lippe. Une troupe de jeunes filles, lestement dévêtues, accueillent un tout jeune homme, qui, malgré les avis d’un mentor, semble s’éloigner du bon chemin pour se diriger vers elles, et qui tient son chapeau sur sa poitrine avec un sentiment de réserve naïve, et comme s’il voulait les inviter indirectement à mettre sur la leur au moins un fichu . Un peu de beau temps, un jeune garçon jasant avec une jeune fille à la porte d’un jardin, est peint d’une manière lâchée qui rappelle celle de M. Verdier. — M. Louis Duveau a traité, dans une assez grande toile, le sujet des Sept péchés capitaux, si tant est qu’il y eût un sujet possible pour la peinture dans la réunion de cette mauvaise engeance de la pauvre humanité. Tous ces gros péchés sont figurés par des femmes, même celui de l’orgueil, qui aurait bien le droit de rester masculin. La figure de l’Orgueil se dresse dans une belle robe â brocart, et porte Sür la tête un diadème et une aigrette de paon. Cet oiseau la suit comme symbole confir
matif. La Colère est à côté de l’Orgueil ; mais elle est en colère, on ne sait pas pourquoi. L’Envie du moins jette un regard jaloux sur la toilette de l’Orgueil. L’Avarice est assise dans un coin, avec des sacs d’or dans son tablier et un
Imité avec M. Ilamon par la nature des su
jets et par la manière dont il les traite. La Leçon serait une ex
cellente petite toile de ce genre, si les enfants, plus heureusement rendus, ré
pondaient à la grâce de la jeune mère , dont la tête est char
mante, La Terrasse n’est pas aussi bien réussie. Le dessin est insuffisant; la cou
leur et l’exécution ont de la lourdeur. —
Pour compléter la
pléiade sortie de l’e- cole de M. Delaroclie, mais ayant plus particulièrement subi ï’influencedeM.Gley re, il faut citer M.
Isambert, auteur de ta Marchande d a mours, et AI. .ionm:
Duvae, auteur du Jeune malade (salon de 1851). Ce tableau avait fait concevoir
des espérances que ne justifie nullement la Toilette d’une Ilancée, ou les têtes ont une lourdeur de forme tout à fait dé
plaisante. On doit à M. Jobbé Duval un portrait de l’intéres
sant et regrettable lieutenant de vaisseau Bellot. — Un sujet analogue à un des précédents : l’Amour à l’encan, a été traité par un artiste dont la peinture efféminée ne ré
pond pas non plus à ce que ses débuts avaient fait augurer de. son avenir. M. Piçou compose, bien, il dessine avec une certaine élégance ; mais ses figures peintes de pratique
manquent de caractère, tournent à la minauderie, et sont encore amollies par le ton blondin, rosé, blafard de. la cou
leur. — AJ. Baron a peint deux dessus de porte pour le ministère de l’intérieur, où, sous les titres du toucher et de Toute, il a représenté des groupes de femmes glissant à travers le ciel. Celles qui exercent l’ouïe en jouant des in
struments s’allongent sur une même ligne horizontale, qui laisse le haut et le bas de la toile vide. Les figures qui exercent le toucher sont plus mouvementées ; mais leurs mou
vements ne sont pas toujours motivés ni gracieux. — M. Nanteuii., dans ses Souvenirs du passé, nous montre un vieux garde champêtre seul en son gîte, au coin du feu, et faisant ce qu’on fait quand on est seul au coin d’un feu, c’est-à-dire rêvant ; il remonte en imagination le cours des années de sa vie, et les images qui traversent son cerveau, figurées à leur tour, se déroulent au-dessus de lui et vont se perdre dans les nuages de fumée qui s’é lèvent de l’atre. Ce thème fantas
tique a été traité, sans agrément par l’habile des
sinateur. La cou
leur est lourde et éteinte ; l’exécu
tion estmonolone et laborieuse. —
M. Tassaert a exposé la Tentation de saint An
toine, qui a attiré i’attenlion publi
que à l’exposition de 18/i9. La Triste nouvelle appartient à ce gen
re de peinture dont l’artiste s’est fait comme une spécialité, et où il se plaît à re
tracer, avec une
couleur froide et grise, les tristes
ses navrantes de
la misère, qu’il a le tort de voir sous leur aspect tout à fait vulgai
re. — Une petite, toile d’une couleur gaie et bril
lante, les Ecueils de la vie, par M. Beaumont, rap
pelle le sujet des Oies du frère Phi
vautour à côté d’elle. Les seuls personna
ges qui soient un peu en scène sont la Gour
mandise attablée, la Paresse, joli péché, négligemment éten
re. Celle-ci cherche à retenir un pâle et monotone jeune homme, qui, tout en s’é
loignant, cherche à écarter un plus jeune prêt à se lancer é- tourdiment au milieu de toute, cetle mau
vaise compagnie. 11 y a dans celle peinture une dépense de talent sans but. Λ moin
dres frais l’artiste a trouvé une impres
sion vraie et saisis
sante dans le bercea u vide prèsduquel sont plongés dans la dou
leur deux paysans bretons. Cette peinture malheureuse
ment a des tons d’un blanc crayeux désa
gréable. — Nous ne pouvons pas clore la liste des peintres fantaisistes ou ayant traité des sujets de fantaisistes, sans nom
mer encore une fois M. Diaz, dont les pe
tites toiles sont de pures fantaisies, sous différents titres, peu importe, mais sans signification réelle, et consistant d’ordinaire en une ou plusieurs figures de femmes, vues de face ou de dos, et découvertes jusqu’aux environs de la ceinture, avec ac
compagnement d’enfants ou de petits amours. Nous avons précédemment parlé d’une tentative faite par le peintre sur un champ plus vaste et qui ne lui a pas réussi. — AI. Camille Uoqueplan , lui aussi, s’est souvent montré peintre fantaisiste, par l’aspect tout conventionnel qu’il s’est plu, même dans les sujets vulgaires, à donner nonseulement aux figures, mais encore au paysage. Les Filles d’Eve, qu’il a exposées cette année, sont simplement de jeunes filles qui cueillent et mangent des pommes. La ma
nière de l’artiste s’est allourdie ; cette peinture a un aspect faux qui donne plutôt l’idée d’une tapisserie.
M. Barrias, dont le nom nous avait échappé parmi les peintres d’histoire, a exposé, outre les Exiles de Tibère, dont nous avons rendu compte en 1851, une vaste compo
sition, appartenant à la peinture de genre historique : les Pèlerins se rendant à Rome pour le jubilé de Tan 1300.
Toute cette foule est naturellement disposée ; cette reuvre, exécutée dans un style tem
péré , manque de caractère. On peut comparer avec cet ouvrage de l’élève deM. Cogniet, un sujet analogue : Pèlerins arri
vant en vue de Rome, par sir Eastlake, le président de l’Aca
démie royale de Londres, dont nous parlerons prochainement.
Al. Gendron , dans son tableau intitulé : le Jour du dimanche ; scène florentine au quinzième siècle, a groupé d’une manière harmonieuse des personnages du temps sè livrant à des jeux ou
goûtant le repos sur les hauteurs et dans le voisi
nage de l’église de San-AUnialo, en vue. de Florence. Une faut d’ail
tion, d’un aspect agréable, que comme une distraction à des travaux importants
Salon de 1855. — I n retour de bal masqué, tableau par M. Marchal.
matif. La Colère est à côté de l’Orgueil ; mais elle est en colère, on ne sait pas pourquoi. L’Envie du moins jette un regard jaloux sur la toilette de l’Orgueil. L’Avarice est assise dans un coin, avec des sacs d’or dans son tablier et un
Imité avec M. Ilamon par la nature des su
jets et par la manière dont il les traite. La Leçon serait une ex
cellente petite toile de ce genre, si les enfants, plus heureusement rendus, ré
pondaient à la grâce de la jeune mère , dont la tête est char
mante, La Terrasse n’est pas aussi bien réussie. Le dessin est insuffisant; la cou
leur et l’exécution ont de la lourdeur. —
Pour compléter la
pléiade sortie de l’e- cole de M. Delaroclie, mais ayant plus particulièrement subi ï’influencedeM.Gley re, il faut citer M.
Isambert, auteur de ta Marchande d a mours, et AI. .ionm:
Duvae, auteur du Jeune malade (salon de 1851). Ce tableau avait fait concevoir
des espérances que ne justifie nullement la Toilette d’une Ilancée, ou les têtes ont une lourdeur de forme tout à fait dé
plaisante. On doit à M. Jobbé Duval un portrait de l’intéres
sant et regrettable lieutenant de vaisseau Bellot. — Un sujet analogue à un des précédents : l’Amour à l’encan, a été traité par un artiste dont la peinture efféminée ne ré
pond pas non plus à ce que ses débuts avaient fait augurer de. son avenir. M. Piçou compose, bien, il dessine avec une certaine élégance ; mais ses figures peintes de pratique
manquent de caractère, tournent à la minauderie, et sont encore amollies par le ton blondin, rosé, blafard de. la cou
leur. — AJ. Baron a peint deux dessus de porte pour le ministère de l’intérieur, où, sous les titres du toucher et de Toute, il a représenté des groupes de femmes glissant à travers le ciel. Celles qui exercent l’ouïe en jouant des in
struments s’allongent sur une même ligne horizontale, qui laisse le haut et le bas de la toile vide. Les figures qui exercent le toucher sont plus mouvementées ; mais leurs mou
vements ne sont pas toujours motivés ni gracieux. — M. Nanteuii., dans ses Souvenirs du passé, nous montre un vieux garde champêtre seul en son gîte, au coin du feu, et faisant ce qu’on fait quand on est seul au coin d’un feu, c’est-à-dire rêvant ; il remonte en imagination le cours des années de sa vie, et les images qui traversent son cerveau, figurées à leur tour, se déroulent au-dessus de lui et vont se perdre dans les nuages de fumée qui s’é lèvent de l’atre. Ce thème fantas
tique a été traité, sans agrément par l’habile des
sinateur. La cou
leur est lourde et éteinte ; l’exécu
tion estmonolone et laborieuse. —
M. Tassaert a exposé la Tentation de saint An
toine, qui a attiré i’attenlion publi
que à l’exposition de 18/i9. La Triste nouvelle appartient à ce gen
re de peinture dont l’artiste s’est fait comme une spécialité, et où il se plaît à re
tracer, avec une
couleur froide et grise, les tristes
ses navrantes de
la misère, qu’il a le tort de voir sous leur aspect tout à fait vulgai
re. — Une petite, toile d’une couleur gaie et bril
lante, les Ecueils de la vie, par M. Beaumont, rap
pelle le sujet des Oies du frère Phi
vautour à côté d’elle. Les seuls personna
ges qui soient un peu en scène sont la Gour
mandise attablée, la Paresse, joli péché, négligemment éten
due à côté de la Luxu
re. Celle-ci cherche à retenir un pâle et monotone jeune homme, qui, tout en s’é
loignant, cherche à écarter un plus jeune prêt à se lancer é- tourdiment au milieu de toute, cetle mau
vaise compagnie. 11 y a dans celle peinture une dépense de talent sans but. Λ moin
dres frais l’artiste a trouvé une impres
sion vraie et saisis
sante dans le bercea u vide prèsduquel sont plongés dans la dou
leur deux paysans bretons. Cette peinture malheureuse
ment a des tons d’un blanc crayeux désa
gréable. — Nous ne pouvons pas clore la liste des peintres fantaisistes ou ayant traité des sujets de fantaisistes, sans nom
mer encore une fois M. Diaz, dont les pe
tites toiles sont de pures fantaisies, sous différents titres, peu importe, mais sans signification réelle, et consistant d’ordinaire en une ou plusieurs figures de femmes, vues de face ou de dos, et découvertes jusqu’aux environs de la ceinture, avec ac
compagnement d’enfants ou de petits amours. Nous avons précédemment parlé d’une tentative faite par le peintre sur un champ plus vaste et qui ne lui a pas réussi. — AI. Camille Uoqueplan , lui aussi, s’est souvent montré peintre fantaisiste, par l’aspect tout conventionnel qu’il s’est plu, même dans les sujets vulgaires, à donner nonseulement aux figures, mais encore au paysage. Les Filles d’Eve, qu’il a exposées cette année, sont simplement de jeunes filles qui cueillent et mangent des pommes. La ma
nière de l’artiste s’est allourdie ; cette peinture a un aspect faux qui donne plutôt l’idée d’une tapisserie.
M. Barrias, dont le nom nous avait échappé parmi les peintres d’histoire, a exposé, outre les Exiles de Tibère, dont nous avons rendu compte en 1851, une vaste compo
sition, appartenant à la peinture de genre historique : les Pèlerins se rendant à Rome pour le jubilé de Tan 1300.
Toute cette foule est naturellement disposée ; cette reuvre, exécutée dans un style tem
péré , manque de caractère. On peut comparer avec cet ouvrage de l’élève deM. Cogniet, un sujet analogue : Pèlerins arri
vant en vue de Rome, par sir Eastlake, le président de l’Aca
démie royale de Londres, dont nous parlerons prochainement.
Al. Gendron , dans son tableau intitulé : le Jour du dimanche ; scène florentine au quinzième siècle, a groupé d’une manière harmonieuse des personnages du temps sè livrant à des jeux ou
goûtant le repos sur les hauteurs et dans le voisi
nage de l’église de San-AUnialo, en vue. de Florence. Une faut d’ail
leurs considérer cette composi
tion, d’un aspect agréable, que comme une distraction à des travaux importants
Salon de 1855. — I n retour de bal masqué, tableau par M. Marchal.