Le pont de Traktir sur laTchernaïa. — Lieu de l’engagement principal du 16 août 1855.
A, retraneheuient en terre servant de tête de pont ; B, ancienne batterie russe, détruite en in d dernier, mais réarmée pour,l’attaque du pont ; C, route sur laquelle a eu lieu l’engagement principal ; C’, terrain entièrement coavert de cadavres après l’action ; D, talus s irmonté d’un petit sentier bordant le canal de la Tchernaïa ; LEE, la Tchernaïa.
Emplacement de la seconde attaque
a, plaine de la Tchernaïa ; B, batterie russe déjà désignée; C, position des colonnes russes pour l’attaque C’, emplacement de la retraite des Russes vers le défilé par lequel ils étaient venus; 1)DD, la Tchernaïa; E, rive gauche de la Tchernaïa; eu arrière de ce point campement du
19e bataillon de chasseurs à pied, FF, sentiers dans la montagne; G, batterie russe appelée Bilboquet.
Partie droite de la vallée de la Tchernaïa et de la plaine de Balaklava, prise des hauteurs qui dominent la redoute Canrobert.
A, cours de la Tchernaïa ; B, redoute Canrobert ; C, mamelon où étaient autrefois établies les vedettes anglaises, en avant de Balaklava ; D, tours du fort Génois, au-dessus de Balaklava ; E, plaine de Balaklava ; F, plaine de la Tchernaïa.
PLAN
destine a facihter l’intelligence
des opérations de la bataille dun 6 Août
1855.
à la brigade de railly et à la brigade de la division Herbiiion.
« 3° De la division Camoii, campée tout entière sur le mamelon D.
« 4° Enfin de h division de chasseurs d’Afrique, campée en F, sous le commandement du général Morris.
Les grand’gardes ue l’infanterie étaient placées sur le canal qui portait autrefois à Sébastopol les eaux du Schouillion. Ce canal pré
sente, sur tout son parcours, comme une espece de retranchement, parce que les terres de déblai ont été rejetées à gauche, et forment ainsi une sorte de parapet qui nous a été très-utile dans cette circonstance.
« Lorsqu’il a fait suffisamment jour pour se diriger, les colonnes russes ont lancé en avant d’elles, sur tout le parcours de la Tchernaïa, depuis Bilboquet jusqu’à Tchergoune, une nuée de tirailleurs.
L’ennemi a voulu probablement imiter notre manœuvre de l’Alma en employant des tirailleurs en grande bande. Ces tirailleurs étaient précédés d’une artillerie très-nombreuse qui est venue ouvrir son feu près de la rivière. Les tirailleurs qui se trouvaient en aval du pont ont passé la rivière soit à gué, soit sur des cadres qu’ils avaient apportés avec eux, et se sont ensuite précipités sur le canal. Nos grand’gardes, trop faibles pour leur résister, ont regagné les pla
teaux D et C, après un feu très-meurtrier. Mais la division Camou
a bientôt pris l offensive, et, secondée par notre artillerie qui s’était mise en batterie sur le revers du ravin formé par les mamelons C et D, a repoussé l’ennemi jusqu’au delà de la rivière, en lui luisant éprouver des pertes énormes.
« Mais les principaux efforts des Russes se sont portés sur le pont de Traktir. En aval de ce pont et aussi en amont jusqu’à Tcher
goune, la rivière est partout guéable. L’attaque des Russes, de ce côté, devait être par conséquent beaucoup plus prompte, parce qu’ils avaient moins de distance à parcourir pour arriver à nos li
gnes de défense, et parce qu’ils n’étaient, pas embarrassés de ces ponts nécessaires pour traverser la rivière sur d’autres points. On sait l’héroïque défense de la brigade de Failly qui, par deux lois, a rejeté l’ennemi sur la rive droite, en le chargeant à la baïonnette, bien nue sa seconde colonne comptât plus de 0,000 hommes et que ie corps français eût seulement le quart de cet effectif. Au dernier mouvement de retraite les Russes ont eu, en outre, à supporter le choc de la brigade Wimpfen, accourue au secoui s de la brigade de Failly; ils ont été coupes et on leur a fait lion nombre de prisonniers.
« Les Russes ont aussi tenté de s’emparer du mamelon E, défendu par une brigade de la tliv ision Herbiiion, et des hauteurs G G, occupées par les Piémontais.jiMais ils ont été repoussés sur ces points
comme sur les autres. Quoique nos braves alliés n’aient pas eu un grand effort à supporter; ils ont montré néanmoins ce dont ils étaient capables.
« Ces différents combats ont duré de cinq à six heures. La canonnade a continué pendant que l’ennemi opérait son mouvement de retraite qui était terminé à huit heures. Il est revenu prendre po
sition sur la route de Mackensie, au-dessous de Bilboquet, ayant une partie de sa cavalerie déployée au point I, une forte colonne d’infanterie en I E, et d’autres lignes d’infanterie, formées en éche
lons et en échiquiers, au point E. Toutes les crêtes étaient garnies d’artillerie qui a continuellement tiré jusqu’à deux heures, heure à laquelle l’ennemi s’est, retiré tout à fait.
« Cette journée a été pour nous un succès magnifique. Nous n’a­ vons nas eu plus de 4,000 hommes qui aient pris sérieusement part à l’affaire, et cependant ils ont repoussé les efforts de toute une ar
mée russe. Nous n’avons eu que 200 morts et. 700 blessés, tandis que les Russes comptent, sans exagération, 10,000 tués ou blessés. Nous avons 600 prisonniers et 1,800 blessés russes dans nos ambu
lances. On les évacue sur Odessa. Ces malheureux partent avec le plus grand regret. Autant, au commencement de la guerre ils craignaient d’être pris, parce qu’on leur disait que les Français leur couperaient les oreilles pour les livrer ensuite aux Turcs, autant main
tenant, détrompés par nos bons traitements, ils désirent rester pri
sonniers, pour ne pas retourner, disent-ils, à eet affreux siège. Tout le terrain compris entre la rivière et le canal était jonché de cada
vres ; autour du pont et même dans la rivière, ils étaient empilés les uns sur les autres. Après l’affaire, nous avons enterré ceux qui se trouvaient sur la rive gauche. Mais il nous a été impossible d’al
ler chercher les blessés de la rive droite, car chaque fois que nos soldats passaient la rivière dans ce but, l’ennemi faisait feu de toutes ses pièces. Pendant l’armistice des 18 et 19, les Russes ont en
levé leurs morts de la rive droite ; réunis à ceux que nous avions déjà enterrés sur la rive gauche, ils s’élèvent au nombre de 2,000. r « Les Russes sont, profondément humiliés d’avoir, avec un tel dé
ploiement de forces, été repoussés par un ennemi si inférieur en nombre. On prévoit qu’ils renouvelleront leur tentative pour réparer cet échec. Saint-FiRmin »
Cette lettre accompagnait l’envoi du plan géographique de l’opération que nous publions ci-dessus, avec les vues topographiques qui nous sont parvenues d’un autre côté. Ea prise de Sébastopol rend ces détails unjpeu tardifs; mais ils étaient nécessaires à re
cueillir pour l’histoire de cette guerre, dont /’fllvs/ration servira à reconstituer l’ensemble, grâce aux communications qui lui ont permis d’en reproduire les tableaux divers rt les glorieux épisodes.
La vallée de la Tchernaïa, terminée à son extrémité par Inkermann
A, ruine d’Inkermann ; b, cours de la Tchernaïa, bordé d’arbres ; C, hauteurs occupées par les Russes, où se trouve la batterie Gringalet ; D. hau
teurs occupées par les Français et redoute Canrobert, répondant à Gringalet; E, hauteurs occupées en mai par le 4e bataillon de chasseurs à pied, après la prise des i ositions russes sur la Tchernaïa ; F, cuisine et fente-abri.
Eхtrémité de la vallée de la Tchernaïa, de l’autre côté du petit pont des Piémoniais, sur le canal. - A, arbres cachant le village de Tchergoun; B, hues occupées par des Cosaques au-dessus de Tchergoun; CC, partie de la Tchernaïa où les soldats vont se baigner; D, plaine semée de bouquets d’arbres, de taillis et de beaux arbres fruitiers. (D’aprés les desins de M. Cluseret, capitaine au 3e de chasseurs à pied.)