rouge et sa coiffe blanche un réveillon bien vif au milieu de cette tonalité forte mais tranquille.
M. Kakl Girardet : la Récolte des dattes. Egypte. Outre cette petite toile d’une exécution facile et agréable, le peintre a encore exposé une Vue de la cathédrale de Tours,
bien prise et d’un ton gris harmonieux, et une jolie petite toile du Lac de Brientz, finement peinte, mais laissant à désirer sous le rapport de la justesse du coloris.
M. Desjobert : Habitation normande. Cette habitation, située au bord de la mer sous l’ombrage de grands arbres, a son entourage ordinaire d’animaux domestiques, et pré
sente une scène champêtre qui rappelle les Flamands. La peinture est solide, mais elle est lourde, surtout dans la partie de gauche, qui n’est pas bien composée. Il y a de
bonnes études d’arbres dans cette toile et dans un Herbage au bord de La nier.
A. J. Du Pays.


Un peu de tout.


De la chronique en général. — Des influences du luxe et de l’invasion de Paris par les étrangers. — De l’abondance do numéraire. — Des journaux. — Du commerce. — Des courtiers d’annonces.
Nous interrompons aujourd’hui notre Chronique littéraire pour nous livrer à une petite fantaisie économique et mondaine, non point certes en concurrence, mais parallè
lement, et par exception, au Courrier de Paris qui, toutes les semaines, avec tant d’élégance et de ponctualité, tient sa place dans ces colonnes. Nous croyons avoir quelques vé
rités bonnes à dire : elles nous obsèdent à ce litre, et nous obéissons à cette tyrannie en leur ouvrant les écluses.
Et d’abord, et pour ne pas suspendre entièrement notre métier de critique, nous dirons quelques mots de notre par
ticulière façon d’envisager et de comprendre ce brillant et difficile travail que la plupart des journaux offrent à leurs lecteurs hebdomadairement, sons le titre de Courrier, de Causerie, ou de Chronique. Il y faut beaucoup de talent, et notre collaborateur Ph. Busoni en fournit au public la preuve constante. Ce que nous voulons dire ici est général, et tient à une poétique, peut-être erronée, mais à nous spéciale. C’est pourquoi nous prions nos spirituels confrères en chro
nique de ne voir là qu’une boutade excentrique de notre part, et nullement vestige d’attaque ad auctorem à l’a­
dresse d’aucun d’eux. Notre métier ici est de gloser de tout, et de quelques choses encore. Nous le faisons de notre mieux, sans malice, mais avec franchise; et si l’extrême abondance des livres nous le permettait, nous ferions plus souvent une descente dans les régions de la presse, périodi
que, où il y a bien aussi de temps en temps quelque chose à observer et à reprendre, .liais on ne peut avoir l’œil ni la main à tout, et c’est quelquefois dommage.
Nous disons que si jamais, par aventure, nous étions chargé d’un semblable travail, de la tâche ardue et pénible de chroniqueur parisien, sans nous flatter certes de faire mieux, nous viserions du moins à faire autrement que nos devanciers et émules. Il nous semble que, dans les tra
vaux de cet ordre qui peut avoir son importance, on incline avec un peu trop de complaisance et de laisser-aller vers le petit côté des choses. La voie lumineuse, large, philosophique, ouverte à cet égard par les illustres écrivains du Spectateur, Addison et Steele, n’a peut-être pas été suffisam
ment suivie par les chroniqueurs français. Nous croyons qu’il faut remonter à ces grands ancêtres, non pour les imiter, mais pour s’inspirer d’eux et rallumer à la vive lueur de leurs écrits la lampe un peu défaillante de l’observation et de l’humour français. Il n’importe guère vraiment de savoir quia donné un grand bal dans la dernière quinzaine; quelle toilette avaient la marquise......., la duchesse.......;
qui a conduit le cotillon, et à quelle heure on a soupé; ou bien encore, qui s’est rompu le cou, homme ou cheval, aux récentes courses de la Marche. Ce qui, même à propos de ces futiles détails, pourrait intéresser le public, ce serait un peu de généralisation, de moralité, extraites de la physiono
mie de ces routs du grand monde, de ces steeple-chuses stupides. Chaque chose a son sens piquant, profond parfois; mais il reste à l’en dégager. C’est ce que faisait si bien le contemplateur Addison, à propos de tout, de l’aristocratie, de la moyenne condition, du bas peuple, des assemblées, des modes, des spectacles, des clubs, des palais, des salons, et enfin de la rue. « C’est beau, la rue ! » disait Diderot. Il est très-certain qu’à l’homme qui sait voir, il n’y a pas loin à aller pour trouver des sujets de conversation, écrite ou parlée, peu importe, et de conversation profitable, amusante, féconde en cet enseignement où il faut toujours s’ef
forcer, sans pédanterie ni apprêt, de. faire tourner toutes choses.
C’est un tel but que nous nous permettrions d’indiquer à nos confrères, bien moins avec la prétention et l’espérance d’y atteindre nous-même qu’avec le ferme propos et le désir raisonné de nous en rapprocher le plus possible, si tel était notre emploi.
Par exemple, et pour nous en tenir à une question du moment, il peut n’être pas sans avantage de rechercher quelle est, quelle sera l’influence utile ou nuisible, d’une part, de ce grand faste qu’on voit déployé dans les régions riches et surtout officielles; de l’autre, de cette affluence considérable d’étrangers qui envahit Paris depuis deux ou trois mois, et a été surtout énorme durant le séjour ici de la reine Victoria.
En tait de somptuosités développées pour le passage de cette reine, nous n’avons vu que le départ, processionnel et triomphal défilé accompli au pas, le long des boulevards,
depuis les Tuileries jusqu’à la gare de Strasbourgi Nous sommes encore ébloui du luxe de carrosses, de valets, d’u­
niformes, montré en cette circonstance. Louis XIV, dont on a évoqué le nom à propos de ces augustes réjouissances,
Louis XIV est sans doute, tout progrès à part, singulièrement distancé. Il faut allér jusqu’au pompeux cortège du sultan des Turcs, si compendieusement décrit par de Hammer, pour trouver quoique chose d’analogue à de telles ma
gnificences. Ces étalages et ces galas, qui sont par-dessus tout une grande fatigue pour les personnages élevés que leur objet est d’honorer, sont regardés, dans un certain ordre d’i­
dées, comme politiques et utiles. Il est certain que tout système entraîne avec lui ses déductions logiques, et qu’ainsi, dans les monarchies peu tempérées, il faut frapper le regard, étonner les esprits, parler aux imaginations. Le peu
ple se range ou plutôt se foule en haies épaisses sur le passage de ces éclats, de ces dorures; il admire, il est stupé
fait, il est surtout curieux de voir et de tout voir, et, sous cette impression, il pousse des exclamations diverses, comme, par exemple, celles-ci : Vive la Reine! — A bas les chapeaux ! — Vive l’Empereur ! — A bas les ombrel
les! C’est pour lui, èn définitive que ces pompes ont lieu,
et il en jouit plus par ce fugitif coup d’œil que les hôtes brillants, enviés, mais harassés de représentations, de saluts perpétuels, de ces équipages splendides. Se rend-il compte de cela ? Ce n’est point à croire. Il est plutôt à craindre que, rentré chez lui sous de tels éblouissements, il ne sente
et aussitôt ne ressente plus vivement, plus amèrement sa misère.


On se nomme les personnages couverts de broderies qui longent rapidement la chaussée en voitures chargées de laquais, précédant ou suivant le monarchique cortège. La plu


part sont connus, et depuis longtemps : on les a déjà vus fi - gurer dans de. hautes dignités, sous d’autres régimes. On en
fait bien bas la réflexion, et cela ne. tourne pas absolument à l’édification publique. Cela ne rassure pas les amis du pouvoir ; cela anime et encourage ses adversaires, s’il en a. Autrefois, à de certains jours, les festins royaux avaient lieu
en public. Un paysan de mon endroit avait un grand goût pour ces solennités restaurantes et sérénissimes ; il n’en manquait pas une chaque fois que son négoce l’appelait à Paris, si bien qu’il avait fini par connaître tous les convives.
— Eh bien ! lui dit-on au pays, que penses-tu des dîners de Sa Majesté ? — Ma foi! dit-il, je vois une chose : c’est que ce sont toujours les mêmes qui mangent !
La question du luxe a été trop de fois traitée par les économistes pour qu’il y ait lieu d’en faire étude ici. Elle est à peu près résolue en ce sens, que les dépenses dites improductives auxquelles il donne lieu, si elles ouvrent des sour
ces de travail, ne le font que dans un champ assez restreint. Puis les produits de ce travail, consommé aussitôt que créé,
ne font point ce qu’on nomme de la richesse. Ces dépenses, ce luxe doivent donc être contenus dans une limite, modé
rée. En France, cette limite peut et doit peut-être même être reculée plus qu’ailleurs, à cause de notre aptitude spéciale et innée pour la production des objets élégants et riches que nous vendons au monde, et que par conséquent il faut bien soutenir chez nous. Il n’a jamais été et il ne sera ja


mais question de nous mettre au régime du sayon et du


brouet noir. Tout est dans la mesure. Une autre question plus de notre ressort serait celle de l’influence de ce grand fastesur la moralité publique. Elle est fort délicate, et nous en ajournons, à ces causes, l’examen. Ce qu il y a de cer
tain, c’est que l’on conçoit peu de traitements et même de fortunes privées, hors celles de quelques financiers hors li


gne, capables de subvenir à de si grandes dépenses ordinai


res et extraordinaires, et particulièrement à la toilette des femmes, poussée aujourd’hui, comme étoffes, comme bi
joux, comme, fourrures, au point le plus prodigieux et peutêtre, pour être juste, faudrait-il dire le plus effrayant.
Il en est de même du prix de toutes les consommations, exagéré encore, et singulièrement, par la véritable invasion exotique qui s’est emparée de Paris. Moins les Cosaques, nous avons ici depuis plusieurs mois un 181û et un 1815.
On s’est plu à regarder cette extraordinaire affluence comme, très-heureuse pour nous. Moralement, il est possi
ble, que ce temporaire assemblage, cette union plus ou moins cordiale de tant de peuples, produise quelques bons effets; mais, matériellement, nous n’en attendons point, tant s’en faut, et c’est tout le contraire qui sortira, suivant nous, de cet immense mouvement d’émigrants et de numé
raire. Sans doute, les premiers laisseront parmi nous une grande masse du second. Mais, pour se figurer que ce soit un bien dans nos circonstances actuelles, il faudrait remon
ter aux idées surannées de nos pères sur l’omnipotence de l’argent et la balance du commerce. Parce qu’on avait reçu plus d’argent en échange de plus de marchandises, on croyait avoir fait un marché léonin avec ses émules en commerce, sans réfléchir que l’argent est simplement le si
gne, et non la substance de la richesse ; tout au plus en estil lui-même, comme valeur métallique et intrinsèque, une dépendance, une annexe.
Or qu’arrive-t-il aujourd’hui, et depuis plusieurs années? Les métaux précieux surabondent (non pas, hélas ! dans toutes les poches), mais sur le marché, ensuite des nom
breuses exploitations de mines californiennes et australien
nes. Par contre, la vraie richesse, la production , la denrée de première nécessité s’est extraordinairement raréfiée comme conséquence de la guerre et d’une suite inouïe de désastres vinicoles et agricoles, tl s’ensuit qu’il faut beau
coup plus d’argent pour obtenir aujourd’hui moins qu’on n’avait autrefois à prix beaucoup plus réduit. On ne se loge plus, on ne se nourrit plus, nous ne disons pas avec luxe, mais sainement, sans des sacrifices énormes. La plupart des salaires restant pourtant les mêmes, et quelques-uns même baissant, on conçoit que cette, situation engendre d’infinis malaises, et, pour parler franc, les plus grandes misères.
Ce défaut d’équilibre entre la masse, d’argent et celle du produit va se trouver encore et se trouve déjà singulièrement augmenté par le surcroît de numéraire que les étrangers jettent sur le marché. A qui ce supplément très-consi
dérable de circulation métallique profitera-t-il? On ne sait trop : à quelques industries de luxe, à quelques établisse
ments de plaisir, à des hôteliers, à des restaurateurs, et en
core ceux-ci subissent-ils et doivent-ils défalquer de leurs bénéfices la constante hausse résultant sur tous leurs articles de ce prodigieux excès dans la demande de cette con
sommation pantagruélique. Quant à la masse, elle, souffrira certainement plus qu’avant de ce prétendu enijehissement
de Paris par l’irruption étrangère, et l’on voit approcher distinctement l’époque où il n’y aura plus que les vrais capitalistes, les capitalistes sérieux qui puissent, outre le Vêtement et l’abri décents, déjeuner et dîner tous les jours.
Parallèlement, l’avidité commerciale est surexcitée à un point dépassant toute vraisemblance. C’est ce qui se tra
duit, non-seulement par la multiplicité croissante, mais par la forme même des réclames et des annonces. L’inser
tion égalitaire des « avis aux acheteurs » à la quatrième, page ne suffit plus aux traficants. L’annonce déguisée (fort mal, convenons-en) reflue sur la troisième, et même la
deuxième page des journaux. Us en profitent sans vergogne, et ne donnent maintenant plus de la rédaction que pardessus le marché. Toutefois leur bonne volonté est quelquefois mise en défaut par l’exigence fantaisiste de quel


ques industriels. J’écoulais l’autre jour, sur le boulevard,


les propos fort divertissants et fort instructifs à cet égard d’un courtier d’annonces. — «Ma foi! disait-il, je ne suis pas bégueule, j’en conviens ; mais j’ai été obligé aujour
d’hui de refuser une réclame, pour faits-Paris, à 5 francs la ligne; c’est fichant!-—Et qu’y avait-il donc? lui de
manda quelqu’un. — Voilà ce qu’il y avait, dit,-il : «M. N..., dont le frère, officier d’infanterie, s’est brillamment distin
gué. en Crimée, ne se distingue pas moins ici et ne rend pas de moindres services à son pays par la consciencieuse qualité et l’excellente fabrication de ses... clysopompes, rue..., n ... »
La pudeur des agents d’annonces est, on le voit, soumise à de rudes épreuves; mais elle en triomphe. Gloire au plus haut des deux; paix et lucre sur la terre aux courtiers de bonne volonté !
Cet épisode se relie intimement à la constitution des journaux, qui est, à l’heure qu’il est, curieuse et pas toujours édifiante. Nous fîmes autrefois quelques incursions clans ce
domaine dont nous pressentîmes trop bien la graduelle métamorphose, l’évolution, l aspiration de plus en mercan
tile, et, comme effet, la décadence. Nous aurons peut-être occasion de revenir sur ce sujet peu consolant et épineux. Mais, pour aujourd’hui, c’est assez.


Félix Mornand. Echecs.




Partie nulle.


(a) Cette déviation du « giuoco piano » a été introduite par les célèbres triumvirs.
(b) M Dubois se laisse doubler un Pion pour ouvrir la ligne de la Tour. (c) L’échange et deux Pions valent au moins la Pièce. (d,
Menaçant de pousser le pion du Roi. (e) Faute.
(f) Les Blancs jouent « con brio; » ils pouvaient aussi bien prendre la T.
(g) Trè«-mauvais coup, dont les Blancs n’ont pas tiré parti. T c. R nous paraît assez solide, et l’on reste avec deux pions de plus.
(b) Une erreur évidemment. C’est la Tour qu il fallait porter à cette case,
J. A. DE R.


Topographie de la Tchernaïa.


« Le 10, à la pointe du jour, on vit des mamelons de nos positions des colonnes russes formidables descendre des gorges que suit la route Mackensie, au-dessous de la batterie Bilboquet. Toutes les hauteurs entre cette route et le Sehouillion, ainsi que celles qui se trouvent en avant de Tchergoune, étaient en outre couvertes de troupes russes qui, à la faveur de la nuit et de la brume du matin, étaient venues occuper ces positions sans que nous pussions nous en apercevoir. Quoique les alliés lussent sur leurs gardes, les trou
pes françaises, placées sur les mamelons D, C, E, devaient recevoir le premier choc et y résister, de façon à donner aux renforts le temps d’arriver. Ces troupes, peu nombreuses, se composaient ;
« 1» D’une brigade de la division Herbillon, placée sur le plateau E et reliant la droite des Français à la gauche des Piémontais. (L’autre brigade de cette division était détachée au siège.)


« 2” De la division Faucheux (anciennedivision Mayran), dont la première brigade, commandée par le général de Failly, devait oc


cuper et défendre la tête du pont de Traktir, tandis que la deuxième brigade était, en arrière, à cheval sur la route, et servait de réserve
correspondance.
Depuis notre dernier article, quelques nouvelles parties ont été jouées entre M. Dubois et M. A. de R., dans lesquelles le professeur italien a complètement pris s a revanche. Nous publions aujourd’hui une de celles qui semble offrir le plus d’intérêt.
Signor Dubois. 1 P 4e R
2 C 3e PR 3 F 4e FD 4 Roque.
5 P 3e D
G P 3e FD 7 JF 3e R
( 8 F 5e CD 9 F 4e TD 10 F 2e F
11 P 4 CD (b) 12 P pr. CR 13 P 5« D 14 D 2e R
15 C TD
10 P 4* TD 17 P pr. P
18 P pr. C. 19 RC. T
20 T pr. F 21 T c. F
M. A. de E. P 4e R
C 3e FD
FR 2e R (a) CR 3e F Roipie.
P 3e D C 4e T
P 3e TD P 4 e CD
C 5e CR C pr. F
CT) 3e F F 4e CR F 5e CR
FR 3 F P pr. P C pr. P
Fpr. P t eh. F pr. T (e) D3 F
D fie F.D
Sisjnor Dubois. 22 f c. c
23 D 3e D (d) 24 P 5ft.C
25 P 4e TR 2G C 3e F
27 C 4e D
28 F V TD éch. 29 F 6e R
30 C pr. F
31 D 3e C (/) 32 C 3e F
33 CD 5e C 34 T pr. T
35 D 3e FD 36 D pr. P 37 R c. C
38 T courre. 39 R 2e T
40 D 7e F (h) 41 D 6e F éch. 42 D 7 F éch.
M. A. de R. D pr. P
P 3e CR. D 4e F P 3e F
F 3e R (e) F 2e D RC. T
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