Ce n’était point là, NOus en sommes fâchés pour NOtre héros, une promesse tout à fait désintéressée. Il venait de s’a­ percevoir que son pauvre cheval, rudement éclaboussé par les débris du granit, avait la croupe en sang et réclamait des soins immédiats. Or, en examinant mieux le personnage qu’il remerciait de loin, il avait vu pendre à sa ceinture ces grands ciseaux de Yesquilador bohémien, qu’on appelle en espagNOl tijeras, et cachas dans le dialecte des Rommanys.
Ces insignes attestaient un homme au courant de toutes les recettes du maquigNOnnage, et fort en état de panser un cheval blessé.
Dès qu’il eut compris NOn les paroles mais les gestes de Lambert, l homme descendit, ou, pour mieux dire, se laissa glisser en bas du rocher avec une prestesse, une agilité de chat-pard. Il jeta ensuite un coup d’œil de connaisseur sur l excellente bête pour laquelle on avait recours à lui, et, mar
mottant entre ses dents quelques paroles inintelligibles, il la prit par la bride, sans autres laçons, pour l’emmener avec lui.
«Doucement, mon brave!» s’écria Lambert à qui celte manœuvre sembla suspecte ; et il ressaisit lestement la bride que Yesquilador, du reste, ne ht pas mine de lui disputer. Seulement, cet homme continua de gravir un petit sentier cir
culaire qui serpentait sur les flancs du rocher, et cela, sans paraître attacher beaucoup d’importance à ce que Lambert le suivît ou s’éloignât.
Son indifférence à ce sujet détermina le jeune douanier. 11 roula la bride autour de son poignet, et, après quelque résistance, monta, suivi de son cheval, sur les traces du gitaNO.
Celui-ci le conduisit sur une espèce de plate-forme naturelle bornée au NOrd par la montagne même, et des trois autres côtés pur des pentes d’une extrême rapidité. En y arri
vant, Lambert regretta quelque peu la peine qu’il avait prise, car il se trouva fort à l’improviste en face d’un camp bohème perché là comme une nichée de vautours.
Il serait malaisé de peindre avec détail ce village NOmade construit en une heure et qu’une rafale pouvait enlever : ses tentes adossées aux rochers, ses marmites éparses, entourées de pots de terre et d ustensiles en cuivre; ici une écurie, c’est-à-dire un piquet où sont attachées, près d’un tas de fourrage, quatre ou cinq haridelles elllanquées; plus loin une remise, c’est-à-dire deux ou trois charrettes tant bien que
mal abritées sous quelques lambeaux de toile. Au-dessus d’un feu de branches mortes, un morceau de viande, em
broché d’uu bâton, tourne à côté d’un chaudron suspendu à deux piquets : c’est la cuisine principale. Les enfants de la tribu rôdent autour, le nez en l air, les yeux allumés par un appétit qui a besoin d’être réprimé. Aussi la vieille mégère, chargée de préparer le repas, effeuille-t-elle sur leur dos chacune des branches qu’elle va jeter au feu. — Quelques femmes, accroupies devant les tentes, rapiècent avec une incroyable patience les manteaux déchiquetés, les zamarras, les vestes de leurs maris. D’autres étendent au soleil une lessive diaprée de tons, et fort irrégulière de lignes, où l’œil le plus exercé distinguerait malaisément la forme primitive d’un mouchoir, d’une chemise, etc. Tout cela glapit et crie comme un troupeau d’oies sauvages. Drapés dans leurs gue
nilles, coiffés de longs bonnets rouges rejetés en arrière, et qui tombent jusqu’à la ceinture, leurs pieds nus cachés par l ampleur de leurs pantalons à l’espagNOle, les hommes for
ment des groupes moins actifs et moins bavards. La plupart,
dont le métier est le commerce des chevaux et des mules, n’ont pour le moment rien à faire. Ils devisent à loisir, la pipe ou le cigare à la bouche. Ç! et là, quelques vieillards, dont les yeux NOirs étincellent encore sous leurs sourcils grisonnants, mâchent et ruminent une chique de tabac.
D’un rapide coup d’œil, Lambert embrassa l’ensemble de ce curieux tableau. Il cherchait le chet de la bande, comme on cherche, en étudiant une physioNOmie, à en saisir le Irait caractéristique, à se rendre compte de ses promesses, de ses menaces. Quand il l’eut vu, l’idée lui vint naturelle
ment qu’il était tombé entre les mains des plus abominables scélérats de la création; et s’il n’eût élé trop tard pour recu
ler, si la retraite n’eût offert plus de dangers que tout autre parti, Lambert n eût pas hésité à fuir.
En effet,, il avait rarement vu, tout Parisien qu’il était, une figure plus effrayante que celle du seNOr Coude. Assis au pied du seul arbre qui eût trouvé, pour croître sur ce plaleau stérile, assez de terre, assez d’ombre, et assez de pro
motion contre le vent glacial des montagnes, on l’eûl re
connu à sa laideur, alors même que la recherche bizarre de son costume n’aurait pas manifesté ses prétentions à l auto
rité suprême. Le rougedominait parmi les haillons éclatants dont il était chargé. Des boutons de cuivre, d’argent, de liiigrane, les pailielaitnt de tous côtés. On y voyait circuler,
à propos et hors de propos, de vieilles broderies d’or fanées et NOircies. Un ruban écarlate entouraitla coiffe de son cha
peau à larges bords, et il avait, en travers sur ses geNOux, une vieille carabine espagNOle, aux b itteries massives, à la crosse incrustée de cuivre jaune.
Tel était ce grand personnage, occupé pour le moment à ronger le tuyau de sa pipe, dont il semblait apprécier la haute et forte saveur. La Casdami, assise à ses côtés, lui parlait avec une volubilité, une emphase de mauvais augure. Mais il faut rendre justice à qui de droit, le majestueux souverain écoutait à peine, et d’un air passablement ennuyé, les discours de sa terrible sujette.
Bien mieux, le seNOr Coude eut à peine aperçu Lambert qu’il se leva, et fit quelques pas au-devant de lui. C’était beaucoup de prévenance, et d’autant plus méritoire qu’elle lui coûtait horriblement. Outre qu’il boitait à faire peine, il avait le bras en écharpe et la tête enveloppée d’un bandage çà et là taché de sang. Il ne s’en montra pas moins fort hos
pitalier pour l’étranger que le hasard amenait dans son camp, et Lambert, en revanche, se garda bien de faire la moindre allusion aux blessures dont il le voyait couvert. De la part d’un habit vert, toute question à ce sujet aurait été pour le moins indiscrète. Donc, pendant que Yesquilador pan
sait son cheval, autour duquel les NOtables de la tribu s’étaient groupés, et dont ils évaluaient silencieusement le mérite incontestable, Lambert ne tint au chef bohémien que des pro
pos tout à fait indifférents. Tout au plus se basai da-t-il à se plaindre, sans trop insister là-dessus, des procédés irréguliers de la seNOra Casdami.
Cette insinuation fut reçue avec une parfaite indifférence. « Ne songez plus à cette bagatelle, répondit en souriant le vieux chef. La pauvre fille est lili... Il faut bien lui passer ses fantaisies. »
Lambert pensa que c’était pousser un peu loin l’euphémisme et l’indulgence, mais il garda pour lui cette réflexion iNOpportune, s’estimant fort heureux s’il quittait sain et sauf ce repaire de gens suspects.
«Elle m’a dit, continua le chef en montrant la Casdami, que vous étiez de ceux qui arrêtèrent Pepindorio. Cela est-il vrai?»
La question était délicate en diable, et Lambert le sentit bien. Pour y répondre en toute sûreté, il eût fallu devi
ner le parti que le seNOr Coude voulait tirer de l’aveu qu’il provoquait ainsi. A tout hasard, le douanier trouva bon d’é­ luder une interpellation si gênante.
« NOus arrêtons bien des gens, répliqua-t-il, sans tenir registre de leurs NOms. Je ne connais point celui dont vous parlez. »
Le rusé bohémien ne se méprit pas un instant sur le vrai sens de cette réponse.
«Vous êtes prudent, Jaracanalli,reprit-il, et c’est bien à vous. Mais ici vous n’avez que faire de tant de précautions.
Ce Pepindorio n’est plus des nôtres, et si jamais le scélérat tombe enlre mes mains... »
Le chef n’acheva pas sa menace... mais sa réticence et le NOir sourire dont elle fut accompagnée en disaient plus long que les fanfaronnades les plus terribles. Lambert, ce
pendant, ne jugea pas convenable de revenir sur sa réponse évasive. Le mauvais vouloir du bohémien pouvait bien n’ê- tre qu’une feinte.
«Que diriez-vous, continua celui-ci, que diriez-vous si je le déNOnçais à la justice pour avoir voulu assassiner son
chef, un Caloré comme lui... Mais je ne le ferai pas. La liri de los Calés, NOtre loi, me détend de le livrer aux Busnés... A présent, qu’il ne se hasarde pas à portée de ma carabine, ou siNOn... »
Et prenant son arme de la seule main qui lui restât libre, il visa, comme avec un pistolet, la Casdami debout à quelques pas des deux interlocuteurs. Elle accueillit cette menace par un de ses sauvages éclats de rire.
« Vous voyez bien qu’elle est lili, remarqua le vieux bohémien d’un ton tout à coup radouci... Quant à Pepindorio,
si vous le rattrapez jamais, et que vos juges veuillent en débarrasser le pays, tâchez de savoir où je me trouve... et faites-moi prévenir du jour où il sortira de prison... Je me charge de tout le reste. »
La Casdami s’était rapprochée d’eux; elle entendit les dernières paroles du seNOr Conde.
a C’est cela! chaohèpe! s’écria-t-elle à-son tour. Et si tu fais cela, paijllo, demande ensuite à la Casdami tout ce que tu pourras souhaiter... Tu l’auras, par ma foi la plus sacrée ; oui, min chabo, quand ce serait le meilleur ginete de la Man
che, le plus beau cordouan qui galope aujourd’hui entre Andujar et Séville, quand ce serait le Bar-lachi que les soldats
de la reine gardent, à Madrid, quand ce serait la plus jolie fille de tout Perpignan... »
Ces promesses, faites du plus grand sérieux par une mendiante à moitié folle, avaient quelque chose de fantastique, et attestaient une étrange confiance de la sorcière bohé
mienne dans son pouvoir surhumain. Lambert se garda bien de s’en moquer, ou de manifester à cet égard le moindre scepticisme philosophique. Il trouvait tout à fait son compte à ce que, pour le moment, ses deux interlocuteurs l’associas
sent à leurs projets de vengeance, et se voyait assuré par là de sortir sain et sauf d’une assez mauvaise passe. Il acquiesça donc, plulôt par son silence qu’autrement, aux propositions du chef gitaNO, qui, le voyant de si bonne composition, revint plusieurs fois à la charge.
« C’est ce misérable, disait-il, qui m’a mis dans l’état où je sms. Encore ne lui ai- je échappé que par miracle, avec une bonne cuchillada, un grand coup de couteau sur la tête, une balle dans la cuisse, et le bras cassé d’un coup de bâton... Mais que je les tienne seulement une heure en quel
que endroit sûr... lui et sa Pépita... je n’en demande pas davantage. »
Lambert, quand on lui amena son cheval, fort adroitement remis à bien, voulut, avant de s’éloigner, vérifier com
plètement certaine supposition qui, peu à peu, avait pris dans son esprit une consistance toujours croissante.
« Il est bon de s’entendre, dit-il à son hôte, qui, mettant de côlé toutes les susceptibilités du rang suprême, lui tenait humblement l’étrier. Si quelque chose arrivait dont il serait bon que vous fussiez instruit, à qui m’adresser pour vous le faire savoir?
— A qui? répéta le bohémien presque scandalisé de cette question... A qui s’adresser? mais, hombre, ne voyez vous pas tous les jours quelqu’un des nôtres ? Appelez le premier chalan (maquigNOn) venu; faites chercher, au coin des rues, quelqu’un de NOs Callées; dites-lui, en toute confiance, ce qu’il faut aller répéter, sans retard, au vieux Simprafié... Et ne vous mettez pas en peine du reste. »
Le reste n’importait guère, en effet, à NOtre curieux. Il venait de s’assurer qu’il avait affaire au père de Pepindorio,
ce dont, à vrai dire, il se doutait depuis quelque temps. Et il s’éloigna fort édifié du bon vouloir paternel, de la tendresse filiale, qui paraissaient régler les rapports de ces deux gita- NOs. La Casdami, chargée de remettre le voyageur en bon chemin, l’accompagnait en sifflant. Lorsqu’ils arrivèrent en vue des premières maisons de Montalba, elle se glissa der
rière lui, et sangla un vigoureux coup de gaule sur la croupe écorchée du pauvre cheval, qui se mit à ruer, exaspéré par la
douleur. Tandis que Lambert, presque désarçonné par ce brusque changement d’allures, luttait de son mieux pour se maintenir en selle :
« Tiens ta promesse, lui criait la Casdami, toujours avec son rire insensé; tiens ta promesse, ou je te tuerai. »
La suite au prochain numéro. O. N.
Frédéric Soulié.
Frédéric Soulié, dont les lettres déplorent la mort prématurée, était né à Foix (Ariége ) au mois de décembre 1800. Après avoir achevé à Poitiers des études commencées à Nan
tes, son père l’amena à Paris, où il fut tour à tour étudiant
en droit, employéauxdomaines etdirecteur d’une menuiserie mécanique. C est dans les momenls de loisir que lui laissait cette dernière profession qu’il composa Roméo et Juliette, imitation lointaine de Shakspeare, jouée à l’Odéon en 1827,
grâce à l’intervention de M. J. Janin, qui devait rester l’un de ses plus fidèles amis. Ce n’était pas son premier ouvrage ; un recueil de vers, les Amours françaises, fruit de ses loisirs de province, comme il le dit lui-même, avait vu le jour quelques
années auparavant. Dans un intervalle de trois ans, on voit Fréd. Soulié s’essayer à peu près dans tous les genres : l’élé
gie, la comédie, la NOuvelle, le roman, le drame, et ne refuser aucune collaboration; il fait des pièces tantôt avec M.Badon et tantôt avec M. Bossange, jusqu’à la publication des Deux Cadavres; c’est de ce roman que dale véritablement sa réputation de conteur, à laquelle le Conseiller d Etat, le Ma
gnétiseur, et surlout les Mémoires du Diable, vinrent bientôt mettre le sceau. Frédéric Soulié n’avait encore que trentesix ans, et quoique à cette époque le succès l’eût déjà et souvent couronné, les premières lignes de ce livre étrange attes
tent, par leur amertume, quelles rudes épreuves sa fierté naturelle avait subies. Il avait passé par tous les mécomptes de cette carrière, qui n’en est pas une, toute parsemée de ronces et d’épines dont l’homme de talent et l’honnête homme sentent la pointe acérée et déchirante jusque dans le succès; on peut en juger du moins d’après les lignes que NOus allons transcrire et qui contiennent un si douloureux enseignement- «Paris, dit-il, est le tonneau des Danaïdes,
on lui jette les illusions de sa jeunesse, les projets de son âge mûr ; il enfouit tout et ne rend rien ! Jeunes gens que votre heureuse étoile n’a pas encore amenés dans cette dévorante atmosphère, ne venez pas à Paris si l’ambition
d’une sainte gloire vous anime. Quand vous aurez demandé au public une oreille attentive pour celui qui parle bien et honnêtement, vous le verrez suspendu aux récits grossiers d’un écrivain -trivial ou aux contes vulgaires d’une gazette criminelle; vous entendrez le public crier à votre musé: «Tais-toi ou amuse-moi, il me faut des moxas pour réveil
ler mes sensations éteintes. As-tu des adullères monstrueux et d’effrayantes bacchanales de passions et des crimes à me raconter? Alors parle, je t’écouterai une heure, le temps durant lequel je sentirai ta plume âcre courir sur. ma sensibi
lité calleuse ou gangrenée; siNOn, tais-toi ; va mourir dans la misère et l’obscurité. La misère, c’est-à-dire le mépris, l’obscurité, ce supplice si bien NOmmé ! Mais vous n’en voudrez pas, jeunes gens, et alors que ferez-vous ? Vous pren
drez une plume, une feuille de papier, et vous écrirez en têle : Mémoires du Diable, et vous direz à vos lecteurs : « Ah !
vous voulez de cruelles choses pour vous en réjouir ; soit, ’ messeigneurs, voici un coin de votre histoire. »
Si dans NOs quelques lignes, simplement destinées à accompagner l’image de Soulié, NOus avions la prétention d’offrir au lecteur une appréciation littéraire, le passage qui précède pourrait être donné comme un spécimen de la ma
nière et du style de l’auteur; c’était quelque chose de heurté,
de rude, d’ironique et d’implacable ; la passion y va jusqu’à la violence; c’est un emportement plein d’une colère sau
vage. Le talent de Soulié a des convulsions ; son imagination
croyait A l’existence du mal, dont son cœur bon et sensible lui donnait en vain le démenti. Il est impossible de le lire sans se figurer quelque fascination ; on dirait un démon plus exalié que malicieux aux sollicitations duquel il se livre, et qui l’emporte avec des hurlements dans les espaces imagiT naires. Le talent de Soulié étaitfort, et il avait le goût faible et peu développé. Il ne doutait de rien : cette confiance fut la première cause de son succès ; elle explique les heureux
hasards de son génie, de même qu’elle en fait comprendre les imperfections. On peut dire que le talent de Frédéric Soulié s’empare plutôt des sens du lecteur que de son esprit : il exerce sur lui une sorte d’influence magnétique, il l’enve
loppe de mystères, il l’enferme dans des combinaisons infinies, il éveille sa curiosité par la terreur, et ne cesse d’évo
quer devant lui le grand fantôme de l’inconnu. Quelle que soit la place que l’avenir réserve à ses œuvres, il faut recon
naître qu’on n’arrive pas à produire un tel effet, si l’on n’est doué d’une puissance rare, et, en certains points, d’un talent supérieur ; car, ainsi qu’on l’a si bien dit, Soulié ap
partenait véritablement, et corps et âme, par ses études autant que par ses pensées, à cet art difficile qui consiste à parier aux hommes la langue qui convient le plus à leur es
prit, à leur imagination, à leurs passions ; l’art d’écrire n’est pas autre chose, et sous ce rapport Frédéric Soulié fut un écrivain par excellence.
Mais NOus parlons trop longuement de l’écrivain, lorsque c’est l’homme surtout qu’il faudrait faire connaître. Soulié était un homme supérieur plutôt encore par le cœur que par l’esprit, et il aura laissé plus d’amis que d’admirateurs. L e mot de la femme dévouée qui consola ses derniers moments est bien vrai. Il s’étonnait, au lit de mort, de ces NOmbreux témoignages d’intérêt qui lui arrivaient de toutes part» : « Qu’ai-je donc fait, s’écriait il, pour avoir méritétoute celte affection?— Vous avez été un bon homme. » Cette bonté native, ce meilleur des dons pour l’honnête homme, il la possédait à un haut degré. Il était chaleureux, obligeant, actif dans le bien, et, comme le disait un de ses amis, le ser