Envoyé parle Gouvernement provisoire dans la Gironde, il fut nommé par son département à l’assemblée nationale, où il se lit remarquer, le 15 mai, par son énergie à maintenir l’assemblée et le Gouvernement établi. C’est alors qu’il fut nommé général en chef de la garde nationale de Paris, qu’il commanda pendant les journées de juin 1848.
Après avoir donné sa démission, il se montra à l’assemblée l’adversaire vigoureux du parti bona
partiste. C’est assez dire quel fut le sort qui lui fut rései’vé au 2 décembre. Après avoir essayé d’organiser la résistance dans le département de la Gironde, il se vit forcé, par un arrêt des com
missions mixtes, de quitter la France sous huit jours.
Sa première résidence fut la Belgique. Il s’établit ensuite dans le grand-duché de Luxembourg où, pendant seize années, il se livra à des travaux d’agriculture, en s’attachant à un cercle d’amis choisis.
L’amnistie impériale de 1859 ne le décida point à reconnaître le fait accompli. Comme Gharras,
son ami, comme Victor Hugo, Edgar Quinet et beaucoup d’autres, il répondit par un refus. Les journaux de Belgique et d Angleterre publièrent,
au mois de juin, sa protestation, conçue dans les termes suivants :
« J’ai une foi trop vive en mon pays pour ne pas préférer l’exil au spectacle de sa dégradation. A ceux qui me demandent si je rentrerai en France par une porte rouverte de l’homme du 2 décembre, je réponds : Jamais. »
La guerre actuelle le fit revenir à Paris, où le 148e bataillon de la garde nationale l’acclama commandant. Nommé avec le titre de générai au commandement du 3e secteur, il ne tarda pas à échanger cette position contre celle d’adjudant général de la garde nationale, puis quelques jours après, contre celle de commandant en chef, à la place du général Tamisier.
Le général Clément Thomas a vu sa nomination accueillie par tous les bataillons avec une sympathie sincère. Sa figure énergique, sa taille élevée, sa voix grave et retentissante lui donnent devant les bataillons de la garde civique l’atti
tude martiale que réclament les circonstances critiques où nous sommes.
Henri Vigne.
L’événement le plus important de la semaine est, sans contredit, la lettre que le comte de Moltke a écrite au général Trochu pour lui annoncer la défaite de l’armée de la Loire et la reprise d’Orléans par les Prussiens.
Nous ne savons pas assurément dans quelle me-. sure le chef de l’état-major général des armées prus
siennes a dit la vérité ; mais sans relever la forme insolite de cette communication étrange, nous devons rappeler les rapports que les généraux prussiens ont fait parvenir à Metz, dans le but de renseigner le maréchal Bazaine sur la situation de Paris et de la France; cet exemple nous suffit pour montrer comment les états-majors prussiens dé
naturent les faits dont ils ont à rendre compte. N’ont-ils pas donné l’assurance à l’armée de Metz que la France était en proie à la plus sanglante anarchie ? Ces précédents sont de nature à nous rendre circonspects à l’égard de toute communi
cation prussienne. Mais si le général en chef de Metz ne sut pas se montrer à la hauteur des cir
constances, nous avons été heureux de voir que la lettre de M. de Moltke a été reçue par nos géné
raux avec un patriotisme qui montre que chez eux le citoyen se retrouve dans le soldat.
LA GUERRE.
La guerre actuelle a deux phases bien distinctes. Dans la première, les affaires, militaires de la France ont été engagées et conduites avec une in
capacité et une ineptie dont l’histoire n’offre pas d’exemple. Dans la seconde, c’est la France tout entière que la Prusse trouve armée devant elle, et dans ces conditions, les esprits les plus prévenus n’hésitent pas à reconnaître que la ténacité, sui
vant le mot de Gambetta, peut donner l’avantage à la France.
Constatons, en effet, que les conditions de cette guerre font subir aux Prussiens autant de sacrifices qu’à nous mêmes.
Mêmes désastres et même désolation dans les deux pays belligérants. Vainqueurs et vaincus passent par les mêmes crises. Chez nous, les ar
mées prussiennes passent sur nos départements comme une trombe sur un champ de blé. Mais de l’autre côté du Rhin, la détresse n’est pas moins profonde. Faute de bras, la moisson n’a été faite . qü’à demi, et la disette atteint toute l’Allemagne du Nord. Les villes sont encore plus mortes que les nôtres. Un voyageur, revenant de Berlin, a raconté que dans la plus grande rue de Berlin il n’avait trouvé que trois magasins ouverts!.,.
Et la nécessité de se maintenir en pays ennemi constitue pour nos adversaires un désavantage qui se manifeste déjà par des faits caractéristiques et complètement favorables à notre cause.
D’un autre côté, l’armée ennemie elle-même est obligée de reconnaître qu’elle n’a plus seule
ment devant elle des corps de troupes, mais le pays tout entier. Officiers et soldats ne parlent qu’avec la plus vive répugnance de cette nouvelle phase de la guerre; ils sentent instinctivement que devant une nation debout une armée nombreuse, mais démoralisée, doit fatalement se trouver impuissante.
Les Prussiens s’imaginent nous terrifier en semant partout la dévastation et l’incendie. Ils ne fout qu’attiser la flamme qui les dévore. Et sur ce point, nous devons déclarer hautement que ce rè
glement de l’ennemi qui ne reconnaît pas à nos
populations le droit de se défendre est absolument contraire au droit des gens.
Et pour le prouver, nous n’avons qu’à invoquer le témoignage de la Prusse elle-même. En 1813, le roi de Prusse publia un édit dans lequel il disait à son peuple :
« Le combat auquel tu es appelé sanctifie tous les moyens.-Les plus terribles sont les meilleurs;
non - seulement tu harcèleras continuellement l’ennemi, mais tu détruiras et anéantiras les sol
dats isolés ou en troupes, tu feras main basse sur les maraudeurs. »
Tel était le langage de la Prusse en 1813, et c’est grâce à l’énergie des hommes qui le lui ont ins
piré qu’elle a sauvé sa nationalité, et plus tard vengé ses défaites. Comment pourrait-elle, au
jourd’hui que les rôles sont renversés, dénier à chaque citoyen français le droit sacré de prendre une arme et de la diriger contre les envahisseurs? Ce droit, nous le tenons de la nature et de la loi.
Une nation écrasée parla force conquérante résiste tant qu’elle le peut, et cette résistance ne peut amener contre ceux qui y prennent part aucune rigueur militaire en dehors de la lutte.
Partout, un homme désarmé est protégé par son impuissance de nuire, et quand l’arme qui lui a été arrachée n’avait été saisie par lui que pour la défense de son sol natal, de son foyer, de sa fa
mille, l’immoler froidement est un acte de lâche cruauté qu’aucun sophisme ne saurait excuser.
LE SIÉGE.
Au sujet du siège, la résistance de Paris a produit dans toute l’Allemagne une impression si désagréable que le gouvernement a cru devoir
répondre aux critiques de la presse et de l’opinion. Pour calmer l’impatience des populations,
le Staaizanzeiger, organe ôfficiei du ministère de la guerre, a publié un long communiqué qui nous expose au grand jour les idées et les plans de l’ennemi au sujet du siège. En voici le résumé :
« L’expérience nous apprend que, dans toute guerre avec la France il n’y a pas de paix satis
faisante possible, à moins que cette paix ne soit dictée à Paris même. Il suit de là que toutes nos
opérations ont nécessairement eu l’occupation de Paris pour objectif. Si Paris avait possédé une armée capable d’entreprendre sa défense, une longue résistance aurait été possible tant sur le front de la place que devant les forts de l’en
ceinte. Priver la France de cetle ressource en anéantissant une moitié des troupes françaises et en enfermant l’autre dans un cercle de fer, tel a été le résultat de la première partie de la campagne.
« Paris étant ainsi privé de l’armée qui aurait pu utiliser ses fortifications, l’efficacité des forts et du mur d’enceinte s’est trouvée fort diminuée. Cependant, malgré ce dommage infligé à l’en
nemi, les ressources morales et matérielles qui lui restent ne sont pas à mépriser; et comme ces forces ont été mises à 1a, disposition d’un com
mandant énergique,, la tâche de nos armées est une des plus difficiles dont l’histoire militaire du monde ait gardé le souvenir. »
LES DÉPARTEMENTS.
Enregistrons d’abord les faits de guerre que les dépêches nous ont fait connaître.
A Châtillon-sur-Seine, 7 à 800 Prussiens ont été surpris par Ménotti Garibaldi, et tous mis hors de combat ou faits prisonniers.
De son côté, le général Bourbaki a télégraphié, à la date du 20 novembre, au général Trochu que ses troupes, pourvues d’artillerie et de cava
lerie, étaient prêtes à marcher, et qu’il n’y avait pas de Prussiens entre Amiens, Beauvais, Chantilly et Gisors.
Au sujet de l’emprunt de Londres qui occupe depuis un mois le monde financier, nous pouvons dire aujourd’hui, malgré le silence du gouverne
ment, que la conclusion de l’emprunt est un fait certain.
Ce que Ton peut induire des renseignements publiés par les journaux, c’est que cet emprunt aurait été émis sous forme d’obligations remboursables dans un délai fixe, et que le taux no
minal auquel doit avoir lieu le remboursement correspond à un titre de rente 6 p. 100.
En voyant cet emprunt coté « 86 1/2 tout payé » et avec une prime variant de 1 1/2 à 1 3/4 pour les titres libérés de 20 p. 100 seulement, on a con
clu que le prix d’émission devait avoir été 85, ce qui n’équivaudrait qu’au prix de 42 1/2 pour du 3 p. 100.
En raison de l’écart qui existe entre ce prix et le cours de 54 à 55 où se maintient véritablement le 3 p. 100 français, on suppose qu’il existe des clauses qui motivent cet écart.
Get emprunt a été lancé par la maison J.-S. Mor-*
. gan et Cie (ancienne maison américaine Jos. Peabody et Cie).
Un article du Moniteur universel de Tours expose longuement les raisons qui ont justifié devant la délégation la conclusion de cet emprunt. Atten
dons la publication officielle des faits pour les juger.
Aug. Marc.
Le Journal officiel a reçu la communication que nous reproduisons ici :
« Le Gouvernement de la défense nationale porte à la connaissance de la population les faits suivants :
« Hier soir, le Gouverneur a reçu une lettre dont voici le texte :
Versailles, le 5 décembre 1870.
« Il pourrait être utile d’informer Votre Excel« lence que l’armée de la Loire a été défaite près « d’Orléans et que cette ville est réoccupée par les « troupes allemandes.
« Si toutefois Votre Excellence jugera à propos « de s’en convaincre par un de ses officiers, je ne « manquerai pas de le munir d’un sauf-conduit «pour aller et venir
Après avoir donné sa démission, il se montra à l’assemblée l’adversaire vigoureux du parti bona
partiste. C’est assez dire quel fut le sort qui lui fut rései’vé au 2 décembre. Après avoir essayé d’organiser la résistance dans le département de la Gironde, il se vit forcé, par un arrêt des com
missions mixtes, de quitter la France sous huit jours.
Sa première résidence fut la Belgique. Il s’établit ensuite dans le grand-duché de Luxembourg où, pendant seize années, il se livra à des travaux d’agriculture, en s’attachant à un cercle d’amis choisis.
L’amnistie impériale de 1859 ne le décida point à reconnaître le fait accompli. Comme Gharras,
son ami, comme Victor Hugo, Edgar Quinet et beaucoup d’autres, il répondit par un refus. Les journaux de Belgique et d Angleterre publièrent,
au mois de juin, sa protestation, conçue dans les termes suivants :
« J’ai une foi trop vive en mon pays pour ne pas préférer l’exil au spectacle de sa dégradation. A ceux qui me demandent si je rentrerai en France par une porte rouverte de l’homme du 2 décembre, je réponds : Jamais. »
La guerre actuelle le fit revenir à Paris, où le 148e bataillon de la garde nationale l’acclama commandant. Nommé avec le titre de générai au commandement du 3e secteur, il ne tarda pas à échanger cette position contre celle d’adjudant général de la garde nationale, puis quelques jours après, contre celle de commandant en chef, à la place du général Tamisier.
Le général Clément Thomas a vu sa nomination accueillie par tous les bataillons avec une sympathie sincère. Sa figure énergique, sa taille élevée, sa voix grave et retentissante lui donnent devant les bataillons de la garde civique l’atti
tude martiale que réclament les circonstances critiques où nous sommes.
Henri Vigne.
L’événement le plus important de la semaine est, sans contredit, la lettre que le comte de Moltke a écrite au général Trochu pour lui annoncer la défaite de l’armée de la Loire et la reprise d’Orléans par les Prussiens.
Nous ne savons pas assurément dans quelle me-. sure le chef de l’état-major général des armées prus
siennes a dit la vérité ; mais sans relever la forme insolite de cette communication étrange, nous devons rappeler les rapports que les généraux prussiens ont fait parvenir à Metz, dans le but de renseigner le maréchal Bazaine sur la situation de Paris et de la France; cet exemple nous suffit pour montrer comment les états-majors prussiens dé
naturent les faits dont ils ont à rendre compte. N’ont-ils pas donné l’assurance à l’armée de Metz que la France était en proie à la plus sanglante anarchie ? Ces précédents sont de nature à nous rendre circonspects à l’égard de toute communi
cation prussienne. Mais si le général en chef de Metz ne sut pas se montrer à la hauteur des cir
constances, nous avons été heureux de voir que la lettre de M. de Moltke a été reçue par nos géné
raux avec un patriotisme qui montre que chez eux le citoyen se retrouve dans le soldat.
LA GUERRE.
La guerre actuelle a deux phases bien distinctes. Dans la première, les affaires, militaires de la France ont été engagées et conduites avec une in
capacité et une ineptie dont l’histoire n’offre pas d’exemple. Dans la seconde, c’est la France tout entière que la Prusse trouve armée devant elle, et dans ces conditions, les esprits les plus prévenus n’hésitent pas à reconnaître que la ténacité, sui
vant le mot de Gambetta, peut donner l’avantage à la France.
Constatons, en effet, que les conditions de cette guerre font subir aux Prussiens autant de sacrifices qu’à nous mêmes.
Mêmes désastres et même désolation dans les deux pays belligérants. Vainqueurs et vaincus passent par les mêmes crises. Chez nous, les ar
mées prussiennes passent sur nos départements comme une trombe sur un champ de blé. Mais de l’autre côté du Rhin, la détresse n’est pas moins profonde. Faute de bras, la moisson n’a été faite . qü’à demi, et la disette atteint toute l’Allemagne du Nord. Les villes sont encore plus mortes que les nôtres. Un voyageur, revenant de Berlin, a raconté que dans la plus grande rue de Berlin il n’avait trouvé que trois magasins ouverts!.,.
Et la nécessité de se maintenir en pays ennemi constitue pour nos adversaires un désavantage qui se manifeste déjà par des faits caractéristiques et complètement favorables à notre cause.
D’un autre côté, l’armée ennemie elle-même est obligée de reconnaître qu’elle n’a plus seule
ment devant elle des corps de troupes, mais le pays tout entier. Officiers et soldats ne parlent qu’avec la plus vive répugnance de cette nouvelle phase de la guerre; ils sentent instinctivement que devant une nation debout une armée nombreuse, mais démoralisée, doit fatalement se trouver impuissante.
Les Prussiens s’imaginent nous terrifier en semant partout la dévastation et l’incendie. Ils ne fout qu’attiser la flamme qui les dévore. Et sur ce point, nous devons déclarer hautement que ce rè
glement de l’ennemi qui ne reconnaît pas à nos
populations le droit de se défendre est absolument contraire au droit des gens.
Et pour le prouver, nous n’avons qu’à invoquer le témoignage de la Prusse elle-même. En 1813, le roi de Prusse publia un édit dans lequel il disait à son peuple :
« Le combat auquel tu es appelé sanctifie tous les moyens.-Les plus terribles sont les meilleurs;
non - seulement tu harcèleras continuellement l’ennemi, mais tu détruiras et anéantiras les sol
dats isolés ou en troupes, tu feras main basse sur les maraudeurs. »
Tel était le langage de la Prusse en 1813, et c’est grâce à l’énergie des hommes qui le lui ont ins
piré qu’elle a sauvé sa nationalité, et plus tard vengé ses défaites. Comment pourrait-elle, au
jourd’hui que les rôles sont renversés, dénier à chaque citoyen français le droit sacré de prendre une arme et de la diriger contre les envahisseurs? Ce droit, nous le tenons de la nature et de la loi.
Une nation écrasée parla force conquérante résiste tant qu’elle le peut, et cette résistance ne peut amener contre ceux qui y prennent part aucune rigueur militaire en dehors de la lutte.
Partout, un homme désarmé est protégé par son impuissance de nuire, et quand l’arme qui lui a été arrachée n’avait été saisie par lui que pour la défense de son sol natal, de son foyer, de sa fa
mille, l’immoler froidement est un acte de lâche cruauté qu’aucun sophisme ne saurait excuser.
LE SIÉGE.
Au sujet du siège, la résistance de Paris a produit dans toute l’Allemagne une impression si désagréable que le gouvernement a cru devoir
répondre aux critiques de la presse et de l’opinion. Pour calmer l’impatience des populations,
le Staaizanzeiger, organe ôfficiei du ministère de la guerre, a publié un long communiqué qui nous expose au grand jour les idées et les plans de l’ennemi au sujet du siège. En voici le résumé :
« L’expérience nous apprend que, dans toute guerre avec la France il n’y a pas de paix satis
faisante possible, à moins que cette paix ne soit dictée à Paris même. Il suit de là que toutes nos
opérations ont nécessairement eu l’occupation de Paris pour objectif. Si Paris avait possédé une armée capable d’entreprendre sa défense, une longue résistance aurait été possible tant sur le front de la place que devant les forts de l’en
ceinte. Priver la France de cetle ressource en anéantissant une moitié des troupes françaises et en enfermant l’autre dans un cercle de fer, tel a été le résultat de la première partie de la campagne.
« Paris étant ainsi privé de l’armée qui aurait pu utiliser ses fortifications, l’efficacité des forts et du mur d’enceinte s’est trouvée fort diminuée. Cependant, malgré ce dommage infligé à l’en
nemi, les ressources morales et matérielles qui lui restent ne sont pas à mépriser; et comme ces forces ont été mises à 1a, disposition d’un com
mandant énergique,, la tâche de nos armées est une des plus difficiles dont l’histoire militaire du monde ait gardé le souvenir. »
LES DÉPARTEMENTS.
Enregistrons d’abord les faits de guerre que les dépêches nous ont fait connaître.
A Châtillon-sur-Seine, 7 à 800 Prussiens ont été surpris par Ménotti Garibaldi, et tous mis hors de combat ou faits prisonniers.
De son côté, le général Bourbaki a télégraphié, à la date du 20 novembre, au général Trochu que ses troupes, pourvues d’artillerie et de cava
lerie, étaient prêtes à marcher, et qu’il n’y avait pas de Prussiens entre Amiens, Beauvais, Chantilly et Gisors.
Au sujet de l’emprunt de Londres qui occupe depuis un mois le monde financier, nous pouvons dire aujourd’hui, malgré le silence du gouverne
ment, que la conclusion de l’emprunt est un fait certain.
Ce que Ton peut induire des renseignements publiés par les journaux, c’est que cet emprunt aurait été émis sous forme d’obligations remboursables dans un délai fixe, et que le taux no
minal auquel doit avoir lieu le remboursement correspond à un titre de rente 6 p. 100.
En voyant cet emprunt coté « 86 1/2 tout payé » et avec une prime variant de 1 1/2 à 1 3/4 pour les titres libérés de 20 p. 100 seulement, on a con
clu que le prix d’émission devait avoir été 85, ce qui n’équivaudrait qu’au prix de 42 1/2 pour du 3 p. 100.
En raison de l’écart qui existe entre ce prix et le cours de 54 à 55 où se maintient véritablement le 3 p. 100 français, on suppose qu’il existe des clauses qui motivent cet écart.
Get emprunt a été lancé par la maison J.-S. Mor-*
. gan et Cie (ancienne maison américaine Jos. Peabody et Cie).
Un article du Moniteur universel de Tours expose longuement les raisons qui ont justifié devant la délégation la conclusion de cet emprunt. Atten
dons la publication officielle des faits pour les juger.
Aug. Marc.
LA LETTRE DE M. DE MOLTKE
Le Journal officiel a reçu la communication que nous reproduisons ici :
« Le Gouvernement de la défense nationale porte à la connaissance de la population les faits suivants :
« Hier soir, le Gouverneur a reçu une lettre dont voici le texte :
Versailles, le 5 décembre 1870.
« Il pourrait être utile d’informer Votre Excel« lence que l’armée de la Loire a été défaite près « d’Orléans et que cette ville est réoccupée par les « troupes allemandes.
« Si toutefois Votre Excellence jugera à propos « de s’en convaincre par un de ses officiers, je ne « manquerai pas de le munir d’un sauf-conduit «pour aller et venir