Après la brillante affaire de la Tehernaïa, dont nous donnons plus loin le rapport, adressé à M. le ministre de la guerre par le général Pélissier, les dépêches de la Crimée sont de peu d’importance, mais elles indiquent que per
sonne ne se repose, et que chacun, sur le qui vive, n’attend que le signal solennel d’une prochaine et probablement dernière attaque contre ces remparts bien défendus.
Le ministre de la guerre a reçu du général Pélissier les deux dépêches suivantes :
« Crimée, 23 aoûl, 10 heures du soir.
« Serré de. près par nos mineurs, en avant de la batterie numérotée 53, l’ennemi s’est décidé à faire sauter pendant la nuit dernière cinq fourneaux de mine dirigés contre cette batterie. Ils n’ont produit aucun effet contre cette batterie, et. ne nous ont fait aucun mal. »
« Grimée, 24 août, 10 heures du soir.
«Nous avons enlevé pendant la nuit dernière une embuscade sur le glacis de ivialakoif. 500 busses sont sortis pour la reprendre, mais ils ont été brillamment repoussés avec une, perte de 300 hommes. L’ouvrage a été retourné, et il nous est acquis définitivement.
Outre le rapport du général Pélissier, le Moniteur publie, à l’occasion de la bataille de la Tehernaïa, les ordres géné
raux du général et le rapport de l’intendant de l’année d’O- rient, et, de, plus, entre divers autres documents, la copie d’une pièce trouvée sur un général russe, tué le. 16 août, et qui révèle, les dispositions, prises par l’ennemi pour le succès de cette entreprise. 11 nous suffit d’v renvoyer nos lecteurs.
D’après les ordres du ministre de la guerre, le général Pélissier vient d’adresser une proclamation à l’armée d’O- rient, et il est dit dans cette proclamation que les années de campagne en Orient compteront double.
Si notre position continue à être excellente et vigoureusement conservée, il n’en est pas ainsi des Russes. Les jour
naux anglais, généralement assez bien informés, prétendent qu’ils manquent de vivres en Crimée; ils attribuent à une résolution désespérée la dernière attaque de la Tehernaïa. il est évident que si, comme on le dit, les Russes ont par leurs
renforts doublé leur garnison de Sébastopol, leur difficultés pour se procurer des vivres-n’a pu qu’augmenter, la mer
d’Azof leur étant fermée. Quant à nous, il nous est loisible de débarquer nos renforts et nos provisions soit à Kamiesh, soit à Balaklava. Et on ce moment on termine de placer 150 mortiers devant Sébastopol.
Un rapport de l’amiral Bruat, adressé à M. le ministre de la marine, et publié dans le Moniteur du 30, en confirmant le récit de l’affaire de la Tehernaïa, cherche également à établir les conséquences éventuelles de la situatien des Rus
ses et du manque de leurs approvisionnements à l’extré
mité de l’Empire et par suite des opérations qui leur ont fermé la mer d’Azof.
Les nouvelles de Saint-Pétersbourg, envoyées de Kœnisberg, annoncent qu’un ukase impérial vient d’être publié par lequel était ordonné une levée de la milice. Dans onze autres gouvernements de l’empipe russe. Le recrutement pour la formation de cette milice commencera le 1 octobre et finira le 1er novembre. On prendra 23 hommes par 1,000.
L’n autre ukliase place, sous les ordres du général Paskewitch le gouvernement de Kiew, déjà en état de siège sous les ordres du général Gortcbakoff.
La question de la participation de la Sardaigne aux futures négociations est résolue. Les puissances occidentales ont décidé qu’un plénipotentiaire sarde serait admis à toutes les négociations qui ne sont pas de la compétence exclusive des grandes puissances.
Le Times fait remarquer le grand nombre de congés qui sont demandés et obtenus par les officiers de l’armée an
glaise. Plusieurs régiments, par suite de cet état de choses, sont à court d’officiers.
De Constantinople il nous arrive des nouvelles de Kars, 25 août, La garnison aurait fait une sortie assez heureuse, et les Russes se seraient éloignés d’Erzerouni. Vassif-Pacha, le général William et le colonel Lake, font élever autour de la ville d’importants travaux, en profitant du moindre ac
cident de terrain. Vély—Pnclia est toujours dans les environs avec son corps volant, ne voulant pas entrer dans la vide, à nn ins d’absolue nécessité, afin de ne pas toucher aux pro
visions de la garnison, qui doivent encore durer deux mois.
Les nouvelles de Tripoli signalen t un temps d’arrêt dans la marche des événements. Glionma n’a pas mis le siège devant Tripoli, comme on le croyait. Une blessure grave le relient dans son camp. Il offre toujours de percevoir et de payer lui-même les impôts de la régence, sous la condition que lui et les siens seront exonérés de toute redevance, et qu’il sera nommé lieutenant général. Le pacha concentre à Tripoli toutes les forces disséminées au dehors.
Dans sa réponse officielle à la dernière circulaire autrichienne, le cabinet prussien rappelle les considérations contenues dans ses dépêches antérieures, et déclare qu’il
est. dans l’impossibilité de modifier son altitude en vue des quaire points. Malgré toutes les tentatives on n’a pu notamment s’entendre sur le troisième point. Le gouverne
ment prussien, est-il dit, ne peut, sur la simple fiction d’une entente qui n’existe même pas de fait, prendre, des engagements obligatoires, d’autant moins que les parties intéressées se sont elles-mêmes réservées la liberté com
plète d al er au delà de la base de paix projetée, si elles le jugeaient convenable.
Le projet soumis aux chambres par le gouvernement danois consiste à composer une législature de membres choi
sis en partie par la couronne, en partie par l’élection. La chambre, composée de divers éléments (et dont la formation
a été reçue à la seconde lecture par le fclketliing, c’est-à- dire par les libéraux du pays), ne sera pas bien accablée par ses travaux, il est plus simple de dire ce qu’elle a à
faire, que de raconter eu détail toutes les mesures qui ne doivent pas la regarder. Son rôle se bornera à recevoir des pétitions, à décider de la validité des nouvelles élections et a présenter au roi des requêtes. C’est une. plaisanterie de journaux probablement.
Des troubles assez graves ont éclaté en Belgique, le 19 de ce mois, à Floreffe, à Mousliers et à Auvelair; Des ras
semblements, qu’on évalue à 2 ou 3,000 personnes, se sont répandus sur plusieurs points; il y a eu menaces et atta
ques violentes contre la force publique, des cris séditieux ont été proférés. V Auvelair, la troupe a dû faire usage de ses armes; un homme a été tué, un autre a été blessé grièvement. Les fabriques d’Oignies et d’Auvelair étaient gar
dés par des détachements de la garnison de Charleroi. A Vuvelair et Florelfe, les troupes furent attaquées aux cris de : Vive la république; les troupes furent dirigées sur ces points, l.e Journal de i hurlerai fait espérer le rétablissement définitif de la tranquillité, Des troupes y sont éche
lonnées et toutes les précautions sont prises par les chefs, pour que toute nouvelle tentative soit énergiquement réprimée.
Lord Uinulomiald parait bien convaincu de, l’excellence de son procédé, car le voilà encore, dans une lettre adres
sée au \iorning-Heraid, qui se plaint de ce que l’on ne veuille pas faire les expériences de son système de détruire les fortifications bien moins coûteux et moins dangereux que le système employé jusqu’à présent. Il joint du reste à sa lettre une réponse du célèbre ingénieur Charles Fox, qui lui aussi parait bien convaincu, car, dit-il, si vos sugges
tions sont vigoureusement exécutées et appuyées par une force de terre ou de mer, quelques heures suffiront pour détruire une fortification.
tl a aussi paru cette semaine, à Paris, — peut-être à Batignoles, — une petite feuille imprimée sur un moyen de prendre Sébastopol, en détruisant ses fortifications, il s’agit tout bonnement d’élever une sorte de tour de Babel avec de la terre et de la faire ébouler sur les assiégés. Ce moyen ingénieux est fourni par un capitaine en retraite, M. Sarlat. — Ce capitaine rappelle la vieille chanson : « Avez-vous jamais vu la guerre ? »
On a le rapport de l’amiral Penaud sur le bombardement de Sweaborg. Le Times publie, sur le même sujet, ce qui suit :
« Le bombardement de Sweaborg sera probablement la clôture, des opérations des escadres de la Baltique. Toutes les bombardes sont retournées, le 19, en Angleterre; l’Eurialus doit les escorter jusqu’au Bell, et le hasilisk les reconduira. Pendant l’attaque contre Sweaborg, les bombar
des anglaises ont. lancé 3,150 bombes pesant 500 tonneaux, à une distance moyenne d’un peu plus de deux milles. Le 16, l’amiral Seymour est arrivé à Cronstadt sur TExmouth pour prendre le commandement de l’escadre qui stationne encore. Mais, par suite du mauvais temps, cette escadre se verra bientôt forcée de chercher un autre mouillage plus sûr. L’amiral Baynes a quitté Cronstadt le 18, sur la Rétribution, et il va croiser dans le golfe de Bothnie.
« Le 15, six canonnières russes sont sorties de Cronstadt; comme leurs mouvements semblaient indiquer qu’elles étaient prêtes à mesurer leur force contre tout bâtiment qui oserait venir à leur rencontre, l’impérieuse, le bulldog et le Centaure ont reçu l’ordre de s’avancer immédia
tement à leur rencontre. Les canonnières ont battu sur-lechamp en retraite, espérant que nos gros bâtiments lâche
raient de les suivre. Cet espoir a été trompé. L’Impérieuse, le bulldog et le Centaure ont ouvert contre elles un feu
très-vif, auquel elles ont répondu. L’affaire a duré deux heures ; on s’est fait peu de mal de part et d’autre. »
Les nouvelles en date de .Nargen, 20 août, que nous donne le Standard du 28, sur les opérations de la flotte de la Baltique, complètent les seuls renseignements relatifs à la guerre qui soient vraiment dignes d’intérêt. D’après ce journal, le Tartar a encore détruit 19 autres navires dans le golfe de Bothnie, et a capturé un petit bateau à vapeur,
Jl n’y a pas, dit ce journal, un enfoncement, pas un coin dans les golfes de Finlande et de Bothnie, où nous ne l’ayons poursuivi et fatigué à l’excès,
Le Uaivk et le Conjlict se sont trop approchés du fort de Riga, car un boulet creux lancé par un de ses canons à atteint le Conflict et a éclaté sur son gaillard d’arrière. Les canonnières russes leur ont aussi envoyé quelques bmilels,
sans néanmoins leur faire aucun mal. Les canonnières de Cronstadt font de fréquentes sorties protégées par les bat
teries ; mais elles ont grand soin de rentrer à la hàle dans je port dès qu’elles aperçoivent les mouvements des bâtiments anglais. Le bulldog a été atteint par une bombe partie du fort de Risbauck, au moment où il chassait ces canonnières vers leur port. Paulin.
Bataille de la Tchernaïa.
En attendant le dessin qui nous est annoncé sur la principale scène de cette glorieuse journée, nous publions le rapport officiel auquel nous renverrons pour l’explication de notre dessin, malheureusement retardé.
le (8 août 1855.
« Vous avez appris par mes dépêches télégraphiques d’hier et d’avant-liif.r les résultats généraux de ja bataille de la Tehernaïa ; je m’empresse aujourd’hui de faire parvenir à Votre Excellence mon rapport circonstancié sur cette journée glorieuse pour nos armes.
« Depuis quelques jours, bien que l’ennemi s’abstînt de tout mouvement apparent, certains indices nous faisaient penser qu’il viendrait nous attaquer sur la ligne de la Tehernaïa. Vous connais
sez ces positions, qui sont excellentes, et couvertes dans tout leur développement par la Tcheruaïa même et par un canal de dérivation formant un second obstacle. L’armée sarde occupé toute ta
droite, vis-à-vis de Tchorgoun ; les troupes françaises gardent le. centre et la gauche, qui se rélie, après une dépression, avec nos plateaux d’Inkerriiami. Indépendamment de quelques gués peu nombreux et assez mauvais, deux ponts permettent de passer la Tehernaïa et le petit canal : i’im un peu en aval de Tchorgoun, sous le canon des Piémontais ; l’autre, appelé pont de Traktir, est au-dessous et presque au centre des positions françaises.
« Si, de ces positions, on regarde devant soi, de l’autre côte de la Tehernaïa, on voit vers la droite les hauteurs du Choulion , qui, après s’être développées en plateaux ondulés, tombent assez brus
quement sur la Tehernaïa, au-dessous de Tchorgoun, en tare des Piémontais. Ces hauteurs s’abaissent vis-à-vis de notre centre, et, à partir de ce point jusqu’aux lianes rocheux des plateaux de Mackensie, s étend une plaine de trois à quatre kilomètres de largeur.
« On faisait bonne garde sur toute notre ligne. Les Turcs, qui occupent le pâté montueux de Baladava , étaient en éveil et observaient Alsou ; et le général d’Allonville, prévenu également, redou
blait de v igilance dans la haute vallée de. Baïdar. .l’étais tranquille,
du reste, pour toute cette extrême droite ; c’est une de ces régions montagneuses où il est impossible de faire mamruv rer des masses : l ennemi ne pouvait v faire que de. fausses démonstrations. C’est, en effet, ce quj est arrivé, lîans la nuit du 15 au 16, le général (l’Allonvil!e envoya prévenir qu’il avait du monde devant lui ; mais il sut par sa contenance imposer à Tennemi, qui ne tenta rien de ce côté et n’osa pas l’aborder.
« Pendant ce temps le gros des troupes russes, descendu des hauteurs de mackensie ou débouchant par Aï-Todor, s’avançait,, à la faveur de la nuit, sur la Tehernaïa ; à droite, les 7e, à? et 13 divisions traversaient la plaine ; et à gauche, la 17e division, une partie de la 0e et la 4e suivaient les plateaux du Choulion. Une ca
valerie fort nombreuse et 160 pièces de canon soutenaient toute cette infanterie.
« Un peu avant le jour, les postes avancés de l’année sarde, placés en éclaireurs jusque sur les hauteurs du Choulion, se replièrent et vinrent annoncer que l’ennemi s’avançait par masses consi
dérables. Peu de temps après, en effet, les Russes garnissaient de leurs pièces de position tes hauteurs de la rive droite de la Tcliernaïa et ouvraient le feu contre nous.
«Le général Berbiilon, qui commandait les troupes françaises sur ce point, avait pris ses dispositions de combat -. à droite de la route de Traktir, la division Faucheux, avec la 3e batterie du 12e d’artillerie ; au centre, sa propre division avec la 6e compagnie du 13e; à gauche, la division Camou avec la 4e batterie du 13e. De
son côté, le général de la Marmora avait fait placer les troupes deson année sur leurs positions de combat .
«En même temps, la belle division de chasseurs d’Afrique du général Morris, rapidement ralliée par la nombreuse et vaillante cavalerie anglaise du général Scarlett, se plaçait en arrière des ma
melons de Kamara et de Traktir. Cette cavalerie était destinée à tomber sur le flanc de l’ennemi dans le cas où il pan iendrait à faire une trouée par l’un des trois débouchés de Tchorgoun, de Traktir, ou de la dépression existant à la gauche du général Camou.
«Le colonel Forgeot, commandant l’artillerie de la ligne de la Tehernaïa, tenait prête à agir une réserve de six batteries à cheval, dont deux de la garde impériale.
« Six bataillons turcs de l’armée d’Osman-Pacha, amenés par Sefer-Pacha, venaientnous prêter leur concours.
« Enfin, je faisais marcher la division Levaillant, du Ie1 corps; la division Du ac, du 2e corps, et. la garde impériale : réserves imposantes, capables de parer aux accidents les plus contraires.
« La brume épaisse qui couvrait les fonds (1e la Tehernaïa, et la fumée de la canonnade, qui commençait à s’engager, empêchaient de distinguer le point contre lequel l’ennemi comptait faire effort, lorsque, à notre extrême gauche, la 7e division russe vint donner contre la division Camou. Reçues parle 50e de ligne, le 3e de zoua
ves, qui les abordent à la baïonnette, et par le 82e, qui les attaque de flanc, les colonnes ennemies sont forcées de faire demi-tour, de re
« Au centre, la lutte est plus longue et plus acharnée. L’ennemi avait lancé (leux divisions (la 12e, soutenue par la f> ) contre le pont de Traktir. Plusieurs (le ses colonnes sc ruent à la fois et sur le pont et sur des passages improvisés à l’aide d’échelles, de ponts vo
lants et de madriers ; elles dépassent la Teliernaïa, puis le fossé de dérivation, et enfin s’avancent très-bravement sur nos positions. Mais, assaillies par un mouvement offensif que dirigent le général Faucheux et le général de Failly, ces colonnes sont culbutées, for
cées de repasser le pont qu’occupe le 95e, et sont poursuivies au delà parte 2e de zouaves, le 97e (le ligne et une partie du 19e lui (ailloli de chasseurs à pied.
« Cependant, tandis que le canon continuait de tonner de part et d’autre, les Russes reformaient leurs colonnes d’attaque. La brume s’était dissipée, et il était facile de voir leurs mouvements. Leur .V division renforçait la 12e, qui venait de donner, et la 17e s’apprêtait à descendre des hauteurs du Choulion pour appuyer ces deux premières divisions.
«Le général Herbillon lit alors renforcer le général Faucheux par la brigade cler, et donna le 73e comme réserve au général de Failly. En outre, le colonel Forgeot disposait quatre batteries à cheval en po
sition, ce qui lui donnait sur ce front un ensemble de sept batteries, dont il pouvait user contre (es masses assaillantes. Aussi le second
effort des Russes, quelque énergique qu’il ait été, vint-il se briser devant nous, et ils durent se retirer, essuyant des pertes considérables.
« La 17e division russe, qui était descendue en répandant des tirailleurs en grandes bandes en avant d’elle, n’eut pas plus de suc
cès. Accueillie très-résold ment par la brigade du général Cler et par une demi- batterie de la garde impériale ; inquiétée sur sa gau
che par les troupes de la dit ision Trotti, qui la serrait (le près, cette division fut obligée ce repasser la Tehernaïa et de se replier der
rière les batteries de position qui garnissaient les hauteurs d’où elle était partie.
« A partir de ce moment, neuf heures du matin, le mouvement (le retraite de l’ennemi s’esf complètement dessiné : ses longues colonnes se sont écoulées le plus rapidement, possible, sous la protection de masses considérables de cav alerie et d’une nombreuse artillerie.
« J’ai eu pendant un instant l’intention de faire charger une portion (le la cavalerie, pour rabattre du pont de ( boubou sur celui de Traktir les restes de la 17e dix ision russe ; j’avais fait disposer dans ce but plusieurs escadrons de chasseurs d’Afrique, auxquels s é
talent joints des escadrons sardes et l’un des régiments du général Scarlett, le 12e lanciers (de l’Jjjdej. Mais la retraite des Russes a été si prompte, que nous n’aurions pu faire qu’un petit nombre de prisonniers, et celte belle cavalerie aurait pu être atteinte par quel
ques batteries ennemies encore en position. Je jugeai préférablede ne pas l’y exposer pour un si faible résultat. Le général de la Marmora n’eut pas besoin du reste de cet appui pour faire reprendre très-hardiment les positions av ancées, que ses petits postes occupaient sur les hauteurs du Choulion.
sonne ne se repose, et que chacun, sur le qui vive, n’attend que le signal solennel d’une prochaine et probablement dernière attaque contre ces remparts bien défendus.
Le ministre de la guerre a reçu du général Pélissier les deux dépêches suivantes :
« Crimée, 23 aoûl, 10 heures du soir.
« Serré de. près par nos mineurs, en avant de la batterie numérotée 53, l’ennemi s’est décidé à faire sauter pendant la nuit dernière cinq fourneaux de mine dirigés contre cette batterie. Ils n’ont produit aucun effet contre cette batterie, et. ne nous ont fait aucun mal. »
« Grimée, 24 août, 10 heures du soir.
«Nous avons enlevé pendant la nuit dernière une embuscade sur le glacis de ivialakoif. 500 busses sont sortis pour la reprendre, mais ils ont été brillamment repoussés avec une, perte de 300 hommes. L’ouvrage a été retourné, et il nous est acquis définitivement.
Outre le rapport du général Pélissier, le Moniteur publie, à l’occasion de la bataille de la Tehernaïa, les ordres géné
raux du général et le rapport de l’intendant de l’année d’O- rient, et, de, plus, entre divers autres documents, la copie d’une pièce trouvée sur un général russe, tué le. 16 août, et qui révèle, les dispositions, prises par l’ennemi pour le succès de cette entreprise. 11 nous suffit d’v renvoyer nos lecteurs.
D’après les ordres du ministre de la guerre, le général Pélissier vient d’adresser une proclamation à l’armée d’O- rient, et il est dit dans cette proclamation que les années de campagne en Orient compteront double.
Si notre position continue à être excellente et vigoureusement conservée, il n’en est pas ainsi des Russes. Les jour
naux anglais, généralement assez bien informés, prétendent qu’ils manquent de vivres en Crimée; ils attribuent à une résolution désespérée la dernière attaque de la Tehernaïa. il est évident que si, comme on le dit, les Russes ont par leurs
renforts doublé leur garnison de Sébastopol, leur difficultés pour se procurer des vivres-n’a pu qu’augmenter, la mer
d’Azof leur étant fermée. Quant à nous, il nous est loisible de débarquer nos renforts et nos provisions soit à Kamiesh, soit à Balaklava. Et on ce moment on termine de placer 150 mortiers devant Sébastopol.
Un rapport de l’amiral Bruat, adressé à M. le ministre de la marine, et publié dans le Moniteur du 30, en confirmant le récit de l’affaire de la Tehernaïa, cherche également à établir les conséquences éventuelles de la situatien des Rus
ses et du manque de leurs approvisionnements à l’extré
mité de l’Empire et par suite des opérations qui leur ont fermé la mer d’Azof.
Les nouvelles de Saint-Pétersbourg, envoyées de Kœnisberg, annoncent qu’un ukase impérial vient d’être publié par lequel était ordonné une levée de la milice. Dans onze autres gouvernements de l’empipe russe. Le recrutement pour la formation de cette milice commencera le 1 octobre et finira le 1er novembre. On prendra 23 hommes par 1,000.
L’n autre ukliase place, sous les ordres du général Paskewitch le gouvernement de Kiew, déjà en état de siège sous les ordres du général Gortcbakoff.
La question de la participation de la Sardaigne aux futures négociations est résolue. Les puissances occidentales ont décidé qu’un plénipotentiaire sarde serait admis à toutes les négociations qui ne sont pas de la compétence exclusive des grandes puissances.
Le Times fait remarquer le grand nombre de congés qui sont demandés et obtenus par les officiers de l’armée an
glaise. Plusieurs régiments, par suite de cet état de choses, sont à court d’officiers.
De Constantinople il nous arrive des nouvelles de Kars, 25 août, La garnison aurait fait une sortie assez heureuse, et les Russes se seraient éloignés d’Erzerouni. Vassif-Pacha, le général William et le colonel Lake, font élever autour de la ville d’importants travaux, en profitant du moindre ac
cident de terrain. Vély—Pnclia est toujours dans les environs avec son corps volant, ne voulant pas entrer dans la vide, à nn ins d’absolue nécessité, afin de ne pas toucher aux pro
visions de la garnison, qui doivent encore durer deux mois.
Les nouvelles de Tripoli signalen t un temps d’arrêt dans la marche des événements. Glionma n’a pas mis le siège devant Tripoli, comme on le croyait. Une blessure grave le relient dans son camp. Il offre toujours de percevoir et de payer lui-même les impôts de la régence, sous la condition que lui et les siens seront exonérés de toute redevance, et qu’il sera nommé lieutenant général. Le pacha concentre à Tripoli toutes les forces disséminées au dehors.
Dans sa réponse officielle à la dernière circulaire autrichienne, le cabinet prussien rappelle les considérations contenues dans ses dépêches antérieures, et déclare qu’il
est. dans l’impossibilité de modifier son altitude en vue des quaire points. Malgré toutes les tentatives on n’a pu notamment s’entendre sur le troisième point. Le gouverne
ment prussien, est-il dit, ne peut, sur la simple fiction d’une entente qui n’existe même pas de fait, prendre, des engagements obligatoires, d’autant moins que les parties intéressées se sont elles-mêmes réservées la liberté com
plète d al er au delà de la base de paix projetée, si elles le jugeaient convenable.
Le projet soumis aux chambres par le gouvernement danois consiste à composer une législature de membres choi
sis en partie par la couronne, en partie par l’élection. La chambre, composée de divers éléments (et dont la formation
a été reçue à la seconde lecture par le fclketliing, c’est-à- dire par les libéraux du pays), ne sera pas bien accablée par ses travaux, il est plus simple de dire ce qu’elle a à
faire, que de raconter eu détail toutes les mesures qui ne doivent pas la regarder. Son rôle se bornera à recevoir des pétitions, à décider de la validité des nouvelles élections et a présenter au roi des requêtes. C’est une. plaisanterie de journaux probablement.
Des troubles assez graves ont éclaté en Belgique, le 19 de ce mois, à Floreffe, à Mousliers et à Auvelair; Des ras
semblements, qu’on évalue à 2 ou 3,000 personnes, se sont répandus sur plusieurs points; il y a eu menaces et atta
ques violentes contre la force publique, des cris séditieux ont été proférés. V Auvelair, la troupe a dû faire usage de ses armes; un homme a été tué, un autre a été blessé grièvement. Les fabriques d’Oignies et d’Auvelair étaient gar
dés par des détachements de la garnison de Charleroi. A Vuvelair et Florelfe, les troupes furent attaquées aux cris de : Vive la république; les troupes furent dirigées sur ces points, l.e Journal de i hurlerai fait espérer le rétablissement définitif de la tranquillité, Des troupes y sont éche
lonnées et toutes les précautions sont prises par les chefs, pour que toute nouvelle tentative soit énergiquement réprimée.
Lord Uinulomiald parait bien convaincu de, l’excellence de son procédé, car le voilà encore, dans une lettre adres
sée au \iorning-Heraid, qui se plaint de ce que l’on ne veuille pas faire les expériences de son système de détruire les fortifications bien moins coûteux et moins dangereux que le système employé jusqu’à présent. Il joint du reste à sa lettre une réponse du célèbre ingénieur Charles Fox, qui lui aussi parait bien convaincu, car, dit-il, si vos sugges
tions sont vigoureusement exécutées et appuyées par une force de terre ou de mer, quelques heures suffiront pour détruire une fortification.
tl a aussi paru cette semaine, à Paris, — peut-être à Batignoles, — une petite feuille imprimée sur un moyen de prendre Sébastopol, en détruisant ses fortifications, il s’agit tout bonnement d’élever une sorte de tour de Babel avec de la terre et de la faire ébouler sur les assiégés. Ce moyen ingénieux est fourni par un capitaine en retraite, M. Sarlat. — Ce capitaine rappelle la vieille chanson : « Avez-vous jamais vu la guerre ? »
On a le rapport de l’amiral Penaud sur le bombardement de Sweaborg. Le Times publie, sur le même sujet, ce qui suit :
« Le bombardement de Sweaborg sera probablement la clôture, des opérations des escadres de la Baltique. Toutes les bombardes sont retournées, le 19, en Angleterre; l’Eurialus doit les escorter jusqu’au Bell, et le hasilisk les reconduira. Pendant l’attaque contre Sweaborg, les bombar
des anglaises ont. lancé 3,150 bombes pesant 500 tonneaux, à une distance moyenne d’un peu plus de deux milles. Le 16, l’amiral Seymour est arrivé à Cronstadt sur TExmouth pour prendre le commandement de l’escadre qui stationne encore. Mais, par suite du mauvais temps, cette escadre se verra bientôt forcée de chercher un autre mouillage plus sûr. L’amiral Baynes a quitté Cronstadt le 18, sur la Rétribution, et il va croiser dans le golfe de Bothnie.
« Le 15, six canonnières russes sont sorties de Cronstadt; comme leurs mouvements semblaient indiquer qu’elles étaient prêtes à mesurer leur force contre tout bâtiment qui oserait venir à leur rencontre, l’impérieuse, le bulldog et le Centaure ont reçu l’ordre de s’avancer immédia
tement à leur rencontre. Les canonnières ont battu sur-lechamp en retraite, espérant que nos gros bâtiments lâche
raient de les suivre. Cet espoir a été trompé. L’Impérieuse, le bulldog et le Centaure ont ouvert contre elles un feu
très-vif, auquel elles ont répondu. L’affaire a duré deux heures ; on s’est fait peu de mal de part et d’autre. »
Les nouvelles en date de .Nargen, 20 août, que nous donne le Standard du 28, sur les opérations de la flotte de la Baltique, complètent les seuls renseignements relatifs à la guerre qui soient vraiment dignes d’intérêt. D’après ce journal, le Tartar a encore détruit 19 autres navires dans le golfe de Bothnie, et a capturé un petit bateau à vapeur,
Jl n’y a pas, dit ce journal, un enfoncement, pas un coin dans les golfes de Finlande et de Bothnie, où nous ne l’ayons poursuivi et fatigué à l’excès,
Le Uaivk et le Conjlict se sont trop approchés du fort de Riga, car un boulet creux lancé par un de ses canons à atteint le Conflict et a éclaté sur son gaillard d’arrière. Les canonnières russes leur ont aussi envoyé quelques bmilels,
sans néanmoins leur faire aucun mal. Les canonnières de Cronstadt font de fréquentes sorties protégées par les bat
teries ; mais elles ont grand soin de rentrer à la hàle dans je port dès qu’elles aperçoivent les mouvements des bâtiments anglais. Le bulldog a été atteint par une bombe partie du fort de Risbauck, au moment où il chassait ces canonnières vers leur port. Paulin.
Bataille de la Tchernaïa.
En attendant le dessin qui nous est annoncé sur la principale scène de cette glorieuse journée, nous publions le rapport officiel auquel nous renverrons pour l’explication de notre dessin, malheureusement retardé.
« Grand quartier général, devant Sébastopol,
le (8 août 1855.
« Monsieur le maréchal
« Vous avez appris par mes dépêches télégraphiques d’hier et d’avant-liif.r les résultats généraux de ja bataille de la Tehernaïa ; je m’empresse aujourd’hui de faire parvenir à Votre Excellence mon rapport circonstancié sur cette journée glorieuse pour nos armes.
« Depuis quelques jours, bien que l’ennemi s’abstînt de tout mouvement apparent, certains indices nous faisaient penser qu’il viendrait nous attaquer sur la ligne de la Tehernaïa. Vous connais
sez ces positions, qui sont excellentes, et couvertes dans tout leur développement par la Tcheruaïa même et par un canal de dérivation formant un second obstacle. L’armée sarde occupé toute ta
droite, vis-à-vis de Tchorgoun ; les troupes françaises gardent le. centre et la gauche, qui se rélie, après une dépression, avec nos plateaux d’Inkerriiami. Indépendamment de quelques gués peu nombreux et assez mauvais, deux ponts permettent de passer la Tehernaïa et le petit canal : i’im un peu en aval de Tchorgoun, sous le canon des Piémontais ; l’autre, appelé pont de Traktir, est au-dessous et presque au centre des positions françaises.
« Si, de ces positions, on regarde devant soi, de l’autre côte de la Tehernaïa, on voit vers la droite les hauteurs du Choulion , qui, après s’être développées en plateaux ondulés, tombent assez brus
quement sur la Tehernaïa, au-dessous de Tchorgoun, en tare des Piémontais. Ces hauteurs s’abaissent vis-à-vis de notre centre, et, à partir de ce point jusqu’aux lianes rocheux des plateaux de Mackensie, s étend une plaine de trois à quatre kilomètres de largeur.
C’est par cette plaine que la route de Mackensie v ient passer la Tehernaïa au pont de Traktir et déboucher, après avoir traversé nos positions, dans la plaire de Baladava.
« On faisait bonne garde sur toute notre ligne. Les Turcs, qui occupent le pâté montueux de Baladava , étaient en éveil et observaient Alsou ; et le général d’Allonville, prévenu également, redou
blait de v igilance dans la haute vallée de. Baïdar. .l’étais tranquille,
du reste, pour toute cette extrême droite ; c’est une de ces régions montagneuses où il est impossible de faire mamruv rer des masses : l ennemi ne pouvait v faire que de. fausses démonstrations. C’est, en effet, ce quj est arrivé, lîans la nuit du 15 au 16, le général (l’Allonvil!e envoya prévenir qu’il avait du monde devant lui ; mais il sut par sa contenance imposer à Tennemi, qui ne tenta rien de ce côté et n’osa pas l’aborder.
« Pendant ce temps le gros des troupes russes, descendu des hauteurs de mackensie ou débouchant par Aï-Todor, s’avançait,, à la faveur de la nuit, sur la Tehernaïa ; à droite, les 7e, à? et 13 divisions traversaient la plaine ; et à gauche, la 17e division, une partie de la 0e et la 4e suivaient les plateaux du Choulion. Une ca
valerie fort nombreuse et 160 pièces de canon soutenaient toute cette infanterie.
« Un peu avant le jour, les postes avancés de l’année sarde, placés en éclaireurs jusque sur les hauteurs du Choulion, se replièrent et vinrent annoncer que l’ennemi s’avançait par masses consi
dérables. Peu de temps après, en effet, les Russes garnissaient de leurs pièces de position tes hauteurs de la rive droite de la Tcliernaïa et ouvraient le feu contre nous.
«Le général Berbiilon, qui commandait les troupes françaises sur ce point, avait pris ses dispositions de combat -. à droite de la route de Traktir, la division Faucheux, avec la 3e batterie du 12e d’artillerie ; au centre, sa propre division avec la 6e compagnie du 13e; à gauche, la division Camou avec la 4e batterie du 13e. De
son côté, le général de la Marmora avait fait placer les troupes deson année sur leurs positions de combat .
«En même temps, la belle division de chasseurs d’Afrique du général Morris, rapidement ralliée par la nombreuse et vaillante cavalerie anglaise du général Scarlett, se plaçait en arrière des ma
melons de Kamara et de Traktir. Cette cavalerie était destinée à tomber sur le flanc de l’ennemi dans le cas où il pan iendrait à faire une trouée par l’un des trois débouchés de Tchorgoun, de Traktir, ou de la dépression existant à la gauche du général Camou.
«Le colonel Forgeot, commandant l’artillerie de la ligne de la Tehernaïa, tenait prête à agir une réserve de six batteries à cheval, dont deux de la garde impériale.
« Six bataillons turcs de l’armée d’Osman-Pacha, amenés par Sefer-Pacha, venaientnous prêter leur concours.
« Enfin, je faisais marcher la division Levaillant, du Ie1 corps; la division Du ac, du 2e corps, et. la garde impériale : réserves imposantes, capables de parer aux accidents les plus contraires.
« La brume épaisse qui couvrait les fonds (1e la Tehernaïa, et la fumée de la canonnade, qui commençait à s’engager, empêchaient de distinguer le point contre lequel l’ennemi comptait faire effort, lorsque, à notre extrême gauche, la 7e division russe vint donner contre la division Camou. Reçues parle 50e de ligne, le 3e de zoua
ves, qui les abordent à la baïonnette, et par le 82e, qui les attaque de flanc, les colonnes ennemies sont forcées de faire demi-tour, de re
passer le canal, et ne peuvent échapper aux coups de notre artillerie qu’en allant se rallier fort loin ; cetfe division ne reparut plus de la journée.
« Au centre, la lutte est plus longue et plus acharnée. L’ennemi avait lancé (leux divisions (la 12e, soutenue par la f> ) contre le pont de Traktir. Plusieurs (le ses colonnes sc ruent à la fois et sur le pont et sur des passages improvisés à l’aide d’échelles, de ponts vo
lants et de madriers ; elles dépassent la Teliernaïa, puis le fossé de dérivation, et enfin s’avancent très-bravement sur nos positions. Mais, assaillies par un mouvement offensif que dirigent le général Faucheux et le général de Failly, ces colonnes sont culbutées, for
cées de repasser le pont qu’occupe le 95e, et sont poursuivies au delà parte 2e de zouaves, le 97e (le ligne et une partie du 19e lui (ailloli de chasseurs à pied.
« Cependant, tandis que le canon continuait de tonner de part et d’autre, les Russes reformaient leurs colonnes d’attaque. La brume s’était dissipée, et il était facile de voir leurs mouvements. Leur .V division renforçait la 12e, qui venait de donner, et la 17e s’apprêtait à descendre des hauteurs du Choulion pour appuyer ces deux premières divisions.
«Le général Herbillon lit alors renforcer le général Faucheux par la brigade cler, et donna le 73e comme réserve au général de Failly. En outre, le colonel Forgeot disposait quatre batteries à cheval en po
sition, ce qui lui donnait sur ce front un ensemble de sept batteries, dont il pouvait user contre (es masses assaillantes. Aussi le second
effort des Russes, quelque énergique qu’il ait été, vint-il se briser devant nous, et ils durent se retirer, essuyant des pertes considérables.
« La 17e division russe, qui était descendue en répandant des tirailleurs en grandes bandes en avant d’elle, n’eut pas plus de suc
cès. Accueillie très-résold ment par la brigade du général Cler et par une demi- batterie de la garde impériale ; inquiétée sur sa gau
che par les troupes de la dit ision Trotti, qui la serrait (le près, cette division fut obligée ce repasser la Tehernaïa et de se replier der
rière les batteries de position qui garnissaient les hauteurs d’où elle était partie.
« A partir de ce moment, neuf heures du matin, le mouvement (le retraite de l’ennemi s’esf complètement dessiné : ses longues colonnes se sont écoulées le plus rapidement, possible, sous la protection de masses considérables de cav alerie et d’une nombreuse artillerie.
« J’ai eu pendant un instant l’intention de faire charger une portion (le la cavalerie, pour rabattre du pont de ( boubou sur celui de Traktir les restes de la 17e dix ision russe ; j’avais fait disposer dans ce but plusieurs escadrons de chasseurs d’Afrique, auxquels s é
talent joints des escadrons sardes et l’un des régiments du général Scarlett, le 12e lanciers (de l’Jjjdej. Mais la retraite des Russes a été si prompte, que nous n’aurions pu faire qu’un petit nombre de prisonniers, et celte belle cavalerie aurait pu être atteinte par quel
ques batteries ennemies encore en position. Je jugeai préférablede ne pas l’y exposer pour un si faible résultat. Le général de la Marmora n’eut pas besoin du reste de cet appui pour faire reprendre très-hardiment les positions av ancées, que ses petits postes occupaient sur les hauteurs du Choulion.