les sbires ont frappé, il y a dans la cour un homme çpii achève de mourir, et c’est... Coneini que la maréchale d’Ancre vient de tuer. Le dénoûment n’est pas moins inat
tendu: condamnée au feu sur la déposition de la fiancée de
Gaston, il se trouve que la maréchale d’Ancre est la mère de celte jeune lille. Les critiques spéciaux ayant absous à l’unanimité ce drame de fantaisie, et même proclamé son éclatant mérite, notre jugement baisse pavillon devant le leur. Nous oserons dire seulement à l’auteur, M. Charles Edmond, qu il a beaucoup trop de talent pour ne pas vouloir prendre une prompte revanche de ce grand succès.
La Boulangère a des écus et elle en procurera à la Porte-Saint-Martin, car, si la pièce procède trop obstiné
ment d’un cauchemar, on y trouve le petit mot, — lequel parfois est un gros met, — pour rire. Une jeune femme, mariée à un artiste devenu agent de change par la grâce des écus de la boulangère, fait un rêve douloureux pour l’hon
neur conjugal. C’est un grand secret pour tout le monde, excepté pour un misérable qui se donne les gants du méfait,
et cherche, pendant cinq actes et plusieurs tableaux, à changer le rêve en réalité. Ainsi mise à la merci d’un vau
rien , l’innocence qui veut s’en débarrasser à tout prix se procure cinquante mille francs, et, en échange de la somme, le crime consent à se déporter en Californie. Pauvre femme, elle vient de vendre ses diamants, au moment même où son mari est obligé de se dépouiller de sa charge ; une faillite a emporté les écus de la boulangère. Ainsi la ruine est entrée, dans cette maison par toutes les portes, et la honte arrive à sa suite. La femme se croit perdue, le mari se croit trompé, et il se réfugie, fou de douleur, dans sa mansarde d’artiste. Mais 1out est bien qui finit bien : une lettre écrite la nuit du cauchemar suffit pour le dissiper ; diable de lettre, que ne la lisait-on plus tôt ?
Heureusement pour cette pièce à deux fins, la comédie y côtoie le drame de très-près. L’auteur, M. de Prémaray,
aura fait de son artiste un agent de change afin de se don^ ner la satisfaction de guerroyer contre les gens de bourse.
Il en veut surtout aux coulissiers, auxquels il administre des volées d’épigrammes. Pourquoi vouloir prendre le ton et les hoquets du mélodrame, lorsqu’on trouve si aisément le sou
rire de la comédie ? La pièce est bien jouée par tout le monde, et mieux encore par la boulangère, M e Delphine Baron, si spirituelle et si franche du collier, une vraie co
médienne qui sait dessiner un rôle d’après nature et sort de. la grande, lignée , celle qui remonte jusqu’au maître par Dorine et Marton.
Le Moidin de l’ermitage, h l’Ambigu, vous représente un drame de la même farine à peu près ; il s’agit encore d’une femme innocente et qui fut... persécutée par uri scé
lérat. Louise était heureuse, elle venait d’épouser le comte de Salsberg, un très-aimable maggyar. Mais, dans ce mou
lin de l’ermitage de la Hongrie, Louise a eu l’imprudence de s’endormir, la porte ouverte; si bien qu’un certain Vlonteverde, en galanterie avec la meunière du moulin, s’est trompé de .porte; et... ma foi, puisque l’auteur de cet er
mitage est une dame spirituelle et un très-habile conteur,
il faut lui laisser le soin de vous raconter ça. Il n’y a pas le moindre cauchemar ici, et le drame n’en est que plus dramatique. Neuf mois déjà passés, la comtesse a donné un fils au comte absent depuis le lendemain de ses noces, mais elle le cache comme un remords et comme une faute, involontaire après tout, de sorte, que le maggyar, de retour en


fin, ne songe qu’à faire le bonheur d’une petite sœur en la mariant.


Pourquoi faut-il qu’un bout de lettre, trouvé parmi des papiers de famille à demi consumés, vienne le tirer de cette heureuse ignorance? La lettre est un récit de l’aven
ture; elle signale un rejeton dans la famille, sans nommer la mère. « Est-ce ma femme, est-ce ma sœur ? Je vais éclaircir ce mystère au bal, » et c’est ainsi que nous avons un bal masqué au moulin de 1 Ermitage. Le Monteverde y fait des siennes, le meunier y est venu, la comtesse, la petite sœur et son fiancé, tout le monde s’y trouve, et à la suite de l’é­


claircissement, qui est le moins clair possible, le comte de


meure à peu près convaincu que la coupable, c’est sa sœur.
La jeune fille pourrait se disculper par un mot : elle ne. le dit pas, elle ne veut pas le dire pour sauver la femme de son frère. Plutôt renoncer au fiancé; plutôt épouser le Mon
teverde! Nous voici pourtant aux approches de la fin, et après les tâtonnements et les obscurités des quatre pre
miers actes, le dernier est une grande lumière ; il s’y trouve un coup de théâtre décisif : c’est le comte venant dire à sa
femme ; « Le moulin de l’Ermitage a brûlé ; » et la pauvre femme s’écriant : « Mon enfant! a-t-on sauvé mon enfant!»
La situation est touchante, la scène est belle, et quand le mari se décide à pardonner à la malheureuse le crime d’un autre, l’inévitable merci, mon Dieu ! produit tout son effet. La réussite a été complète, et c’est un succès flatteur pour le talent dramatique et très-viril de M e Régnault de Prébois.
Ensuite, ce qu’il faut aller voir, c’est As-tu tué le mandarin? une question d’homicide que les comiques de la VIontansier vous expliqueront de ta façon la plus risible. Il y a eu encore au Vaudeville le Fils de M. Godard, et au Gymnase le Camp des bourgeoises, deux pièces de choix qui seront la réjouissance de notre prochain Courrier.
Philippe Busoni.
Les vers à soie du chêne.
M. Guérin-Méneville a entretenu tes Sociétés impériales d’acdiniatation d horticulture etd agriculture dansleurs séances des 8 et 14 novembre 1855, des progrès de ses travaux, relativement è l’in
troduction de deux vers à soie de la (bine et du Bengale, que l’on peut appeler collectivement vers à soie. du chêne, et dont nous avons représenté les cocons et tes papillons dans l llluslralion du
.21 juillet IK55, IL 64· Voici un extrait de l intéressante c.ornniunieàtion de ce savant.
Le premier de ces vers à suie, auquel >L Guérin-Méneville a donné le nom de bombyx pernyi, pour rappeler le nom dn Mipérable et. zélé missionnaire qui a fourni les matériaux de la première tentative de son introduction, est très-commun en Chine ei
surtoutdans le nord de ce vaste empire (. est dans l’hiver de 1850 à 1851 qu il en a été envoyé des cocon» vivants en l· rance par M. de Montjgny, consul de France en Chine, à qui l’on doit l’iutrqductioi) de tant de végétaux et d animaux utiles, et par le P. Perny, missionnaire, établi dans le même pays. Les cocons adressés à Pa
ris par M. de Moutigny ont péri sans donner lieu à aucun essai ; mais ceux que le P. Perny avait adressés à M. Roux, de Lyon, ont donné lieu à une tentative d’éducation qui n’a pas réussi (Voir un Mémoire sur ce sujet, publié dans ta Heoue et Magasin de zoologie, 1855, p. 292, pl. C).
Une nouvelle tentative, provoquée par la Société impériale d’acclimatation, vient de faire faire un grand pas à cette importante question. Grâce encore au dévouement de M. de Moutigny, si bien secondé par les vénérables missionnaires français en Chine, et notamment par Mgr Verrolies, membre honoraire de la Société impé
riale d’acclimatation, cette Société a reçu un assez grand nombre de cocons vivants de b mbgx firrnyi, ce qui a permis à M. Guérin- Méneville de pousser les .expériences plus loin qu’on ne l avait fait en 1851. Malheureusement ces cocons, ayant souffert en route,
n’ont donné que peu de papillons déjà atteints de maladie et dont la progéniture s’est trouvée également affectée Ces essais, faits sur l’ensemble des cocons reçus par la Société, et ceux dont MM. Milne-Edwards, Barufii, Griseri, Jacquemart, Delon, chavaunes, Hardy, Y van et Tastet ont bien voulu se charger, afin d’aider M. Guérin-Méneville à varier les conditions de cette expérience, ont été encore infructueux. Cependant ils ont montré que l introduc
tion et l acclimatation de cette utile espèce étaient très-possibles,
et qu’au moyen d’un nouvel envoi que la Société d’acclimatation attend de Chine, l’on réussirait certainement. En effet, quelques chenilles, déjà malades en naissant, obtenues à Paris d’œufs qui avaient été pondus chez M. Jacquemart, oii se trouvait la plus grande partie des cocons, ont. vécu assez pour prouv er qu’elles pouvaient parfaitement s’alimenter avec des feuilles du chêne ordi
naire, et M. Jacquemart a observé que l’une d’elles avait même effectué deux mues avant de mourir.
Du reste, un fait accompli en même temps vient encore mieux montrer la justesse des prévisions de M. Guérin-Méneville. Ce sont des tentatives faites à Lyon, oit l’on avait aussi reçu des cocons vivants, et dans de lumnes conditions d emballage, par les sains de Mgr Yerroiles. Dans cette circonstance, on serait parvenu à en ob
tenir des chenilles qui auraient été nourries avec des feuilles de notre chêne ordinaire, et dont quelques-unes auraient filé des cocons
Le second essai de M. Guérin-Méneville a complètement réussi. Il a été fait avec lever àsoietussah,ou bombyx ni y li lia des auteurs (p ’phia, Lin.). Cette introduction était beaucoup plus difficile, car
ce ver à soie, qui vit dans tes parties chaudes, tempérées, et même froides du Bengale, s’y nourrit des feuilles de sept, à huit arbres tout à fait étrangers à l’Europe. M. Guérin-Méneville n’a pas été dé
couragé par J’impossibilité de trouver ces végétaux chez nous. U a pensé, au contraire, que puisque les chenilles de ce bombyx pouvaient se nourrir de diverses espèces de plantes, ces habitudes polyphages leur permettraient certainement de s’accommoder d au
tres espèces encore. Cette prévision s’est heureusement vérifiée, puisqu’il les a nourries des feuilles de cinq à six arbres différents, et principalement de celles des divers chênes de nos forêts, ce qui donne à cette introduction un avenir immense.
Comme tes cocons Ae. bombyx myliha, envoyés vivants par M. Perrotet, sont arrivés au milieu de l’été, que les papillons sont éclos successivement et tardivement, l’éducation des chenilles s’est faite dans des conditions assez défavorables, parce que la tempéra
ture générale était déjà trop basse, et que les feuilles des chênes étaient trop avancées, trop dures. Ces circonstances mêmes, quoi


que ayant apporté de grandes difficultés dans ces essais, ont. servi


d’utiles enseignements pour l’avenir, et M. Guérin-Méneville y trouvera des éléments pour se guider dans les nouvelles tentatives qu’il prépare pour l’année prochaine. H en résulte sommairement que ces vers à soie ont besoin d’une température moyenne d’environ vingt degrés centigrades pour se développer ; qu’à cette température il s’écoule, près de deux mois entre leur naissance et la forrnt tion de leur cocon. L’année prochaine, par conséquent, il faudra hâter la sortie des papillons et la ponte des ovufs pour avoir tes jeunes che
nilles vers la lin de juin. De cette manière les v ers à soie auront les mois de juillet et d’août, tes deux plus beaux et plus chauds de l’année, pour se développer en plein air ; ils feront leurs cocons au commencement de septembre, au plus tard, et pourront consommer les feuilles des chênes à l époque où elles sont en voie de développe* ment et en pleine sève, et par conséquent en harmonie avec 1 être qui s’en nourrit.
Aujourd’hui plusieurs de ces précieuses et. magnifiques chenilles ont déjà parcouru heureusement les phases de leur existence, et ont filé des cocons pour s’y transformer eu chrysalides. Ces cocons, entièrement fermés comme ceux du ver à soie du mûrier, et par con
séquent susceptibles d’être dévidés en soie grége au moyen des mêmes méthodes, vont passer ainsi tout l’hiver, et ce n’est qu’au
printemps prochain que les papillons en sortiront et donneront leurs feufs, qui écloront presque immédiatement. Les chenilles, comme leurs congénères et comme la plupart des vers à soie du mûrier,
subissent ordinairement quatre mues, et c’est par une exception assez rare, mais qui a déjà été observée par plusieurs entomologis
tes, que l’une d’elles, que M. Guérin-Méneville élevait seule dans son cabinet pour mieux observer et noter les circonstances de. son
développement, en a subi cinq. Quelques œufs d’une femelle éclose tardivement, et qui n’avaient donné les jeunes chenilles que le L1
septembre, env oyés en Suisse à M. le docteur Chavanne», ont donné lieu à une excellente éducation, que ce savant a parfaitement réus
sie avec, du chêne seul. Malgré la saison avancée et l’extrême dureté des feuilles à cette époque de l’année, ces chenilles sont arrivées à maturité et ont tisse leurs cocons comme celles qui ont été élevées à Paris etmises sous lesyeux de l’Académie des sciences et des nom
breux visiteurs de l’Exposition de la Société, d’horticulture aux Champs-Elysées.
En terminant cette communication, M. Guérin-Méneville a dit qu’il ne se dissimulait, pas tes difficultés qu’il lui reste encore à
surmonter avant d’être parvenu à introduire ces deux espèces de vers à soie du chêne, et surtout à les livrer à la grandi· culture. Il en est aujourd’hui, relativement à cette introduction, au point où


l’on en était au sixième siècle, lorsqu un 530, sous Justinien, deux religieux rapportèrent à Constantinople des œufs du ver à soie or


dinaire. Le but à atteindre aujourd’hui n’est pas moins important pour l’Europe et pour son industrie, car il s’agit d’obtenir avec les feuilles d’un arbre commun partout, et dans des régions où l’on ne peut cultiver avantageusement le mûrier et son ver à soie, une matière textile différente de notre belle soie ordinaire, et de l obte


nir presque sans frais de main-d’œuvre. En effet, si le succès vicni


couronner les efforts persévérants de M. Guérin-Méneville et des autres membres de ta Société impériale d’acclimatation qui veulent bien le seconder dans cette entreprise d’intérêt public, il est possi
ble d’espérer que l’on verra bientôt ces vers à soie du chêne élevéen liberté dans des taillis assoles à cet effet, La main-d’œuvre à consacrer à celte culture consistera seulenv nt dans quelques pre
miers soins donnés aux jeunes vers au moment de leur éclosion, dans leur distribution sur les taillis de chênes et dans la surveillance d’un gardien chargé d’éloigner les oiseaux qui pourraient venir dévorer ees précieuses chenilles. Ces simples soins, donnés de
puis des siècles en chine et dans l’Inde à cette culture, ne peuvent être comparés à la main-d’œuvre coûteuse qu’exige l’éducation de nos vers à soie du mûrier, et ii est évident que le prix de revient de cette nouvelle matière textile sera très-minime et la mettra, par conséquent, à ta portée des classes peu fortunées et même pauvres des villes et des campagnes.
Les dessins de bombyx du chêne qui ont paru dans notre livraison du 21 juillet 1855, p. 64, représentent tes deux espères men
tionnées ci-dessus. L’on voit, sous len°l, un mâle du bombyx pernyi, décrit pour la première fois par M. Guérin-virneville,dans sa Revue ζίοΙιιιι κ/ιι . Les tig. 2 et 3 offrent la représentation de son cocon ; on voit, sous les numéros 4 et 5. des feuilles et des ra
meaux des chênes chinois nommés chêne à feuilles de châtaigne? et chêne de Montjgny, et les glands de ces deux espèces sont, re
présentés au-dessus du papillon n° 1. Quant aux figures 6 et 7, elles représentent, le bombyx myldln (ou Papliia, L.), et son cu
rieux cocon attaché aux branches des arbres par un pédicule trèssulide.
P. S. Au moment fie mettre cette note sous presse, nous apprenons que 1e jury de l’Exposition universelle, frappé de la haute importance des tentatives de M. Guérin-Méneville , a voulu l’encou
rager à les poursuivre en lui décernant, provisoirement, une médaille de deuxième classe. Il est évident que cette introduction d’un nou
veau ver à soie, si elle réussissait, donnerait à son promoteur des droits à une véritable récompense nationale, et serait pour la Société impériale d’acclimatation un nouveau litre à l’estime publique.


Exposition universelle des beaux-arts (1).


DANEMARK. — SUÈDE ET NORWÉGE.
Nus trois derniers articles étaient consacrés à la Prusse, à la Belgique et à la Hollande. Aujourd’hui nous pénétrons plus avant au nord de l’Europe; et nous allons nous occu
per des artistes du Danemark, fie ta Suède et de la Norwége. A eelte dernière extrémité de l’Europe. — puisque la Rus
sie, par suite des circonstances, a fait défaut à l’Exposition universelle, — il semble que l’art va revêtir des formes inusitées et réveiller notre goût, suffisamment blasé, par un aspect étrange. Ces contrées appartenaient encore au paga
nisme au onzième siècle, et avaient des temples élevés aux dieux Thor et Odin. C’était la patrie des elfes et des valkyries, ces déesses de la guerre, qui après la mort des héros leur versaient, dans le Walhalla, la bière et l’hydromel. Pourquoi cette poésie guerrière des Eddas, pourquoi celte sombre mythologie des races Scandinaves, aux échos bien plus rapprochés que ne le sont pour les races latines ceux de la mythologie grecque dont elles n’ont pu épuiser, les enchantements, n’est-elle pas restée, pour les premières, une source ouverte d’inspiration? Tous les peuples de l’Eu
rope sont-ils donc destinés à avoir, dans les arts et dans ’a littérature, un seul et même idéal, comme ils ont déjà presque partout un seul et même costume?
Les tableaux envoyés par le Danemark, la Suède et la Norwége ont été placés dans la première salle d’enlrée; et, celle salie communiquant par de larges haies avec l’air extérieur, il y régnait, depuis la fin du mois d’oclobre, un froid qui disposait peu les spectateurs à s’y arrêter. Ils n’élaient pas non plus retenus par ce quelque chose de vif et d’original qui signale d’une manière tranchée l’individualité d’un peu
ple. Par l’aspect des scènes, des costumes, des paysages, bien plus que par le système artistique et le procédé, tech


nique, on sentait, çà et là peut-être, qu’on n’elait plus en


France; mais on pouvait très-bien se croire encore dans le cœur de l’Allemagne; cette impression s’explique nalurellement, si l’on lait réflexion qu’une partie de ces peintres sont élèves de l’école de Dusseldorf.
Danemark. — Lé Danemark élait représenté, à l’Exposition universelle, par une cinquantaine de tableaux environ. Parmi ces ouvrages, aucun n’appartient à la grande peinture; ils peuvent tous être classés dans le genre et le pay
sage. Dans aucun ne respire un souffle poétique; tous, au contraire,, visent à la reproduction exacte et littérale de la nature. L’exécution en est consciencieuse, froide et sèche; tout, jusqu’à l’agrément, semble sacrifié à la vérité. Nous citerons, dans l’ordre alphabétique : de M. Exner, deux petites toiles d’un aspect métallique, mais où ce caractère de vérité est le plus frappant. L’une représente un Paysan de l’tle d’AmacIt, souriant à un marmot joufflu que lui pré
sente une jeune femme ; l’air de bonhomie du vieillard, l’air insouciant de l’enfant sont naturellement rendus; et les particularités du costume ajoutent à l’intérêt. Il y a, sinon plus de mouvement, du moins une expansion de franche gaieté dans le Repas hgmpélre chez un paysan de Pile d’Amadi. Tandis que des paysans, aux traits grossiers mais débonnaires, fument dans un coin et jouent aux cartes, de jeunes filles aux joues rondes et fleuries prennent le thé , et écoutent en riant les propos d’un ga’ant de l’endroit. Le seniiment de ces toiles est naïf, mais l’exécution est dure
et les formes trop nettement arrêtées. — Dans sa Scène populaire sur le môle du port de Naples, .M. Hansen,
professeur, a transporté des physionomies danoises sans doule; cela n’est napolitain, ni de race, ni de sol, ni de lumière. — M. Louis Hansen a peint avec un soin palient et minutieux line Vue intérieure de la salle d’audience de Chrétien IV dam le château de Boscnbourg, à Copen


hague. Il y a un mérite d’étude consciencieuse clans ce ta


bleau, qui n’a élé exposé que très-tard ; mais la préoccupa
tion des petits détails y tourne à la sécheresse. — Μ. K y un a traité avec un sentiment vrai son tableau, trop huât
(1) Voir les mimêrns 638. 640 , 643. 644 . 645, ezfi Rit 618 649 , 6S1,
652, 653, 654, 656, 666, 6C0, 661, 662, 663. 664, 665 el 666,