— Peut-on prendre Paris ?
— Non, non, non, mille fois non ! Il fallait entendre, ces jours-ci, M. Tliiers entreprendre sur cette question, au Corps législatif, une série de dissertations triomphantes.
Nous savez avec quelle complaisance M. Tliiers a raconté et dé
crit les campagnes et les batailles du Consulat et de l’Empire. L’é
minent historien a toujours visé à la gloriole d’un habile stratégiste, et le général Jomini ne montre pas plus d’assurance. Le maréchal Soult, qui aimait à railler ces prétentions, l’appelait le général Foulriquet.
Or, M. Thiers démontrait à nos honorables, par A plus B, que si
Paris veut se défendre, Paris est invincible.
Ai-je besoin d’ajouter que le ministre des fortifications de Paris était heureux et fier de montrer que le grand monument de son ministère était aujourd’hui le bou
levard de notre indépendance et de notre liberté.
Paris est donc imprenable ; mais à la condition de se défendre.
Et Paris se défendra !
La zone des fortifications est devenue la promenade à la mode de Paris. Remarquez que je dis une promenade. Nous n’en sommes pas à faire appel à la popu
lation tout entière pour travailler aux meurtrières et aux pont-le
vis, comme on le üt naguère, à l’époque de la fédération, au Champ-de-Mars. Nous n’en sommes pas à dresser, sur les places publiques, des bureaux d’enrôle
ments, au bruit du canon. Nous n’en sommes pas, en un mot, aux réquisitions forcées, et tout se fait chez nous librement.
Mais la besogne n’en avance pas moins jour et nuit. Je dis jour et nuit, car la lumière électrique nous fait un soleil qui peut au besoin remplacer l’autre. La trans
formation de Paris nous a depuis longtemps habitués à l’emploi de cette lumière, qui donne aux opé
rations de nos bâtisseurs je ne sais quelle apparence fantastique ;
en assistant à ce spectacle on pense involontairement aux récits d’Edgard Poe.
Quant à la promenade, n’en parlons plus. Le bois est fermé, et les équipages du demi-monde, arrivés au bout de l’avenue de l’Im
pératrice, sont obligés de tourner bride :
Lugete, veneres
Cupidinesque.
Paris n’a plus qu’une passion, la haine de l’étranger, qu’un souci, — l’exercice du chassepot.
Ici, ce sont les pompiers. Cent mille casques ont lui sous le soleil de Paris, et je vous jure que
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Nous savez avec quelle complaisance M. Tliiers a raconté et dé
crit les campagnes et les batailles du Consulat et de l’Empire. L’é
minent historien a toujours visé à la gloriole d’un habile stratégiste, et le général Jomini ne montre pas plus d’assurance. Le maréchal Soult, qui aimait à railler ces prétentions, l’appelait le général Foulriquet.
Or, M. Thiers démontrait à nos honorables, par A plus B, que si
Paris veut se défendre, Paris est invincible.
Ai-je besoin d’ajouter que le ministre des fortifications de Paris était heureux et fier de montrer que le grand monument de son ministère était aujourd’hui le bou
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Paris est donc imprenable ; mais à la condition de se défendre.
Et Paris se défendra !
La zone des fortifications est devenue la promenade à la mode de Paris. Remarquez que je dis une promenade. Nous n’en sommes pas à faire appel à la popu
lation tout entière pour travailler aux meurtrières et aux pont-le
vis, comme on le üt naguère, à l’époque de la fédération, au Champ-de-Mars. Nous n’en sommes pas à dresser, sur les places publiques, des bureaux d’enrôle
ments, au bruit du canon. Nous n’en sommes pas, en un mot, aux réquisitions forcées, et tout se fait chez nous librement.
Mais la besogne n’en avance pas moins jour et nuit. Je dis jour et nuit, car la lumière électrique nous fait un soleil qui peut au besoin remplacer l’autre. La trans
formation de Paris nous a depuis longtemps habitués à l’emploi de cette lumière, qui donne aux opé
rations de nos bâtisseurs je ne sais quelle apparence fantastique ;
en assistant à ce spectacle on pense involontairement aux récits d’Edgard Poe.
Quant à la promenade, n’en parlons plus. Le bois est fermé, et les équipages du demi-monde, arrivés au bout de l’avenue de l’Im
pératrice, sont obligés de tourner bride :
Lugete, veneres
Cupidinesque.
Paris n’a plus qu’une passion, la haine de l’étranger, qu’un souci, — l’exercice du chassepot.
Ici, ce sont les pompiers. Cent mille casques ont lui sous le soleil de Paris, et je vous jure que
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