LA BARBE SUR LE BOULEVARD.
Paris assiégé présente des aspects, des figures, des scènes et des particularités intéressantes.
Ici les rues se dépavent pour amortir le choc des bombes; là, les musées et les bi
bliothèques prennent leurs précautions de combat. Là-bas, ce sont des échafaudages qui se dressent pour mettre à l’abri les magnifiques pages de sculp
ture qui font vivre l’Arc-de-Triomphe de l’Étoile. Une Iliade en pierre qu’il faut préserver de toute atteinte.
TYPES DE GARDES NATIONAUX.
Chaque maison, d’ailleurs, se met en mesure de lutter contre les projectiles prussiens. A tous les étages, on trouve des baquets d’eau et des monticules de sable.
Les lycées, les édifices publics, les gares de chemins de fer sont transformés en casernes. Les wa
gons des chemins de fer font d’excellents dortoirs. Chaque quartier de la ville, chaque habi
tant prend, si l’on peut ainsi dire, son poste de combat.
Et que de scènes curieuses! Voyez-vous sur ce banc du bou
levard ces deux mobiles? L’un fait à l’autre sa barbe, en prenant pour savonnette un frag
ment de flacon brisé. A la guerre comme à la guerre ! dit le proverbe.
Voyez-vous ces trois paletots gros bleu, ornés d’une cocarde tricolore, qui donnent une indi
cation à une domestique? Ce sont les nouveaux agents de la Garde Urbaine qui passent. Ils sont toujours trois ensemble, et Paris, qui rit de tout, n’a pas
LES GARDIENS DE LA PAIX PUBLIQUE.
manqué de les appeler les trois Anabaptistes.
Quant aux crieurs de journaux et aux glapissements qui se font entendre aux boutiques de la viande de cheval, c’est l’arche de Noé!
Un bataillon de garde natio
nale se rend à l’appel, et chacun suit du regard un petit bossu qui fait tous ses efforts pour dis
simuler sa bosse. On n’a pas pu lui refuser un fusil. A sa mairie,
il a fait un tapage d’enfer, et quand l’employé municipal lui dit, eu le toisant dédaigneusement :
— Mais vous voyez bien que vous avez une infirmité. Vous avez une bosse !
— Eh bien ! a répondu fièrement notre homme, mettez que j’ai la bosse du patriotisme.
P. P.
DISTRIBUTION DES JOURNAUX AUX STATIONS D’OMNIBUS.
VENTE DE LA VIANDE DE CHEVAL AUX HALLES CENTRALES.
PHYSIONOMIE DE PARIS
Paris assiégé présente des aspects, des figures, des scènes et des particularités intéressantes.
Ici les rues se dépavent pour amortir le choc des bombes; là, les musées et les bi
bliothèques prennent leurs précautions de combat. Là-bas, ce sont des échafaudages qui se dressent pour mettre à l’abri les magnifiques pages de sculp
ture qui font vivre l’Arc-de-Triomphe de l’Étoile. Une Iliade en pierre qu’il faut préserver de toute atteinte.
TYPES DE GARDES NATIONAUX.
Chaque maison, d’ailleurs, se met en mesure de lutter contre les projectiles prussiens. A tous les étages, on trouve des baquets d’eau et des monticules de sable.
Les lycées, les édifices publics, les gares de chemins de fer sont transformés en casernes. Les wa
gons des chemins de fer font d’excellents dortoirs. Chaque quartier de la ville, chaque habi
tant prend, si l’on peut ainsi dire, son poste de combat.
Et que de scènes curieuses! Voyez-vous sur ce banc du bou
levard ces deux mobiles? L’un fait à l’autre sa barbe, en prenant pour savonnette un frag
ment de flacon brisé. A la guerre comme à la guerre ! dit le proverbe.
Voyez-vous ces trois paletots gros bleu, ornés d’une cocarde tricolore, qui donnent une indi
cation à une domestique? Ce sont les nouveaux agents de la Garde Urbaine qui passent. Ils sont toujours trois ensemble, et Paris, qui rit de tout, n’a pas
LES GARDIENS DE LA PAIX PUBLIQUE.
manqué de les appeler les trois Anabaptistes.
Quant aux crieurs de journaux et aux glapissements qui se font entendre aux boutiques de la viande de cheval, c’est l’arche de Noé!
Un bataillon de garde natio
nale se rend à l’appel, et chacun suit du regard un petit bossu qui fait tous ses efforts pour dis
simuler sa bosse. On n’a pas pu lui refuser un fusil. A sa mairie,
il a fait un tapage d’enfer, et quand l’employé municipal lui dit, eu le toisant dédaigneusement :
— Mais vous voyez bien que vous avez une infirmité. Vous avez une bosse !
— Eh bien ! a répondu fièrement notre homme, mettez que j’ai la bosse du patriotisme.
P. P.
DISTRIBUTION DES JOURNAUX AUX STATIONS D’OMNIBUS.
VENTE DE LA VIANDE DE CHEVAL AUX HALLES CENTRALES.