jourd’hui, grâce à ces mesures, considérablement réduits ; quant à nous, nous avons toujours au moins 150,000 hom
mes tout prêts à leur être opposés, ert cas d agression, sur notre ligue, d’attaque de la Tchernaïa; mais il est peu probable que mis ennemis veuillent renouveler rengagement d’Inkermannλ , , ,
« Pour le îirojiient il serait difficile de chercher des uou
voiles ailleurs crue dans les préparatifs (le toute nature qui ont trait à i’Mvèrriement des. troupes et des flottes. Chacun s organise çjë manière à n’avoir à souffrir aucune des misères de l’hiver passé. La cavalerie anglaise, qui a perdu beau
coup « Il ne restera dans cette position que le 11e hussards, autour duquel viennent se grouper successivement tous les petits détachements qui représentent à Balaklava les régiments absents. , , . .
Ces doutes sont·,à peu près évanouis sur le sort de la malheureuse ville de kars, quoiqu’il n’ail pas encore été annoncé d’une .manière officielle; une dépêche de Saint-Pé


tersbourg, dii.dimaïiche 15, ne laisse guère l’espoir que son héroïque garnison «it pu résister aux horreurs de la lamine.




Voici eu quels termes la reddition de la place est annoncée par la dépêche tusse :


La ville de Kars s’est rendue le 28 novembre au general Mourawieff. Vassif-Pacha, huit autres pachas, ainsi que le général Williams et toute la garnison, ont élé faits prisonniers de guerre. »
Il serait absurde de récriminer, mais on doit déplorer que depuis le temps cpie Ton connaissait la situation déplorable des défenseurs de la forteresse, il n’ait pas été possible de ravitailler la place, ou du moins d’opérer une diversion-qui eût reculé sa perle et l’eût peut-être sauvée.
L’opinion publique, s’inspirant de l’avis desdifférents journaux, est toujours partagée entre la paix et la guerre. Ce


pendant une tendance vers la paix s est manifestée de pres


que tous les points de l’horizon. Les journaux anglais, qui jusqu’à présent ont été très-partisans de la guerreà outrance,
se laissent entamer et gagner par des espérances peut-être chimériques. Un seul document nous paraît de nature à jeter quelque lumière sur les négociations pacifiques, c’est une lettre adressée au Constitutionnel par sou correspondant de Vienne. L’auteur de cette lettre commence à rappeler en quels termes avait été posée, dans les conférences de Vienne, la question relative à l’interprétation de la troisième garanlie exigée de la Russie. A cette époque, la France et l’Angleterre s’étaient entendues pour proposera l’Autriche une al
ternative, dont les deux termes étaient la neutralisation de la mer Noire et la limitation des forces navales de la Russie dans cette môme mer. Nous ne reviendrons pas sur la ma
nière dont ce troisième point avait été interprété par les puissances occidenlales. L’hésilation montrée par l’Autriche fit abandonner le syslème de neutralisation, et la délibéra
tion porta presque exclusivement sur la limitation des forces navales de la Russie dans la mer Noire. Suivant le corres
pondant, le cabinet autrichien charge son représentant à
Paris de remettre au comte Walewski une note dans laquelle Γ Autriche, par des considérations tirées de la situation actuelle, recommande l’adoption du système de neutralisation de la mer Noire comme le plus propre à réaliser la troisième garantie. Les deux puissances occidentales, se retrou
vant ainsi au milieu de leurs premières idées, ont accepté avec satisfaction ces ouvertures, et l’on peut conclure que la hase d’une parfaite entente entre les trois puissances alliées du 2 décembre se trouve rétablie sur le point capital : la troisième garantie. Dès lors il ne resterait plus qu’à déter
miner les moyens par lesquels la réalisation de ce but sera poursuivie. Il est bien entendu que cette version est à la charge du correspondant du Constitutionnel, et que nous ne la reproduisons que comme une satisfaction pour les esprits qui depuis un mois voient la paix dans toutes les dé
marches de certains personnages et dans tous les on dil qui courent les salons et les colonnes des journaux allemands. Et puis enfin, il faut bien dire quelque chose pour la hausse ou pour la baisse.
D’un autre coté, un journal semi-ministériel, le Morninq- Post, dit savoir de source authentique que le comte Esterhazy a quitté Vienne, le 16, pour se. rendre à Saint-Pétersbourg, porteur des propositions de paix suivantes :
Exclusion de tous les bâtiments de guerre dans la mer Noire. Dëmantellemçnt des places fortes situées sur les côtes de cette même mer. Renonciation de la Russie au pro
tectorat des Principautés, ainsi qu’à tous les anciens droits d’intervention dans les Etats du Sultan. Cession de la partie de la Bessarallié sur laquelle se trouvent les bouches du Danube.
Jamais, ajoute le Morning-Post, document ne, fut plus clair et plus net ; on n’admettra pas de réponse évasive. On prétend que l’Autriche, dans le cas où son ultimatum se
rait repoussé, rappellerait son ambassadeur de Saint-Péters
bourg. En tout cas, on peut compter sur la réception d’une réponse d’ici à trois semaines. Attendons donc encore trois semaines, et veuille le ciel que de tant d’espérances il ne résulte pas que des déceptions !
Une lettre de Redout-Kalé donne les détails suivants sur l’état des troupes commandées par Omer-Pacha :
« Il est probable que nous resterons à Redout-Ivalé pendant l’hiver, car malheureusement la campagne de cette année semble terminée. Ce n’est pas que le Serdar, ses gé
néraux et ses troupes manquent du courage nécessaire pour la continuer, car les troupes sont pleines d’enthousiasme et se feraient couper en morceaux pour le Serdar ; mais l’ar
mée manque complètement de matériel, de voitures de train, de pontons, d’outils,etc., sans lesquels il lui est impossible d’avancer. On nous a envoyé, il est vrai, trente charpentiers avec un grand nombre de matériaux de construction, mais ce sont principalement des charpentiers qui étaient néces
saires pour élever des pontons, car le bois ne manque pas. Le peu de pontons dont dispose Omer-Pacha ne suturaient pas pour établir des communications entre les divers corps de son armée sur les petites rivières qu’on aurait à traver
ser en pénétrant en avant. En outre, la plupart des canots dont on dispose sont l’œuvre des indigènes, et tellement lourds et grossiers qu’ou aurait les plus grandes peines a les transporter par terre, les routes n’étant guère plus solides que la terre des champs.
Si l’armée n’arrive pas à pénétrer cet hiver même jusqu’à Kutais, elle ne le pourra guère au printemps, car au commencement de mars toutes les rivières débordent et inondent la plus grande partie de la route de Kutais. Nous ignorons si nous resterons à Redout-Kalé ; cette localité est en effet très-malsaine et remplie de marais. »
( ne lettre de Balaklava annonce une modification fort importante dans l année anglaise.
Désormais les troupes anglaises, en Grimée, seront divisées en deux corps distincts et placés chacun sous le com
mandement d’un officier général. Ces deux corps relèveront néanmoins de la direction suprême du commandant en chef de l’armée expéditionnaire en Crimée, le général Codrington.
Les officiers appelés au commandement de ces deux corps sont sir Colin Campbell et le lieutenant général sir William Eyre, dont la réputation est depuis longtemps connue.
“Cette modification, conforme à la composition de l’armée française, a élé motivée par le désir du gouvernement de S. \L Britannique de récompenser les longs services de ces deux généraux.
Les distinctions auxquelles viennent d’être appelées sir Colin Campbell et sir W illiam Eyre ont provoqué dans l armée anglaise, une approbation unanime.
La - médaille commémorative de la défense héroïque de Sébastopol a paru. Elle est d’or pour les officiers, et d’ar
gent pour les soldats. Elle porte l’inscription suivante sur l’une des faces : « Donné à ta brave armée, en souvenir éternel de l’immortelle défense de Sébastopol, » et sur l’au


tre face : « Par LL. MM. IL Nicolas, dont le souvenir est impérissable, et Alexandre IL »


Le procès des ministres danois, remis plusieurs lois pour des causes de maladie, puis pour des raisons de procédure, devait commencer définitivement, le 15, devant la haute cour de justice. Une nouvelle dépêche annonce que les dé
bats sont renvoyés au 12 janvier prochain. Les accusés sont au nombre de sept. Tous sont accusés d’avoir, sans le con
sentement de la Diùle, disposé des deniers de l’Etal, ce qui
constitue, suivant l’acte d’accusation, le crime de haute trahison.
LesCorlès d’Espagne ont terminé, le 14 décembre, les débats sur la constitution,
t a Gazette de Madrid publie un décret royal qui promulgue la loi relative aux étrangers, votée par les Cortès. Les principales dispositions de la loi garantissent l’inviola
bilité du territoire espagnol pour tous les étrangers et leurs propriétés; loulefois, si un gouvernement étranger deman
dait, avec des raisons fondées, l’internement d’un de. ses sujets habitant une ville frontière, le gouvernement espa
gnol pourra fixer sa résidence à une distance (dus éloignée, en rendant compte de cette mesure aux Cortès.
Paulin.
Courrier de Paris.
Ce sombre hiver ne sera donc pas aussi noir qu’on le faisait, puisque notre monde en travail vient d’enfanter toutes sortes de divertissements. Aussi bien la dernière semaine de décembre n’est-elle pas la semaine des premières soirées,
des premières danses, des premières romances?... mais laissons-là une. vieille ritournelle qui a précédé trop souvent notre lever de rideau. Les longues nuits d’hiver, ces nuits à n’en plus finir présagent du bonheur idem., et, si vous re
gardez notre semaine par cette optique de l’espérance, vous y verrez autant de belles choses que le célèbre Vestris en voyait dans son fameux menuet.
On veut d’abord, — et nous ne demandons pas mieux, — qu’en considération du carnaval qui sera court, les donneurs de bals précipitent leurs préparatifs et hâtent leurs opérations. Ces daines dont la coquetterie sommeillait, se remettent sur le pied de guerre, cl de tous les côtés on a dé
noncé l’armistice. Encore une fois vous aurez et même vous avez déjà la danse financière, la danse aristocratique, la danse de la petite propriété. Nous glisserons à la bâte sur le parquet des grâces, car depuis la première soirée dansante qui fut donnée à la reine de Saba par le plus magnifique monarque de l’Orient, ces détails bibliques ont bien vieilli, et la question est épuisée, comme ou dit. Le moyen d’ail
leurs de trouver dans tous et chacun de ces divertissements particuliers l’étoffe d un événement public, à moins que la charité ne soit de la partie, et elle en sera. Slinmlée par les circulaires des bureaux de bienfaisance, cette fille du
ciel s’est mise aussi en robe de bal, et voilà plusieurs jours que le bienfait sous forme de plaisir, ou le plaisir sous forme de bienfait, est semé par coupons dans les quartiers de la ville. N’est-ce pas ce soir même que le huitième arrondis
sement se trémousse au bénéfice des pauvres dans la salle, de l’Opéra? et ceci n’est que le premier anneau d’une chaîne de dames patronesses, car il va sans dire que les autres arrondissements brûlent d’imiter ce louable exemple Dans celte distribution d’aumônes avec accompagne
ment de polkas, il faudra bien faire une part également abondante aux salles d’asile, aux crèches, aux colonies de charité, à toutes les souffrances et à toutes les misères. On va donc user à outrance du liai qui sanctifie ; mais vou
lez-vous, Mesdames, vous assurer des indulgences plénières, eh bien! il vous sera beaucoup pardonné. si vous avez beaucoup... quêté. Si la postérité s’étonne du nombre, incroyable d’orphelins que Paris lègue annuellement aux hos
pices, elle devra dire du moins que ces abandonnés retrouvaient bien vite plusieurs mères. Leur Providence aujour
d hui s’appelle tombola. Le fonds de ces loteries charitables se compose de colifichets et autres objets ouvragés par des mains féminines, d’une valeur intrinsèque à peu près nulle, et ils n’en sont que plus convoités, vu que le prix du billet est facultatif, et que ces damés le fixent elles-mêmes, tant pour les indifférents, et tant pour les favoris: ce dernier chiffre est généralement énorme. Tel de ces lots a défrayé parfois dès tirages innombrables, tant la charité est ingé
nieuse à multiplier ses ressources ; tel autre aura secouru l’infortune d’un orphelin unique, ce qui a dû rendre ce pe
tit malheureux aussi riche que l’Antouy de VI. Alexandre Dumas.


Remarquez qu’au nombre des distractions dont le moment présent est rempli, on ne vous parle pas du bal masqué, le


quel traîne ses oripeaux dans les couloirs de. l’Opéra. Il n’est plus à la mode, et la mode consiste précisément à n’y
plus aller. Enfant chéri de la belle et bonne, compagnie d’autrefois, sa naissance fut une féerie, à quoi bon le dé
clarer pour la six-vingtième fois? Les parfums, la soie, le velours, la beauté masquée, l’esprit à visage découvert, a
galanterie pudique, ali ! que de biens perdus, insupportable enfant ! Et puisqu’on veut bien nous demander des pays .es plus lointains si ce spectacle burlesque mérite d être vu, nous répondons que ce n’est pas la peine de se (lérangei.
Vous voudriez, Madame et Monsieur, jouir simplement du coup d’œil qu’offre l’intérieur de ce pandémonium? mais ce n’est pas aussi simple que vous croyez : figurez-vous, pour en finir, que l’entrée est une escalade, qu’à l’intérieur vous êtes au milieu d’une razzia, et bienheureux si vous vous tirez sains et saufs de la sortie, qui est une déroute. Encore une fois, chez monsieur Strauss,—puisque Strauss il y a, le
plaisir, c’est le bruit ; les jambes sautent, effet de violon ; les tètes déménagent, effet de champagne! Mais ici et là, et làbas encore, on est plus collet-monté, et les amphitryons épluchent sévèrement leurs hôtes. Les soirées de cent personnes reprennent faveur, selon l’exemple donné l’autre jour, c’est-à-dire l’autre nuit, parM. le comte de........dans
son hôtel du faubourg Saint-Honoré. Assez et trop longtemps cet autre temple du goût fut ouvert à la muse co
mique et à la foule de ses amateurs à pied ; maintenant, pour être admis dans le sanctuaire, on exige de l’impétrant nuelau’un de ces (rois titres : de grandes fonctions, un praïul nom ou une grande renommée, Tin autre raffinement riu meilleur goût nous semble encore plus digne de mé
moire : il y a eu samedi concert chez VI. de VL, qui sait aussi choisir son monde, et qui possède l’art plus dif
ficile de le divertir; et dans ce concert se sont fait entendre toutes les personnes invitées, toutes, excepté les exécutants,
c’est-à-dire que le bruit des causeries particulières étouffait le bruit des instruments. N’est-ce pas original et très-bien imaginé pour le véritable agrément de la société? car enfin la musique, ainsi qu’on l’a fort bien dit, ne doit être la que l’accessoire. Elle n y est pas une étude et ne.saurait y tenir lieu d’un spectacle. Et pourquoi changer ce plaisir en fatigue pour l’auditeur bénévole que vous condamnez à un silence forcé de plusieurs heures, sous prétexte que VI e N.
gémit admirablement son grand air ; Se m’ abbandona ou que Μ. Z. tourmente le piano à ravir.
Les circonstances académiques donnent quelque relief aux soirées d’une dame d’esprit, qui passe, à tort ou a raison, pour susciter des candidatures. Etoile assez radieuse encore, quoique un peu filante, d’une pléiade féminine où I on compte pas mal de nébuleuses, l’aimable doyenne donne volontiers à ses sœurs en poésie un (hé sucré de leur littéra
ture ; mais il ne faudrait pas lui attribuer avec les badauds fidée d’une innovation dont le prospectus commence à cou
rir le monde. On y réclameau nom des femmes leur droit
au fauteuil, ou plutôt la Création en leur faveur d’une sixième classe de l’Institut, et le fondateur officieux en trou
verait aisément les titulaires. La France posséderait donc, sans s’en douter, quarante muses dignes de l’immortalité;
et cependant l’ingénieux auteur de Γ/. isloiredu qmranteet-unièrne fauteuil n’a pu, malgré sa bonne volonté, en découvrir plus d’une trentaine dans tous les temps, à com
mencer par Louise Labbé, la muse lyonnaise du seizième siècle, et pour finir par Vl ,e de Girardin, la muse de la patrie au dix-neuvième. Selon VI. Arsène Houssaye, trois fem
mes célèbres ouvrirent autrefois une académie en face de F Académie française, dont elles faillirent fermer les portes : c’était l’académie des beaux-esprils, à l’hôtel Rambouillet;
celle des précieuses, chez M11· de Scudéry; et l’académie galante, chez Ninon de Lenclos. « Cela ne doit-il pas suffire à la gloire du sexe tout entier ? Croyez moi, disait une femme
de lettres à sa confrère, les hommes sont trop jaloux de leurs moindres privilèges pour nous admettre jamais au par
tage, et le seul moyen que nous ayons d’êlre académicienne, c’est’d’épouser un académicien. « Je ne comprends pasd ail
leurs que laid de gens d’esprit ne guérissent pas très-vite, de l’ambition d’être de l’Académie, en voyant que la plupart des vrais immortels y sont entrés malgré elle et malgré eux.
Combien d’autres cancans à recueillir dans celte semaine, si ce n’était qu’ils datent de. l’autre 1 Trop heureux encore si l’on avait la ressource des indiscrétions, et s il était possible d’en user; « mais n’allons pas, disait un an
cien, révéler à la galerie le jeu du voisin quand tout le monde joue cartes sur table. » Persuadons-nous bien que la plupart de nos lecteurs savent déjà ce que nous avons la présomption de leur apprendre. Paris n’est-il pas la grande place publique de la France, et même de 1 Europe ?^ Quelle est l’anecdote, — même l’anecdole d’hier, — qui n ait pas accompli déjà son voyage autour du monde? Entrez dans ce salon, ouvrez ce journal, prêtez l’oreille à la conversation des gens qui conversent le mieux : quelle charmante cau
serie! c’est un cliquetis de mots aussi rayonnants que ceux de Voltaire, de Chamfort ou de RivaroJ, car ils viennent d’eux. Et les jolies nouvelles, non moins piquantes que les