LE MARÉCHAL PRIM
Présideut du Conseil, ministre de la guerre.
LE MARÉCHAL PRIM
Un pygmée comme taille, et comme ambition un géant. Quel sera le dernier mot de cette re
muante et orageuse carrière? Il n’est pas une grandeur qui n’ait tenté cet officier de fortune. II a rêvé la gloire des héros, des réformateurs, des grands ministres. Que,dis-je? Il a rêvé naguère la couronne du Mexique, et il rêve peut-être au
jourd’hui de prendre en mains le gouvernement de l’Espagne. Autant de visées décevantes, autant de statues aux pieds d’argile !
Don Juan Prirn est né à Reus, en Catalogne, en 1811, et s’est lancé, tout jeune, à corps perdu, dans cette fournaise des guerres civiles de l’Espagne qui dévore ce grand et généreux pays. Il a tour à
à tour défendu et attaqué 1a, reine Christine, qui t’a fait comte de Reus, la reine Isabelle, qui l’a fait marquis de Castillejos, et Espartero, à qui il faisait offrir, il y a un mois, la couronne d’Espagne.
Et que poursuivait ainsi ce chef infatigable? Le pouvoir sans doute.
Le premier qui fut roi futjun soldat heureux.
Hélas ! ce pouvoir, si ardemment ambitionné, la révolution de septembre, qui l’a créé maréchal, le lui a donné, et l’Espagne pourrait lui deman
der sévèrement : Qu’avez-vous fait de ce pouvoir salué avec tant d’enthousiasme ?
Le maréchal a perdu ces deux années précieuses dans de misérables intrigues, laborieusement
nouées, pour trouver à l’Espagne un roi. Nous avons vu successivement défiler sous nos yeux les candidatures du duc de Montpensier, celle du prince de Gênes, de don Fernando de Portugal,
d’Espartero, et enfin, en dernier lieu, celle du prince Léopold de Hohenzoilem. Dernière équipée qui a suspendu sur l’Espagne la double menace de la guerre civile et de la guerre étrangère !
Une seule qualité reste acquise au maréchal, sa bravoure. Il n’est pas un Espagnol qui ne dise de don Juan Prim : Brave comme son épée ! Eh bien ! sur cette épée, trempée par la guerre civile, que le maréchal fasse graver la devise des an
ciennes lames de Tolède : Ne la tire jamais du fourreau sans nécessité, ne l’y remets jamais
sans honneur ! Henri Cozic.
Présideut du Conseil, ministre de la guerre.
LE MARÉCHAL PRIM
Un pygmée comme taille, et comme ambition un géant. Quel sera le dernier mot de cette re
muante et orageuse carrière? Il n’est pas une grandeur qui n’ait tenté cet officier de fortune. II a rêvé la gloire des héros, des réformateurs, des grands ministres. Que,dis-je? Il a rêvé naguère la couronne du Mexique, et il rêve peut-être au
jourd’hui de prendre en mains le gouvernement de l’Espagne. Autant de visées décevantes, autant de statues aux pieds d’argile !
Don Juan Prirn est né à Reus, en Catalogne, en 1811, et s’est lancé, tout jeune, à corps perdu, dans cette fournaise des guerres civiles de l’Espagne qui dévore ce grand et généreux pays. Il a tour à
à tour défendu et attaqué 1a, reine Christine, qui t’a fait comte de Reus, la reine Isabelle, qui l’a fait marquis de Castillejos, et Espartero, à qui il faisait offrir, il y a un mois, la couronne d’Espagne.
Et que poursuivait ainsi ce chef infatigable? Le pouvoir sans doute.
Le premier qui fut roi futjun soldat heureux.
Hélas ! ce pouvoir, si ardemment ambitionné, la révolution de septembre, qui l’a créé maréchal, le lui a donné, et l’Espagne pourrait lui deman
der sévèrement : Qu’avez-vous fait de ce pouvoir salué avec tant d’enthousiasme ?
Le maréchal a perdu ces deux années précieuses dans de misérables intrigues, laborieusement
nouées, pour trouver à l’Espagne un roi. Nous avons vu successivement défiler sous nos yeux les candidatures du duc de Montpensier, celle du prince de Gênes, de don Fernando de Portugal,
d’Espartero, et enfin, en dernier lieu, celle du prince Léopold de Hohenzoilem. Dernière équipée qui a suspendu sur l’Espagne la double menace de la guerre civile et de la guerre étrangère !
Une seule qualité reste acquise au maréchal, sa bravoure. Il n’est pas un Espagnol qui ne dise de don Juan Prim : Brave comme son épée ! Eh bien ! sur cette épée, trempée par la guerre civile, que le maréchal fasse graver la devise des an
ciennes lames de Tolède : Ne la tire jamais du fourreau sans nécessité, ne l’y remets jamais
sans honneur ! Henri Cozic.