térêt exclusivement dynastique, et quand ce gouverne
ment est tombé, nous avons déclaré persévérer plus éner
giquement que jamais dans la politique de la paix.
Cette déclaration, nous la faisions, quand par la crimi
nelle folie d’un homme et de ses conseillers nos armées étaient détruites; notre glo
rieux Bazaine et ses vaillants soldats bloqués devant Metz; Strasbourg, Toul, Phalsbourg écrasées par les bombes; l’en
nemi victorieux en marche sur notre capitale. Jamais no
tre situation ne fut plus cruelle ; elle n’inspira cepen
dant au pays aucune pensée de défaillance, et nous crû
mes être son interprète fidèle eu posant nettement cette condition : pas un pouce de territoire, pas une pierre de nos forteresses.
Si donc à ce moment où venait de s’accomplir un fait aussi considérable que celui du renversement du promo
teur de la guerre, la Prusse avait voulu traiter sur les bases d’une indemnité à déter
miner, la paix était faite; elle eut été accueillie comme un immense bienfait; elle fût devenue un gage certain de réconciliation entre deux na
tions qu’une politique odieuse seule a fatalement divisées.
Nous espérions que l’humanité et l’intérêt bien entendus remporteraient cette victoire, belle entre toutes, car elle au
rait ouvert une ère nouvelle, et les hommes d’Etat qui y auraient attaché leur nom au
raient eu comme guide : la philosophie, la raison, la jus
tice; comme récompense : les bénédictions et la prospérité des peuples.
C’est avec ces idées que j’ai entrepris la tâche périlleuse que vous m’aviez confiée. Je devais tout d’abord me rendre compte des dispositions des cabinets européens et cher
cher à me concilier leur appui. Le gouvernement impérial l’avait complètement né
gligé, ou y avait échoué. Il s’est engagé dans la guerre sans une alliance, sans une négociation sérieuse; tout,
autour de lui, était hostilité ou indifférence ; il recueillait ainsi le fruit amer d’une poli
tique blessante pour chaque Etat voisin, par ses menaces ou ses prétentions.
A peine étions-nous à l’Hôtel-de-VilIe qu’un diplomate dont il n’est point encore op
portun de révéler le nom, nous demandait à entrer en relations avec nous. Dès le lendemain, votre ministre re
cevait les représentants de toutes les puissances. La Ré
publique des Etats-Unis, la République helvétique, l’Ita
lie, l’Espagne, le Portugal, re
connaissaient officiellement la République française.
Les autres gouvernements autorisaient leurs agents à entretenir avec nous des rapports officieux, qui nous per
mettaient d’entrer de suite en pourparlers utiles.
Je donnerais à cet exposé, déjà trop étendu, un dévelop
pement qu’il ne comporte pas,
si je racontais avec détail la courte, mais instructive his
toire des négociations qui ont suivi. Je crois pouvoir affir
mer qu’elle ne sera pas tout à fait sans valeur pour notre crédit moral.
Je me borne à dire que nous avons trouvé partout d’honorables sympathies. Mon but était de les grouper et de déterminer les puissances signataires de la ligue des neu
tres à intervenir directement près de la Prusse en prenant pour base les conditions que j’avais posées. Quatre de ces puissances me l’ont offert; je leur en ai, au nom de mon
pays, témoigné ma gratitude, mais je voulais le concours des deux autres. L’une m’a promis une action individuel
le dont elle s’est réservé la liberté ; l’autre m’a proposé d’être mon intermédiaire visà-vis de la Prusse. Elle a même fait un pas de plus : sur les instances de l’envoyé extraor
dinaire de la France, elle a bien voulu recommander di
rectement mes démarches. J’ai demandé beaucoup plus, mais je n’ai refusé aucun con
cours, estimant que l’intérêt qu’on nous montrait était une force à ne pas négliger.
Cependant, le temps marchait; chaque heure rappro
chait l’ennemi. En proie à de poignantes émotions, je m’é­
tais promis à moi-même de 11e pas laisser commencer le siège de Paris sans essayer une démarche suprême, fus
sé-je seul à la faire. L’intérêt n’a pas besoin d’en être dé


montré. La Prusse gardait le


silence, et nul ne consentait à l’interroger. Cette situation était intenable; elle permet
tait à notre ennemi de faire peser sur nous la responsabi
lité de la continuation de la lutte; elle nous condamnait à nous taire sur ses intentions, fl fallait en sortir. Malgré ma répugnance, je me déterminai à user des bons offices qui m’étaient offerts, et, le 10 septembre, un télégramme par
venait à M. de Bismark, lui démandant s’il voulait entrer en conversation sur des con
ditions de transaction. Une première réponse était une lin de non-recevoir tirée de l irrégularité de notre gou
vernement. Toutefois, le chan
celier de la Confédération du
Nord n’insista pas, et me fit demander quelles garanties nous présentions pour l’exé
cution d’un traité. Cette se
conde difficulté levée par moi, il fallait aller plus loin.


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