« En avant, donc! en avant, et que Dieu nous protège !
Le général en chef de la 2e armée de Paris,
A. Ducrot.
Le Gouvernement de la défense nationale à la
population de Paris.
Citoyens,
L’effort que réclamaient l’honneur et le salut de la France est engagé.
« Tous l’attendiez avec une patriotique împaience que vos chefs militaires avaient peine à modérer. Décidés comme vous à débusquer l’en
nemi des lignes où il se retranche et à courir audevant de vos frères des départements, ils avaient le devoir de préparer de puissants moyens d’attaque. Ils les ont réunis; maintenant ils combattent; nos cœurs sont avec eux. Tous, nous som
mes prêts à les suivre, et, comme eux, à verser notre sang pour la délivrance de la patrie.
« A cette heure suprême où ils exposent noblement leur vie, nous leur devons le concours de notre constance et de notre vertu civique. Quelle que soit la violence des émotions qui nous, agitent,
ayons le courage de demeurer calmes. Quiconque fomenterait le moindre-trouble dans la cité trahi
rait la cause de ses défenseurs et servirait celle de la Prusse. De même que l’armée ne peut vaincre que par la discipline, nous ne pouvons résister que par l’union et l’ordre.
« Nous comptons sur le succès, nous ne nous laisserions abattre par aucun revers.
« Cherchons surtout notre force dans l’inébranlable résolution d étouffer, comme un germe de mort honteuse, tout ferment de discorde civile.
« Vive la France ! Vive la République ! »
(Suivent les signatures des membres du
Gouvernement.)
DÉFENSE DE PARIS. — Reconnaissance du 25 novembre à Bondy. -Engagement des 3e et 4e compagnies de marche de la garde nationale.
LA GARDE NATIONALE DEVANT L’ENNEMI
Rapport militaire
AU SUJET DE LA RECONNAISSANCE FAITE A BONDY•
25 novembre, soir.
Le gouverneur a reçu le rapport suivant, adressé par le commandant du 72e bataillon do guerre de la garde nationale à M. l’amiral Saisset, commandant les forts de l’Est :
« Amiral,
« En conformité des ordres que vous m’avez fait l’honneur de me transmettre, j’ai fait aujour
d’hui, avec les 3e et 4e compagnies de marche du
72° bataillon, une reconnaissance en avant des lignes occupées par nos grand’gardes.
« D’après les instructions de M. le commandant Massion, j’ai suivi la rue de la Forge, jusqu’à la route nationale de Paris à Metz. Là, j’ai détaché une section de tirailleurs commandés par le capi
taine Gortegianni, lui donnant l’ordre de suivre les bords du canal de l’Ourcq, pour protéger le détachement que j’ai conduit dans le village de Bondy.
« J’ai rejoint le commandant Massion à la barricade qui ferme la sortie du village. Sous sa direction, nous avons franchi la barricade. J’ai dé
ployé en tirailleurs la 3e compagnie, commandée par ses deux capitaines, MM. de Bouteiller et Dubray-Vital, sur le côté droit de la route, en m’abritant derrière les arnres. Les tirailleurs du canal, renforcés par le reste de la 4e compagnie,
sous les ordres du capitaine Gouchct, marchaient parallèlement.
« La réserve était formée par le bataillon des éclaireurs de la Seine, sous les ordres du commandant Barbe. Le feu de l’ennemi, qui jusqu’a-
DÉFENSE DE PARIS. Vue générale du 63e bastion, au sixième secteur.
Le général en chef de la 2e armée de Paris,
A. Ducrot.
Le Gouvernement de la défense nationale à la
population de Paris.
Citoyens,
L’effort que réclamaient l’honneur et le salut de la France est engagé.
« Tous l’attendiez avec une patriotique împaience que vos chefs militaires avaient peine à modérer. Décidés comme vous à débusquer l’en
nemi des lignes où il se retranche et à courir audevant de vos frères des départements, ils avaient le devoir de préparer de puissants moyens d’attaque. Ils les ont réunis; maintenant ils combattent; nos cœurs sont avec eux. Tous, nous som
mes prêts à les suivre, et, comme eux, à verser notre sang pour la délivrance de la patrie.
« A cette heure suprême où ils exposent noblement leur vie, nous leur devons le concours de notre constance et de notre vertu civique. Quelle que soit la violence des émotions qui nous, agitent,
ayons le courage de demeurer calmes. Quiconque fomenterait le moindre-trouble dans la cité trahi
rait la cause de ses défenseurs et servirait celle de la Prusse. De même que l’armée ne peut vaincre que par la discipline, nous ne pouvons résister que par l’union et l’ordre.
« Nous comptons sur le succès, nous ne nous laisserions abattre par aucun revers.
« Cherchons surtout notre force dans l’inébranlable résolution d étouffer, comme un germe de mort honteuse, tout ferment de discorde civile.
« Vive la France ! Vive la République ! »
(Suivent les signatures des membres du
Gouvernement.)
DÉFENSE DE PARIS. — Reconnaissance du 25 novembre à Bondy. -Engagement des 3e et 4e compagnies de marche de la garde nationale.
LA GARDE NATIONALE DEVANT L’ENNEMI
Rapport militaire
AU SUJET DE LA RECONNAISSANCE FAITE A BONDY•
25 novembre, soir.
Le gouverneur a reçu le rapport suivant, adressé par le commandant du 72e bataillon do guerre de la garde nationale à M. l’amiral Saisset, commandant les forts de l’Est :
« Amiral,
« En conformité des ordres que vous m’avez fait l’honneur de me transmettre, j’ai fait aujour
d’hui, avec les 3e et 4e compagnies de marche du
72° bataillon, une reconnaissance en avant des lignes occupées par nos grand’gardes.
« D’après les instructions de M. le commandant Massion, j’ai suivi la rue de la Forge, jusqu’à la route nationale de Paris à Metz. Là, j’ai détaché une section de tirailleurs commandés par le capi
taine Gortegianni, lui donnant l’ordre de suivre les bords du canal de l’Ourcq, pour protéger le détachement que j’ai conduit dans le village de Bondy.
« J’ai rejoint le commandant Massion à la barricade qui ferme la sortie du village. Sous sa direction, nous avons franchi la barricade. J’ai dé
ployé en tirailleurs la 3e compagnie, commandée par ses deux capitaines, MM. de Bouteiller et Dubray-Vital, sur le côté droit de la route, en m’abritant derrière les arnres. Les tirailleurs du canal, renforcés par le reste de la 4e compagnie,
sous les ordres du capitaine Gouchct, marchaient parallèlement.
« La réserve était formée par le bataillon des éclaireurs de la Seine, sous les ordres du commandant Barbe. Le feu de l’ennemi, qui jusqu’a-
DÉFENSE DE PARIS. Vue générale du 63e bastion, au sixième secteur.