« A trois heures, toute l’armés ennemie avait disparu. La division de la garde et la division Dulac, relevèrent dans leurs positions les divisions engagées, auxquelles il convenait de donner quelque repos. Je renvoyai au 1er corps la division Levaillant, et la cavalerie rentra dans ses bivouacs habituels.
« Cette belle affaire, fait le plus grand honneur à l’infanterie, à l’artillerie à cheval de la garde, à celle do la réserve et à l’artillerie divisionnaire. Je prierai bientôt Votre Excellence de placer sous les yeux de l’Empereur les noms de ceux qui ont mérité des récompenses, et de soumettre à la sanction de Sa Majesté celles que j’aurai pu décerner en son nom.
» Nos pertes sont regrettables, sans doute, mais ne sont pas en rapport avec l importance des résultats obtenus et avec celles que nous avons fait éprouver à l’ennemi. Nous avons 8 officiers supé
rieurs blessés, 9 officiers subalternes tués, et 53 blessés, 172 sousofficiers et spldats tués. 145 disparus, et 1,103 blessés.
Les Russes ont laissé entre nos mains 400 prisonniers ; le nombre de leurs tués peut être évalué à plus de 3,000, et celui de leurs blessés à plus de 5,000, dont 1,620 soldats et 38 officiers ont été recueillis dans nos ambulances. Parmi les morts relevés par nous, se trouvent, les corps de deux généraux dont je n’ai pu encore découvrir les noms.
« L’armée sarde, qui a si vaillamment combattu à nos côtés, a eu environ 250 hommes hors de combat. Elle a fait éprouver des pertes bien plus considérables à l’armée ennemie ; une centaine de pri
sonniers et environ 150 blessés sont restés en son pouvoir? J’ai le regret d’annoncer à Votre Excellence que M. le général de la Marraora m’a informé que le général comte de Montevecchio, dont il appréciait beaucoup le caractère et les talents, avait été tué glorieusement, à la tête de sa brigade.
« Je dois signaler à Votre Excellence la rapidité avec laquelle la cavalerie anglaise du général Scarlett, que M. le général Simpson avait bien voulu mettre à ma disposition, est arrivée sur le lieu du
combat. L’attitude martiale de ces magnifiques escadrons trahissait une impatience que le dénoûment heureux et prompt de la journée ne devait pas permettre de satisfaire.
« Les batteries de position anglaises et sardes et la batterie turque que le général Osman-Pacha a envoyée près d’Àlsou, ont tiré avec beaucoup d’habileté et de succès. J’ai remercié Osman-Pacha de l’empressement avec lequel il avait envoyé près de moi, par Sefer-Pacha (général KoscielzUi), six bataillons turcs, dont quatre ont occupé, dans la journée, les passages voisins de Tchorgoun.
« Rien de remarquable ne s’est passé pendant toute cette journée du côté de Sébastopol. MM. les généraux de Salles et Bosquet étaient prêts, du reste, à repousser énergiquement toute tentative de l’assiégé.
« J ’envoie à Votre Excellence, avec ce rapport, la copie d’un dispositif pour la bataille du 10, trouvé sur le corps d’un général russe, que l’on croit être le général Read, qui commandait la droite, ennemie et était particulièrement chargé de l’attaque du pont de. Traktir.
« Veuillez agréer, etc. « Le général en chef,
‹‹Pélissier. ››


Exposition universelle de 1855 (1). LES EXPÉRIENCES A TRAPPES.


Revue agricole.
Dans les essais de machines agricoles qui viennent d’a­ voir lieu à Trappes, sur les champs de M. Dailly, le public a paru s’intéresser surtout aux concours des machines à
moissonner, c’est qu’en effet il y a là une question dont on comprendra toute l’importance, si l’on se rappelle les considérations suivantes que j’emprunte à l’honorable M. de Gasparin.
Chez nous la culture du blé exige cinq ou six journées d’ouvriers par hectare jusques et inclus l’ensemencement. Les journées sont réparties sur plusieurs mois. La moisson, comprenant le coupage et le liage des gerbes, exige six journées d’ouvriers, mais doit être faite dans un intervalle de douze à quinze jours. Ainsi on aura beau avoir les for
ces nécessaires pour cultiver et ensemencer une vaste étendue de terrain, l’on sera fatalement renfermé dans un nom
bre. d’hectares égal au cinquième du nombre des bras dont on pourra disposer pour la moisson, multiplié par le nombre de jours qu’elle doit durer. Avez-vous seulement la dis
ponibilité de dix ouvriers? S’il faut opérer en quinze jours, l’extension de volve culture devra se borner à 30 hectares, tandis que ces mêmes ouvriers, avec quatre charrues, au
raient pu en cultiver et en ensemencer 80. Sans s’attacher à discuter ce détail, qui peut varier selon les lieux, il suffit de. montrer qu’il y a une limite assez étroite posée à la culture des céréales dans l’état actuel de, nos procédés agricoles, si l’on ne peut pas appeler à son secours des populations étrangères à la localilé.
Or ce n’est pas une petite difficulté de s’assurer à l’avance le. nombre de bras suffisant pour la moisson. On a vu, dans les Bouches-du-Rhône, les fermiers payer les moissonneurs 5 et 6 francs par jour et en manquer ; et même, dans cer
tains cas, par exemple, quand souffle le mistral, le prix de la journée s’élever jusqu’à 10 francs! Et remarquez que, dans ce pays, ce sont des faucilleurs que l’on paye ainsi, des hommes qui ne font pas la moitié autant d’ouvrage que les faucheurs. La moisson serait tout à fait impossible aux environs de Paris sans l’intervention des bandes d’ouvriers artésiens, picards et normands qui arrivent avec leur faux, de Belges qui apportent leur sape, et de Bourguignons qui en sont restés à la primitive faucille.
Les Américains du Nord, qui ont une étendue illimitée de terres et une population très-dispersée, étaient les plus in
téressés à résoudre cette question : Accélérer la récolte par l’invention d’une machine. Aussi les a-t-on vus, depuis une vingtaine d’années, diriger leurs efforts vers ce but, et s’em
parer activement des premières tenialives faites en Ecosse, ce pays d’agriculture savante, lis ont obtenu enfin un véri


table succès. — L’usage des moissonneuses est aussi ré


pandu aujourd’hui dans la culture américaine que celui des machines à battre dans la culture française.
Nos ancêtres, les Gaulois, qui cultivaient dans les mêmes conditions que les Américains modernes, c’est-à-dire peu
de main-d’œuvre à appliquer à un immense territoire, avaient imaginé un appareil, dont Pline a parlé en quelques mots, et sur lequel Palladius s’est étendu davantage.
« Les habitants des plaines de la Gaule, dit ce dernier, se servent, pour moissonner, d’un appareil au moyen du
quel un bœuf remplace le travail des hommes pour toute la récolte. (Test un chariot monté sur deux petites roues, et dont les quatre côlés sont garnis de planches inclinées en dedans, de sorte que la surface supérieure du chariot est plus spacieuse que le fond. Son côté antérieur est pins lias que les autres cotés et garni de dents recourbées par le haut et espacées de manière à arrêter les épis. Derrière le chariot est placé un brancard très-court, semblable au bran
card des litières. On y attelle, avec des courroies, un bœuf dont la lèle est tournée vers le chariot. Il faut que cet ani
mal soit très-doux, et qu’il mesure ses efforts sur la volonté de son conducteur.
« Quand il pousse le char à travers les moissons, la paille s’engage entre les dents du peigne, se rompt, el i’épi tombe dans le char. Le bouvier qui dirige l’opération élève ou abaisse le peigne selon la hauteur des épis, et en un petit nombre d’allées et de venues tout le champ est moissonné. Cette méthode est usitée dans les terrains plats et sans iné
galités, et dans ceux où l’on ne fait pas grand cas de la paille. «
Lasteyrie, dans sa collection de machines et instruments, a donné un dessin qui représente assez bien la machine décrite par Palladius.
Les agronomes de l’Ecosse, la petite contrée qui, depuis un siècle, marche en avant de toutes les autres nations, avaient, en 1814, offert un prix de 500 livres sterling (12,500 fi’. ) pour la meilleure machine à moissonner. Smith présenta son char moissonneur, qui obtint des éloges, fit de bonne besogne, et cependant ne fut pas reconnu suffi
samment digne du prix. Il y avait dans cet appareil quelque petite réminiscence de l’idée première du char gaulois. Deux chevaux attelés derrière les roues, à un court brancard, ma
nœuvraient en le projetant d’arrière en avant, comme jadis la force humaine projetait le bélier .destiné à renverser une muraille. Le mouvement se communiquait à un engrenage, qui faisait agir un grand disque horizontal de six pieds de. diamètre, garni d’une lame de six pouces de large. Le dis
que s’abaissait à volonté de manière à couper les liges aussi près que possible du sol. Il occupait le bas d’un tambour en tôle légère, qui allait en s’élargissant de beaucoup par le haut, formant un cône renversé, et se. terminait par un
rebord. Les tiges du blé étaient rassemblées et inclinées par le talus rentrant dn tambour, en même temps que le disque de la partie inférieure les coupait, comme dans l’in
dustrie drapiere la tondeuse, qui a remplacé les ciseaux, coupe les poils du drap. Les liges tombaient sur le côté gauche de la machine en une longue ligne régulière.
En 1837, le char de Smith se présenta de nouveau devant un jury de la Société d agriculture d’Ecosse. Ifinvenleur Pa
yait amélioré. Le disque horizontal et le tambour n’étaient plus solidaires l’un de l’autre, de manière que le bord supé
rieur du tambour était animé à sa périphérie d’une vitesse égale à celle du disque. De plus, la surface du tambour était garnie de dents qui agissaient à la manière de celles d’un râteau, et soutenaient les liges jusqu’au moment où elles devaient être déposées sur le côté de l’appareil.
Smith eut pour concurrent un autre Ecossais, le révérend sir Patrick Bell, ministre de la paroisse de Carmylie, dans le comté de Torfar. La moissonneuse de ce dernier date de 1827, et reçut un prix de 50 livres (1,250 fr.) de. la So
ciété d’Ecosse, en 1829. Le mode d’altelage est le même que l attelage gaulois, la propulsion. Le coupeur se compose. d’une sorte de peigne et d’une scie disposés horizon
talement. Les dents du peigne s’engagent entre les tiges du blé, et sont coupées en dessous par la scie qui reçoit un mouvement de va et vient. Les quatre ailes horizontales d’un très-léger moulinet qui tourne en avant du coupeur frappent et rassemblent, chacune à son tour, une certaine masse de tiges à attaquer et l’inclinent, vers le coupeur. Les tiges coupées sont reçues par un tablier sans fin qui est placé derrière le coupeur, et sont déversées sur te côté eu une ligne régulière.
A la même date, et dans le comté anglais de Cumberland qui louche à l’Ecosse, Joseph Mann construisait aussi sa moissonneuse, qui vint concourir devant une société écossaise en 1832.
Mann changea le mode d’attelage. Il mit le cheval (ou les chevaux, selon la force de la machine) par devant les roues, à la manière ordinaire. Le mouvement, imprimé à une roue principale, se transmet au coupeur, qui cette fois est placé, non pas en avant, mais sur le côté, et qui repose sur un rouleau. Ce coupeur n’est point un disque, mais un po
lygone à douze côtés, chaque côté formé par une lame qui peut être enlevée et changée à volonté. Mann inventa le tambour cylindique garni de dénis de râteaux que Smith adopta d’après lui ; mais dans l’appareil de Mann le tam
bour a une vitesse bien supérieure ; il fait vingt huit tours à la minute, le coupeur en fait deux cents.
Les inventeurs écossais en restèrent là, tandis que les Américains, aiguillonnés plus qu’eux par le besoin plus pres
sant de main-d’œuvre, s’emparèrent de leurs travaux. A l’Expqs tion universelle, l’Angleterre eut le déplaisir, qui ne lui est pas ordinaire, de voir une invention née chez elle et négligée par elle, lui revenir améliorée par l’étranger.
L’Américain Mac-Cormick obtint à cette exposition la grande médaille d’or de cette exposition , et un autre Américain, M. Hussey, obtint le prix de la Société d’agriculture d’An
gleterre /tous les deux pour des moissonneuses qui sont la reproduction des idées des premiers inventeurs écossais, plus ou moins améliorées. Il arriva même un fait singulier vers la fin de l’été de 1852.
En présence de ces machines étrangères, dont la renommée l’importune, ne voilà-t-il pas qu’une des anciennes
machines écossaises s’avise, de réclamer devant le public- C’était colle du révérend sir Patrick Bell. Le frère de l’in
venteur, M. Georges Bell, n’avait pas discontinué, depuis vingt-cinq ans, de se servir d’elle avec avantage dans sa ferme d’Inch Michaël, mais ç’avait été tout. La famille Bell, qui vit dans la retraite, n avait songé à obtenir ni médailles, ni même une fortune en se livrant à la fabrication ; réveillée enfin de sa torpeur par l’amour-propre national, elle porta un défi à lous les inventeurs. Elle ouvrit, pour le 4 sep
tembre de cette année 1852, une lutte dont l’enjeu était de 50 livres sterling, à laquelle était appelée toute machire qui voudrait concourir contre celle de Bell. Le champ d’ex
périence était à la ferme de Keillor dans le comté de Perl!’.
L’illustration n’a pas manqué à cette époque d’attirer l’attention publique sur le concours et ses résultats. Tro s machines seulement se présentèrent: deux construites prr deux Anglais qui se disaient améliorateurs du modèle de l’américain Hussey. — Une inventée par un Anglais. Celle dernière éprouva un accident qui l’empêcha de fonctionner. Les propriétaires des deux autres, à la simple vue de la
vieille, machine Bell, la déclarèrent supérieure et s’avouf - rent vaincus. La lutte se changea en de simples essais com
paratifs , sans prétention à gagner l’enjeu. Il est fâcherx que la machine de M. Mac-Conuick ne se soit pas présent! e dans cetle circonstance.
Parmi les essais tentés en France, le professeur du Conservatoire, M. Moll, mentionnait, en 1838, deux machines :
l’une d’un agriculteur de l’Ailier, M. Pérou!, dont le sy. ~ tème consistait dans deux faux portées par un cadre rorlant, auquel un homme imprime le mouvement; l’autre d’un mécanicien de Montbéliard, M. Grienne. Cette der
nière coupait les figes au moyen de deux couteaux de quinze à vingt centimètres, assujettis à un axe vertical, au
quel une roue en tournant sur le sol imprimait, au moyen d’un engrenage, un mouvement très-rapide. M. Lefour a
parlé aussi à cette époque d’une autre machine française essayée à Bercy près Paris, sur la propriété de M. de Nieolaï, qui coupait, par un jeu de cisailles, et recevait les ti
ges sur un cadre de toile; c’était évidemment une imitation de la machine Bell. Aucune de ces machines françaises qu’il
a vues fonctionner ne lui avait semblé remplir les conditions d’un bon travail, telles que l’on peut les résumer ainsi : trancher les liges à six centimètres au plus du soi; les trancher net, quelles que que soient leur position et leur consi
stance, etc.; les verser en javelles régulières, continues ou séparées, d’une épaisseur moyenne, de manière qu’elles puissent être aisément ramassées et gerbées.
En 1854, au concours régional d’agriculture qui pour la première lois se tint au Champ de Mars, les machines à moissonner firent enfin leur apparition devant un jury fran
çais. Il s’en présenta trois sorties de. nos ateliers. L’une, construite par M. Laurent, est la machine anglaise de Bell perfectionnée; — une autre, de M. Mazière, à l’Aigle (Orne), est une imitation du système américain Mac-Cor


mick ; — la troisième est de l’invention d’un Parisien, M. Simon.


Cette année, à Trappes, lors du premier essai, qui a eu lieu le 2 août, neuf machines ont fonctionné. Ce sont:
1” deux machines de construction française de M. ( ournier et de M. Mazière. — 2 Trois machines représentant le système Bell, l’une par le Français M. Laurent, les deux autres par l’Anglais M. CrosskiU et M. Muddij, du Canada.
— 3° Deux machines américaines : l’une, système Hussey,
qui date de 1833, construite par l’Anglais M. Dray ; l’autre, par M. Ilanny, de la province de l’Illinois. — 4 La célèbre machine américaine de M. Mac-Cormick, qui date de 1831, et une machine américaine (système Atkins) construite par M. Wright.
Nous engageons nos lecteurs à lire dans l’Eclw agricole (numéro du 4 aoûl) un remarquable article de M. Grandvoinnet sur celte première solennité de Trappes.
Sur ces neuf machines, quaire ont conservé le mode de propulsion, falteiage des chevaux par derrière, le conduc
teur marche après eux; ce sont cellis de MM. Laurent, CrosskiU, Muddy et Atkins. — Dans les autres, l’appareil coupeur repos# sur un rouleau, à côté de la roue motrice, qui est plus grande et sur laquelle l’attelage tire à la ma
nière ordinaire. En général, au-dessus de cette roue s’élève un siège pour le conducteur. — Les machines demandent deux chevaux, A l’exception de celles de MM. Cournier et Mazière, qui sont très-légères et marchent avec un seul. (A
l’essai elles ont mis presque le double de temps pour faire la besogne).
Les machines à propulsion , où le coupeur occupe ie devant, ont l’avantage d’entrer d’elles-mêmes tout droit dans le champ qu’il s’agit de moissonner. — Les machines dont le coupeur est sur le côté ne peuvent attaquer que lorsqu’on a frayé d’abord par le fauchage à la main une pre
mière voie tout autour du champ, assez large pour donner passage aux chevaux. On dirige ensuite la machine de ma
nière à ce qu’elle circule sans cesse autour de la partie de moisson qui reste à abattre. — M. Mazière essaye de parer en partie à cet inconvénient. Sa scie a l’avantagé de pouvoir se transporter indifféremment à droite ou à gauche de la machine, comme le versoir mobile de certaines charrues qui se change de côté après chaque sillon, de manière que le cheval peut retourner sur place, et prendre sa nouvelle voie dans la partie coupée, versant ainsi les javelles tantôt à sa droite et tantôt à sa gauche. On n’a de voie préliminaire à ouvrir que sur un seul côté du champ.
Dans les systèmes Mac-Cormick, Dray (qui représente le système Hussey), Bell et dans leurs modifications Manny,
Atkins et Mazière, le principe do la scie qui coupe le blé est à peu près le même. — La roue motrice roule sur le
sol par l’effet de la traction des chevaux et communique son mouvement à une paire d’engrenages, de telle sorte que,


pour un tour de la roue motrice, la scie fait de seize à vingt allées et autant de retours. Suivant la vitesse du pas


(1) Voir les numéros 638, 640, 643, 644, 645, 646, 647, 648, 649, 650,
661 et 652.