MEUBLES, SCULPTURES SUR BOIS ET SUR IVOIRE. — PAPIERS PEINTS ET DÉCORATIONS DIVERSES.


Suite et fin.




Les meubles proprement dits, dont nous avons es


sayé de donner une idée complète, ne constituent qu’une faible partie decette immense industrie de la décoration intérieure des ap
partements, qui touche de si près et par tant de côtés ;i ce que les arts de la sculp
ture et du dessin ont de plus élevé et de plus re
marquable. Un beau meu
ble est comme un joyau de prix. Il lui faut un accom
pagnement digne. de lui, un entourage, lin horizon qui le rehausse, l illumine ou l’estompe, et complète à la fois sa destination, sa va
leur et son style ; le luxe domestique n’a pas d’autre raison d’être, et cela est si vrai de nos jours que pres
que tous les architectes ne dédaignent pas, après avoir
dessiné des modèles pour les ébénistes, de venir en aide au tapissier, au pein


tre et à l’ornemaniste. L’Ex


position est aussi complète dans cette section que dans toutes les autres ; mêmes recherches, mêmes gloires individuelles, mais aussi mêmes influences du mauvais goût, mêmes charlata
nismes, et quelquefois, bien des fois, hélas t mêmes immoralités flagrantes et incroyables, mêmes spécu
lations attristantes du faux poids, de la falsification et de la contrefaçon se substituant à là loyauté du con
cours, à l’honnêteté de la fabrication, à la légitimité du travail, et faisant re
gretter qu’il n’y ait pas eu un jury d’admission pour vérifier les origines comme il y en a un pour décerner les récompenses, ou, à dé
faut de cette précaution préalable, un article dans le décret impérial qui eût permis d’expulser toute in
trusion ou toute usurpation notoirement constatée.
Nous n’exagérons rien, bien au contraire. Peut-être raconterons-nous ailleurs, en discutant les récompen
ses accordées et en jugeant la moralité de l’Exposition,
bien des choses que nous ne pouvons pas dire ici, d’a­
bord parce que nous avons confiance dans l énergie et dans la sagesse du jury, et ensuite parce que nous ne voulons pas fournir aux récriminations privées un ter
rain que l’abus du droit de réponse et les avidités de
la réclame rendraient aussi dangereux pour nous qu’il serait inutile pour nos lec
teurs. Mais, en dépit des avertissements de la presse honnête, des mesures rédhibitoires souvent adop
tées par la commission et des justices salutaires effec
tuées par la volonté du prince-président, l’Exposition aura été dans quel
ques-unes de ses parties en
tachée de déloyauté et de fraude. Plus, en approchant de satin, elle s’entoure de magnificences et se cou
ronne de gloire, plus aussi
elle mêle aux appréciations sincères de ses vrais admi
rateurs le poignant regret qu’elle n’ait pas, sous le rapport unique de la pro
bité absolue, dépassé, com
me elle l’a fait sur tous les autres points, l’Exposition universelle de Londres. —
C’est triste à dire, mais c’est ainsi. Nous ne parlons, bien entendu, d’aucune des imperfections que nous avons plus d’une fois signalées, ·— admission de produits déjà con
nus ou déjà récompensés, acceptation aveugle d’œuvres non terminées ou apportées après coup, silence systémati
que opposé aux demandes de noms d’ouvriers ou d’artistes; tout cela, quoique bien grave, n’a plus aujourd’hui, grâce aux recherches faites et aux châtiments appliqués, qu’une importance secondaire.
Mais quand, à deux pas d’une vitrine entièrement compc
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