Noël.
Durant la semaine de Noël, une mise en scène de laNativilé, qui ne brille pas précisément par sa nouveauté, puisqu’elle se reproduit tous les ans , s’empare néanmoins de la faveur populaire en basse Bretagne. Le dessin cicontre la reproduit telle qu’on peut la voir dans certaines églises du Finis
tère. — Sur une estrade élevée, une sorte de grotte construite en guirlandes de lierre toute con
stellées de clinquant, et portant à sa partie supérieure cette légende: Gloria in excelsis Deo, figure une étable que caractérise plus sérieuse
ment le râtelier et l’auge, l’âne et le bœuf, placés au dernier plan. La vierge Marie occupe le milieu de
la scène, tenant sur ses genoux le divin Nouveau\é ; saint Joseph est au
près d’elle ; les Mages, au nombre desquels le nègre Melchior, vêtu de satin blanc , il obtient surtout un succès de curiosité vraiment particu
lier; les Mages rendent hommage, et offrent des joyaux et des parfums au Roi des rois; puis, debout le long des parois latéra
les, sont rangés alternati
vement des bergers et des bergères, portant les dif
férents costumes bretons actuels en usage les jours de gala ; tous tiennent en main une houlette enru
bannée ou des paniers tout remplis des denrées qui figurent sur nos marchés quotidiens. Anachronisme à part, ces poupées bretonnes sont vê
tues avec un scrupuleux respect de la couleur locale. — Une barrière placée en avant de l’eslra i anliei t la foule
poser sur un plateaù voisin une aumône pour les pauvres nouveau-nés, et sans embrasser une image peinte du bon Jésus, que les baisers de la multitude ont décolorée et rendue tout humide.
La veille de la grande solennité chrétienne, à la nuit close, un bruit inaccoutumé remplit les rues de nos petites villes, or
dinairement silencieuses après Y Angélus du soii.
Ce sontdesmendiants qui, souvent réunis en associations pour la circon
stance, les hommes besace au dos, les femmes ercapuchonnées dans leur mante, s’en vont avec grand fracas de sabots sur le pavé chanter de porte en porte des complainb s ou des noëls français < t bretons. Dans ces chants populaires, où l’assonnance remplace la rime, où le récit chemine pénblement, tant les vers ré
pétés et la longueur d. s refrains l’empêchent dai s sa course, on chercherai en vain celte vigueur d’ex - pressions, ce luxe d’in a- gés, cette mélancolie dou
loureuse et passionnée qui distinguent à un si haut
degré le recueil que nous devons aux habiles et ( piniâtres recherches de M.
de là Villemarqué. Quequefois néanmoins certa - nés strophes naïves et 01 i- ginales viennent récom
penser celui qui, durant une soirée, a bien voulu prêter une oreille complaisante à un nombre in
fini de platitudes.—Nous voudrions bien, en dépit des lignes qui précèdent, donner au lecteur un spécimen de ces chants populaires; mais nos souve
empressée. Toutes les classes de la société se coudoient à ce pèlerinage pieux, que l on ne sautait terminer sans de
Chanteurs de Noël dans les villes de basse Bretagne — D’après les croquis de M. Max Radiguet. La Nativité dans une église, de basse. Bretagne.
nirs, que nous interrogeons â cet effet, nous servent assez mal. Nous y trouvons seulement trois noëls dont les dill’é-
Durant la semaine de Noël, une mise en scène de laNativilé, qui ne brille pas précisément par sa nouveauté, puisqu’elle se reproduit tous les ans , s’empare néanmoins de la faveur populaire en basse Bretagne. Le dessin cicontre la reproduit telle qu’on peut la voir dans certaines églises du Finis
tère. — Sur une estrade élevée, une sorte de grotte construite en guirlandes de lierre toute con
stellées de clinquant, et portant à sa partie supérieure cette légende: Gloria in excelsis Deo, figure une étable que caractérise plus sérieuse
ment le râtelier et l’auge, l’âne et le bœuf, placés au dernier plan. La vierge Marie occupe le milieu de
la scène, tenant sur ses genoux le divin Nouveau\é ; saint Joseph est au
près d’elle ; les Mages, au nombre desquels le nègre Melchior, vêtu de satin blanc , il obtient surtout un succès de curiosité vraiment particu
lier; les Mages rendent hommage, et offrent des joyaux et des parfums au Roi des rois; puis, debout le long des parois latéra
les, sont rangés alternati
vement des bergers et des bergères, portant les dif
férents costumes bretons actuels en usage les jours de gala ; tous tiennent en main une houlette enru
bannée ou des paniers tout remplis des denrées qui figurent sur nos marchés quotidiens. Anachronisme à part, ces poupées bretonnes sont vê
tues avec un scrupuleux respect de la couleur locale. — Une barrière placée en avant de l’eslra i anliei t la foule
poser sur un plateaù voisin une aumône pour les pauvres nouveau-nés, et sans embrasser une image peinte du bon Jésus, que les baisers de la multitude ont décolorée et rendue tout humide.
La veille de la grande solennité chrétienne, à la nuit close, un bruit inaccoutumé remplit les rues de nos petites villes, or
dinairement silencieuses après Y Angélus du soii.
Ce sontdesmendiants qui, souvent réunis en associations pour la circon
stance, les hommes besace au dos, les femmes ercapuchonnées dans leur mante, s’en vont avec grand fracas de sabots sur le pavé chanter de porte en porte des complainb s ou des noëls français < t bretons. Dans ces chants populaires, où l’assonnance remplace la rime, où le récit chemine pénblement, tant les vers ré
pétés et la longueur d. s refrains l’empêchent dai s sa course, on chercherai en vain celte vigueur d’ex - pressions, ce luxe d’in a- gés, cette mélancolie dou
loureuse et passionnée qui distinguent à un si haut
degré le recueil que nous devons aux habiles et ( piniâtres recherches de M.
de là Villemarqué. Quequefois néanmoins certa - nés strophes naïves et 01 i- ginales viennent récom
penser celui qui, durant une soirée, a bien voulu prêter une oreille complaisante à un nombre in
fini de platitudes.—Nous voudrions bien, en dépit des lignes qui précèdent, donner au lecteur un spécimen de ces chants populaires; mais nos souve
empressée. Toutes les classes de la société se coudoient à ce pèlerinage pieux, que l on ne sautait terminer sans de
Chanteurs de Noël dans les villes de basse Bretagne — D’après les croquis de M. Max Radiguet. La Nativité dans une église, de basse. Bretagne.
nirs, que nous interrogeons â cet effet, nous servent assez mal. Nous y trouvons seulement trois noëls dont les dill’é-