saurait « douter, à donner aux questions laissées pendantes par les « négociations une solution conforme à l’honneur national, « aux intérêts et aux vœux de l’Europe. i>
Le gouvernement a fait recueillir aux archives une correspondance diplomatique qui a paru dans deux numéros du Minuteur, alin d établir que la politique de la France à l’é
gard de la prépondérance de la Russie dans la mer Noire, n’est pas nouvelle, mais qu’elle esl une politique en quelque sorte traditionnelle et qui a élé le sujet de négociations sui
vies avec une grande prévoyance par le gouvernement de Louis xvi. il est vrai que si la guerre eût éclaté, à celte époque, la France aurait eu contre elle son alliée d’aujour
d’hui, qui avait dans ce temps-là, et qui a eu jusqu’à l’époque actuelle une autre tradition.
On a annoncé, cetle semaine, la mort de lord Raglan, dont la dernière œuvre esl le rapport qui vient d’être pu
blié sur la journée du 18 juin. Il paraît que son successeur sera le général Simpson. Le général Simpson, dit le Horrible
bout, a servi pendant longtemps et s’est acquis une haute considération militaire. Pendant la guerre de la Péninsule, il assistait à la défense de Cadix et à l’attaque de Séville. En 1815 , il fut blessé à l affaire des Quatre-Bras, et, en 1855, il fut envoyé dans le Scinde pour y exercer un commande
ment sous les ordres de feu Charles Xapier. Sir Charles Napier le considérait comme le meilleur officier qu’il eût
sous ses ordres, et nous avons des motifs de croire que lord Ellenborough, qui était alors gouverneur général, l’avait en liante estime, et que, si quelque accident fût arrivé à sir Charles, il aurait chargé le général Simpson de la conduite de la guerre. La position officielle élevée qu’a occu
pée le général Simpson, depuis que le gouvernement l a envoyé en Crimée, l’a nécessairement mis en rapport continuel avec le général français avec lequel, nous n’eu dou
tons pas, il conservera les relations cordiales qui n ont pas cessé d’exister entre les chefs de l’armée expéditionnaire.
Le Hnrni> g Advertiser, de son côté, soutient fortement la candidature de sir Colin Campbell. Il prétend qu’il n’v a pas en Crimée lin seul officier qui puisse lui être comparé pour toutes les qualités militaires. Bien entendu qu’avec lui
on n’aurait pas à craindre de refroidissement dans « les relationscordiales si nécessaires entre la France et l’Angleterre.»
Cette dernière phrase fait allusion à des bruits répandus à tort, au sujet d’une mésintelligence entre les chefs des deux armées alliées, mésintelligence que les rapports offi
ciels démenlenl de la manière la plus catégorique, ainsi qu on qu’on peut le voir encore par le rapport de l’amiral I trust. arrivé à temps, avec l amiral Lyons, de l’expédition de Kertclq pour prendre, part à l’affaire du 18 avec les deux escadres. Ce rapport a été publié dans le Moniteur du 3 juillet. Nous renvoyons également au Moniteur du 1 juillet et aux journaux du lendemain pour le rapport de l amiral Bruat sur l’affaire d’Anapa.
Lue correspondance publiée dans le Constitutionnel du même jour a fourni au gouvernement une nouvelle occa
sion de protester contre le litre de feuille officielle, que le public donne quelquefois à des journaux don! les rapports avec l’autorité sont plus directs.
« Le général Pélissier, dit cette correspondance, par une nouvelle organisation, scindait le deuxième corps d année.
Le général Bosquet recevait le commandement du corps d observation de la Tchernaïa, composé de quatre divisions d’infanterie, d’une réserve d’artillerie (‘l de deux divisions de cavalerie, ainsi que des équipages nécessaires. Les qua
tre vieilles divisions qui avaient si vaillamment livré bataille le 7 juin et emporté, sous le commandement du général Bosquet, les ouvrages Blancs et le mamelon Vert, se trouvaient donc séparées.
« Ces régiments, rompus aux tranchées des attaques de droite, façonnés de longue main à l’autorité d’un chef en
vers lequel ils étaient pleins de confiance, habiles à se tirer d’embarras dans un terrain dont ils connaissaient tous les replis, habitués depuis longtemps à se prêter un mutuel appui, et puisant dans une noble émulation une force nou
velle, devaient, dans la journée même, s’éloigner. Les divisions Camou et Dulac descendaient dans la plaine ; les divi
sions Brunet et Vlayran, les vétérans du siège de droite, restaient sur les plateaux : la division commandée par le général d’Autemarre, arrivée dans le journée de Kertch, et une division de la garde, remplaçaient les deux anciennes divisions. Le général Bégnaud de Saint-Jean d’Angely recevait le commandement de toute celle partie de nos lignes.
« Ces changements firent naître quelques regrets à la veille même d’une attaque sérieuse, car l’armée croyait qu’elle allait être appelée à tenter l’assaut sur les fortifica
tions de Vlalakoff, et l’artillerie annonçait que le lendemain, 17, elle serait prête à ouvrir le feu de ses batteries nou
velles. Le général d’Vutemarre est un des plus vigoureux officiers de l’armée, et sa réputation, glorieusement acquise, est grande parmi les soldats; mais ses troupes, comme cel
les de la garde, comme le général Regnaud de Saint-Jean d’Angely, ne connaissaient point le terrain où l’on devait se. battre, chose d’une importance si grande, dans une guerre de siège ; de plus, elles n’avaient point la même cohésion que les troupes qu’elles remplaçaient. En un mot, cette unité, lien du chef et du soldat, fruit du temps et d’une mutuelle estime, allait tout à coup faire défaut. Tous ces changements eurent lieu immédiatement. »
t e < onsfitirt vnve. fait suivre ce, début d’un récit qui est loin d’êlre d’accord avec le récit véritablement officiel ; ce qui fait dire au Moniteur : « Les fails reproduits par te
Constitutionnel dans sa correspondance de Sébastopol, sont, d ailleurs remplis d’une grande exagération. et en contradiction avec tous les renseignements parvenus au gouvernement. »
Nous donnons plus loin le récit détaillé de cette journée dans le rapport du général Pélissier, qui ne fait, bien entendu, aucune mention de cet incident.
Une dépêche russe porte qu’il ne s’est rien passé en Crimée depuis le 29.
L’Innatide russe a publié le relevé suivant des pertes éprouvées par les Russes dans l’affaire du 7 juin :
((Hommes hors de combat, 2,957.
« Tués : le général Timofigeff, 5 officiers supérieurs, 27 officiers inférieurs, 501 soldais.
« Blessés ; 11 officiers supérieurs, 69 officiers inférieurs, 2,335 soldats.
« A Taganrog, d’après le même journal, il y a en II habitants tués, 25 blessés ; 69 maisons détruites, 158 maisons brûlées el 1,225,000 tschetwerts de blé détruits. »
lies difficultés diplomatiques existent toujours entre les cabinets de Berlin et de Vienne. Il s’agit, on le sait, d’une communication que. les deux gouvernements voudraient faire à la Diète, et sur laquelle ils désirent s entendre, afin d’éviter, s’il se peut, de laisser constater un dissentiment trop marqué au sein de la Confédération.
L’Autriche, engagée par une foule de déclarations, demande tout naturellement que la communication à faire à Francfort renferme le principe de l’indivisibilité des quatre garanties, tandis que la Prusse n’entend maintenir comme acquises que les deux premières, les seules, à son avis, qui intéressent directement l’Allemagne.
Le comte Buol a envoyé à Berlin, le 25, en réponse à la dépêche prussienne du 10, un exposé des déclarations que le cabinet autrichien a l’intention de faire à la Diète. Ces déclarations ne seront faites, il esl vrai, que si l’Autriche a l’assentiment de la Prusse. Avant que d examiner comment
on pourrait déterminer la Confédération à supporter une partie des frais de l’occupation des principautés, il faudra d’abord régler d’autres difficultés : décider, préalablement, la question de savoir si I’ Autriche devra consentir à la demande que pourra lui faire la Porte d’évacuer les principautés.
«L’occupation de ces provinces, au nom de la Confédération, aurait eu outre le caractère d’une opération arbi
trale, et T Autriche attache une grande importance à une position de ce genre, ajoute le journal qui donne ces nouvelles. Pour atteindre ce but, i! faut que 1’Autriche détermine la Prusse à s’obliger, de concert avec la confédéra
tion au maintien des quatre points de garantie, et cela comme conséquence du traité d’avril. Il faut aussi que la mise sur pied de guerre des contingents allemands soit main
tenue. Voilà le point culminant des ouvertures faites au cabinet de Berlin. En outre, 011 a déclaré aux cabinets de
Saint-Pétersbourg, de Paris et de Londres, que les troupes autrichiennes resteraient dans les principautés jusqu’à la lin de la guerre, a
Des scènes tumultueuses ont eu lieu dimanche dernier à Londres, à l’occasion des nouvelles prescriptions domini
cales que lord Grosvenora voulu faire prévaloir à la Cham
bre des communes. La police a fait soixante-quatorze arrestations ; mais lord Grosvenor est venu déclarer à la chambre qu’il abandonnait sa motion.
Cette motion avait la prétention d’interdire loule espèce de veille de détail, même celle des comestibles et des boissons; elle avait également pour objet d empêcher les con
vois des chemins de fer et les voitures publiques de rouler le dimanche,
La foule accourue à Jlvde-Park, qui est comme le bois de Boulogne de Londres, à moins que le bois de Boulogne de Paris ne soit le llyde-Park de Londres, la foule se mit a siffler les équipages et les cavaliers qui se livraient le di
manche à leur travail de tous les jours. Lord Grosvenor el
ses amis étaient sans doute au nombre de ces laborieux oisifs ; il ne fallut rien moins que cette bruy ante protestation pour leur faire comprendre que les plaisirs de llyde-Park doivent être traités comme les œuvres utiles, et les équipages de l aristocratie comme les trains des chemins de fer.
Une dépêche de Madrid a annoncé que le maréchal Espartero avait offert sa démission à la reine, mais que cetle démission n’a pas élé acceptée.
— On a ouvert, dimanche dernier, la section du chemin de fer de Cherbourg comprise entre Mantes et Lisieux. Cette inauguration s est faite sans le moindre appareil. Le chemin de fer de Cher
bourg fait partie des lignes bretonne et normande, fusionnées sous le titre de Lignes de l’Ouest, qui comprend : 1 Paris au Hâvrc , a\ec embranchement sur Dieppe ; V‘ Paris à Rennes, par Chartres et le Mans, qui doit être prolongé jusqu’à Brest, et se relier par Tours et Angers à la ligne d’Orléans ; 3 Paris à Caen et à Cher
bourg, celui dont on vient d’inaugurer une section; V Paris à Gram ille, par Dreux, l’Aigle et Argentan : celui-ci n’est encore qu’en projet.
Un accident d’une certaine gravité a eu lieu le lendemain sur le nouveau chemin, près de Crosley, entre les stations de Romilti et de Beaumont-le-Roger. Cinq personnes ont été blessées ; te der
nier wagon a été complètement brisé, les deux autres plus ou moins endommagés. L’accident a eu lieu par suite d’un tassement sur la v nie, ce qui prouvc qu’il ne faut jamais se presser de courir sur un chemin nouveau
PAULIN.
Courrier de Paris.
Le monde parisien pleure une de ses célébrités : il a perdu dans AI1 de Girardin son représentant le plus sou
riant et peut-être sa plus vivante expression. Nous savons tous qu’entrée de bonne heure par droit de beauté dans cette renommée bruyante des lettres, AI1 Delphine Gay justifia promptement res flatteuses prévisions, quitte à en porter la peine par la suite. Elle eut même besoin de déployer jus
qu au dernier moment toute la rare souplesse, de son esprit