pas· plus que dans les bergères et les bergers en vestes de satin de Watteau, une fin bien légitime pour l’art, parce qu’il s’y énerve au con
tact des choses infimes qu’il veut représenter, et qu’il en prend le côté valétudinaire et honteux,
au lieu de chercher à le poétiser ; mais cela est bon comme symptôme des préoccupations hu
maines, sociales de notre époque. Un dernier ta
bleau, la Promenade, malgré l’insuffisance d’u
ne exécution trop lâchée, devra un succès de vogue au bonheur de la don
née. Le long d’un sentier bordé de hauts épis mûrs et prêts à tomber sous la faucille , deux prêtres cheminent lentement. L’un est vieux, cassé, af
faissé sous le poids des années et des tristesses de la vie qu’il a traver
sées; il s’appuie d’un côté sur une longue can
ne, et de l’autre sur le bras d’un jeune prêtre, à la taille élégante, au visage frais, au profil fin et rêveur, comme pourrait être celui de Wer
ther. Celui-ci soutient d’un bras distrait son triste compagnon ; son attention se détourne de cette austérité cacochyme, et son regard curieux , s’étendant pardessus les blés, contem
ple au loin un couple amoureux qui chemine avec un abandon intime dans un autre sentier. Tout un monde de rian
tes espérances semb e apparaître à ce jeune prêtre â cette autre ex
trémité de la vie qu’il a trop légèrement répu
diée. Comment se terminera la lutte que de mon
daines pensées viennent ici engager avec un as
cétisme encore mal éta
bli? Telle est la curiosité que l’artiste éveille dans l’esprit du spectateur
Salon de 1855. — École belge. — Les trentaines de Bertal de Haze, tableau par M. Leys.
Une boutique de soieries en 1660, tableau par M. Willems.Ce qu’on appelle le vagabondage, tableau par M. Alf. Stevens.
avec les moyens les plus simples et a- vec une réser
ve parfaite, à laquelle fait seulement défaut la .vulga
rité du couple
amoureux. Ces oeuvres de M. Degroux pro
mettent , à des titres divers, un artiste ob
servateur et de sentiment. Mais chez lui le dessin est insuffisant et la facture lais
se beaucoup trop à désirer. Ce qui lui man
que de ce côté, avec du travail il peut l’acquérir. L’habileté prati
que, c’est ce que possède l’école belge presque tout entière, qui à ce mérite tout extérieur ne jointpas assez souvent celui d’une signifi
cation élevée ou du sens intime.
Abordons maintenant les ouvrages des peintres re
nommés et dont le talent est dans toute la plénitude de son déve
loppement, et citons d’abord le nom d’un maître, d’un
Flamand pur sang, M.Léys, d’Anvers. En rendan (compte, en 1851, de l’Exposition de Bru
xelles , nous avons eu l’occasion de parler de ce pein
tre célèbre et fécond , dont l’Illustration
aplusieursfois reproduit les ouvrages. — Nous demandons la permission de ci
ter quelques lignes que nous écrivions alors : « Com
me coloriste, disions-nous,
AI. Leys a gagnéen vigueur sur sa premiè
re manière. Mais, en cher
chant à imiter Rembrandt, il use d’une façon trop uni
forme destono
dorés et de..Convoi funèbre au désert de Suez, tableau par M. Portaëls.
tact des choses infimes qu’il veut représenter, et qu’il en prend le côté valétudinaire et honteux,
au lieu de chercher à le poétiser ; mais cela est bon comme symptôme des préoccupations hu
maines, sociales de notre époque. Un dernier ta
bleau, la Promenade, malgré l’insuffisance d’u
ne exécution trop lâchée, devra un succès de vogue au bonheur de la don
née. Le long d’un sentier bordé de hauts épis mûrs et prêts à tomber sous la faucille , deux prêtres cheminent lentement. L’un est vieux, cassé, af
faissé sous le poids des années et des tristesses de la vie qu’il a traver
sées; il s’appuie d’un côté sur une longue can
ne, et de l’autre sur le bras d’un jeune prêtre, à la taille élégante, au visage frais, au profil fin et rêveur, comme pourrait être celui de Wer
ther. Celui-ci soutient d’un bras distrait son triste compagnon ; son attention se détourne de cette austérité cacochyme, et son regard curieux , s’étendant pardessus les blés, contem
ple au loin un couple amoureux qui chemine avec un abandon intime dans un autre sentier. Tout un monde de rian
tes espérances semb e apparaître à ce jeune prêtre â cette autre ex
trémité de la vie qu’il a trop légèrement répu
diée. Comment se terminera la lutte que de mon
daines pensées viennent ici engager avec un as
cétisme encore mal éta
bli? Telle est la curiosité que l’artiste éveille dans l’esprit du spectateur
Salon de 1855. — École belge. — Les trentaines de Bertal de Haze, tableau par M. Leys.
Une boutique de soieries en 1660, tableau par M. Willems.Ce qu’on appelle le vagabondage, tableau par M. Alf. Stevens.
avec les moyens les plus simples et a- vec une réser
ve parfaite, à laquelle fait seulement défaut la .vulga
rité du couple
amoureux. Ces oeuvres de M. Degroux pro
mettent , à des titres divers, un artiste ob
servateur et de sentiment. Mais chez lui le dessin est insuffisant et la facture lais
se beaucoup trop à désirer. Ce qui lui man
que de ce côté, avec du travail il peut l’acquérir. L’habileté prati
que, c’est ce que possède l’école belge presque tout entière, qui à ce mérite tout extérieur ne jointpas assez souvent celui d’une signifi
cation élevée ou du sens intime.
Abordons maintenant les ouvrages des peintres re
nommés et dont le talent est dans toute la plénitude de son déve
loppement, et citons d’abord le nom d’un maître, d’un
Flamand pur sang, M.Léys, d’Anvers. En rendan (compte, en 1851, de l’Exposition de Bru
xelles , nous avons eu l’occasion de parler de ce pein
tre célèbre et fécond , dont l’Illustration
aplusieursfois reproduit les ouvrages. — Nous demandons la permission de ci
ter quelques lignes que nous écrivions alors : « Com
me coloriste, disions-nous,
AI. Leys a gagnéen vigueur sur sa premiè
re manière. Mais, en cher
chant à imiter Rembrandt, il use d’une façon trop uni
forme destono
dorés et de..Convoi funèbre au désert de Suez, tableau par M. Portaëls.