CANTINE MUNICIPALE DE LA RUE SAINT-SAUVEUR, DEUXIEME ARRONDISSEMENT.
lui assurait que la population du grand-duché était généralement peu sympathique aux projets d’annexion. « En vérité, dit M. de Moltke, c’est « incompréhensible, car ces gens-là devraient « comprendre que leur avenir est entre nos mains,
« que bientôt nous pourrons leur faire ou beaucoup « de bien ou beaucoup de mal.
« Lorsque nous serons en mesure de disposer « de l’Alsace, et cela ne saurait tarder, en la réu« laissant au grand-duché de Bade, nous pourrons « former une superbe province comprise enlre « les Vosges et la Forêt-Noire, traversée dans « toute sa longueur par un beau fleuve, et, à coup « sûr, aucun pays au monde ne se trouvera dans « des conditions pareilles de bien-être et de pros« périté... »
Et vous voulez qu’en présence de pareilles rodomontades, de si insolentes prétentions trop hautement affirmées, je reste calme et patient!
En vérité, il 11e faudrait plus avoir dans les veines une goutte de vieux sang gaulois!...
Général A. Ducrot.
P. S. Un mot, pour terminer, qui peint assez bien la situation; il est d’un diplomate fort bien en cour et certainement en position d’être parfai
tement informé : « En vérité, écrivait dernière« nient le prince de M..., l’on dirait que nous « marchons avec des jambes en coton sur des « œufs, comme si nous avions peur de les casser, »
(La suite prochainement.)
MM. A. Chaix et Ce, rue Bergère, 20, nous prient d’annoncer qu’ils reçoivent tous Jeux de Loto, Dames, Echecs, Cartes, Dominos, neufs ou dé
fraîchis, pour être distribués dans les Ambulances, par les soins de la Société de Secours aux Blessés.
En dehors des Livres qui sont déjà donnés sous le patronage de la Société de Secours, ce sont des Jeux que l’on réclame le plus vivement pour les Blessés.
LES CANTINES MUNICIPALES
C’est surtout à l’heure où le riche lui-même commence à souffrir que le souvenir du pauvre devient sacré. Res sacra miser. A cet égard le Gou
vernement de la défense nationale n’a cessé, il faut bien le reconnaître, de se préoccuper de cette mauvaise conseillère qu’on appelle la faim.
Les cantines municipales sont en pleine activité, dans tous les arrondissements et fonctionnent, matin et soir, avec un zèle des plus louables.
L’organisation est montée sûr un excellent pied. Les porteurs de Bons, distribués dans les mairies, y viennent chercher des portions pour leur fa
explication du dernier rébus :
A coups de gaule vendangent les Normands.
Tout lecteur du rébus ci-dessus qui en enverra une explication exacte avant samedi prochain, pourra récla
mer, au tiers de sa valeur, un des huit derniers volumes parus de l’Illustration , soit moyennant 6 fr. au lieu de 18.
Aug. Marc, directeur-gérant.
Imprimerie de I’Illustration, A. MARC, 22, de Verneuil, à Parig, Encres typographiques de Ch. Lorilleux.
mille; les indigents, dans certaines cantines, y peuvent consommer sur place les aliments préparés par la cantine.
C’est un de ces derniers établissements, installé dans le 2e arrondissement, que représente notre gravure. Vous y voyez passer et repasser, sous la surveillance du vétéran de garde, de pauvres femmes, de pauvres vieillards, de pauvres enfants, tout le Paris souffreteux du siège.
Et la cantine, comme une providence, a ceci de consolant, qu’elle réjouit les malheureux qui s’a
dressent à elle. On sort de là réconforté. Bouillon, légumes, viande, tout est propre, tout est sain,
tout est bien préparé, et les préposés comprenant qu’il faut, aujourd’hui, faire bonne mesure à la misère, ne chipotent pas les rations.
Ces jours derniers, un pauvre vieux m’aborde au coin d’une rue et me dit : — Monsieur, j’ai faim !
Pour toute réponse, je l’ai conduit à une cantine municipale, et pour trente centimes, je l’ai fait dîner.
Après deux mois de siège, avoir pour le pauvre un dîner pour trente centimes, n’est-ce pas merveilleux ? René du Merzer.
Un étranger, le lieutenant-colonel Staaf, vient de mettre à la disposition de l’Œuvre internationale des secours pour les blessés quelques centai
nes d’exemplaires de son ouvrage intitulé la Littérature. française.
Désireux de compléter son offrande patriotique, il consent à livrer son ouvrage à moitié prix, sous la réserve expresse d’appliquer les volumes achetés à ce but exceptionnel, et d’adresser les demandes directement à fauteur, 1, place Wagram.
Les préoccupations du moment nous empêchent de porter un jugement sur ce Cours de littérature, édité par la librairie Didier. Nous y reviendrons ultérieurement.
lui assurait que la population du grand-duché était généralement peu sympathique aux projets d’annexion. « En vérité, dit M. de Moltke, c’est « incompréhensible, car ces gens-là devraient « comprendre que leur avenir est entre nos mains,
« que bientôt nous pourrons leur faire ou beaucoup « de bien ou beaucoup de mal.
« Lorsque nous serons en mesure de disposer « de l’Alsace, et cela ne saurait tarder, en la réu« laissant au grand-duché de Bade, nous pourrons « former une superbe province comprise enlre « les Vosges et la Forêt-Noire, traversée dans « toute sa longueur par un beau fleuve, et, à coup « sûr, aucun pays au monde ne se trouvera dans « des conditions pareilles de bien-être et de pros« périté... »
Et vous voulez qu’en présence de pareilles rodomontades, de si insolentes prétentions trop hautement affirmées, je reste calme et patient!
En vérité, il 11e faudrait plus avoir dans les veines une goutte de vieux sang gaulois!...
Général A. Ducrot.
P. S. Un mot, pour terminer, qui peint assez bien la situation; il est d’un diplomate fort bien en cour et certainement en position d’être parfai
tement informé : « En vérité, écrivait dernière« nient le prince de M..., l’on dirait que nous « marchons avec des jambes en coton sur des « œufs, comme si nous avions peur de les casser, »
(La suite prochainement.)
MM. A. Chaix et Ce, rue Bergère, 20, nous prient d’annoncer qu’ils reçoivent tous Jeux de Loto, Dames, Echecs, Cartes, Dominos, neufs ou dé
fraîchis, pour être distribués dans les Ambulances, par les soins de la Société de Secours aux Blessés.
En dehors des Livres qui sont déjà donnés sous le patronage de la Société de Secours, ce sont des Jeux que l’on réclame le plus vivement pour les Blessés.
LES CANTINES MUNICIPALES
C’est surtout à l’heure où le riche lui-même commence à souffrir que le souvenir du pauvre devient sacré. Res sacra miser. A cet égard le Gou
vernement de la défense nationale n’a cessé, il faut bien le reconnaître, de se préoccuper de cette mauvaise conseillère qu’on appelle la faim.
Les cantines municipales sont en pleine activité, dans tous les arrondissements et fonctionnent, matin et soir, avec un zèle des plus louables.
L’organisation est montée sûr un excellent pied. Les porteurs de Bons, distribués dans les mairies, y viennent chercher des portions pour leur fa
explication du dernier rébus :
A coups de gaule vendangent les Normands.
Tout lecteur du rébus ci-dessus qui en enverra une explication exacte avant samedi prochain, pourra récla
mer, au tiers de sa valeur, un des huit derniers volumes parus de l’Illustration , soit moyennant 6 fr. au lieu de 18.
Aug. Marc, directeur-gérant.
Imprimerie de I’Illustration, A. MARC, 22, de Verneuil, à Parig, Encres typographiques de Ch. Lorilleux.
mille; les indigents, dans certaines cantines, y peuvent consommer sur place les aliments préparés par la cantine.
C’est un de ces derniers établissements, installé dans le 2e arrondissement, que représente notre gravure. Vous y voyez passer et repasser, sous la surveillance du vétéran de garde, de pauvres femmes, de pauvres vieillards, de pauvres enfants, tout le Paris souffreteux du siège.
Et la cantine, comme une providence, a ceci de consolant, qu’elle réjouit les malheureux qui s’a
dressent à elle. On sort de là réconforté. Bouillon, légumes, viande, tout est propre, tout est sain,
tout est bien préparé, et les préposés comprenant qu’il faut, aujourd’hui, faire bonne mesure à la misère, ne chipotent pas les rations.
Ces jours derniers, un pauvre vieux m’aborde au coin d’une rue et me dit : — Monsieur, j’ai faim !
Pour toute réponse, je l’ai conduit à une cantine municipale, et pour trente centimes, je l’ai fait dîner.
Après deux mois de siège, avoir pour le pauvre un dîner pour trente centimes, n’est-ce pas merveilleux ? René du Merzer.
Un étranger, le lieutenant-colonel Staaf, vient de mettre à la disposition de l’Œuvre internationale des secours pour les blessés quelques centai
nes d’exemplaires de son ouvrage intitulé la Littérature. française.
Désireux de compléter son offrande patriotique, il consent à livrer son ouvrage à moitié prix, sous la réserve expresse d’appliquer les volumes achetés à ce but exceptionnel, et d’adresser les demandes directement à fauteur, 1, place Wagram.
Les préoccupations du moment nous empêchent de porter un jugement sur ce Cours de littérature, édité par la librairie Didier. Nous y reviendrons ultérieurement.