domiance du 27 novembre 181(5, où nous jugerons convenable de hâter l’exécution des lois et de nos ordonnances en les faisant parvenir extraordinairement sur les lieux,
les préfets prendront incontinent un arrêté par lequel ils ordonneront que lesdites lois et ordonnances seront imprimées et affichées partout où besoin sera.
« Art. 2. Lesdites lois et ordonnances seront exécutées à compter du jour de la publication dans la forme prescrite par l’article ci-dessus. »
Outre les pièces officielles dont il vient d’être parlé, le Moniteur a publié, dans sa partie non officielle, des ta
bleaux semestriels comparatifs sur les impôts indirects, et un aperçu de la situation des recouvrements effectués sur les impôts directs pendant le premier semestre de 1855.
Paulin.
Courrier de Paris.
Ainsi donc, cette morte saison d’été est des plus vivantes, et les causeurs d’office auraient mauvaise grâce à se ré
cuser sous prétexte de canicule ; les menus événements abondent ; seulement en les assemblant on trouve qu’ils se ressemblent, à ce point que c’est toujours le même évé
nement : l’Exposition universelle, sempiternelle, vous savez,
Mais, — première difficulté. — De cette grande Chose et si positivement grande, il ne faut plus faire ces récits imagi
naires,—caniculaires peut-être, — qu’on nous â reprochés. Car, au nom des dieux, je vous prie, pourquoi cet achar
nement à parler de ce qu on ignoré, de ce qu’on n’a guère vu sans doute? Claquemurer son attention dans un coin du monde, quand le monde entier la réclame, quelle sottise ! Oh ! conteur ignorant, qui de tant de héros va choisir Childebrand, c’est-à-dire l’Exposition. « Croyez-moi, ou plutôt croyez-nous (car ce correspondant officieux se donne pour un être collectif), revenez à vos moutons qui sont les nôtres, et ne quittez plus la bergerie. »
L’aimable troupeau d’étrangers, — nous y voilà, — qui vague par les rues de la capitale, s’est encore accru cette semaine ; mais le mobile de ces nouveaux venus n’est pas pré
cisément le panorama industriel du carré Marigny, ce sont des visiteurs indépendants qui voyagent pour s’amuser; ils font partie de cette colonie annuelle qui, l’été sévissant, vient se plonger dans l’océan parisien afin de s’y rafraî
chir et au risque d’y brûler. Ceux-là ne courent pas à leur bonheur d’un air affairé, rien ne les presse, et ils ne s’é­ tonnent de rien, si ce n’est de trouver encore tant de Pari
siens à Paris. Cette ville merveilleuse, ils croyaient la visiter dans un moment favorable, à peu près comme on va visiter un manoir célèbre quand les propriétaires sont absents, mais les propriétaires y sont restés. Indigènes ou provinciaux, il faut les voir pêle-mêle, au soleil couchant, mollement étendus sur l’asphalte, faire devanture aux cafés et autres bouclions du boulevard. Ce lazz-aronisme n’empêche pas l’au


tre, el, grâce aux voies de fer, le plagiat des mœurs italien


nes se continue dans la banlieue. Cent mille amateurs de la solitude s’en vont chaque soir rêver ensemble des îles Borromëes sur la plage d’Asnièrês, ou s’égarer dans les clairières
du bois de Boulogne. Les charmes de la route se prêtent d’ailleurs plus ou moins à cet agréable mirage, et, quelle que soit l’ardeur de la locomotive qui vous entraîne, on peut jeter un regard trop fugitif, hélas! sur des maisons coquette
ment peintes, dont les tuyaux de cheminée se font jour à travers un jardinage babylonien. Heureux possesseurs de cette villégiature, quand vous avez fait, à si grands frais peutêtre, un paradis terrestre de votre demeure, il faudrait de bien graves motifs pour vous en arracher. Même l’Exposi
tion chinoise ne saurait vous tenter avec tous ses potiches, et ce n’est certes pas vous que l’on peut voir mûrir en ce
moment sous sa vitrine. Les agréments des fêtes publiques ne vous séduisent pas davantage; les orchestres d’harmonie,
les ballons et les feux d’artifice, tout cela part sans voire concours. Hier encore on faisait courir des chevaux à La Marche, et vous les avez laissés courir tout seuls. A l’occasion de ce dernier exercice, il n’y a pas de quoi sonner fanfare.
Le décousu de la cérémonie et les nombreuses lacunes du spectacle et des spectateurs attestaient les goûts pastoraux et lès besoins fort peu équestres de notre monde. 11 n’est pas jusqu’à ce spectacle dont le théâtre est la Seine, que cette multitude volage ne néglige beaucoup. Il y avait dimanche des régates partout et ailleurs, et la représentation a été peu suivie, nonobstant l’éclat et la fraîcheur de la mise en scène
des peupliers et des collines pour décorations, pour lustre le soleil, pour acteurs tous les premiers rôles du sport nau
tique, la présence de M. le maire el Xentrée libre : quepourrait-on cependant souhaiter de mieux?
Intrà muros, un spectacle vient de fermer aussi, faute de spectateurs. Il s’agit de cette compagnie de comédiens anglais dont le besoin, comme on dit, ne se faisait pas géné
ralement sentir; mais elle était venue sous les auspices de l’entente cordiale, elle devait compter sur les encourage
ments de ses Compatriotes: la bonne volonté, le talent, rien
n’y a fait. L’entreprise à sombré, au point que, pour sauverl’équipage, la troupe italienne a dû jouer à son bénéfice. L’hospitalité française aura complètement manqué à ces
braves gens, puisqu’il circule toutes sortes d’anecdolcs vraies ou controuvées à propos de leur pénurie, une pénurie dont les suites heureusement n’ont eu rien de tragique. Ce dënûment en forme dedénoùment porte un coup bien re
grettable à la tragédie anglaise en France. Feu llarel, l’im
pavidum d’Horace, qu’aucun écroulement dramatique ne fit sourciller, en eut peut-être désespéré, même en ces temps fabuleux où, pour forcer la main au succès, llarel possédait Itosambeau. C’est ce Rosambeau, — avis aux di
recteurs dans l’embarras ; — qui avait établi une fabrique de jabots, manchettes et cravates en papier, à l’usage des figurants que leur administration laissait manquer de linge. Un jour que le directeur n’avait pas de bas de soie noire à
leur donner, Rosambeau imagina de leur cirer les jambes à nu et de les faire paraître ainsi en culottes courtes. Une autre fois, qu’un buste de Jupiter Tonnant devenait indis
pensable comme accessoire dans une tragédie, Rosambeau prit le buste royal du foyer (c’était un buste de Louis AVI 11)
et en fit aisément le Jupiter réclamé par la situation, en lui attachant au menton une barbe de sapeur poudrée à blanc. Mais il est temps de quitter l’historiette pour l’histoire.
On sait qu’une grande princesse du temps passé, curieuse de voir un poète célèbre, sauta par-dessus l’étiquette et les murs de son jardin pour aller lui rendre visite. L’aventure est rééditée en faveur de Béranger. Quelques-uns assurent que le poète aurait épargné à l’illustre visiteuse la moitié du Chemin, sinon le chemin tout entier, et que le noble vieil
lard aurait été reçu avec tous les honneurs dus à son rang intellectuel. Nous ne savons rien de plus honorable que cet empressement des deux parts. On assure, d’un autre côté, que l’entrevue aurait été décidée par intermédiaire ; la première version nous semble plus vraisemblable et plus tou
chante. Des gens qui se plaisent à dépoétiser tout vous diront peut-être que la grande dame n’est qu’un grand monsieur, mais n’en croyez rien.
Dans le monde, le propre d’un homme comme il faut, c’est la réserve; de même, le signe distinctif des hommes supérieurs, c’est de se dérober aux hommages. Rossini a quitté Paris sans même y accepter une sérénade, fl est allé voir l’Océan sur la plage de Trouville; telle est sa manière d’éviter l’ovation que les Parisiens reconnaissants n’auraient pas manqué de lui faire à propos de la reprise de Gui ldume Tel). L’affection nerveuse dont il souffre comme d’une ex


piation de son génie l’oblige à se soustraire à toute émotion


trop vive; il songe, sans doute que le laurier d Irène coûta la vie à Voltaire, et il ne se soucie pas de contenter le caprice du public à ce prix-là.
Voici venir l’époque où noire public aime à Voir distribuer des brins de laurier. Où ne tresse-ton pas la couronne pour quelque vainqueur ? L’ Académie, remise en possession des prix Montyon , songerait à en honorer quelque poète patoisant. Les cinq mille francs décernés à M. Jasmin, le célèbre perruquier, n’étaient qu’un encouragement sonore pour d’autres lyriques de la même confrérie. Comment s’ex
pliquer cette sympathie de nos maréchaux littéraires poulie patois? Voudraient-ils venger l’échec essuyé naguère au théâtre Montansier par Maniclou, vaudeville-bouillabaisse,
confectionné dans une langue d’oc tellement détériorée que les Provençaux eux-mêmes n’ont pu l’avaler? Ou plutôt ne voudrait-elle pas décourager les poètes qui s’exercent dans la langue de Racine, en leur disant à sa manière : Faites des perruques.
Sous le titre de Paris impérial, un Anglais, à moitié français de nom, et qui l’est complètement par l’esprit, M. Blanchard-Jerrold, publie un livre dont voici la conclusion principale : «En Angleterre, aujourd’hui, on ne con
naît que l’or; en France, on n’a de culte que pour le talent et d’admiration que pour le génie. » — O confiant insu
laire , en êtes-vous bien sûr? — Dans ce pays britannique qui sent la houille, l’eau de mer et les guinées, la respec
tabilité dépend tout à fait des avantages matériels, tout s’y vend ; mais on n’y connaît que trois choses à bon marché : la flanelle, la faïence et les homards. En outre, sur ce sol réputé le plus libre de la terre, il faut passer à chaque pas sous les fourches caudines de l’étiquette la plus tyrannique. Figaro ne prendrait plus qoddem pour le fond de la lan
gue anglaise ; c’est shocking qu’il faut dire. La belle société y a l’épiderme bien chatouilleux, puisque tout la choque. Il n’est pas d’étiquette de se moucher, de parler haut, de marcher au milieu de la rue ou de courir, même pour évitelles voitures. User des omnibus, se montrer dans une soirée avant minuit, prendre deux fois du potage, envoyer une lettre sans enveloppe, s’habiller de noir le matin, et le soir avec un gilet de fantaisie, saluer une dame le premier et lui adresser la parole sans lui donner son petit nom, porter sa barbe naturelle, ou des bretelles, ou un chapeau gris, ou
bien encore, des sous dans sa poche, avoir faim et avoir soif, loul cela est shocking. On ne saurait Vous pardonner davantage, de loger dans un hôtel économique. Faites des dettes et ne les payez pas, fort bien, nul n’y fera attention; mais soyez pauvre, et conformez-vous à votre pauvreté,
vous voilà perdu. Ah! comme on aime ce Paris, impérial ou non, quand on apprend à connaître Londres dans les spirituels récits de M. jerrold !
Vous savez ou vous ne savez pas qu’un des plus illustres rejetons de l’aristocratie britannique, veuf et sans enfants, ayant fait connaître, par l intermédiaire de la presse parisienne, qu’il désirait adopter ütt jeune homme appartenant à quel
que famille honorable et française, divers candidats se sont présentés. Même il s’en présente encore, de sorte que le no
ble lord, ne sachant lequel prendre, entre tous ces aspirants qui se valent, devra s’en remettre au sort pour le désigner.
Les curieux cherchent encore à quel sentiment Sa Grâce aura pu céder en s’assurant ainsi un héritier par voie d’an
nonce, comme s’il pouvait eu avoir eu d’autre que le désir de donner un nouveau lustre à l’alliance qui existe entre les deux nations. Le procédé était trop délicat pour qu’on n’y répondît pas. Les Anglais ayant tiré les premiers cette lettre de change sentimentale, voilà qu’un de nos grands seigneurs de la finance se charge de l’acquitter. A son toitf il demandé à l’Angleterre cet héritier qu’il a inutilement cherché à se procurer dans toutes les villes thermales el thérapeutiques du continent. Seulement notre banquier ne se contente pas
du rejeton de quelque famille honorable, il veut Un héritier blasonné, et dont le nom historiquement illustre fasse honneur à ses millions.
Gusman d’Alfarachè n’est pas mort. L’autre jour, en cour d’assises, il a reparu ou plutôt disparu sous le nom de Gué
rin. Ah! l’habile homme! quelle supériorité de génie il a déployée dans sa dernière aventure, et comme ses filouteries authentiques éclipsent celles du roman! Génie inventif et
humanitaire, ce Guérin imagine une société industrielle, la française, qu’il intitule société d’assurance contre la gelée,
la grêle, la maladie de la vigne, des pommes de terré et des bestiaux. Puissant organisateur, il institue un conseil couh posé de personnages dont les noms rayonnants inspirent la confiance, puis il demande à ses concitoyens deux millions pour monter l’affaire, promettant aux souscripteurs de ses
actions toutes sortes d’indemnités bien supérieures au chiffre de leur apport : emplois, primes, traitements, les largesses pleuvent de son prospectus comme les pierreries dès lèvres de la Fée dans les contes pour les enfants. On peut lui adresser les fonds en toute assurance, il en a le placement; et aussitôt les gogos d’expédier leurs économies, par retour du courrier, jusqù’à concurrence de douze cent mille francs.
Quand l’opération a réussi et que le tour est fait, Guérin
s’éclipse en sauvant la caisse, c’est simple, c’est net et facile à comprendre, et pourtant les gogos n’ont compris qu’à la dernière extrémité. Il a fallu que la justice leur expliquât comment cette, société n’avait jamais eu d’autre base que son annonce payée (de leur argent) aux journaux, et que ce qu’elle offrait de plus authentique, c’était leur crédulité.
Mais le nom du notaire ? fabriqué. Et les marquis et barons du conseil? chansons. Et l’auteur de cette colossale mys
tification? évanoui. Ajoutez que cet incroyable Guérin a rendu son arrestation et partant toute Confrontation impos
sible, car personne ne fa jamais vu, et ses voisins euxmêmes ne paraissent pas très-convaincus de son existence.
Les théâtres vivent de reprises et ils ne s’en portent que mieux. A l’Odéon, le Maupràt de George Sand produit un très-grand effet, principalement sur la recette. A la Comé
die-Française, on semble un peu moins empressé de voir ou de revoir les Caprices de Marianne. Ce fantasque pro
verbe de M. de Musset, quoique joué à ravir par l’élite de la compagnie, a décidément les pâles couleurs. Les jolies choses dont il est confit semblent un peu vieillottes et décla
matoires. Le Vaudeville, qui se pique aussi d’avoir des pièces à reprendre, a repris la Soie de ta maison, pour les beaux yeux de M11 Luther, et la jeune actrice y est en effet charmante.
Du côté des Variétés, les bravos éclatent et l’ovation fait des siennes, à propos de Bouffé. Ceux qu’une trop longue admiration fatigue disaient Bouffe maladif comme son ta
lent, et voilà que ce talent ne s’est jamais mieux porté, j’en atteste l’Enfant de troupe et surtout l’Abbé Galant. Le jeune Bouffé des anciens jours n’avait pas plus d’entraiq,
de verve, de malice et de jeunesse que le Bouffé de l’heure présente. C’est encore et toujours le comédien également accompli dans la comédie et clans le drame, dont le sourire avoisine les larmes, plein de sensibilité et plein de feu, et spirituel jusqu’au bout des ongles.
AU Palais-Royal, ils ont repris le Bourreau des crânes, où le pauvre Sainvillé était si plaisant, où M. Lberitier a paru
fort drôle. Ce théâtre devient polyglotte ; naguère il essayait de patoiser le provençal avec Maniclou, et voilà qu’il inscrit sur son affiche : English spoken here. Cette amorce à la pratique lui est jetée par un droguiste dont la vente iie va pas. Le pauvre homme en est réduit pour vivre à consommer sa marchandise, et vous devinez où cela le mène. Comment arrêter le cours de ses tribulations? Pratiquer la langue an
glaise et l’inoculer à sa famille, tel est son moyen de salu . H s’est donné un commis anglais pour débiter ses drogues,
un professeur anglais pour éduquer sa demoiselle; mais le professeur ne professe que l’italien, et le commis n’a jamais su que l’auvergnat. Cette farce, nouée et dénouée à la diable, n’a pas le sens commun, et vous n’en rirez que mieux.
Les représentations nocturnes de l’Hippodrome ne sont point une reprise, mais une véritable et pompeuse nou
veauté, c’est une vue de ses exercices habituels , prise au clair de la lune. Sous très-peu de. jours, le spectacle: diurne doit offrir un charme de plus dans la personne dé deux Azte.cs, nulle et femelle. Il paraît que ces hommes singes ou ces singes humains sont à peu près les derniers repré
sentants d’une race dont certaines peuplades de l’Amérique centrale firent leurs fétiches. Nous parlerons en temps et lieu de ces charmants petits monstres, dont l’exhibition servira beaucoup la fortune de l’Hippodrome. A ceux de nos lecteurs qui pourraient désirer des renseignements pré
liminaires plus complets sur l’âge, la taille, les mœurs et habitudes de ces intéressants petits êtres, il est bon de rap
peler que VIllustration du 20 août 1853 a donné, dans, un article signé par M. de Saussure, des détails authentiques et très-curieux.
Philippe Busoni. Ascension du Moench.


Interlaken, 20 juin 1853.


Les sommets les plus élevés des Alpes bernoises son! le Schreekhorn, le Irinsleraai liorn, la Jungfrau et le Moench.
La Jungfrau et le Moench (le Moine) sont les deux colonnes du grand amphithéâtre qui sépare la plaine suisse du Va
lais, La Jungfrau a h, 175 mètres, et le Moench 4,156. Ou a fait plusieurs fois l’ascension de la .hingfrau depuis la pre
mière tentative, faite en 1811 par vi, M, Meyer, d’Aarau, Lue dame russe, \1 la princesse Massalsky, Vient de faire,
avec une remarquable intrépidité, l’ascension du Moench, qui n’avait pas encore élé tentée,
La princeàse partit de Grimdelwald le dimanche 11 juin, avec plusieurs guides : Pierre et Jeâtt Saun, de Meyringen, Pierre Boliren èt Jean Aimer, de Grindelwald, el Ulrich
Lauener, de Laütêrbrimnem Ces guides étaient choisis parmi les chasseurs de chamois les plus résolus et les plus
habitués à la rude Vie des Alpes, Mais quelle que fût lei r énergie, ils convinrent Unanimement que la jeune femme qu’ils accompagnaient s’est montrée, plus qu’eux tous, d’une bravoure et d’une gaieté qui a contribué puissamment au succès d’une entreprise qui a occupé pendant plu