Salon de 1855. — Suède. — Prêche dans une chapelle de la Laponie suédoise, tableau par M. Höckert.
allaitant al berçant leurs enfants. L)u reste, il faut reconnaître que, si M. Hockert appartient à la Suède par la naissance, cette œuvre, qui est une belle promesse, ne se rat
tache à ce pays ni par le sentiment, ni par le procédé d’exécution. La France aurait à revendiquer là, sans doute, une large part. — M. Kiorboe est aussi un Suédois, établi à Paris et depuis longtemps familier de nos expositions. Ce qu’il a peut-être conservé de plus suédois, c’est la froideur du coloris. Ses Chiens de Tartarie sont largement peints. L’Illustration re
produit son paysage représentant une Course de trotteurs sur un lac, en Suè
de. il a peint avec finesse un renard surprenant des lapins près d un ter
rien. L’un d’eux esl déjà à moitié rentré dans son trou;mais l’autre, saisi de peur et sans issue, se blottit à la vue de la méchante bète au fin museau. Il y a dans cette petite scène naturelle une. animation bien sur
prise et ce genre d’esprit que l’on a peut-être trop loué les peintres anglais d’avoir mis dans la physionomie des bê
tes. — VI. Jernberg est le seul qui ait fait un emprunt à cette mythologie Scandinave, dont nous parlions au commencement de cet article. Il s’est inspiré de la légende de Lolce et Sigoun.
Loke, génie dumal, père du Serpent et de la Mort, a été en
chaîné sur un roc par les Ases,el con
damné à recevoir éternellement sur son visage le venin qui coule de la gueule d’un serpent et qui lui dévore les chairs. Sigoun, sa fidèle épouse, reçoit le poison dans une coupe ; mais, lorsque la coupe est pleine, elle .s’éloigne pour la vider, et dans cet intervalle, le venin cause à Loke d’indi
cibles douleurs; et les efforts qu’il fait pour se soustraire à ce supplice sont la cause des tremblements de terre. Un jour Loke recouvrera sa liberté et sa force, et il anéantira le monde. —La pauvre humanité, on le sait, dans ses enfan
tements! religieux, n’a pas souvent des rêves couleur de rose. — Quoi qu’il en soit, M. Jernberg, en choisissant pour sujet de composition la légende de ce Prométhée Scandi
nave, n’a point su trouver un style approprié à ce genre de poésie. Cette terrible histoire ne lui a pas fait peur ; elle a été seulement pour lui un motif d’étudier pendant un cer
tain temps un modèle d’atelier ; c’est le résultat de cette étude et non le génie Loke que nous montre son tableau. Sigoun, l’épouse dévouée, est une bonne grosse fdle, coiffée


d’une tête de loup.


Le public est resté indifférent à celte froide peinture. M. Jernberg est élève
de M. Couture. — M. Larson a cherché à rendre l’as
pect sauvage d’un Torrent d’une val
lée de Suède. La mise en scène est bien entendue; la peinture est soi


gnée, trop soignée; mais il manque l’ac


cent de la nature.
En contraste, avec les blanches écu
mes du torrent, le paysageest d’un ton noir abusif. — La Suède peut-elle réclamer comme sien
ne une charmante aquarelle d’un ton brillant , qui rap
pelle la manière des aquarellistes anglais , et dans la
quelle M. Lündgren nous montre l’intérieur cVVne bouti
que de barbier, à Séville? L’auteur, né à Stockholm, est élève »de M. Léon Cogniet, et est établi à Londres.
Norwége. — La


Norwége a seule




Norwége. — Les hautes montagnes de la province de Bergen, en Norwége, tableau par M. Gude.