Le quai, quoique assez large, est presque toujours couvert de vins, d’eaux-de-vie, etc. Le déchargement des marchandises s’y fait très-difficilement. Les cales sont sans cesse encombrées parles NOmbreux individus qui traversent de Brest à Recouvrance et de Recouvrance à Brest, au moyen de bateaux de
passage, car il a paru impossible jusqu’à présent d’établir là un pontvolant. Ce serait entraver le mouvement perpétuel d’allée et de venue des bâtiments entre la rade et le port.
De la cale la Rose, une rampe assez rapide conduit au
parc au Duc, au château’, sur le cours d’Ajot, sur la place d’Armes, la place de la Tour-d’Auvergne, la place Saint
Louis, le quartier de la marine et les remparts. Au-dessus du parc au Duc est le sémaphore et le logement du guetteur.
Il serait superflu de décrire ici avec détail les établissements et les édifices que la marine a placés sur les deux ri
ves de la Penfeld, depuis l’avant-garde jusqu’à l’arrièregarde. NOus ne poumons que répéter ce qui a été dit par
M. Poney dans son intéressante moNOgraphie du port de Toulon. Tout ce qu’il NOus est permis de faire, c’est de jeter un coup d’œil rapide sur l’ensemble du port de Brest. NOus le voyons resserré entre deux montagnes et ses établissements construits parallèlement aux sinuosités de la rivière. Des quais en pierres de taille endiguent ce bras de mer et offrent sur toute son étendue des cales de construction et de débarquement, des canaux pour l’écoulement des eaux pluviales, des fontaines pour l’approvisionnement des vaisseaux en ar
Vue générale du port de Rochefort prise de là Direction d’Artillerie de Marine (Porte du nord).
mement, descoqueries pour la cuisine des équipages, desréservoirs remplis d’eau pour les incendies, des grues pour le déchargement des munitions et des marchandises, des chan
tiers pour y empiler les caNOns des vaisseaux désarmés, et enfin un espace assez vaste pour y classer et arranger avec ordre plus de deux mille ancres de vaisseaux, et pour y ar
rimer le NOmbre de caNOns et de boulets nécessaire à l’arme
ment d’une flotte entière, sans que cet arrangement puisse nuire au service. Un seul défaut est reproché au port de Brest, qui n’a pas, comme Toulon et Rochefort, une entrée monumentale : la rivière qui le forme manque de largeur.
On ne trouve pas là, comme à Toulon et à Cherbourg, un espace convenable pour déplacer facilement les vaisseaux, frégates et grands bâtiments qu’il faut déplacer.
II.
rochefort.
Après Toulon et Brest, Rochefort est le plus important des ports militaires de France.
Avant le onzième siècle, la féodalité avait bâti, au milieu
des marais, sur la rive droite de la Charente, à deux lieues
delà mer, un maNOir jusqu’alors sans importance historique. Le castel, environné de quelques cabanes de pêcheurs,
devait son NOm, Rupes fortium, à la colline sur le penchant de laquelle il était bâti.
Dans les guerres de la France avec l’Angleterre, dans les guerres de religion, dans les troubles civils qui ont ensan
glanté l’Aunis et la Saintonge, Rochefort a souvent figuré. En 1665, la châtellenie que le roi avait cédée par lettrespatentes du U septembre 1599, appartenait encore aux
héritiers d’Adrien de Lozeré, valet de chambre de Henri IV.
A cette époque, Louis XIV, préoccupé des moyens d’étendre sa domination, cherchait à créer une marine formida
ble. La France n’avait encore qu’un seul port de guerre, et le jeune monarque en voulait un second sur l’Océan, entre Brest et l’Espagne.
Déjà Colbert avait tenté vainement de l’établir à l’embouchure de la Seudre, ensuite à Brouage, puis à Soubise, puis à Tonnay-Charente; enfin, le grand ministre jeta les yeux
sur Rochefort, s’empara du domaine, et promit au propriétaire spolié un remboursement de cinquante mille écus qui ne fut jamais réalisé.
L’emplacement du port ne pouvait êlre mieux choisi, car la profondeur de la Charente est telle en cetendroit, que lès
plus grands vaisseaux lèges y sont à flot de mer basse ; ce point est favorablement situé dans le golfe de Gascogne, où des escadres peuvent se trouver affalées ; les rades des Trousses, de Saumonard, de l’île d’Aix, des Basques et de Chef-de
Vue générale du port de Lorient.
passage, car il a paru impossible jusqu’à présent d’établir là un pontvolant. Ce serait entraver le mouvement perpétuel d’allée et de venue des bâtiments entre la rade et le port.
De la cale la Rose, une rampe assez rapide conduit au
parc au Duc, au château’, sur le cours d’Ajot, sur la place d’Armes, la place de la Tour-d’Auvergne, la place Saint
Louis, le quartier de la marine et les remparts. Au-dessus du parc au Duc est le sémaphore et le logement du guetteur.
Il serait superflu de décrire ici avec détail les établissements et les édifices que la marine a placés sur les deux ri
ves de la Penfeld, depuis l’avant-garde jusqu’à l’arrièregarde. NOus ne poumons que répéter ce qui a été dit par
M. Poney dans son intéressante moNOgraphie du port de Toulon. Tout ce qu’il NOus est permis de faire, c’est de jeter un coup d’œil rapide sur l’ensemble du port de Brest. NOus le voyons resserré entre deux montagnes et ses établissements construits parallèlement aux sinuosités de la rivière. Des quais en pierres de taille endiguent ce bras de mer et offrent sur toute son étendue des cales de construction et de débarquement, des canaux pour l’écoulement des eaux pluviales, des fontaines pour l’approvisionnement des vaisseaux en ar
Vue générale du port de Rochefort prise de là Direction d’Artillerie de Marine (Porte du nord).
mement, descoqueries pour la cuisine des équipages, desréservoirs remplis d’eau pour les incendies, des grues pour le déchargement des munitions et des marchandises, des chan
tiers pour y empiler les caNOns des vaisseaux désarmés, et enfin un espace assez vaste pour y classer et arranger avec ordre plus de deux mille ancres de vaisseaux, et pour y ar
rimer le NOmbre de caNOns et de boulets nécessaire à l’arme
ment d’une flotte entière, sans que cet arrangement puisse nuire au service. Un seul défaut est reproché au port de Brest, qui n’a pas, comme Toulon et Rochefort, une entrée monumentale : la rivière qui le forme manque de largeur.
On ne trouve pas là, comme à Toulon et à Cherbourg, un espace convenable pour déplacer facilement les vaisseaux, frégates et grands bâtiments qu’il faut déplacer.
II.
rochefort.
Après Toulon et Brest, Rochefort est le plus important des ports militaires de France.
Avant le onzième siècle, la féodalité avait bâti, au milieu
des marais, sur la rive droite de la Charente, à deux lieues
delà mer, un maNOir jusqu’alors sans importance historique. Le castel, environné de quelques cabanes de pêcheurs,
devait son NOm, Rupes fortium, à la colline sur le penchant de laquelle il était bâti.
Dans les guerres de la France avec l’Angleterre, dans les guerres de religion, dans les troubles civils qui ont ensan
glanté l’Aunis et la Saintonge, Rochefort a souvent figuré. En 1665, la châtellenie que le roi avait cédée par lettrespatentes du U septembre 1599, appartenait encore aux
héritiers d’Adrien de Lozeré, valet de chambre de Henri IV.
A cette époque, Louis XIV, préoccupé des moyens d’étendre sa domination, cherchait à créer une marine formida
ble. La France n’avait encore qu’un seul port de guerre, et le jeune monarque en voulait un second sur l’Océan, entre Brest et l’Espagne.
Déjà Colbert avait tenté vainement de l’établir à l’embouchure de la Seudre, ensuite à Brouage, puis à Soubise, puis à Tonnay-Charente; enfin, le grand ministre jeta les yeux
sur Rochefort, s’empara du domaine, et promit au propriétaire spolié un remboursement de cinquante mille écus qui ne fut jamais réalisé.
L’emplacement du port ne pouvait êlre mieux choisi, car la profondeur de la Charente est telle en cetendroit, que lès
plus grands vaisseaux lèges y sont à flot de mer basse ; ce point est favorablement situé dans le golfe de Gascogne, où des escadres peuvent se trouver affalées ; les rades des Trousses, de Saumonard, de l’île d’Aix, des Basques et de Chef-de
Vue générale du port de Lorient.