NOS GRAVURES
La carie du Tonkin. Noire ]>Ian de Chu. — I.a carte du Tonkin que nous publions, permettra à nos lecteurs de suivre très facilement la marche de nos braves soldats dans le Haut Tonkin, marche malheureusement interrompue par un échec dû surtout à des difficultés matérielles d approvisionnement.
Après la déplorable affaire de Bac-Lé, nous résolûmes de nous emparer de vive force de la partie du pays que l’ini
que mauvaise foi chinoise nous contestait. Déjà, nous avions occupé TuyenQuan et Thaï-Nguyen; restait Lang Son et Laokai. C’est par Lang Son que l’on se décida à commencer. On ne connaissait à peu près que la route mandarine conduisant de Bac Ninh à Lang Son. On dut y renon
cer en présence de l’accumulation des défenses chinoises dans une contrée aussi montagneuse. On reconnut enfin un autre passage, plus au sud, celui de la vallée du Loch Mam. La base d’opérations était toute désignée au point où cette dernière rivière cesse d’être navigable. C’est à Chu que s’arrêtèrent nos canonnières. De cet endroit, on gagnait par terre, à travers le col de Deou-Van, Dong Song, Than- Moï et enfin Lang-Son.
Chu était occupé en octobre dernier par le colonel Donnier Au mois de décembre et le 3 janvier, le général de Négt ier livra deux combats dans les environs.
Pendant ce temps et jusqu’à la fin de janvier, on accumula sur ce point, au moyen des jonques et des coolies, le plus d’approvisionnements possibles en vivres et munitions.
Nos soldats de la brigade Négrier passèrent ainsi près de quatre mois dans cette position avancée, avant en face d’eux, à petite distance, une armée chinoise de plus de 10,000 hommes.
A Chu, dont nous donnons un plan très détaillé, tracé de visu par le correspondant de l’Agence Havas, on fit son possible pour chasser l’ennui d’un cantonnement prolongé. Les Soldats s’occupèrent surtout à construire des cabanes (des cagnas) sur un alignement au cordeau.
Voici, en quelques mois, le panorama vu du fort de Chu et de la plaine environnante :
Parallèlement et à environ quatre cents mètres du Loch- Mam passe la route de Tray-Dam, que l’on prolonge actuellement dans la direction du défilé de Deou-Van ; un chemin de 1er Decauville réunit Chu à Tray-Dam. Une rue descend du fort et se dirige au quai d’embarquement, qu’elle gagne par une forte rampe et en faisant un coude à gauche.
Au nord, à l’est et à l’ouest de Chu s’étend une vaste plaine, limitée par des montagnes, formant une échelle d altitude. A l’est de Chu,et sur les bords du Loch-Mam,se
dressent plusieurs mamelons, dont quelques uns sont très hauts, et sur lesquels ont eu lieu les premiers combats du mois d’octobre dernier. Sur un de ces mamelons comman
dant la route de Tray-Dam, a été élevé un blockhaus, gardé par des légionnaires, et qui porte le nom du vaillant capi
tainè Cuvillier, tué sur un mamelon voisin. A l’ouesi, la plaine est complètement plate jusqu’à Min-Bop et Ha-Ho, ainsi qu’au nord, jusqu’à l’entrée des défilés du Deo-Quan.
Le 30 janvier dernier, le général Brière arriva à Chu. C’était le signal du départ de la colonne, composée de la t,v et de la 2e brigade. Après avoir passé le 2 février, le col de Deou-Van, on enlève, le 5, le camp de Dong-Song; le Il, léger combat et enfin le 13 à midi, le drapeau français Hotte à Lang-Son.
Lang-Son occupé parle général de Négrier et sa brigade, le général Brière ne tardait pas à revenir à Hanoï avec sa i e brigade, sous le commandement du colonel, passé général, Giovaninelli.
Ce retour précipité était motivé par un fait grave. Nos lecteurs verront sur notre carte du Tonkin, dans la direc
tion de Laokai, Tuycn-Quan, que fit occuper le général Millot. Cette citadelle était entourée d’ennemis. Brière remonta le fleuve Rouge et la rivière Claire. Le 28 février, il tomba sur l’ennemi, composé de ce côté de Pavillons
Noirs, surtout. Trois jours après, le 3 mars, l’héroïque garnison, sous le commandant Dominé, était sauvée après 18 jours d’un siège mémorable.
Depuis cette époque le général Giovaninelli est à Tuyen- Quan, mais avec les 4 ou 3000 hommes qu’il a sous la main, il doit résister en ce moment aux poussées des 30000 hommes,
Pavillons-Noirs et Chinois, commandés par Liou-Vinh- Phoc. Ce dernier prend une audace de plus en plus grande. Il y a quelques jours, un bataillon de zouaves, sorti de Hong-Hoa, se heurtait à Phu-lam-tao (au nord de cette ville), à un gros rassemblement d’ennemis, probablement l’avant-garde d’un corps important.
Nous devons maintenant, pour clore ce rapide résumé, citer les événements qui ont sou evé tant d’émotion et bouleversé notre direction gouvernementale, cette semaine.
Nous avons laissé plus haut le général de Négrier, avec sa seule brigade à Lang-Son, depuis le 19 février.
Jusqu’au 20 mars, le vaillant chef pousse prudemment quelques pointes en avant. Il va jusqu’à That-Khe, il détruit la porte de Chine.
Ignorait-il le nombre immense des ennemis? Toujours est-il que leurs masses énormes l’attaquent à Dong-Dang, en avant de Lang-Son. Combats acharnés les 23 et 24 mars, mais la prudence devant l’écrasante supériorité numérique de l’ennemi, nous commande de nous concentrer à Lang- Son et Kilua.
Et le 28 mars, c’est une nouvelle attaque furieuse des Chinois, une véritable avalanche. Le jeune chef est blessé.
L’armée se replie sur Dong-Song; sur notre carte, nos lecteurs trouveront Dong-Song et au-dessous Chu, que nous avons décrit plus haut et qui deviennent la tête de nos positions de cecôté, après avoir été notre base d’opérations contre Lang-Son.
Si, comme tout l’indique, nous évacuons également Tuyen-Quan et Thaï-Nguyen, notre ligne de défense par
tira de Hong-Hoa, et passera par Bac-Ninh, Kep (sur la route de Bac-Ninh et Lang-Son) et enfin Chu et Dong- Song.
L’armement des Chinois. — Il n’y a plus à se leurrer, non seulement sur la masse des Chinois, mise en mouve
ment, mais aussi sur leur armement. Aux fusils Mauser, aux Winchester, il faut joindre les mitrailleuses, les Krupp, les Vavasseur, les mortiers, les fusées de combat.
Notre gravure représente une batterie de Krupp et de mitrailleuses que l’un de nos correspondants a photographiée.
Ces armes sont neuves. Nous n’avons pas donné à leurs servants le temps d’en faire usage.
Hong-hoa : fort Chinois au nord de la citadelle. — Fort Chinois devant Bac-Ninh. — Le Chinois est un mer
veilleux terrassier. Avec un peu de science moderne, les fortifications de nos adversaires seraient inexpugnables.
Le grand défaut de leurs casemates, c’est le manque de ventilation et l’insuffisance de l’ouverture de leurs créneaux.
Quant aux défenses extérieures, ainsi qu’on peut en juger par notre dessin, également fait d’après une photographie,
c’est un chef-d’œuvre de rassemblement d’obstacles : pieux plantés dans le sol, enchevêtrés de mille façons, palissades, barrières de bambous verts, fossés, etc. C’est inextricable.
Tirailleurs annamites et tonkinois. Les premiers sont indigènes de la Cochinchine. Quelques compagnies ont été envoyées au Tonkin pour la durée de la guerre. Leur uniforme consiste en une veste très coquette en flanelle bleue foncée, pantalon large, pas de chaussure. L’uniforme est le même, mais en faille bleue, pour nos auxiliaires tonkinois, recrutés récemment au nombre de 6.000 et formés en trois régiments. G. F.
LE LIEUTENANT-COLONEL DUGENNE
Le lieutenant-colonel Dugenne est né à Pau, en 1841 ; il est entré à St-Cyr en 1859, et en est sorti en 1861
comme sous-lieutenant au 2e régiment étranger. Il a fait comme tel la campagne du Mexique où il a été décoré pour
sa belle conduite au siège de Oajaca. Il fut nommé lieutenant et, après“la campagne, il revint en France où il fut incorporé au 81e. Il été capitaine, lorsqu’il fit la campagne de 1870. Puis il passa successivement comme chef de bataillon dans les zouaves, chasseurs à pieds et enfin au 2e bataillon d’Afrique avec lequel il est parti pour le Tonkin, le 25 décembre 1884, où il a eu avec ce bataillon plusieurs engagements avec les Pavillons-Noirs et les pira
tes qui infestaient les montagnes de Marbre. Il a reçu dans l’un de ces engagements quatre blessures qui lui ont valu son grade de lieutenant-colonel. A peine remis de ses bles
sures il a été envoyé à la tète d’une colonne de 350 hommes pour prendre possession de la citadelle de Lang-Son et a été, comme on sait, victime d’un odieux guet-apens dans le défilé de Bac-Lé, dont il s’est tiré à son honneur.
LE COMMANDANT LATOUR
Le commandant Latour est le jeune officier de marine qui, à l’attaque de Fou-Tchéou, commandait le torpilleur
numéro 45, lequel, avec le numéro 46, et tous deux soutenus par la flottille des bateaux à vapeur, ont attaqué les deux navires chinois : le croiseur le Yang-Wu et la canonnière le Fu-Sing. Il fut dans cette chaude affaire grièvement blessé à l’œil.
M. Latour n’est âgé que de trente-quatre ans. Il est né le 3 mai 1851 et est entré au service en 1868. Nommé aspirant de première classe le 2 octobre 1871, enseigne de vaisseau le 17 décembre 1874, puis lieutenant de vaisseau, il était nommé en août 1883 au commandement du torpilleur, numéro 45.
LE COMMANDANT GOURDON
Le commandant Gourdon est né à Pithiviers (Loiret) le 19 janvier 1843. Il est un des rares officiers de marine qui ne soient pas passés par l’école navale. Sorti de l’Ecole po
lytechnique en 1864, il choisit la marine et fut embarqué en octobre de la même année sur le Jean Barl en qualité d’as
pirant de tre classe, nommé enseigne en 1865, lieutenant de vaisseau en octobre 1874 et chevalier de la Légion d’honneur en 1880.
Après avoir exécuté à la Guadeloupe des travaux hydro
PLAN DE CHU, TÊTE DE NOS POSITIONS DU CÔTÉ DE LANG-SON
La carie du Tonkin. Noire ]>Ian de Chu. — I.a carte du Tonkin que nous publions, permettra à nos lecteurs de suivre très facilement la marche de nos braves soldats dans le Haut Tonkin, marche malheureusement interrompue par un échec dû surtout à des difficultés matérielles d approvisionnement.
Après la déplorable affaire de Bac-Lé, nous résolûmes de nous emparer de vive force de la partie du pays que l’ini
que mauvaise foi chinoise nous contestait. Déjà, nous avions occupé TuyenQuan et Thaï-Nguyen; restait Lang Son et Laokai. C’est par Lang Son que l’on se décida à commencer. On ne connaissait à peu près que la route mandarine conduisant de Bac Ninh à Lang Son. On dut y renon
cer en présence de l’accumulation des défenses chinoises dans une contrée aussi montagneuse. On reconnut enfin un autre passage, plus au sud, celui de la vallée du Loch Mam. La base d’opérations était toute désignée au point où cette dernière rivière cesse d’être navigable. C’est à Chu que s’arrêtèrent nos canonnières. De cet endroit, on gagnait par terre, à travers le col de Deou-Van, Dong Song, Than- Moï et enfin Lang-Son.
Chu était occupé en octobre dernier par le colonel Donnier Au mois de décembre et le 3 janvier, le général de Négt ier livra deux combats dans les environs.
Pendant ce temps et jusqu’à la fin de janvier, on accumula sur ce point, au moyen des jonques et des coolies, le plus d’approvisionnements possibles en vivres et munitions.
Nos soldats de la brigade Négrier passèrent ainsi près de quatre mois dans cette position avancée, avant en face d’eux, à petite distance, une armée chinoise de plus de 10,000 hommes.
A Chu, dont nous donnons un plan très détaillé, tracé de visu par le correspondant de l’Agence Havas, on fit son possible pour chasser l’ennui d’un cantonnement prolongé. Les Soldats s’occupèrent surtout à construire des cabanes (des cagnas) sur un alignement au cordeau.
Voici, en quelques mois, le panorama vu du fort de Chu et de la plaine environnante :
Parallèlement et à environ quatre cents mètres du Loch- Mam passe la route de Tray-Dam, que l’on prolonge actuellement dans la direction du défilé de Deou-Van ; un chemin de 1er Decauville réunit Chu à Tray-Dam. Une rue descend du fort et se dirige au quai d’embarquement, qu’elle gagne par une forte rampe et en faisant un coude à gauche.
Au nord, à l’est et à l’ouest de Chu s’étend une vaste plaine, limitée par des montagnes, formant une échelle d altitude. A l’est de Chu,et sur les bords du Loch-Mam,se
dressent plusieurs mamelons, dont quelques uns sont très hauts, et sur lesquels ont eu lieu les premiers combats du mois d’octobre dernier. Sur un de ces mamelons comman
dant la route de Tray-Dam, a été élevé un blockhaus, gardé par des légionnaires, et qui porte le nom du vaillant capi
tainè Cuvillier, tué sur un mamelon voisin. A l’ouesi, la plaine est complètement plate jusqu’à Min-Bop et Ha-Ho, ainsi qu’au nord, jusqu’à l’entrée des défilés du Deo-Quan.
Le 30 janvier dernier, le général Brière arriva à Chu. C’était le signal du départ de la colonne, composée de la t,v et de la 2e brigade. Après avoir passé le 2 février, le col de Deou-Van, on enlève, le 5, le camp de Dong-Song; le Il, léger combat et enfin le 13 à midi, le drapeau français Hotte à Lang-Son.
Lang-Son occupé parle général de Négrier et sa brigade, le général Brière ne tardait pas à revenir à Hanoï avec sa i e brigade, sous le commandement du colonel, passé général, Giovaninelli.
Ce retour précipité était motivé par un fait grave. Nos lecteurs verront sur notre carte du Tonkin, dans la direc
tion de Laokai, Tuycn-Quan, que fit occuper le général Millot. Cette citadelle était entourée d’ennemis. Brière remonta le fleuve Rouge et la rivière Claire. Le 28 février, il tomba sur l’ennemi, composé de ce côté de Pavillons
Noirs, surtout. Trois jours après, le 3 mars, l’héroïque garnison, sous le commandant Dominé, était sauvée après 18 jours d’un siège mémorable.
Depuis cette époque le général Giovaninelli est à Tuyen- Quan, mais avec les 4 ou 3000 hommes qu’il a sous la main, il doit résister en ce moment aux poussées des 30000 hommes,
Pavillons-Noirs et Chinois, commandés par Liou-Vinh- Phoc. Ce dernier prend une audace de plus en plus grande. Il y a quelques jours, un bataillon de zouaves, sorti de Hong-Hoa, se heurtait à Phu-lam-tao (au nord de cette ville), à un gros rassemblement d’ennemis, probablement l’avant-garde d’un corps important.
Nous devons maintenant, pour clore ce rapide résumé, citer les événements qui ont sou evé tant d’émotion et bouleversé notre direction gouvernementale, cette semaine.
Nous avons laissé plus haut le général de Négrier, avec sa seule brigade à Lang-Son, depuis le 19 février.
Jusqu’au 20 mars, le vaillant chef pousse prudemment quelques pointes en avant. Il va jusqu’à That-Khe, il détruit la porte de Chine.
Ignorait-il le nombre immense des ennemis? Toujours est-il que leurs masses énormes l’attaquent à Dong-Dang, en avant de Lang-Son. Combats acharnés les 23 et 24 mars, mais la prudence devant l’écrasante supériorité numérique de l’ennemi, nous commande de nous concentrer à Lang- Son et Kilua.
Et le 28 mars, c’est une nouvelle attaque furieuse des Chinois, une véritable avalanche. Le jeune chef est blessé.
L’armée se replie sur Dong-Song; sur notre carte, nos lecteurs trouveront Dong-Song et au-dessous Chu, que nous avons décrit plus haut et qui deviennent la tête de nos positions de cecôté, après avoir été notre base d’opérations contre Lang-Son.
Si, comme tout l’indique, nous évacuons également Tuyen-Quan et Thaï-Nguyen, notre ligne de défense par
tira de Hong-Hoa, et passera par Bac-Ninh, Kep (sur la route de Bac-Ninh et Lang-Son) et enfin Chu et Dong- Song.
L’armement des Chinois. — Il n’y a plus à se leurrer, non seulement sur la masse des Chinois, mise en mouve
ment, mais aussi sur leur armement. Aux fusils Mauser, aux Winchester, il faut joindre les mitrailleuses, les Krupp, les Vavasseur, les mortiers, les fusées de combat.
Notre gravure représente une batterie de Krupp et de mitrailleuses que l’un de nos correspondants a photographiée.
Ces armes sont neuves. Nous n’avons pas donné à leurs servants le temps d’en faire usage.
Hong-hoa : fort Chinois au nord de la citadelle. — Fort Chinois devant Bac-Ninh. — Le Chinois est un mer
veilleux terrassier. Avec un peu de science moderne, les fortifications de nos adversaires seraient inexpugnables.
Le grand défaut de leurs casemates, c’est le manque de ventilation et l’insuffisance de l’ouverture de leurs créneaux.
Quant aux défenses extérieures, ainsi qu’on peut en juger par notre dessin, également fait d’après une photographie,
c’est un chef-d’œuvre de rassemblement d’obstacles : pieux plantés dans le sol, enchevêtrés de mille façons, palissades, barrières de bambous verts, fossés, etc. C’est inextricable.
Tirailleurs annamites et tonkinois. Les premiers sont indigènes de la Cochinchine. Quelques compagnies ont été envoyées au Tonkin pour la durée de la guerre. Leur uniforme consiste en une veste très coquette en flanelle bleue foncée, pantalon large, pas de chaussure. L’uniforme est le même, mais en faille bleue, pour nos auxiliaires tonkinois, recrutés récemment au nombre de 6.000 et formés en trois régiments. G. F.
LE LIEUTENANT-COLONEL DUGENNE
Le lieutenant-colonel Dugenne est né à Pau, en 1841 ; il est entré à St-Cyr en 1859, et en est sorti en 1861
comme sous-lieutenant au 2e régiment étranger. Il a fait comme tel la campagne du Mexique où il a été décoré pour
sa belle conduite au siège de Oajaca. Il fut nommé lieutenant et, après“la campagne, il revint en France où il fut incorporé au 81e. Il été capitaine, lorsqu’il fit la campagne de 1870. Puis il passa successivement comme chef de bataillon dans les zouaves, chasseurs à pieds et enfin au 2e bataillon d’Afrique avec lequel il est parti pour le Tonkin, le 25 décembre 1884, où il a eu avec ce bataillon plusieurs engagements avec les Pavillons-Noirs et les pira
tes qui infestaient les montagnes de Marbre. Il a reçu dans l’un de ces engagements quatre blessures qui lui ont valu son grade de lieutenant-colonel. A peine remis de ses bles
sures il a été envoyé à la tète d’une colonne de 350 hommes pour prendre possession de la citadelle de Lang-Son et a été, comme on sait, victime d’un odieux guet-apens dans le défilé de Bac-Lé, dont il s’est tiré à son honneur.
LE COMMANDANT LATOUR
Le commandant Latour est le jeune officier de marine qui, à l’attaque de Fou-Tchéou, commandait le torpilleur
numéro 45, lequel, avec le numéro 46, et tous deux soutenus par la flottille des bateaux à vapeur, ont attaqué les deux navires chinois : le croiseur le Yang-Wu et la canonnière le Fu-Sing. Il fut dans cette chaude affaire grièvement blessé à l’œil.
M. Latour n’est âgé que de trente-quatre ans. Il est né le 3 mai 1851 et est entré au service en 1868. Nommé aspirant de première classe le 2 octobre 1871, enseigne de vaisseau le 17 décembre 1874, puis lieutenant de vaisseau, il était nommé en août 1883 au commandement du torpilleur, numéro 45.
LE COMMANDANT GOURDON
Le commandant Gourdon est né à Pithiviers (Loiret) le 19 janvier 1843. Il est un des rares officiers de marine qui ne soient pas passés par l’école navale. Sorti de l’Ecole po
lytechnique en 1864, il choisit la marine et fut embarqué en octobre de la même année sur le Jean Barl en qualité d’as
pirant de tre classe, nommé enseigne en 1865, lieutenant de vaisseau en octobre 1874 et chevalier de la Légion d’honneur en 1880.
Après avoir exécuté à la Guadeloupe des travaux hydro
PLAN DE CHU, TÊTE DE NOS POSITIONS DU CÔTÉ DE LANG-SON