Ab. pour Paris, 3 mois, 8 îr.—6 mois,16 fr. — Un-an, 30 fr. Prix de chaque №, 75 c. — ta collection mensuelle, br., 2 fr. 75.
SOMMAIRE.
Histoire de la semaine. Portrait du roi Charles-Albert. — ta citasse aux filets .Peux Gravures.—Courrier de Paris. Le foyer de l Opéra sous l’ancienne direction. — Chronique musicale. — Académie des Sciences. — tes NOrts de Brest, Bochefort et Lorient. Vue générale de Brest à vol d oiseau; rade de Brest; vue : générale de Lorient; vue générale de Bochefort. — La Casdamî. IL NOuvelle, par M. O.-N. (Suite.) — Résurrection de l’Opéra.
Dix-sept Caricatures, parCham. — Bulletin bibliographique. — AnNOnces. — Ecole maritime du commerce à Paris. Une Gravure. -— Correspondance. — Principales publications de la semaine. — Rébus.
CHANGEMENTS D’ADRESSE. — Les abonnés qui désirent changer la destination de leur journal sont priés de vouloir bien prévenir l’administration au plus tard le jeudi qui précède la mise en vente des numéros.
Histoire de la Semaine.
Les conseils généraux sont en session, mais le résultat de leurs travaux, les vœux exprimés par ces assemblées dépar
tementales ne seront connus que plus tard ; la curiosité publique ne s’en préoccupe jamais bien vivement. — La réorganisation des services civils en Algérie l’a laissée éga
lement indifférente. — Le trésor a pu baisser l’intérêt de ses bons sans qu’elle y prit garde. — Un semblant d’émeute même a pu se former chaque soir rue Saint-HoNOré ; une répression inintelligente et brutale a pu prolonger cette émo
tion, puis l’absence de toute répression la laisser tomber d’èlle-même sans que les autres quartiers de Paris y prêtas
sent attention. C’est qu’on n’en a plus guère aujourd’hui que pour les drames terribles; c’est aussi que les NOuvelles de l’extérieur ont eu cette semaine une importance1 toute narticulière. F
Espagne. — Le général Narvaez, mandé d’urgence de Paris à Madrid pour y constituer un NOuveàu cabinet, s’est vu grâce à la changeante mobilité d’Isabelle, la victime de la plus incroyable mystification. Le 27 août, à peine arrive à Madrid, où il s’était rendu en crevant tous les che
vaux sur sa route, il s est présenté chez la reine, qui lui a confirmé 1 ordre de composer un ministère et de lui en présenter la liste. Le duc de Valence triomphant remit le lendemain à sa jeune souveraine une liste double de candidats
La reine l’ajourna au soir même après minuit. Le duc de Valence se rendit chez le roi, qüi, lui, suivant son idée fixe 1 ajourna a quatre mois.
Le soir, à l’heure dite, Isabelle critiqua la liste de candidats de façon à ne laisser nul espoir à son auteur. Narvaez demanda alors à sa souveraine pourquoi on l’avait fait venir
a quoi elle répondit que c’était précisément la question qu’elle s adressait à elle-même. A la suite de l’entrevue il s’en alla comme il était venu, avec cette seule différence, dit-on que
parti de Paris ambassadeur d’Espagne en France, il’a crù devoir a Madrid, dans son dépit fort explicable, résigner ces
fonctions. On dit que tout ce revirement a été conduit par M. de Salamanca.
La- rTe;.?,ariécLret du l” de ce mois » accepté la dé
mission de MM. Pacheco, Mazarredo, Benavidès, PaslorDiaz et Vahamonde. Elle conserve MM. de Salamanca et deSotello aux ministères des finances et de la marine, et elle ap
pelle au ministère de la guerre le général Cordova, à Tinstruction publique le général Ros de OlaNO, à l’intérieur M. Escosura, et M. Goyena au ministère de la justice. Il reste donc, our compléter Je ministère, à NOmmer le prési
dent du conseü ministre, des affaires étrangères. M. Cavallero, sous-secretaire d’Etat, est chargé de l’intérim de ce
dernier département. On a proNOncé les NOms du duc de Frias et du général Alais. L Heraldo fait remarquer que si ce der
nier est choisi, le NOuveau cabinet de Madrid, comme celui de Lisbonne, dont NOus parlerons tout à l’heure, sera composé presque exclusivement de militaires. Sur sept ministres, il n’y aurait pas moins de cinq généraux : les généraux Alais, Cordova, Ros, Sotello et Escosura.
Le ministère NOuveau a débuté par une amnistie complète. Un décret du 2 autorise la rentrée en Espagne de tous les émigrés politiques s ans exception, et annule toutes les poursuites commencées contre eux. Ce décret interdit aux
carlistes seulement le séjour en Catalogne, en Aragon, dans la Navarre et dans les provinces basques.
On assurait que le général Manuel Concha allait en Catalogne remplacer le général Pavia.
Portugal. — A Lisbonne aussi il y a un revirement, et M. Maghalaens, qui avait reçu mission de composer un ca
binet, s’est vu retirer ses pouvoirs. Malheureusement, en Portugal, c’est l’homme d’Etat libéral qui a été désavoué, et le NOuveau cabinet formé le 25 août l’a été sous les inspirations du maréchal Saldanha. L’élément militaire, NOus l’a­ vons déjà dit, s’y trouve en grande majorité. —Le brigadier
baron de Luz est NOmmé ministre des affaires étrangères ; il était quartier-maître général du maréchal dans la guerre civile. Le brigadier d’Almofalla, ministre de la guerre, était aussi son chef d’état-major. Le NOuveau ministre des finan
ces est le colonel Franzini, un homme très-distingué dans
les sciences, mais dans les sciences théoriques. Le ministre de là marine est M. Ivao de Fontes Pereiia, capitaine de vaisseau. Le ministre de l’intérieur est M. Antonio Azevedo Mello e Carvalho. Il avait été un instant ministre avec les
Cabrais et s’était séparé d’eux. Le ministre de la justice et des cultes est M. Antonio Fernandez de Silva Ferrao, con
seiller du tribunal suprême. Les NOuveaux ministres ont pu
blié unprogrammeéblouissant.
Ils y adoptent pour base la conciliation des partis, l’ob
servation de la charte, et l’accomplissement des engagements diplomatiques. Ils y promettent la moralité, l’honnê
teté, l’indépendance, la vertu. « Sans espérer qu’ils réaliseront toutes leurs promes
ses, dit le Journal des Débats, il faut souhaiter qu’ils en tiennent au moins quelquesunes. »
Etats pontificaux. — La Bilancia, journal semi-officiel de Rome, anNOnce l’arrivée de dépêches du roi de Piémont. D’un autre côté, on donne comme certaine l’adhésion du roi de Naples et du grand-duc de Toscane aux protestations du saint-père.
On anNOnce encore que le roi Charles-Albert, désirant manifester la haute estime qu’il professe pour Son Excel
lence le cardinal Ferretti et pour la conduite qu’il a mon
trée dans ces circonstances difficiles, vient de le décorer de la grand’eroix de Saint-Mau
rice et Saint-Lazare.Cet acte de Charles-Albert a été accueilli à Rome avec la plus grande satisfaction.
Piémont. — Une circulaire de Sa Majesté l’empereur d’Autriche a été envoyée dernière
ment à tous les gouvernements italiens sur la conduite com
mune à tenir pour main tenir la paix dans la Péninsule. Le gou
vernement sarde a cru devoir y répondre. D’un autre côlé,
une espèce de polémique entre le journal officiel de Turin et la gazette privilégiée de Milan a vivement attiré l’attention et préoccupé ies esprits.
Le bruit a couru que la Sardaigne venait d’aqceder à une alliance par l’Angleterre avec le Wurtemberg, la Bavière et le duché de Bade, pour s’opposer à l’intervention étrangère en Suisse.
Toscane. — Le grand-duc a modifié son cabinet et a institué un conseil d’Etat composé de quinze personnes, parmi lesquelles se trouvent des NOms populaires en Italie. Une des premières mesures sur lesquelles ce conseil aura a pro- NOncer est la formation de la garde nationale.
Charles-Albert, né le 2 octobre 1798, roi de Sardaigne, le 27 avril 1831,


L’ILLUSTRATION,




JOURNAL UNIVERSEL,


№.257. Vol. X. — SAMEDI II SEPTE.MRRE 1847. — - Bureaux : rue Richelieu, 60.
Ab. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 17 fr. — Un an, 52 fr. Ab. pour l’Étranger. — 10 — 20 — 40.