jusqu’à Paris, contre ces vaiuqueurs qui nous font la guerre et qui font en même temps nos montres et nos pendules.
Cette protestation indignée trouvera certainement l’Europe aussi platement servile que par le passée Mais il est toujours bon que le brigandage reste cloué au pilori de l’histoire.
Encore un César.
Oui, à l’heure où nous en sommes, nous autres Français, à pe
ser ce que, pour un peu de gloire, nous a valu de ruines, de sang et larmes la dynastie napoléonienne, les hommes d’État de l’Alle
magne et les roitelets germains en sont à vouloir dresser sur cette immense hécatombe de trois cent mille soldats allemands un nouveau trône pour un nouveau César d’Allemagne.
La civilisation retourne aux cari’ières des Frédéric Barberousse !
Le quartier-général prussien, les députés du parlement du Nord, les souverains et les princes des États libres de l’Allema
gne vont, tous à l’envi, se jeter aux genoux du vieux roi Guil
laume pour le supplier de vouloir bien couronner ses cheveux blancs de la couronne des Césars d’Allemagne.
Ne parlez plus des droits de celui-ci et de celui-là :
En les croquant, beaucoup d’hon
Chez nous, hélas! que de fois n’avons-nous pas assisté à ces génuflexions du peuple devant l’i dole d’un jour! Toute notre histoire se heurte à ces glorifications éphémères qui vont de l’a pothéose aux gémonies.
Après le Deux-Décembre, je me rappelle avoir vu, un jour, toutes les murailles de Paris couvertes d’immenses affiches écla
tantes, où le lecteur pouvait lire - en lettres majuscules :
ave, imperator.
Le lendemain, par un de ces coups que Paris sait frapper de main de maître, une main incon
nue avait, la nuit, modifié par une simple lettre l’inscription adulatrice, et sur l’une des affiches qui avoisinaient les Tuileries, on pouvait lire :
La police ne laissa pas longtemps sans doute la parole me
naçante. Mais nous demandons aux états-majors prussiens si le Cave n’a pas eu raison de l’Ave. Nous conseillons aux flatteurs courbés aux pieds du roi Guil
laume de faire moins retentir le Salut, César! pour se rappeler tant soit peu le Prends garde, César!
« Quels que soient les obstacles que le genre humain rencontre sur sa route, a dit Lamennais après le 2 décembre, il n’en ira pas moins où il doit aller. La force matérielle, passagèrement aux mains du crime, servira elle
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Cette protestation indignée trouvera certainement l’Europe aussi platement servile que par le passée Mais il est toujours bon que le brigandage reste cloué au pilori de l’histoire.
Encore un César.
Oui, à l’heure où nous en sommes, nous autres Français, à pe
ser ce que, pour un peu de gloire, nous a valu de ruines, de sang et larmes la dynastie napoléonienne, les hommes d’État de l’Alle
magne et les roitelets germains en sont à vouloir dresser sur cette immense hécatombe de trois cent mille soldats allemands un nouveau trône pour un nouveau César d’Allemagne.
La civilisation retourne aux cari’ières des Frédéric Barberousse !
Le quartier-général prussien, les députés du parlement du Nord, les souverains et les princes des États libres de l’Allema
gne vont, tous à l’envi, se jeter aux genoux du vieux roi Guil
laume pour le supplier de vouloir bien couronner ses cheveux blancs de la couronne des Césars d’Allemagne.
Ne parlez plus des droits de celui-ci et de celui-là :
Vous leur fîtes, seigneur,
En les croquant, beaucoup d’hon
[neur!
Chez nous, hélas! que de fois n’avons-nous pas assisté à ces génuflexions du peuple devant l’i dole d’un jour! Toute notre histoire se heurte à ces glorifications éphémères qui vont de l’a pothéose aux gémonies.
Après le Deux-Décembre, je me rappelle avoir vu, un jour, toutes les murailles de Paris couvertes d’immenses affiches écla
tantes, où le lecteur pouvait lire - en lettres majuscules :
ave, imperator.
Le lendemain, par un de ces coups que Paris sait frapper de main de maître, une main incon
nue avait, la nuit, modifié par une simple lettre l’inscription adulatrice, et sur l’une des affiches qui avoisinaient les Tuileries, on pouvait lire :
CAVE, IMPERATOR.
La police ne laissa pas longtemps sans doute la parole me
naçante. Mais nous demandons aux états-majors prussiens si le Cave n’a pas eu raison de l’Ave. Nous conseillons aux flatteurs courbés aux pieds du roi Guil
laume de faire moins retentir le Salut, César! pour se rappeler tant soit peu le Prends garde, César!
« Quels que soient les obstacles que le genre humain rencontre sur sa route, a dit Lamennais après le 2 décembre, il n’en ira pas moins où il doit aller. La force matérielle, passagèrement aux mains du crime, servira elle
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