Établissement des Eaux-Chaudes.
défable, est bâti sur le granit d’où jaillis
sent les diverses sources, également sulfu
reuses, au nombre de six ou sept, et dont les principales sont celle du Roi (lou Bey), ainsi nommée des très-fréquentes visites de Henri IV à cette source, et de l’Esquirette, la plus recherchée après, et et la plus chargée de principes minéralisateurs. il y a ensuite la source Baudot, de découverte récente, et qui passe pour a- voir de grandes ver
tus digestives, et la source VIinvielle, par laquelle on combat les névralgies avec succès. Trois de ces sources sont em
ployées en bains dans Rétablissement, qui est très-beau, trèscomplet, renferme de belles et profondes baignoires de mar
bre, une piscine, des appareils à douches en arrosoirs, en nap
pes, en lances (jets
aigus), etc., etc. Cet établissement a de plus, sur celui des Eaux-Bonnes, l’avan
tage d’avoir unjxa/ow
pour annexe,ou, pour
mieux dire, trois salons, lin de réunion ou de conversation, un de lecture et un de musique.
Les promenades intéressantes n’abondent pas moins aux environs des Eaux-Chaudès qu’à l’entour des Eaux-Bonnes.
Non loin de celle-ci, se trouve une grotte (l’inévitable grotte), qualifiée par une inscription que supporte un poteau : Grotte curieuse, et qui appartient à M. le marquis de Castellane. Les Eaüx-Chaudes ont aussi leurgrotte, plus ou moins émail
lée de stalactites et dont l’entrée est soumise à un tarif un peu judaïque. Mais une excursion un peu plus considérable est celle que l’on ne manque guère de faire jusqu’à Gabas, dernier village français du côté de l’Espagne, intéressant par le pittoresque transit des muletiers aragonais, par sa physionomie tout exotique et par un certain-vin de Maîaga
authentique qui ne laisse pas d’avoir son charme. Si l’on veut se livrer à des jouissances plus nobles, on peut escala
der le pic du Midi d’Ossau, faire un tour en Espagne, ou même pousser jusqu’aux Eaux-Chaudes de Penticosa, en Ara
gon; mais c’est un voyage d’au moins quatorze ou quinze heures. On revient aux Eaux-Chaudes (de France), comme on en est venu, par des défilés boisés d’une luxuriance sauvage, et par le pont d’Enfer, bien qualifié, qui rappelle celui de l’acte diabolique du Freyschülz.
S. M. l Impératrice honore en ce moment ces beaux lieux de sa présence. Elle y à été accueillie,-à la fois en souveraine et en ancienne connaissance. Les Eaux-Bonnes l’a
vaient reçue, il y a quelques années, alors qu’elle n’était encore qu’une personne privée de haut rang, et avaient
conservé le souvenir très-vif des grâces affables que les person
nes qui l’approchent sont unanimes à reconnaître en Sa -Ma
jesté. Il y avait d’ailleurs toutes les rai
sons du monde pour que la réception faite à l impératrice fût chaleureuse et enthousiaste. Un tou
riste distingué et spirituel, M. Nicolle,
nous apprend (Coin - se aux Pyrénées ) que , dès 1850 , la forme actuelle du gouvernement pa
raissait désirée dans cesmontagnes. «Mon
sieur , rapporte-t-il.
me dit un politique montagnard, ça ne peut pas durer com me ça; il faut absolu
ment que Napoléon gouverne... Nous ne vendons plus nos fromages. « — Et il pa
raît qu’on vend aujourd’hui les fromages. On les vend mê
me fort cher, comme tout ce qui se débile dans les Pyrénées, et
particulièrement aux Eaux-Bonnes, cannes de buis, petits chiens, fragments de miné
ralogie, morceaux de
stalactites, poupéi s habillées à la mode du pays, voire vieux sabots et vieux habits (à l’usage des réalistes et des amis de la couleur), dont aiment à se charger certains voyageurs. Nous leur souhaitons comme appoint, et par dessus le marché, un ample regain de santé. Félix Mornand.
Exposition universelle de 1855.
IV.
IMPRIMERIE. — LIBRAIRIE. — RELIURE.
Nous entrons aujourd’hui dans l’examen spécial et comparé des diverses industries représentées à l’Exposilion uni
Montagnards des Pyrénées.
(D’après les épreuves photographiques de J. J. Heilmann.)
La gorge des Eaux-Chaudes