l’exarque de l’empereur d’Orient. L’évêque Ecclesius, dont l’épiscopat dura de 524 à 534 avait fondé ce temple. Les
mosaïques qui rappellent l’histoire de l’église montraient l’empereur Justinien présidant a sa dédicace avec sa cour qui l’entoure, Théodora avec son cortège de femmes. Nous avons donné la figure de l’impératrice avec son diadème, son nimbe de perles et son manteau impérial chargé de pierreries.
LES GRANDES MANŒUVRES
Sous ce titre, MM. Boussod, Valadon et Ce (ancienne maison Goupil) viennent de publier un magnifique album, contenant les reproductions de trente tableaux de M. Edouard Détaillé. Ces reproductions sont parfaites. Hors texte et dans le texte, elles ont toutes les grandeurs.
Ce sont de véritables estampes; c’est le tableau même de l’artiste que l on a sous les yeux.
Le nom seul de M. Détaillé, si populaire, était fait pour assurer le succès de l’œuvre, même à prix élevé, c’est-à- dire faite avec les coûteux procédés de reproduction dont on a disposé jusqu’à ce jour pour illustrer les œuvres d’art. Mais les éditeurs ont voulu faire davantage; ils ont cher
ché le moyen de mettre les belles publications illustrées à la portée de tous par le bon marché, et ils l’ont trouvé dans la solution longtemps cherchée du problème de la reproduction en typographie d’une image photographique directement prise sur nature ou sur un tableau. Le succès a dépassé toutes les prévisions, comme en témoigne la reproduction du Cuirassier que nous donnons dans ce numéro. Impossible d’être d’une exactitude plus rigoureuse.
Grâce à ce nouveau procédé, les éditeurs ont pu réduire
le prix de cet album à la minime somme de trente francs. Et notez qu’il est imprimé sur papier velin quart grand aigle et que c’est une merveille de typographie. La publication des Grandes manœuvres est donc un véritable événement et marque le commencement d’une ère nouvelle dans l’art et le commerce des livres de grand luxe. L’album de MM. Boussod et Valadon est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à l’occasion du Ier janvier.
LA RÉCEPTION DU Ier JANVIER A L’ÉLYSÉE
A la page 14 de ce numéro, on trouvera l’article relatif à notre supplément en couleurs : la réception du Ier janvier
à l’Elysée. Nous en donnons ci-contre le diagramme, à l’aide duquel le lecteur pourra mettre un nom sur chaque figure.


NOTES ET IMPRESSIONS


Ceux qui gouvernent sont rarement touchés d’une utilité éloignée, quand l’avantage futur est balancé par les difficultés présentes.
Voltaire. *
* *
L’instinct chez la femme équivaut à la perspicacité des grands hommes.
Balzac.


*


* *
La publicité du crime et la célébrité qu’on lui accorde engendrent le crime.
Bulwer Lytton.
I. M Mollard.— 2. La Cour de Cassation.- 3. Amiral Peyron.— 4. Général Campenon. - 5- M. Tirard.- 6. M. Jules Ferry.— 7- M. Jules Grévy. 8. M. Meline,
9. M. Rouvier. — 10. M. Martin Feuillée— II. M. Raynal.-12. M.Failières. - 13. M. Walleck-Rousseau.- 14. M. Cochery.- 15. Comm Dessiner. - 16. Comm Fayet. 17. Colonel de Lichtenstein. — 18. Colonel Cance. — 19. Général Pittié.


Il n’est pas de gouvernement plus durable que ceux qui ont pour raison d’être l’impossibilité d’en fonder un autre.


Prévost-Paradol.


*




On peut avoir un idéal plus grand que soi, mais chacun fait commencer le joli au point où il sait atteindre lui-même.


Saimte Belve.
*
* *
La littérature! elle est enterrée au pied de la tribune. Quand un peuple lit ses journaux, il ne lit guère ses livres.
E. ET J. DE GONCOURT.


*


De tous les hommages qu’on peut rendre à un poète, l’acheter est le plus sincère et celui qui le touche le plus.
V. Cherbuliez.


* *


L’artiste est un créateur d’hommes; quand il ne crée pas son Adam, il n’est qu’un amuseur.
Emile Zola.
*
* *
Nous vivons à outrance, nous nous brûlons par tous les bouts, et nous nous étonnons de nos névroses et de l’anémie de nos entants !
*


Les habitudes sont des chaînes qui ne s’usent pas.


G.-M. Valtour.


NOS GRAVURES




Mme ***. On arrêtera le train! Et comme cela nous pourrons partir!


Et il y a des gens qui trouvent que Victor Hugo est immodeste !
Janvier va avoir, comme première fête, une kermesse de charité. Les dames patronesses de l’Orphelinat des Arts vont bientôt, au profit de leurs pen
sionnaires, vendre des objets d’art, des tableaux, des livres. La plupart des comédiennes les plus célèbres de ce temps ont trouvé, auprès des maîtres les plus illustres, un dévouement complet à une œuvre excellente.


Je me rappelle cette vente au profit des pauvres, pendant le siège de Paris, où une dame vendait des cigares.




M. Dorian en prend un.


— Ah! monsienr le Ministre, dit la vendeuse, je vous préviens que ces cigares sont très bons mais qu’ils sont très chers !
— Est-ce assez? répondit le ministre.


Et il tendit pour son cigare un billet de mille francs à la marchande.


Je souhaite qu’il se trouve plusieurs Dorian et même un Dorian parmi les acheteurs de la vente au bénéfice de l’Orphelinat des Arts.
Perdican.
THÉODORA
Notre courrier dramatique a donné le compte rendu de Théodora avec tous les détails que comportait une œuvre d’une telle importance; nos dessins le complètent. C’est d abord la grande scène du quatrième acte, celle dans laquelle se relève au plus haut degré le talent de l’auteur et où la poésie se développe dans toute l’intensité de son intérêt.
Nous sommes dans le cabinet de travail de l’empereur Justinien. Le théâtre est divisé en deux parties. Le cabinet proprement dit et le vestibule attenant au triclinium d’or du palais de la Magnanra. On a saisi le plan du complot grâce à Antonina la femme de Bélisaire qui a surpris le secret des conjurés. Andréas a pu s’évader. Mais Marcellus,
qui a pénétré dans la chambre de Justinien, a été frappé à la tête d’un coup de pommeau d’épée : il 11’est pas mort ; mais le bourreau le forcera à parler et les supplices lui arra


cheront le nom de son complice. Théodora, qui craint que ce nom échappe au centurion Marcellus, demande à inter


roger seule l’assassin, l’empereur s’est retiré avec Bélisaire, le préfet Eudémon et le patrice.
A l’avant-scène, l’impératrice décrit un à un à Marcellus les supplices qui l’attendent. Se taira-t-il? Aura-t-il le courage de sauver son ami en supportant tant d norribles souffrances? Le centurion doute de lui-même et supplie Théodora de lui épargner ces tortures en le frappant au


cœur avec le poignard d’or et de pierreries qu’elle porte comme une épingle dans sa coiffure.


Le grand dessin représente la loge impériale à l’Hippodrome où l’empereur et l’impératrice sont venus pour l’ou
verture des jeux. Le cortège qui accompagne les Augustes entoure l’empereur. Justinien est assis sur son trône, regar
dant l’arène. Théodora s’est placée à sa droite. A la vue de la souveraine, indigne de son rang, au lieu des acclama


tions habituelles, des cris insultants ont éclaté dans la foule.


On a saisi un des hommes les plus insolents; on le traîne enchaîné aux pieds de l’empereur. Sur un mot de Justinien les deux bourreaux écartèleront cet homme, Théodora a reconnu Andréas et le sauve de la justice et de la vengeance de l’empereur.
Le drame de Théodora a nécessité pour les costumes, les décors et la mise en scène, les recherches archéologiques les plus curieuses. Tout a été pris sur les monuments du vf siècle auxquels nous devons la connaissance de ce monde byzantin si merveilleusement luxueux. Nous n’au
rions pu croire aux descriptions des historiens si les étoffes, les vases précieux, les édifices ne nous étaient pas venus en aide. Les mosaïques sont du plus grand secours; surtout celles de Saint-Vital à Ravenne, qui fut le siège de