la station du Brésil, a pris les navires allemands, le Wanderer et l’Aline; la corvette française le Lamo
the-Piquet est arrivé à Valparaiso, le 17 septembre, après avoir capturé plusieurs navires de l’Alle
magne du Nord. Par suite, un conseil des prises a été créé à Tours, celui de Paris ne pouvant plus fonctionner utilement.
« En France, l’armée ennemie, tout en continuant ses opérations dans le Nord, paraît aussi s’avancer vers le Sud. En effet, de l’armée qui a fait le siège de Metz, la division Kummer rentre en Allemagne avec les prisonniers ; le 7e corps
occupe la place et doit assiéger Thionville; le gros de l’armée, aux ordres du prince Frédéric- Charles, opérera au centre de la France
« Nouvelles du Nord : Mézières n’avait devant elle, à la date du 3 novembre, que 2,500 hommes et pas de canons de siège. A la même date, Hirson était occupé par les Prussiens. Le siège de la Fère continuait. Entre Mézières et Réthel les francs-tireurs livraient un combat qui coûtait à l’ennemi 465 hommes. Le 20 octobre, la garnison de Verdun avait fait une sortie vigoureuse, refoulé les avant-postes prussiens, encloué 26 gros ca
nons. Dans les environs même de Sedan, à Lannois, la résistance se maintient assez pour que, le 26 octobre, on ait arrêté un train de chemin de fer rempli de soldats prussiens et saisi un convoi de provisions. Enfin, 1,200 hommes d’infanterie et de cavalerie avec une section d’artillerie, avaient débusqué l’ennemi de ses positions à Formerie.
« Nous n’avons, sur la région de l’Est, d’autres nouvelles que celles de l’attaque de Neuf-Brisach et du fort Mortier par les Prussiens. Le feu a commencé le 2 novembre.
« Dans la Côte-d’Or, l’ennemi a remporté quelques avantages à Talmay, puis il s’est avancé vers Dijon , ville ouverte, qu’il a occupée après huit heures de lutte. Une contribution d’un de
mi-million a été frappée sur l’habitant. Plus loin, le général Werder a rencontré les Français à Gray (Haute-Saône) et leur a pris 15 officiers et 500 soldats.
« En somme, de tous les côtés l’ennemi rencontre une résistance énergique. »
Il a été question dans plusieurs journaux d’un emprunt qui aurait été contracté, à Londres, dans des conditions déplorables, par les membres de la délégation de Tours. Le Journal officiel, en parlant de cette nouvelle, a déclaré qu’il n’avait reçu aucun avis de cette mesure.
D’un autre côté, on persiste à soutenir que le parti ultra-radical serait toujours maître de Lyon,
de Marseille, de Toulouse et de Bordeaux. Qu’a donc fait de ces quatre grandes villes le parti des irréconciliables? Si nous en croyons les bruits qu’on répand chaque jour, les chefs socialistes n’ont usé de leurs pouvoirs que pour abuser de la vengeance. Songer à nos discussions intestines sous le poids de l’invasion! Le parti de la Commune ne pouvait mieux manifester sa radicale impuissance politique.
En résumé, chaque partie de la province, prise isolément, se remue et. résiste. Le vote d’une assemblée nationale donnerait à tous ces éléments épars le cri de ralliement qui leur manque.
A. M.


NOUVELLES DE L’ÉTRANGER


Nous nous contentons d’enregistrer ici purement et simplement les faits importants qui nous ont été signalés depuis un mois.
Les quatre grandes puissances négocient toujours auprès de M. de Bismark, soit au sujet de l’armistice, soit au sujet des conditions de la paix.
Il est probable, en effet, que les^quatre grandes puissances ne voudront pas rester sous le coup des injures de M. de Bismark. Nous ne croyons
pas que la Prusse soit d’humeur et de taille à braver, comme autrefois la France, six coali
tions européennes. Une intervention de l’Europe serait donc efficace. Viendra-t-elle?
Au sujet du voyage du général Bourbaki à Lon
cires, un journal américain, la Tribune de New- York a publié un récit d’après lequel l’impératrice Eugénie aurait demandé au général Bourbaki de conduire son fils à Metz au milieu de l’armée de
Bazaine Les mêmes renseignements portaient que l’impératrice, au cas où son fils aurait été proclamé empereur et où elle serait devenue ré
gente, serait disposée à signer la paix sur la base de la cession de l’Alsace et de la Lorraine. Nous nous contentons de mentionner cette nouvelle, que tous les journaux ont enregistrée, et si nous n’y ajoutons aucun commentaire, c’est qu’elle n’en mérite aucun.
Les journaux anglais continuent ànous affirmer que la Prusse se prépare à régner sur les villes de l’Alsace et de la Lorraine, comme la Russie sur la Pologne. C’est un préfet prussien, envoyé dans ces provinces, qui parle ainsi : « Non-seulement, dit-il, nous garderons l’Alsace et la Lorraine, mais nous les annexerons directement à la Prusse,
et non pas à la Bavière, ni à Bade. Toutefois, au commencement, elles auront un gouvernement séparé et jouiront de certains avantages, dans le but de se concilier, s’il est possible, les
habitants, quoiqu’on n’en ait pas l’espoir. Avec le temps, peut-être la campagne s’habituerat-elle au changement; mais la population des villes ne s’v fera jamais, et la Prusse sera obligée de la gouverner comme la Russie la Pologne, despotiquement, et sans aucune idée d’accommode
ment. La ligne frontière serait à Château-Salins, et ne comprendrait pas Nancy. »
M. de Bismark tient à posséder le pays qu’il considère comme la clef de sa maison. Mais la France ne souscrira jamais à cette condition.
Aux États-Unis, la diplomatie de M. de Bismark a protesté, comme en Angleterre, contre la vente à la France de munitions de guerre. Le gouvernement de Washington, d’après les journaux amé
ricains reçus à Paris, se conformera aux lois de la neutralité. Mais les contrats privés n’en reçoivent pas moins leur exécution. Le New-York Tri
bune annonce, à la date du 3 octobre, le départ de la Viile-de-Paris appartenant à la compagnie des paquebots français, avec une cargaison importante.
La Ville-de-Paris emportait plus de 200,000 rifles, 3 millions 500,000 cartouches et une grande quan
tité d’autres munitions de guerre. Autant qu’il nous a été possible de nous en assurer, aucune pièce de campagne ne. fait partie de cette cargaison.
Espérons que cette expédition aura réussi à livrer à nos armées des départements les fusils perfectionnés dont elles ont besoin. A. M.
ACTES DU GOUVERNEMENT
EMPRUNT NATIONAL DE 750 MILLIONS.
On rappelle aux porteurs de certificats que le deuxième terme de l’emprunt échoit le 21 novembre prochain.
On rappelle également à ceux des porteurs de certificats qui n’ont pas encore libéré le terme d’octobre que, à défaut de paiement dans le délai d’un mois, le montant du certificat devient exigi
ble en totalité, et qu’en outre le porteur du certificat encourt la déchéance de son droit.
APPEL DES HOMMES DE 25 A 35 ANS.
Les jeunes gens de 25 à 35 ans, célibataires ou veufs sans enfants, du département de la Seine, formant la 3° catégorie, sont appelés à l’activité.
Cet appel s’étend aux jeunes gens des autres départements actuellement en résidence à Paris.
EFFETS DE COMMERCE.
La prorogation de délais accordée par la loi du 13 août et les décrets des 10 septembre et 11 oc
tobre 1870, relatifs aux effets de commerce, est augmentée d’un mois à partir du 14 novembre courant.
Cette disposition est applicable même aux valeurs souscrites postérieurement à la loi et aux décrets susvisés, mais en ce sens seulement que les souscripteurs de valeurs nouvelles et devant échoir avant l’expiration de la prorogation, ne pourront profiter que des délais accordés postérieurement. à la souscription.
POSTES
L’administration des postes est autorisée à faire reproduire par la photographie microscopique et à expédier par les pigeons voyageurs ou par toute autre voie des dépêches que les habitants des dé
partements adresseront à Paris et dans l’enceinte fortifiée.
Ces dépêches pourront consister en quatre réponses par oui ou par non, écrites sur cartes spéciales envoyées par le correspondant de Paris.
Les habitants des départements auront en outre . la faculté d’expédier, sous forme de lettres, des
dépêches composées de quarante mots au maximum, adresse comprise.
L’administration des postes mettra en vente dans les bureaux de Paris, au prix de 5 centimes,
des cartes que les habitants de Paris inséreront dans les lettres adressées par eux aux personnes dont ils désirent des réponses.


VENTE DES CHEVAUX, ANES ET MULETS.


Un arrêté du ministre de l’agriculture.et du commerce du 11 novembre décide qu’à partir de samedi 12 novembre 1870, tous les chevaux, mu
lets et ânes destinés à la boucherie, seront ache
tés exclusivement par l’État, qui les payera comptant de 50 à 90 centimes le kilogramme, poids vivant, suivant qualité.
Les propriétaires qui voudront vendre leurs chevaux, mulets et ânes pour l’abattage devront les présenter au marché, boulevard d’Enfer, n° 6, lequel sera ouvert tous les jours, à partir de samedi, de huit heures à onze heures du matin.


RÉQUISITIONS.


Par autre arrêté du même ministre, aussi daté du 11 novembre, la réquisition générale des avoines, pailles et fourrages est levée.
Toutefois, les réquisitions particulières pourront être faites en vue de subvenir aux besoins des services publics.
GARDE MOBILE DE 1848.
Les anciens gardes mobiles de 1848 formeront un bataillon de 550 hommes, dont l’effectif ne pourra être augmenté. Cette troupe sera licenciée à la fin de la guerre.
Les grades seront donnés à l’élection, depuis celui de caporal jusqu’à celui de capitaine inclusivement, par tous les hommes inscrits sur le contrôle.
ASSURANCE.
Par décret du 21 octobre courant, le gouvernement de la défense nationale a autorisé, vu l’urgence, sans qu’il soit besoin d’observer les formalités or
dinaires, la Société d assurance mutuelle en cas de décès entre les gardes nationaux de la Seine, dont le siège est établi à Paris, au domicile de la compagnie d’assurances sur la vie le Phénix,
En vertu de ce décret, les statuts qui y sont joints, et que publie le Journal officiel, auront force obligatoire, spécialement la disposition de l’ar
ticle 15, en vertu de laquelle aucune opposition ne pourra être mise aux mains de la Société sur les sommes dues en cas de décès.


MARAUDEURS.


Pour mettre fin aux actes de pillage que les maraudeurs commettent dans la banlieue, il est arrêté que tout citoyen et tout voiturier faisant entrer dans Paris des objets mobiliers ou des den
rées, ne pourra passer que sur la présentation d’une autorisation du maire de sa commune, jus
tifiant de la propriété et de la provenance de ces objets.