Le sort en est jeté, Allle llachel nous abandonne pour aller chercher fortune en Amérique. Son absence durera quinze mois et sera fructueuse, autant qu’on en peut juger d’après le devis des frais de celte gigantesque tournée.. Deux mil
lions six cent mille francs, telle est la somme strictement nécessaire a l’entretien de la grande tragédienne èl de sa suile dramatique. Pour équilibrer ce formidable budget, MUe ltacbel compte sur l’enthousiasme des Américains. Avant son départ, et pour adoucir ou accroître l’amertume de nos regrets, Al11 llachel paraîtra dans six de ses plus beaux rôles. Elle a commencé ces représentations d’adieu par Phèdre, — l’épouse chrétienne, — (ainsi que l’intitule Chateaubriand, qu’elle a jouée avec un brio, un feu poéti
que et une rage païenne, qui lui ont valu, de la part d*un public qui la connaît peu ou point, une ovation à la llistori.
Le spectateur assez compétent et un peu chagrin qui nous transmet ces détails pense que la critique pourrait mêler quelque épine étant de roses; mais ce n’est pas le mo
ment de souligner des réserves. La Phèdre de M11 llachel ne fut jamais celle de Racine, personne ne l’ignore, et l’é­
minente actrice a bien le droit de servir le public selon son goût, en introduisant les fureurs et peut-être les exagéra
tions du drame moderne dans la tragédie du plus chaste et du plus scrupuleux de tous les poètes.
La canicule n’a pas dépeuplé les théâtres, au Contraire, et c’est sans contredit l’exposition de leurs produits qui est la plus courue. L Opéra fait la roue et se pavane dans des recettes de 10,000 fr. que lui procure le Prophète. L’as
pect de cette salle, garnie d’étrangers et de provinciaux, a un peu changé, mais on s’en aperçoit aux visages plutôt qu’aux loilettes. Il n’y a pas aujourd’hui de provinciale al
lant à l’Opéra qui ne soit aussi bien mise qu’une Parisienne.
Bretonne ou Alsacienne, que vous arriviez de Privés ou de Saint-F’lour, demain, Madame, il n’y paraîtra plus, et vous pourrez passer pour une Parisienne pur sang, si la fantaisie
vous en prend. C’est l’affaire d’une visite à la couturière ou d’une promenade au bois de Boulogne et devant le perron de Tortoni. Bien ne se prend si aisément que l’air qu’on
voit à (oui le monde ; et puis, quelle est la femme qui n’est pas un peu née Parisienne?
V propos du bel air, les étrangers ont découvert dans Paris un magnifique jardin d’été, que les Parisiens ignoraient ou qu’ils ne connaissaient plus : c’est le jardin des Tuileries. On pourrait leur rendre cette découverte très-agréa
ble, en rétablissant l’usage, — à moins qu’il ne soit déjà rétabli, — de ne fermer le jardin qu’à minuit. Si notre pu
blic est sage et s’il se montre digne de la concession, nul doute qu’on ne l’étende encore en lui permettant la jouis
sance des quinconces réservés. Dans ces derniers temps, la flore des parterres s’est beaucoup améliorée, et la gracieu
seté serait complète si l’on mettait un peu plus d’eau dans les bassins. Au moyen de quelques jets d’eau qui simule
raient l’écharpe, d’iris en cascade, la promenade serait délicieuse. Un éclairage suffisamment moral éclairant les mas
sifs dans leur profondeur, le bocage sera sans mystère, car il faut que, la nuit comme 1e. jour, les jeunes mamans et les jeunes filles puissent jouir en toute, sécurité de leur villa. C’est ici qu’il faut rendre hommage à la vigilance des cer
bères administratifs chargés de faire observer la consigne et de dire, aux femmes légères, s’il s’en présente : Allez vous promener ailleurs. Au bout de cette manifestation bucolique, nous voici derechef au théâtre.
A l’Odéon, résurrection de Al110 Georges dans les plus beaux souvenirs de son répertoire; l’actrice puissante et toujours inspirée, pour qui l’été n’a point de feux et l’hiver point de glaces, la reine émérite du théâtre et de ces grands rôles, Mérope, Sémiramis, Cléopâtre, qui peut-être ne lui survivront pas. Qui pourrait écouter sans émotion ce talent plus fort que les années, et qui a la jeunesse de l’an
tique? •— C’est la statue de la tragédie, disait la foule; et les vieillards d’ajouter, en lorgnant la tragédienne : «Voilà un talent qui a bien de l’avenir. » N’oublions pas qu’on doit aussi à l’Odéon la seule comédie nouvelle de celte quinzaine : il y a un mur mitoyen qui sépare les amours de AI. Oscar et de M“c Malvina. — Deux noms bien âgés peutêtre pour des amoureux nés d’hier. •—Mais comme on s’a­
dore. pour le bon motif, l’obstacle a été supprimé par les grands-parents qui sont de vrais papas très-bien. Ces deux vieux amis ne, font plus qu’un, comme leurs jardins, lorsqu’un jeune drôle de neveu, mauvais sujet comme un Ar
thur qu’il s’intitule, arrive tout droit de la Closerie des Lilas de Paris pour jeter le trouble dans le verre d’eau sucrée que boivent l’amour et l’amitié. Ses moyens de dé
sunion ne sont point nouveaux, et Arthur s’en sert si mal qu’au bout du compte ils n’ont désuni personne. Ce Mur mitoyen n’est pas très-solidement bâti, mais la construction en est ingénieuse, et, somme toute, c’est une pièce suffi
samment agréable, qui fait honneur à son auteur, M. Bernoux. Le rôle du papa du Bouloi est très-gai, et M. Talbot s’en tire à merveille. M. Talbot est un jeune acteur d’élite, qui est depuis longtemps dans la bonne voie, celle qui conduit infailliblement au Théâtre-Français.
Philippe Busoni.
Il nous paraît nécessaire de rectifier un passage du dernier Courrier, d’autant plus que c’est la pensée de M“* de Cirardin que nous citions, et non la nôtre, qui s’y trouve travestie. Nous disions d’après elle : «Un homme de mérite n’a pour lui que ses seules forces, tandis qu’un imbécile est porté par les forces de toutes les personnes qui sont res
ponsables de lui. » On a imprimé : un homme du monde, au lieu d’un homme de mérite, ce qui est bien différent.
Autre erreur à relever dans le Courrier de Paris, numéro du 23 juin. Nous croyons savoir que MM. les directeurs de la Librairie nouvelle ont été blessés d’une qualification, assez étrange en effet, celle de fatras, qui se trouverait ap
pliquée à des ouvrages qu’ils rééditent; c’est plutôt élite qu il aurait fallu dire, puisqu’il s’agissait de quelques œuvres d’écrivains très-distingués et même illustres. Ces écri
vains n’ayant pas vraisemblablement eu connaissance de notre, étourderie, il sera sans doute facile à MM. leurs éditeurs de nous la pardonner.
Chronique musicale.
Le Théâtre-Lyrique est fermé depuis le 30 juin. C’est son habitude. Tous les ans, lorsque juillet arrive, le Théâtre- Lyrique ferme sa porte, et se dit : Allons aux champs! Et la Chronique voudrait bien l’y suivre. Mais AI. Jacques 01- tenbacb ne lui en laissera pas le, loisir.
M. Offenbach est ce violoncelliste bien connu, auquel un talent agréable et quelque peu excentrique a conquis depuis longtemps une certaine célébrité, fl s’est fait remarquer aussi par des compositions, bouffonnes ou grotesques pour la plupart, qui ont le mérite précieux de n’ètre pas les com
positions de tout le monde, d’avoir une tournure et une physionomie originales. Certes, l’idée de mettre les fables de la Fontaine en musique ne serait pas venue à tout le monde. Elle vint un jour à Al. Offenbach. fl y a longtemps de cela. Mais une pareille tentative ne saurait s’oublier. Oui, M. Offenbach orna de mélodies et d’accords la Cigale et la Lourmi, la Laitière et le Pot au lait, le Corbeau et le Re
nard, le Savetier et le Financier, le Rat de ville et le Rat des champs, le Berger et la Mer. Il lit graver le tout, et l’offrit au public sous la forme d’un joli petit cahier couvert d’un papier vert-pomme, décoré de six lithographies, et du portrait du fabuliste, qui probablement, n’avait jamais rêvé cet excès d’honneur. Au surplus, si l’entreprise était assez excentrique, l’exécution prouvait, chez l’auteur de l’adresse, du naturel, une mélodie facile et de la gaieté.
M. Offenbach a écrit depuis, pour une pièce, des Variétés, une petite partition qui a été fort bien accueillie; et le suc
cès qu’il obtint alors l’encouragea probablement à solliciter le privilège d’un petit théâtre musical consacré à l’exploi
tation d’un genre que les grands théâtres dédaignent, et pour lequel il paraît avoir une vocation toute spéciale, la pièce bouffonne, la parodie, la farce. Les littérateurs à qui la nature a donné la faculté de saisir les choses par le côté grotesque ont le Palais-Royal à leur disposition. Pourquoi n’y aurait-il pas un théâtre analogue pour les musiciens ?
L’Opéra-Comique a fait, il est vrai, dans cette voie, quelques essais, dont les plus heureux ont été Ylrato, du temps de nos pères, et, de notre temps, Gilles ravisseur. Mais le bou/je proprement dit n’a jamais été admis à l’Opëra-Comique que de loin en loin et comme exception. On avait le droit d’es


pérer que le Théâtre-Lyrique comblerait cette lacune. Le


drame et la farce, franchement exploités, lui auraient fait une spécialité, lui auraient donné une raison d’être. Au lieu de marcher le premier dans une voie nouvelle, il n’a eu souci que de suivre de loin l’Opéra-Comique, dont il est devenu finalement une succursale. Ce que le Théâtre-Lyri
que n’a pas su ou n’a pas voulu faire, Vf. Offenbach essaye aujourd’hui d’en faire, non pas la moitié, mais du moins le quart. A tout prendre, cela vaut encore mieux que rien.
Nous avons donc assisté jeudi dernier à l’ouverture des Bouffes parisiens. C’est une chose assez curieuse par ellemême que ce petit théâtre, fl est inclus dans un de ces édi
fices dont l’édilité parisienne orna, il y a dix ans environ,
les Champs-Elysées, et qui semblaient destinés à un tout autre usage. Un limonadier y serait fort à son aise. Un im
présario doit s’y trouver un peu à l’étroit. On y a pourtant su pratiquer un vestibule pour le contrôle, des couloirs pour
l’entrée et la sortie des spectateurs, six loges de chaque*; côté, un amphithéâtre en gradins sur un plan très-incliné, une galerie supérieure, un orchestre, une scène, précédée d’une avant-scène, des coulisses, et probablement un foyer et des loges pour les acteurs. Nous regrettons, en vérité, de ne pas savoir le nom de l’architecte qui a fait ce tour de force, et duquel on peut dire, assurément, ce que Figaro
dit de lui-même : — Cherchez-en un plus subtil. Il est bien vrai que l’on ne saurait marcher deux de front dans les couloirs, que les hommes à larges épaules et les belles
dames à paniers n’y peuvent avancer que de côté, qu’il ne faut pas avoir les jambes trop longues pour s’asseoir sur les gradins, et que Lablache ne trouverait pas dans toute la salle une seule place digne de lui. Mais si vous n’avez qu’une taille moyenne, et un embonpoint modéré, — et pas trop de crinoline, Madame, — vous pouvez y aller sans crainte. Vous ne vous serez jamais reposés plus gaiement d’une promenade aux Champs-Elysées.
Le spectacle d’ouverture se composait de quatre pièces. La première est un prologue à trois personnages, Bilboquet, AL Titi et Polichinelle.
Une nuit blanche est l’histoire d’un contrebandier, marié du matin, et qui laisse là sa femme pour faire entrer de Belgique en France un chargement. Le devoir avant le plaisir.
AI. Offenbach, l’auteur de toute la musique qu’on exécute aux Bouffes parisiens, paraît avoir un goût particulier pour les timbales, le trombone et la petite flûte, Ces instruments, dont nous ne prétendons pas d’ailleurs nier le charme, exercent surtout leurs séductions de très-loin, et là on en
tend tout de très-près. Ajoutez à cela qu’ils sont brutaux par nature, et impitoyables aux voix délicates. Al. Offenbach fera bien, à notre avis, de les modérer à l’avenir, surtout la petite flûte, qui perd presque tout son mérite lorsqu’elle n’est pas accompagnée de la grande.
Al. Offenbach a un style facile, de la spontanéité, de la vivacité, quelquefois de la grâce, toujours de la bonne humeur, et çâ et là des saillies assez originales. C’est un compositeur facétieux, il le prouve surtout dans les Deux Aveu
gles, bouffonnerie musicale singulièrement amusante. On n’est pas plus drôle, en vérité, et vous chercheriez vaine
ment de la musique plus propre à dissiper la tristesse, à guérir de l’hypocondrie. AI. Offenbach est le meilleur des
médecins pour. les mélancoliques, surtout lorsqu’il a AI. Pradcau et Al. Berthelier pour garçons apothicaires.
Quant à la pantomime d’Arlequin barbier, qui termine le spectacle, c’est tout bonnement le Barbier de Séville mis en ballet, et joué ou dansé sur la musique de Ilossini, sous d’autres noms et d’autres costumes.
Le Grand-Opéra a repris le Prophète, avec M“e Alboni et Roger. Vous imaginez sans peine avec quel plaisir on a revu ces deux artistes. Roger, dont l’Opéra s’était privé, on ne sait pourquoi, l’année dernière, n’a jamais été remplacé dans le Prophète, et Al. Gueymard n’a réussi qu’à le faire regretter. M“* Alboni, c’est le type de la perfection vocale.
Le lendemain, nous avons assisté au début de M‘ueLafonl, jeune Bordelaise, élève eu premier lieu du Conservatoire de Toulouse, et postérieurement de Al. RéVial. Nous ne con
naissons pas de voix de soprano supérieure à celle de M““ Lafont. Son médium surtout a une solidité, une am
pleur, une puissance, et en même temps une douceur tout à fait exceptionnelles. Ses notes élevées,—elle moule aussi haut que l’on peut monter, — ont également une grande force et une sonorité brillante. Mais ici nous arrivons à sou défaut. Parfois elle les pousse avec trop de zèle, et les rend ainsi dures et perçantes. C’est justement comme un poinçon qui vous perforerait le tympan, fl y a des sensations plus agréables, sur ma parole. Que AP Lafont se modère un peu à partir du sot, et nous n’aurons plus qu’à chanter ses louanges. Elle a une mise de voix excellente, une exécution correcte, une prononciation remarquable, de l’expression ei du style. Nous ne disons pas qu’il ne lui manque rien. Mais il lui faudrait bien peu de travail pour acquérir ce qui lui manque, et personne alors ne pourrait lui disputer le premier rang.
M. Gueymard, insuffisant, à notre avis, dans le Prophè e, est excellent dans la Juive, et nous l’y avons retrouvé supérieur à cc qu’il nous avait paru la première fois.
L’Opéra-Comique a fait la dépense d’un petit acte, paroles de MAL Jules Barbier et Léon Battu, musique de M. Défiés. M. Déliés a eu le grand prix de composition musicale, il y a quelques années, de par l’Institut. Il a toutes les qualités qu’un pareil succès annonce. Il sait la musique. Il écrit correctement, et même avec élégance.
U entend très-bien la coupe des morceaux, le maniement de l’orchestre, et, — chose plus rare chez les jeunes
gens, —la disposition des voix, dont il tire un assez bon parti sans trop les fatiguer. Nous parlons ici de la manière dont la partie vocale est écrite. L’accompagnement qui l’escorte est habituellement un peu trop chargé de détails, un peu trop symphonique, et nuit souvent au chanteur, au lieu de le servir. Il y a, dans cette partition, une romance bien sen
tie, tendre et. mélancolique. On peut regretter seulement que le compositeur y ait pris un ton si haut. Betty, qui n’est qu’une paysanne employée aux travaux d’une manufacture, y exprime son amour précisément de la même fa


çon que ïc pourrait faire une reine malheureuse, innocente et persécutée. Mais , en oubliant la condition du person


nage qui chante, on trouve un mérite incontestable dans le morceau chanté. Les autres nous ont généralement paru manquer de chaleur, d’accent, de caractère. Cela ne, ressemble positivement à rien, et cependant ressemble à toul.
Nous avons entendu, il y a huit jours, au Jardin d’Hiver, les deux sœurs Ferny, deux charmantes virtuoses, en vé
rité. On ne saurait tenir un violon ni manier un archet avec plus de grâce; on n’a pas une exécution plus correcte, un style plus élégant et plus distingué. Mu“ Ferny nous of
friront sans doute, l’hiver prochain, de meilleures occa
sion do les entendre. Il est difficile de comprendre qu’une femme entreprenne de jouer du violon : mais qu’elle y réussisse à ce point-là, c’est ce qu’on ne saurai! trop admirer. G. HÉQUET.


La vie des eaux.


EAUX-BONNES. — EAUX-CHAUDES.
Pour se. rendre de Pau à Laruns, et de là aux Eaux-Bounes et aux Eaux-Chaudes, on traverse constamment, par Jurançon, par Bielle, par le val d’Ossau, avec la double pointe du pic du Alidi devant soi, le plus magnifique pays.
A travers une double haie de collines boisées que surmonte
comme un cataclysme de montagnes arides, on arrive, par une vallée qui va sans cesse se resserrant, à Laruns, un charmant village, tout entouré de pics et de crêtes aigues,
et dans le très-proche voisinage duquel sont les fameuses carrières de, marbre de Loubie Soubiron, aussi blanc, plus dur que celui de Carrare, mais quelquefois traversé par des veines de teinte grise, qui a servi ici aux bas-reliets exté
rieurs de la Madeleine et aux statues de la place de la Concorde. Peu après avoir dépassé Laruns, le chemin se bifur
que, au delà du pont dit de Marbre; s destinataires d’Eaux-Bonnes tirent à gauche ; ceux qui se rendent aux Eaux-Chaudes continuent leur route au sud, par un che
min bordé de précipices qu’il a fallu conquérir, par la sape et par la mine, au-dessus du Gave mugissant dans le rocher qui semble à peu de distance, barrer tout a tait le passage. U y a des endroits où le défilé est si étroit qu’il ressemble à une fissure imperceptible de, loin. Mais on ne côtoie plus,
presque à pic, le terrible gouffre du Thourat ou Hourot (mauvais trou), nom que porte aussi la montagne. J. ancienne route, aujourd’hui abandonnée, le côtoyait, et pré
sentait, soit à la montée, soit à la descente, de certains et vrais dangers, outre celui de descendre tout d’un trait dans l’insondable précipice. L’approche des Eaux-Chaudes est tout à fait grandiose. La route des Eaux-Bonnes traverse, après la bifurcation, le gave de Gabas, sur un pont d’où la vue embrasse avec prestige l’étroite gorge dans laquelle
coule le, torrent à une effrayante profondeur. Une montée âpre et elliptique conduit à un autre pont de bois qui mar
que l’entrée des Eaux-Bonnes, un vrai goulet rocheux, avec un autre torrent à son extrémité, qui est celui que Ion traverse.
Le village des Eaux-Bonnes se compose d une seule rue,