blessures, par l’odeur nauséabonde du sang, on aurait cru que ces braves et saintes femmes étaient des vétérans d’hôpitaux...
« Les paysans des environs se sont empressés de venir, avec leurs charrettes, pour ramasser les blessés sur le champ de bataille. On en a recueilli environ 125. Les Prussiens déclarent en avoir relevé 49.nous appartenant...
« Pour terminer, il me semble qu’il y aurait une manière utile d’affirmer le succès d’avanthier : c’est d’occuper Nanterre, et surtout Rueil, par un détachement d’éclaireurs.
« Ce n’est pas que ces localités soient beaucoup menacées; les Prussiens n’y hasardent que quel
ques patrouilles volantes de nuit; et à Rueil, bien qu’une sentinelle ennemie monte la garde sur la route, à l’extrémité de la ville, ils n’ont pas levé la moindre réquisition sur les 12 ou 1,500 habitants qui y restent encore.
« Toutefois, il est à considérer que de Rueil jusqu’au rond-point, dit des Bergères, la route est couverte par un coteau, élevé de 90 mètres, qui défile le fort et l’empêche d’avoir vue sur cette route. Donc, à tort ou à raison, pour le succès d’une opération quelconque, les Prussiens pour
raient, de nuit et à la faveur d’un grand vent qui assourdirait le bruit, pénétrer dans la presqu’île,
tourner autour du Mont-Valérien, et tomber au rond-point des Bergères, devant Puteaux, à un kilomètre de Courbevoie.
« Toute éventualité de surprise serait écartée si un poste d’éclaireurs stationnait à Rueil ; il serait sous la protection immédiate du mont-Valérien;
en cas d’alerte, il pourrait facilement se retirer sur la pente même du fort.
« De plus, il couvrirait comme d’un rideau les mouvements que nous pouvons avoir à opérer aux environs de Rueil.
« En ce moment, un des nôtres ne peut pas apparaître dans ces couloirs sans être aussitôt signalé de l’observatoire que les Prussiens ont établi sur l’aqueduc de Marly. Et les renforts arrivent à Bougival. » « Louis Jezierski. »
RAPPORT DU GÉNÉRAL DUCROT
22 octobre, 4 h- soir.
Monsieur le gouverneur,
La sortie ordonnée par vous en avant de nos lignes s’est exécutée hier conformément au programme que j’avais eu l’honneur de vous soumettre.
Les troupes d’attaque étaient formées en trois groupes :
1er groupe : général Berthaut. — 3,400 hommes d’infanterie, 20 bouches à feu, 1 escadron de cava
lerie : destiné à opérer entre le chemin de fer de Saint-Germain et la partie supérieure du village de Rueil.
2e groupe : général Noël. — 1,350 hommes d’infanterie; 10 bouches à feu : destiné à opérer sur le côté sud du parc de la Malmaison et dans le ravin qui descend de l’étang de Saint-Cucufa à Bougival.
3e groupe : colonel Cholletou. — 1,600 hommes d’infanterie, 18 bouches à feu, 1 escadron de ca
valerie : destiné à prendre position en avant de l’ancien moulin au-dessus de Rueil, à relier et à soutenir la colonne de droite et la colonne de gauche.
En outre, deux fortes réserves étaient disposées, l’une à gauche, sous les ordres du général Martenot, composée de 2,600 hommes d’infanterie et de 18 bouches à feu; — l’autre au centre, comman
dée par le général Paturel, composée de 2,000 hommes d’infanterie, de 28 bouches à feu et de 2 escadrons de cavalerie.
A une heure, tout le monde était en position et l’artillerie ouvrait son feu sur toute la ligne, for
mant un vaste demi-cerele de la station de Rueil à la ferme de Fouilleuse; elle concentrait son
feu pendant trois quarts d’heure sur Buzanval, la Malmaison, la Jonchère et Bougival. Pendant ce temps, nos tirailleurs et nos têtes de colonne s’approchaient des objectifs à atteindre, c’est-à-dire la
Malmaison pour les colonnes Berthaut et Noël, Buzanval pour la colonne Cholletou.
A un signal convenu, l’artillerie a cessé instantanément son feu, et nos troupes se sont élancées avec un admirable entrain sur les objectifs assi
gnés; elles sont arrivées promptement au ravin qui descend de l’étang de Saint-Cucufa au chemin de fer américain, en contournant la Malmaison.
La gauche du général Noël a dépassé ce ravin et a gravi les pentes qui montent à la Jonchère;
mais elle s’est trouvée bientôt arrêtée sous un feu violent de mousqueterie partant des bois et des maisons où l’ennemi était resté embusqué malgré le feu de notre artillerie.
En même temps, 4 compagnies de zouaves, sous les ordres du commandant Jacquot, se trouvaient acculées dans l’angle que forme la Malmaison,
au-dessous de la Jonchère, et auraient pu être très-compromises sans l’énergique intervention du bataillon de Seine et-Marne, qui est arrivé fort à propos pour les dégager. Ce bataillon s’est porté résolûment sur les pentes qui dominent Saint- Cucufa, sa droite appuyée au parc de la Malinaison; il a ouvert un feu très-vif sur l’ennemi, qu’il a forcé de reculer et a permis ainsi aux 4 compagnies de zouaves d’entrer dans le parc.
Dès le commencement de l’action, quatre mitrailleuses, sous les ordres du capitaine de Grandchamp, et la batterie de 4 du capitaine Nismes, le tout sous la direction du commandant Miribel, s’étaient portées, avec une remarquable audace, très en avant, pour soutenir l’action de l’infante
rie. Ses positions étaient, d’ailleurs, très-bien choisies, et les résultats ont été très-satisfaisants.
En même temps, les francs-tireurs de la 2e division, commandés par le capitaine Faure-Biguet (colonne Cholletou), se précipitaient sur Buzanval, y entraient et se dirigeaient, sous bois, vers le bord du ravin de Saint-Cucufa.
Vers cinq heures, la nuit arrivant et le feu ayant cessé partout, j’ai prescrit aux troupes de rentrer dans leurs cantonnements respectifs.
Nous avions eu devant nous, pendant le combat, la 9e division du 5e corps prussien, une frac
tion du 4e corps et un régiment de la garde. Ces troupes ne nous ont opposé qu’une force d’artillerie inférieure à la nôtre.
En résumé, le buta été atteint, c’est-à-dire que nous avons enlevé les premières positions de l’ennemi, que nous l’avons forcé à faire entrer en ligne des forces considérables, qui, exposées pen
dant presque toute l’action au feu formidable de notre artillerie, ont dû éprouver de grandes per
tes ; le fait est d’ailleurs constaté par des récits de quelques prisonniers que nous avons pu ramener.
Mais ce que je me plais surtout à reconnaître avec un sentiment de grande satisfaction, c’est l’excellente attitude de nos troupes : zouaves, gar
des mobiles, infanterie de ligne, tirailleurs Dumas, francs-tireurs des Ternes, francs-tireurs de la ville de Paris, tout le monde a fait son devoir. — Les batteries du commandant Miribel ont poussé l’audace jusqu’à la témérité, ce qui a amené un incident fâcheux -. la batterie de 4 du capitaine Nis
mes a été surprise tout à coup près la porte du Longboyau par une vive fusillade qui, presque à bout portant, a tué le capitaine commandant de la compagnie de soutien, 10 canonniers et 15 che
vaux; il en est résulté un instant de désordre pendant lequel deux pièces de 4 sont tombées entre les mains de l’ennemi.
Tel est, monsieur le gouverneur, succinctement et sauf rectifications ultérieures, le récit de cette affaire du 21. J’aurai l’honneur de vous trans
mettre plus tard l’état de nos pertes en tués et blessés, qui, je l’espère, sont relativement peu considérables; je vous ferai connaître, en même temps, les noms de ceux qui se sont particulièrement distingués.
Je dois ajouter que, pendant l’opération principale, la colonne du général Martenot faisait une utile diversion à notre gauche; un bataillon s’ins
tallait à la ferme de Fouilleuse, e-t ses tirailleurs poussaient jusqu’aux crêtes, occupant même pen
dant un instant la redoute de Mon tre tout et les hauteurs de Garches.
A droite, le régiment des dragons, appuyé d’une batterie à cheval, se portait dans la direction de la Seine, entre ArgenteuiietBezons, et canonnait quelques postes ennemis ; la droite de cette co
lonne de cavalerie se reliait avec les troupes du général de Bellemarre, qui était venu prendre position derrière Colombes. Veuillez agréer, etc.
Signé: Général A. Ducrot.
P. S. En terminant, je dois mentionner particulièrement les éclaireurs Franchetti, qui avaient été placés dans ces différentes colonnes et qui, comme toujours, se sont montrés aussi dévoués qu’intelligents et intrépides.
RAPPORT MILITAIRE
22 octobre 1870, matin
« La Faisanderie a continué hier de tirer avec succès sur plusieurs maisons servant de postes à l’ennemi.; le fort de Gharenton a canonné plu
sieurs positions en avant de Choisy lo-Roi, et particulièrement la batterie de Thiais, qui incommo
dait nos travailleurs en avant de Villejuif. Son feu a. été éteint au sixième coup.
« Cette nuit, comme hier, la fusillade s’est fait entendre à deux reprises. L’ennemi a cherché, mais sans résultat, à attaquer nos avant-postes à Gachan et à la maison Millaud. Les obus des forts ont été atteindre ses réserves jusqu’à l’Hay, Bourgla-Reine et Bagneux.
« En ce moment (10 heures 3/4), les bastions de l’enceinte, ncs 62, 63 et 64, et le mont Valérien croisent leurs feux sur les travaux de l’ennemi à Montretout et à Garches.
Le gouverneur de Paris,
P. Ü. Le général chef d état-major général,
Schmitz.
ARTILLERIE.
Les militaires en activité appartenant à la gendarmerie républicaine ou départementale et au régiment des sapeurs-pompiers, qui ont antérieurement servi dans l’artillerie, sont appelés à con
courir à la formation des nouvelles batteries qui s’organisent pour la défense de la capitale.
Les anciens militaires d’artillerie, faisant partie des corps de gardiens de la paix, de préposés des douanes et de gardes forestiers, mis jusqu’à la paix à la disposition du département de la guerre, peuvent également être incorporés dans lesdites batteries en formation.
Les uns et les autres resteront titulaires de leur grade ou emploi dans le corps ou l’administration dont ils seront détachés, et ils conserveront en outre, dans leur position provisoire, la solde spéciale qui leur est actuellement affectée.
AMBULANCES.
Les instructions pour là réunion et la mise en route des voitures destinées à l’enlèvement des blessés seront transmises aux directeurs des di
verses sociétés de secours autorisées, sur l’ordre du gouverneur de Paris, par l’intendant général de l’armée de la défense.
En arrivant sur la partie de l’enceinte faisant face au lieu du combat, ces voitures se rangeront sur la chaussée à la gauche des voitures d’ambu
lances militaires, et dans l’ordre assigné par le fonctionnaire de l’intendance militaire ou l’ofïicier d’état-major désigné à cet effet.
Cet arrêté du général Trochu, qui s’applique à chacune des opérations du travail des ambulances,
a régularisé ce service qui laissait beaucoup à désirer.
« Les paysans des environs se sont empressés de venir, avec leurs charrettes, pour ramasser les blessés sur le champ de bataille. On en a recueilli environ 125. Les Prussiens déclarent en avoir relevé 49.nous appartenant...
« Pour terminer, il me semble qu’il y aurait une manière utile d’affirmer le succès d’avanthier : c’est d’occuper Nanterre, et surtout Rueil, par un détachement d’éclaireurs.
« Ce n’est pas que ces localités soient beaucoup menacées; les Prussiens n’y hasardent que quel
ques patrouilles volantes de nuit; et à Rueil, bien qu’une sentinelle ennemie monte la garde sur la route, à l’extrémité de la ville, ils n’ont pas levé la moindre réquisition sur les 12 ou 1,500 habitants qui y restent encore.
« Toutefois, il est à considérer que de Rueil jusqu’au rond-point, dit des Bergères, la route est couverte par un coteau, élevé de 90 mètres, qui défile le fort et l’empêche d’avoir vue sur cette route. Donc, à tort ou à raison, pour le succès d’une opération quelconque, les Prussiens pour
raient, de nuit et à la faveur d’un grand vent qui assourdirait le bruit, pénétrer dans la presqu’île,
tourner autour du Mont-Valérien, et tomber au rond-point des Bergères, devant Puteaux, à un kilomètre de Courbevoie.
« Toute éventualité de surprise serait écartée si un poste d’éclaireurs stationnait à Rueil ; il serait sous la protection immédiate du mont-Valérien;
en cas d’alerte, il pourrait facilement se retirer sur la pente même du fort.
« De plus, il couvrirait comme d’un rideau les mouvements que nous pouvons avoir à opérer aux environs de Rueil.
« En ce moment, un des nôtres ne peut pas apparaître dans ces couloirs sans être aussitôt signalé de l’observatoire que les Prussiens ont établi sur l’aqueduc de Marly. Et les renforts arrivent à Bougival. » « Louis Jezierski. »
RAPPORT DU GÉNÉRAL DUCROT
22 octobre, 4 h- soir.
Monsieur le gouverneur,
La sortie ordonnée par vous en avant de nos lignes s’est exécutée hier conformément au programme que j’avais eu l’honneur de vous soumettre.
Les troupes d’attaque étaient formées en trois groupes :
1er groupe : général Berthaut. — 3,400 hommes d’infanterie, 20 bouches à feu, 1 escadron de cava
lerie : destiné à opérer entre le chemin de fer de Saint-Germain et la partie supérieure du village de Rueil.
2e groupe : général Noël. — 1,350 hommes d’infanterie; 10 bouches à feu : destiné à opérer sur le côté sud du parc de la Malmaison et dans le ravin qui descend de l’étang de Saint-Cucufa à Bougival.
3e groupe : colonel Cholletou. — 1,600 hommes d’infanterie, 18 bouches à feu, 1 escadron de ca
valerie : destiné à prendre position en avant de l’ancien moulin au-dessus de Rueil, à relier et à soutenir la colonne de droite et la colonne de gauche.
En outre, deux fortes réserves étaient disposées, l’une à gauche, sous les ordres du général Martenot, composée de 2,600 hommes d’infanterie et de 18 bouches à feu; — l’autre au centre, comman
dée par le général Paturel, composée de 2,000 hommes d’infanterie, de 28 bouches à feu et de 2 escadrons de cavalerie.
A une heure, tout le monde était en position et l’artillerie ouvrait son feu sur toute la ligne, for
mant un vaste demi-cerele de la station de Rueil à la ferme de Fouilleuse; elle concentrait son
feu pendant trois quarts d’heure sur Buzanval, la Malmaison, la Jonchère et Bougival. Pendant ce temps, nos tirailleurs et nos têtes de colonne s’approchaient des objectifs à atteindre, c’est-à-dire la
Malmaison pour les colonnes Berthaut et Noël, Buzanval pour la colonne Cholletou.
A un signal convenu, l’artillerie a cessé instantanément son feu, et nos troupes se sont élancées avec un admirable entrain sur les objectifs assi
gnés; elles sont arrivées promptement au ravin qui descend de l’étang de Saint-Cucufa au chemin de fer américain, en contournant la Malmaison.
La gauche du général Noël a dépassé ce ravin et a gravi les pentes qui montent à la Jonchère;
mais elle s’est trouvée bientôt arrêtée sous un feu violent de mousqueterie partant des bois et des maisons où l’ennemi était resté embusqué malgré le feu de notre artillerie.
En même temps, 4 compagnies de zouaves, sous les ordres du commandant Jacquot, se trouvaient acculées dans l’angle que forme la Malmaison,
au-dessous de la Jonchère, et auraient pu être très-compromises sans l’énergique intervention du bataillon de Seine et-Marne, qui est arrivé fort à propos pour les dégager. Ce bataillon s’est porté résolûment sur les pentes qui dominent Saint- Cucufa, sa droite appuyée au parc de la Malinaison; il a ouvert un feu très-vif sur l’ennemi, qu’il a forcé de reculer et a permis ainsi aux 4 compagnies de zouaves d’entrer dans le parc.
Dès le commencement de l’action, quatre mitrailleuses, sous les ordres du capitaine de Grandchamp, et la batterie de 4 du capitaine Nismes, le tout sous la direction du commandant Miribel, s’étaient portées, avec une remarquable audace, très en avant, pour soutenir l’action de l’infante
rie. Ses positions étaient, d’ailleurs, très-bien choisies, et les résultats ont été très-satisfaisants.
En même temps, les francs-tireurs de la 2e division, commandés par le capitaine Faure-Biguet (colonne Cholletou), se précipitaient sur Buzanval, y entraient et se dirigeaient, sous bois, vers le bord du ravin de Saint-Cucufa.
Vers cinq heures, la nuit arrivant et le feu ayant cessé partout, j’ai prescrit aux troupes de rentrer dans leurs cantonnements respectifs.
Nous avions eu devant nous, pendant le combat, la 9e division du 5e corps prussien, une frac
tion du 4e corps et un régiment de la garde. Ces troupes ne nous ont opposé qu’une force d’artillerie inférieure à la nôtre.
En résumé, le buta été atteint, c’est-à-dire que nous avons enlevé les premières positions de l’ennemi, que nous l’avons forcé à faire entrer en ligne des forces considérables, qui, exposées pen
dant presque toute l’action au feu formidable de notre artillerie, ont dû éprouver de grandes per
tes ; le fait est d’ailleurs constaté par des récits de quelques prisonniers que nous avons pu ramener.
Mais ce que je me plais surtout à reconnaître avec un sentiment de grande satisfaction, c’est l’excellente attitude de nos troupes : zouaves, gar
des mobiles, infanterie de ligne, tirailleurs Dumas, francs-tireurs des Ternes, francs-tireurs de la ville de Paris, tout le monde a fait son devoir. — Les batteries du commandant Miribel ont poussé l’audace jusqu’à la témérité, ce qui a amené un incident fâcheux -. la batterie de 4 du capitaine Nis
mes a été surprise tout à coup près la porte du Longboyau par une vive fusillade qui, presque à bout portant, a tué le capitaine commandant de la compagnie de soutien, 10 canonniers et 15 che
vaux; il en est résulté un instant de désordre pendant lequel deux pièces de 4 sont tombées entre les mains de l’ennemi.
Tel est, monsieur le gouverneur, succinctement et sauf rectifications ultérieures, le récit de cette affaire du 21. J’aurai l’honneur de vous trans
mettre plus tard l’état de nos pertes en tués et blessés, qui, je l’espère, sont relativement peu considérables; je vous ferai connaître, en même temps, les noms de ceux qui se sont particulièrement distingués.
Je dois ajouter que, pendant l’opération principale, la colonne du général Martenot faisait une utile diversion à notre gauche; un bataillon s’ins
tallait à la ferme de Fouilleuse, e-t ses tirailleurs poussaient jusqu’aux crêtes, occupant même pen
dant un instant la redoute de Mon tre tout et les hauteurs de Garches.
A droite, le régiment des dragons, appuyé d’une batterie à cheval, se portait dans la direction de la Seine, entre ArgenteuiietBezons, et canonnait quelques postes ennemis ; la droite de cette co
lonne de cavalerie se reliait avec les troupes du général de Bellemarre, qui était venu prendre position derrière Colombes. Veuillez agréer, etc.
Signé: Général A. Ducrot.
P. S. En terminant, je dois mentionner particulièrement les éclaireurs Franchetti, qui avaient été placés dans ces différentes colonnes et qui, comme toujours, se sont montrés aussi dévoués qu’intelligents et intrépides.
ATTAQUE DE CACHAN ET DE LA MAISON MILLAUD
RAPPORT MILITAIRE
22 octobre 1870, matin
« La Faisanderie a continué hier de tirer avec succès sur plusieurs maisons servant de postes à l’ennemi.; le fort de Gharenton a canonné plu
sieurs positions en avant de Choisy lo-Roi, et particulièrement la batterie de Thiais, qui incommo
dait nos travailleurs en avant de Villejuif. Son feu a. été éteint au sixième coup.
« Cette nuit, comme hier, la fusillade s’est fait entendre à deux reprises. L’ennemi a cherché, mais sans résultat, à attaquer nos avant-postes à Gachan et à la maison Millaud. Les obus des forts ont été atteindre ses réserves jusqu’à l’Hay, Bourgla-Reine et Bagneux.
« En ce moment (10 heures 3/4), les bastions de l’enceinte, ncs 62, 63 et 64, et le mont Valérien croisent leurs feux sur les travaux de l’ennemi à Montretout et à Garches.
Le gouverneur de Paris,
P. Ü. Le général chef d état-major général,
Schmitz.
ACTES DU GOUVERNEMENT
ARTILLERIE.
Les militaires en activité appartenant à la gendarmerie républicaine ou départementale et au régiment des sapeurs-pompiers, qui ont antérieurement servi dans l’artillerie, sont appelés à con
courir à la formation des nouvelles batteries qui s’organisent pour la défense de la capitale.
Les anciens militaires d’artillerie, faisant partie des corps de gardiens de la paix, de préposés des douanes et de gardes forestiers, mis jusqu’à la paix à la disposition du département de la guerre, peuvent également être incorporés dans lesdites batteries en formation.
Les uns et les autres resteront titulaires de leur grade ou emploi dans le corps ou l’administration dont ils seront détachés, et ils conserveront en outre, dans leur position provisoire, la solde spéciale qui leur est actuellement affectée.
AMBULANCES.
Les instructions pour là réunion et la mise en route des voitures destinées à l’enlèvement des blessés seront transmises aux directeurs des di
verses sociétés de secours autorisées, sur l’ordre du gouverneur de Paris, par l’intendant général de l’armée de la défense.
En arrivant sur la partie de l’enceinte faisant face au lieu du combat, ces voitures se rangeront sur la chaussée à la gauche des voitures d’ambu
lances militaires, et dans l’ordre assigné par le fonctionnaire de l’intendance militaire ou l’ofïicier d’état-major désigné à cet effet.
Cet arrêté du général Trochu, qui s’applique à chacune des opérations du travail des ambulances,
a régularisé ce service qui laissait beaucoup à désirer.