que le siège entrait dans une phase nouvelle. On n’allait plus seule
ment demeurer sur la défensive, mais prendre maintenant l’offen
sive et trouer, sur un point, la double ou triple ligne d’investis
sement construite autour de nous par l’ennemi. Feintes attaques et retraites, feints efforts ici, conti
nués là, l’opération tentée par nos généraux était ce qu’elle est en
core, fort complexe et peut-être fort longue. C’est à la population d’avoir la patience, tandis que les troupes au combat auront le courage ; et rendons à Paris cette jus
tice que, laissant là son humeur fébrile, inquiète et pressée, il at
tend dans le calme, avec la foi et la certitude, un dénotaient qui as
surera notre liberté et qui sauvera notre honneur.
Le 29, les combats s’engageaient autour de Paris, par l’Hay et Thiais, après une terrible canonnade partie de nos forts. Les trou
pes du général Vinoy, les soldats de la ligne et les fantassins- de ma
rine repoussaient l ennemi dans ses retranchements, et, tandis que le 106e bataillon de la garde natio
nale emportait la Gare-aux-Bœufs sous le feu de la mousqueterie prussienne, nos soldats se re
pliaient, emmenant leurs prison
niers, sous le canon des forts. L’attaque de l’Hay et de Thiais avait pour but de faire croire aux Prussiens que l’objectif de l’armée fran
çaise était de s’emparer de Ghoisyle-Roi, de cette façon on faisait se concentrer l’ennemi sur ce point, tandis qu’à Nogent on passait la Marne presque sans combat. L’o
pération, d’une audace et d’une nouveauté singulièrement heureuses, ne réussit point à cause de cette crue subite des eaux, attri
buée, par plusieurs, à la rupture d’un barrage par les Prussiens,
par d’autres, à la négligence du génie auxiliaire. Il fallut donc, le lendemain, traverser en combat
tant celte rivière qu’on eût passée la veille sans coup férir.
Ce lendemain était le mercredi, 30 novembre. La lutte s’engagea dès le matin. Tandis que la divi. sion Susbielle aLtaquait et emportait, sur la droite, Montmesly, le gros de l’armée du général Ducrot jetait ses ponts de bateaux sur la Marne, se jetait sur Brie et sur Champigny, puis, d’un élan su
perbe, disputait, arrachait pied à pied aux Prussiens les hauteurs de Villiors, de Cœuilly et de Clieiinevières. Ges trois dernières po
sitions couronnent, sur ces coteaux boisés, la plaine et les villages éta
gés au versant, Brie-sur-Marne et Champigny. Les mobiles de Seineet-Oise, partis le dimanche matin de Courbevoie, entraient, baïon
nette en avant, le mercredi, à Neuilly-sur-Marne, d’où les Prus
siens étaient partis. On les jetait aussitôt au pas de course sur Brie, tandis que les mobiles bretons, les mobiles de Seine-et-Marne et les régiments de ligne, le 32e en tête,
opéraient sur Champigny, qu ils emportaient d’assaut. A onze heu
res du matin, nous étions maîtres de la plaine et nous étions prêts à à emporter les positions élevées,
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nués là, l’opération tentée par nos généraux était ce qu’elle est en
core, fort complexe et peut-être fort longue. C’est à la population d’avoir la patience, tandis que les troupes au combat auront le courage ; et rendons à Paris cette jus
tice que, laissant là son humeur fébrile, inquiète et pressée, il at
tend dans le calme, avec la foi et la certitude, un dénotaient qui as
surera notre liberté et qui sauvera notre honneur.
Le 29, les combats s’engageaient autour de Paris, par l’Hay et Thiais, après une terrible canonnade partie de nos forts. Les trou
pes du général Vinoy, les soldats de la ligne et les fantassins- de ma
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nale emportait la Gare-aux-Bœufs sous le feu de la mousqueterie prussienne, nos soldats se re
pliaient, emmenant leurs prison
niers, sous le canon des forts. L’attaque de l’Hay et de Thiais avait pour but de faire croire aux Prussiens que l’objectif de l’armée fran
çaise était de s’emparer de Ghoisyle-Roi, de cette façon on faisait se concentrer l’ennemi sur ce point, tandis qu’à Nogent on passait la Marne presque sans combat. L’o
pération, d’une audace et d’une nouveauté singulièrement heureuses, ne réussit point à cause de cette crue subite des eaux, attri
buée, par plusieurs, à la rupture d’un barrage par les Prussiens,
par d’autres, à la négligence du génie auxiliaire. Il fallut donc, le lendemain, traverser en combat
tant celte rivière qu’on eût passée la veille sans coup férir.
Ce lendemain était le mercredi, 30 novembre. La lutte s’engagea dès le matin. Tandis que la divi. sion Susbielle aLtaquait et emportait, sur la droite, Montmesly, le gros de l’armée du général Ducrot jetait ses ponts de bateaux sur la Marne, se jetait sur Brie et sur Champigny, puis, d’un élan su
perbe, disputait, arrachait pied à pied aux Prussiens les hauteurs de Villiors, de Cœuilly et de Clieiinevières. Ges trois dernières po
sitions couronnent, sur ces coteaux boisés, la plaine et les villages éta
gés au versant, Brie-sur-Marne et Champigny. Les mobiles de Seineet-Oise, partis le dimanche matin de Courbevoie, entraient, baïon
nette en avant, le mercredi, à Neuilly-sur-Marne, d’où les Prus
siens étaient partis. On les jetait aussitôt au pas de course sur Brie, tandis que les mobiles bretons, les mobiles de Seine-et-Marne et les régiments de ligne, le 32e en tête,
opéraient sur Champigny, qu ils emportaient d’assaut. A onze heu
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