LE PRINCE LÉOPOLD DE HOHENZOLLERN
La petite principauté de Hohenzollern-Sigmaringen faisait partie de l’ancienne Confédération germanique. C’était l’une de ces cinquante souve
rainetés lilliputiennes d’outre Rhin qui, semblables à certaines académies de province, ne faisaient jamais parler d’elles.
Ennuyé sans doute de cette obscurité et de cette souveraineté dérisoire, qui fournissait trois cents hommes à la Confédération, le prince Antoine de Hohenzollern, père du prince Léopold, prend un beau jour une résolution héroïque. Il cède en 1850 ses États à la Prusse, à la condition d’obtenir un rang princier à la cour de Berlin.
Le roi de Prusse, en échange, accorde au prince Antoine le titre d’Altesse Royale et le rang de
prince puiné de la famille royale.
Le père est général, et son fils, le prince Léopold, est colonel. C’est peu, direz-vous. Mais le prince trouverait sans doute votre observation imperti
nente, et vous répondrait qu’en fin de compte il fait partie de la-famille royale de Prusse, ce qui répond à tout. Les rayons du soleil font partie de l’astre-roi.
Aussi, le prince a-t-il fait un favorable accueil à la demande qui lui a été adressée par le maré
chal Prim. Il avait d’ailleurs un précédent qui était pour lui plein d’encouragements. Son frère,
Charles de Hohenzollern-Sigmaringen, n’occupet-il pas aujourd’hui, en Roumanie, la place du prince Couza ?
Le prince Léopold a donc accepté, et il a certainement obtenu, pour cet acte si important, l’au
torisation du roi Guillaume. Cela est si vrai, qu’à l’une de ses visites à Paris, le prince, pour rester quinze jours de plus, comme il le désirait, dut demander et obtenir l’autorisation écrite du roi de Prusse.
L’intrigue occulte de sa candidature a donc été pour nous une humiliation que la Prusse a cru pouvoir nous faire subir, comme tant d’autres ou
trages. Mais la mesure est comble, et la France n’est pas disposée à laisser établir sur toutes ses frontières un réseau de sentinelles prussiennes.
Les Charlemagne , les Charles - Quint, les Louis XIY représentent la politique du passé. La Prusse, qui rêve la même domination pour sa dy
nastie, apprendra que l’Europe ne veut plus voir ressusciter ces pouvoirs, qui n’ont jamais représenté que la force et l’oppression. H. G.
LE PRINCE LÉOPOLD DE HOHENZOLLERN
D’après la photographie de M. Levitsky.
La petite principauté de Hohenzollern-Sigmaringen faisait partie de l’ancienne Confédération germanique. C’était l’une de ces cinquante souve
rainetés lilliputiennes d’outre Rhin qui, semblables à certaines académies de province, ne faisaient jamais parler d’elles.
Ennuyé sans doute de cette obscurité et de cette souveraineté dérisoire, qui fournissait trois cents hommes à la Confédération, le prince Antoine de Hohenzollern, père du prince Léopold, prend un beau jour une résolution héroïque. Il cède en 1850 ses États à la Prusse, à la condition d’obtenir un rang princier à la cour de Berlin.
Le roi de Prusse, en échange, accorde au prince Antoine le titre d’Altesse Royale et le rang de
prince puiné de la famille royale.
Le père est général, et son fils, le prince Léopold, est colonel. C’est peu, direz-vous. Mais le prince trouverait sans doute votre observation imperti
nente, et vous répondrait qu’en fin de compte il fait partie de la-famille royale de Prusse, ce qui répond à tout. Les rayons du soleil font partie de l’astre-roi.
Aussi, le prince a-t-il fait un favorable accueil à la demande qui lui a été adressée par le maré
chal Prim. Il avait d’ailleurs un précédent qui était pour lui plein d’encouragements. Son frère,
Charles de Hohenzollern-Sigmaringen, n’occupet-il pas aujourd’hui, en Roumanie, la place du prince Couza ?
Le prince Léopold a donc accepté, et il a certainement obtenu, pour cet acte si important, l’au
torisation du roi Guillaume. Cela est si vrai, qu’à l’une de ses visites à Paris, le prince, pour rester quinze jours de plus, comme il le désirait, dut demander et obtenir l’autorisation écrite du roi de Prusse.
L’intrigue occulte de sa candidature a donc été pour nous une humiliation que la Prusse a cru pouvoir nous faire subir, comme tant d’autres ou
trages. Mais la mesure est comble, et la France n’est pas disposée à laisser établir sur toutes ses frontières un réseau de sentinelles prussiennes.
Les Charlemagne , les Charles - Quint, les Louis XIY représentent la politique du passé. La Prusse, qui rêve la même domination pour sa dy
nastie, apprendra que l’Europe ne veut plus voir ressusciter ces pouvoirs, qui n’ont jamais représenté que la force et l’oppression. H. G.
LE PRINCE LÉOPOLD DE HOHENZOLLERN
D’après la photographie de M. Levitsky.