Incendie et bombarder ent de la ville de Taganrog.
» Je vous enverrai, par le prochain courrier, le bombardement de Taganrog; je ne puis le faire maintenant, le courrier part; je ferme ma lettre.
Détroit de Kertch, 9 juin 1855.f”
Ams que je vous l’avais annoncé, je vous adresse l’histoire de notre expédition de Taganrog, qui, comme vous le savez déjà, a eu un succès complet
Taganrog, fondée par Pierre le Grand en 1706, fut détruite en 1711, en vertu du traité de Pruth, et reconstruite en 1769. De nos jours son importance commerciale était devenue considérable, étant située à environ vingt milles de l’embouchure du Don, et recevant tout le cabotage de cet immense fleuve.
Les Anglais envoyèrent en même temps quatre navires à vapeur, traînant aussi à leur suite les embarcations armées en guerre, qu’ils conduisirent au capitaine de vaisseau Lyons, qui croisait avec l’escadrille anglaise à rentrée du golfe.
Le 2 au matin, l’expédition, en vue de terre, longea la côte et donna bientôt dans le golfe.
A chaque instant Ton découvrait des villages entourés de mou lins à vent sur une terre généralement plate et déboisée. A une heure l’expédition passe devant Marianpoul, et elle atteint enfin la llottille anglaise, qu’elle rallie à huit heures du soir, à dix mille de Taganrog.
Le 9 juin, à la poinle du jour, les vapeurs français et anglais qui
Canons pris sur les Russes dans la mer d’Azof.
Canons pris sur les Russes dans la mer d’Azof.
Il était donc d’un intérêt immédiat pour les flottes alliées de se rendre maîtres d’un point qui offrait à l’ennemi de si immenses res
sources, et, dont l’intégrité rendait inutile tous nos efforts dans la mer d’Azof.
Après la croisière dont je vous ai parlé dans ma dernière lettre, et qui a produit de si importantes captures, les commandants en chef des Hottes alliées décidèrent d’envoyer une escadrille dans le golfe d’Azof, situé à l’extrémité N. E. de la mer de ce nom. Le peu de profondeur de l’eau ne permettant même pas aux canonnières de s’avancer aussi loin, les amiraux décidèrent qu’on y enverrait les grandes embarcations armées en guerre.
Le l1 1 juin au matin, l’escadrille française, composée de six bâtiments à vapeur, sous le commandement supérieur de M. Béval de Sedaiges, le plus ancien des capitaines de frégate, partit d’Yéni- Kaleh, traînant à la remorque les chaloupes et grands canots de la Hotte française, sous les ordres de M. Lejeune, sous-chef d’étatmajor de l’amiral Bruut.
calaient le moins d’eau quittèrent le mouillage et s’avancèrent sur deux colonnes vers Taganrog. L’eau diminuait considérablement ;
plusieurs navires furent obligés de rester en arrière. Cinq vapeurs continuèrent cependant leur route et mouillèrent à portée de canon
devant la partie ouest de la ville. De notre côté, la Mouette, et le Dauphin-, de celui des Anglais, la belle canonnière Recruit, lu Mina, et- le Danube.
A huit heures, le Dauphin et le Recruit, montés parles commandants en chef, arborent le pavillon parlementaire. Deux embarcations se détachent aussitôt des flancs des deux navires et se dili
gent vers la terre. L’une portait M. Jaurès, lieutenant de vaisseau, aide de camp du contre-amiral Chaîner, l’autre51. Horton,commandant de l Anlenl.
La population dc la ville accourant aussitôt à leur rencontre, se répandit sur l’immense môle, de Taganrog, et quelques cavaliers cosaques vinrent reconnaître le pavillon parlementaire. Peu après arriva un aide de camp du gouverneur, auquel les officiers parlementaires posèrent les conditions suivantes :
Prise et incendie des magasins et aus propriétés de l’État russe à Marianpol. Église à Yéni-Kaleh.
Rue à Yéni-Kaleh.
Vue prise du sud d’Yéni-Kalehet du campement des upes alliées. — D’après les dessins de M. Durand-Brager.
» Je vous enverrai, par le prochain courrier, le bombardement de Taganrog; je ne puis le faire maintenant, le courrier part; je ferme ma lettre.
Détroit de Kertch, 9 juin 1855.f”
Ams que je vous l’avais annoncé, je vous adresse l’histoire de notre expédition de Taganrog, qui, comme vous le savez déjà, a eu un succès complet
Taganrog, fondée par Pierre le Grand en 1706, fut détruite en 1711, en vertu du traité de Pruth, et reconstruite en 1769. De nos jours son importance commerciale était devenue considérable, étant située à environ vingt milles de l’embouchure du Don, et recevant tout le cabotage de cet immense fleuve.
Les Anglais envoyèrent en même temps quatre navires à vapeur, traînant aussi à leur suite les embarcations armées en guerre, qu’ils conduisirent au capitaine de vaisseau Lyons, qui croisait avec l’escadrille anglaise à rentrée du golfe.
Le 2 au matin, l’expédition, en vue de terre, longea la côte et donna bientôt dans le golfe.
A chaque instant Ton découvrait des villages entourés de mou lins à vent sur une terre généralement plate et déboisée. A une heure l’expédition passe devant Marianpoul, et elle atteint enfin la llottille anglaise, qu’elle rallie à huit heures du soir, à dix mille de Taganrog.
Le 9 juin, à la poinle du jour, les vapeurs français et anglais qui
Canons pris sur les Russes dans la mer d’Azof.
Canons pris sur les Russes dans la mer d’Azof.
Il était donc d’un intérêt immédiat pour les flottes alliées de se rendre maîtres d’un point qui offrait à l’ennemi de si immenses res
sources, et, dont l’intégrité rendait inutile tous nos efforts dans la mer d’Azof.
Après la croisière dont je vous ai parlé dans ma dernière lettre, et qui a produit de si importantes captures, les commandants en chef des Hottes alliées décidèrent d’envoyer une escadrille dans le golfe d’Azof, situé à l’extrémité N. E. de la mer de ce nom. Le peu de profondeur de l’eau ne permettant même pas aux canonnières de s’avancer aussi loin, les amiraux décidèrent qu’on y enverrait les grandes embarcations armées en guerre.
Le l1 1 juin au matin, l’escadrille française, composée de six bâtiments à vapeur, sous le commandement supérieur de M. Béval de Sedaiges, le plus ancien des capitaines de frégate, partit d’Yéni- Kaleh, traînant à la remorque les chaloupes et grands canots de la Hotte française, sous les ordres de M. Lejeune, sous-chef d’étatmajor de l’amiral Bruut.
calaient le moins d’eau quittèrent le mouillage et s’avancèrent sur deux colonnes vers Taganrog. L’eau diminuait considérablement ;
plusieurs navires furent obligés de rester en arrière. Cinq vapeurs continuèrent cependant leur route et mouillèrent à portée de canon
devant la partie ouest de la ville. De notre côté, la Mouette, et le Dauphin-, de celui des Anglais, la belle canonnière Recruit, lu Mina, et- le Danube.
A huit heures, le Dauphin et le Recruit, montés parles commandants en chef, arborent le pavillon parlementaire. Deux embarcations se détachent aussitôt des flancs des deux navires et se dili
gent vers la terre. L’une portait M. Jaurès, lieutenant de vaisseau, aide de camp du contre-amiral Chaîner, l’autre51. Horton,commandant de l Anlenl.
La population dc la ville accourant aussitôt à leur rencontre, se répandit sur l’immense môle, de Taganrog, et quelques cavaliers cosaques vinrent reconnaître le pavillon parlementaire. Peu après arriva un aide de camp du gouverneur, auquel les officiers parlementaires posèrent les conditions suivantes :
Prise et incendie des magasins et aus propriétés de l’État russe à Marianpol. Église à Yéni-Kaleh.
Rue à Yéni-Kaleh.
Vue prise du sud d’Yéni-Kalehet du campement des upes alliées. — D’après les dessins de M. Durand-Brager.