en nous obligeant à consommer un mois
sans nous battre, alors que, vivant sur notre
sol, elle attendrait, pour reprendre la guerre, que nous fussions harcelés par la famine. L’armis
tice sans ravitaillement ce serait la capitulation a terme fixe, sans honneur et sans espoir.
« En refusant le ravitaillement, la Prusse re


fuse donc l’armistice.


Et cette fois ce n’est pas
l’armée seulement, c’estla nation française qu’elle prétend anéantir en réduisant Paris aux horreurs de la faim. Il s’agit, en effet, de savoir si la France pourra réunir ses députés pour dé
libérer sur la paix. L’Europe demande cette réunion. La Prusse la re
pousse en la soumettant à une condition inique et contraire au droit commun. Et cependant, s’il faut en croire un do
cument publié sans être démenti et qui émane
rait de sa chancellerie, elle ose accuser le Gou
vernement de la Défense nationale de livrer Paris à une famine certaine ! Elle se plaint d’être forcée par lui de nous in
rain en faveur de la nation française et se termine par le rejet systématique de toutes le
combinaisons pouvant permettre à la France d’exprimer sa volonté! Nous ignorons ce qu’en penseront les quatre grandes puissances neutres, dont les proposi
tions sont écartées avec tant de hauteur : peutêtre devineront-elles enfin ce que leur réserve
rait la Prusse, devenue, par la victoire, maî
tresse d’accomplir tous ses desseins.
« Quant à nous, nous obéissons à un devoir impérieux et simple, en
persistant à maintenir leur proposition d’ar
mistice comme le seul moyen de faire résoudre par une assemblée les questions redoutables que les crimes du gou
vernement impérial ont permis à l’ennemi de nous poser. La Prusse, qui sent l’odieux de son refus, le dissimule sous un déguisement qui ne peut tromper personne. Elle nous demande un mois de nos vivres, c’est nous demander nos ar
mes. Nous les tenons d’une main résolue et


vestir et de nous affamer!


« L’Europe jugera ce que valent de telles impu
tations. Elles sont le dernier trait de cette politique qui débute par engager la parole du souve
nous ne les déposerons pas sans combattre. Nous avons fait tout ce que peuvent des hommes
LE GÉNÉRAL DE MAUDHUY. - (Voir page 330.)
CHATEAUDUN. — Défense d’une barricade en avant de la grande place. — (Voir page 330.)