vue prise des hauteurs de l histoire et, sou livre à la j i uiin.La pièce s’ouvre au bal de l’Opéra et se dénoue au bois de Boulogne, l’histoire de Paris est dans l’entredeux, mais l’exposé de tous ces événements n’est plus à faire aujourd’hui, au besoin d ailleursees dessins le remplaceront avantageusement.
Le drame, subdivisé en tableaux, se résume aussi eu cinq actes qui symboli
sent autant d’époques : l’é
poque romaine, ou César devant Lutèce; les temps barbares, ou Attila devant sainte Geneviève ; le moyen âge qui- s’ouvre ici par une bouffonnerie : la fête des
dues, et qui se ferme sur Jeanne IJarc et sa pasto
rale ; la renaissance ou les Valois et le Béarnais, et enfin les temps modernes figurés par Louis XIV et la révolution française. Entre foules ces grandes choses si splendidement mises en scène et en tableaux vivants par les décorateurs du théâtre Saint-Martin, notre des
sinateur a choisi l’entrée de Charles Vil a Paris et la nuit de la Saint-Barthéle
my. Vinsistons pas sur cette Saint - Barthélemy , l’orgie du meurtre, ce sont de trop (belles horreurs pour qu’on les décrive, il vous en coûtera beaucoup moins de lire, et à nous de faire un croquis démon
strateur de rentrée de Charles VII, puisque nous l’empruntons à la plume d’un historiographe contemporain.
u Des sombres profondeurs de la cathédrale débouche. le bizarre et somp
tueux cortège : trompettes souillant dans leurs clai
rons recourbés, archers aux hoquetons cramoisis, arba
létriers coilfés de salades nnvarraises ; puis, viennent les rois d’armés en cottes et jupons de mailles, les seigneurs et les sénéchaux avec leurs pourpoints gonflés, leurs chapeaux à pa
nache et leurs dalmatiques de drap d’or; enlin le trèsexcellent prince Charles, roi de France, septième du nom, monté sur son pale
froi, couvert d’un drap d’a zur fleurdelisé. Après le roi vient la reine, précédée de ses daines traînant leurs
Mme Lucy Mabire, rôle de Melusine.M. Luguet, rôle de Henri de Navarre.Mme Naptal-Arnaud, rôle de sainte Geneviève.
donnons en niasse. C’est AI Delphine Baron qui a dessiné les costumes de cette éblouissante. lanterne magique, et elles’en est ac
quittée avec la science et la précision d’un antiquai
re , le tact d’une femme d’èsprit et le goût d’un ar
tiste qui aurait beaucoup de goût. Ces quatre vignet
tes, prises au hasard entre cent autres, vous en diront plus que tous les éloges. Enfin l’innombrable et vaillante troupe de Al. Four
nier a fait merveille, et il
est juste de souligner dans cette élite les. noms de Al. Bocage et de Al““ Lucie Alabire et Guyon.
La grande vignette de la page suivante mérite peutêtre quelque explication. C’est un dessin photogra
phié de la petite ville de San-Stefano, en Toscane, qui fut submergée ré
cemment par les eaux du Tibre; la photographie a été prise deux mois après l’événement, et malgré l’activité des travaux, l’éléva
tion des eaux était restée presque la même qu’au moment du sinistre.
Philippe Busoni
r dtes à queue fourrées d’hermine, brodées de lions et de licornes, portant haut le bonnet de drap d’argent échancré en croissant de lune; vraie cour de reine de jeu de cartes, sérail hé
raldique, sirènes féodales,
tortillées en monstres de I lason. Le couple royal ; assied sur son estrade pour i sister au ballet des villes lie France : odalisques vas
sales qui dénouent, leurs ceintures de tours et incli
nent leurs tètes crénelées devant leur maître et sei
gneur. » Si vous voulez de
l i couleur, en voilà. C’est 1 tableau lui-même qui se. meut et vient à vous, com
me à la Porte-Sajnt-Marlin et comme dans notre vignette, ou pou s en faut.
J’ai dit la magnificence de tout ce spectacle, qui a coûté à la direction des sommes insensées, et qui
lui sera rendue, en recettesmonstres. En fait de prodi
galités fructueuses et de splendeurs scéniques, AI. Marc Fournier ne pouvait être surpassé que par luimème. Les décorateurs méritent un beau point d’ad
La nuit de la Saint-Bartholomy — Décoration par M. Wagner.
Théâtre de la Forte-Saint-Martin. — Paris. — Entréc de Charles VII. — Décoration par MM. Cambon et Thierry.
Le drame, subdivisé en tableaux, se résume aussi eu cinq actes qui symboli
sent autant d’époques : l’é
poque romaine, ou César devant Lutèce; les temps barbares, ou Attila devant sainte Geneviève ; le moyen âge qui- s’ouvre ici par une bouffonnerie : la fête des
dues, et qui se ferme sur Jeanne IJarc et sa pasto
rale ; la renaissance ou les Valois et le Béarnais, et enfin les temps modernes figurés par Louis XIV et la révolution française. Entre foules ces grandes choses si splendidement mises en scène et en tableaux vivants par les décorateurs du théâtre Saint-Martin, notre des
sinateur a choisi l’entrée de Charles Vil a Paris et la nuit de la Saint-Barthéle
my. Vinsistons pas sur cette Saint - Barthélemy , l’orgie du meurtre, ce sont de trop (belles horreurs pour qu’on les décrive, il vous en coûtera beaucoup moins de lire, et à nous de faire un croquis démon
strateur de rentrée de Charles VII, puisque nous l’empruntons à la plume d’un historiographe contemporain.
u Des sombres profondeurs de la cathédrale débouche. le bizarre et somp
tueux cortège : trompettes souillant dans leurs clai
rons recourbés, archers aux hoquetons cramoisis, arba
létriers coilfés de salades nnvarraises ; puis, viennent les rois d’armés en cottes et jupons de mailles, les seigneurs et les sénéchaux avec leurs pourpoints gonflés, leurs chapeaux à pa
nache et leurs dalmatiques de drap d’or; enlin le trèsexcellent prince Charles, roi de France, septième du nom, monté sur son pale
froi, couvert d’un drap d’a zur fleurdelisé. Après le roi vient la reine, précédée de ses daines traînant leurs
Mme Lucy Mabire, rôle de Melusine.M. Luguet, rôle de Henri de Navarre.Mme Naptal-Arnaud, rôle de sainte Geneviève.
donnons en niasse. C’est AI Delphine Baron qui a dessiné les costumes de cette éblouissante. lanterne magique, et elles’en est ac
quittée avec la science et la précision d’un antiquai
re , le tact d’une femme d’èsprit et le goût d’un ar
tiste qui aurait beaucoup de goût. Ces quatre vignet
tes, prises au hasard entre cent autres, vous en diront plus que tous les éloges. Enfin l’innombrable et vaillante troupe de Al. Four
nier a fait merveille, et il
est juste de souligner dans cette élite les. noms de Al. Bocage et de Al““ Lucie Alabire et Guyon.
La grande vignette de la page suivante mérite peutêtre quelque explication. C’est un dessin photogra
phié de la petite ville de San-Stefano, en Toscane, qui fut submergée ré
cemment par les eaux du Tibre; la photographie a été prise deux mois après l’événement, et malgré l’activité des travaux, l’éléva
tion des eaux était restée presque la même qu’au moment du sinistre.
Philippe Busoni
r dtes à queue fourrées d’hermine, brodées de lions et de licornes, portant haut le bonnet de drap d’argent échancré en croissant de lune; vraie cour de reine de jeu de cartes, sérail hé
raldique, sirènes féodales,
tortillées en monstres de I lason. Le couple royal ; assied sur son estrade pour i sister au ballet des villes lie France : odalisques vas
sales qui dénouent, leurs ceintures de tours et incli
nent leurs tètes crénelées devant leur maître et sei
gneur. » Si vous voulez de
l i couleur, en voilà. C’est 1 tableau lui-même qui se. meut et vient à vous, com
me à la Porte-Sajnt-Marlin et comme dans notre vignette, ou pou s en faut.
J’ai dit la magnificence de tout ce spectacle, qui a coûté à la direction des sommes insensées, et qui
lui sera rendue, en recettesmonstres. En fait de prodi
galités fructueuses et de splendeurs scéniques, AI. Marc Fournier ne pouvait être surpassé que par luimème. Les décorateurs méritent un beau point d’ad
miration, et nous le leur
La nuit de la Saint-Bartholomy — Décoration par M. Wagner.
Théâtre de la Forte-Saint-Martin. — Paris. — Entréc de Charles VII. — Décoration par MM. Cambon et Thierry.