L’ILLUSTRATION




JOURNAL UNIVERSEL


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28e année. VOL. LVI. N° 1451
Samedi 17 Décembre 1870
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SOMMAIRE.


Texte: Mort du général Renault. — Revue politique de la se
maine. — Les Départements. — Actes du gouvernement. — Les batailles sous Paris: rapport militaire. — La question d’Ürient, — Notre artillerie. — Les morts français après les journées du 30 novembre, du 1er et du 2 décembre 1870. — Courrier de Paris. — La viande de cbeval. — Les papiers des Tuileries (suite). — Un gourbi prussien, à Villejuif.
Gravures : Le général Renault. — Défense de Paris : action
du 29 novembre, depuis l’Hay jusqu’à Sceaux; vue générale prise de la batterie Millaud par M. H. de L. L’atelier
H. Flaud servant à la fabri
cation des mitrailleuses Meudonet à la transformation des canons de 12. — Siège do
Paris: enterrement des morts tués dans les journées du 29 novembre au 2 décembre, à l’angle formé par la route de Vuliers et Je chemin de fer du Tremblay, près de Champigny. — Marché et abattage des chevaux pour l alimenta
tion : aspect du marché au boulevard d’Enfer; — Examen du vétérinaire; — Pesage, estimation et achat
— Marque de la commission sanitaire; — Marque du nu
méro d’ordre; — Le parc des chevaux acquis par la com
mission d’alimentation; —
L’abattage; — La saignée; —
Le soufflage; — Transport de la viande aux boucheries municipales. — Défense de Pans ; un gourbi dans les li
gnes des redoutes de Villejuif. — Rébus.
MORT DU GÉNÉRAL RENAULT
La mort héroïque du général Renault et les


pertes nombreuses essuyées par nos officiers attes tent, que dans cette crise suprême, commandants,


officiers et soldats se montrent également intrépi des devant l’ennemi.


I Le général Renault est tombé grièvement blessé,


Nos Souscripteurs dont l’abonnement ex
pire fin décembre sont priés de le renouveler immédiatement, s’ils veulent n’éprouver aucun retard dans la réception du journal.
LE GÉNÉRAL RENAULT
le 2 décembre, en combattant à la te te de ses troupes, et en rentrant à Paris par la porte de Vincennes, il répondait simplement à la foule émue qui se pressait sur son passage : — « Paris vaut bien une jambe. »
Le commandant du 1er corps de la deuxième armée était appelé par les soldats, Renault l’Ar
rière-garde, tant sa renommée de bravoure était bien établie partout.
Résumons ses états de service.
Le général Renault était entré à l’école de
Saint-Cyr en 1825, il était en 1835 capitaine dans la légion étrangère. Il
gagna successivement les grades de chef de ba
taillon et de lieutenantcolonel de zouaves, et en 1843 il commandait le sixième léger.


Nommé général de brigade en 1846, le généra)


Renaul t res ta en Afrique de 1839 à 1848, époque à laquelle il rentra en
France pour prendre le commandement d’une brigade de l’armée des Alpes. Il était général de division depuis 1851.
De 1851 à 1859, il retourna en Afrique où
il remplit plusieurs fois par intérim les fonctions de gouverneur général.
Pendant la campagne d’Italie, il prit le com


mandement d’une des divisions de l’armée ex


péditionnaire , et fut nommé sénateur en ré
compense de sa brillante conduite à Solferino.
Le brave général Re
nault était, en effet, le type du vrai soldat français : courage chevale
resque et dévouement à toute épreuve. C’est ain