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peut le rehausser. Quelle que soit la valeur de ces gemmes, elles n’y sont que l’accessoire. La pièce de joaillerie, au contraire, est le triomphe des pierres précieuses; les métaux et les émaux n’y jouent qu’un rôle subsidiaire. On demande avant tout au joyau de mettre en valeur les gemmes, d’en souligner la magnificence. Ce programme simple est entouré de difficultés si le réalisateur tient à faire du joyau autre chose qu’un signe extérieur de richesse. Car alors il n’a pas seulement à combiner ses pierres de façon qu’elles jettent tout leur éclat, il lui faut aussi en obtenir de vrais effets plastiques. Or, c’est une opération fort délicate que d’établir des plans, de bâtir des reliefs avec des matières transparentes et resplendissantes.
Le diamant réserve ici maintes surprises. Sans une ingéniosité patiente et une initiative toujours en éveil, le mieux rompu aux secrets du métier n’en viendrait pas à bout. Le bon
joaillier, le metteur en œuvre, selon le terme technique, doit posséder une vision analogue à celle de ces sculpteurs qui savent obtenir sur leurs figures des jeux d’ombres et de demiteintes, de véritables effets de clair-obscur, par la manière dont ils atténuent certains détails à côté d’autres qu’ils accusent. Il importe que les brillants deviennent entre ses mains, selon leurs dimensions et leur taille, comme autant de brèves et de longues, on pourrait presque dire de valeurs de tons. Mais il est indispensable que le créateur de motifs ne complique point la tâche par des combinaisons trop subtiles ou trop anomales. Un arrangement sobre, logique, sans prolixité ni jactance, sans vaines appoggiatures, sera toujours la meilleure structure, le plus sérieux dessous d’une harmonie adamantine.
Ceci dit, abordons l’examen des ouvrages de M. Vever. Une vingtaine des plus typiques ont été reproduits dans ces pages.
Les motifs des joyaux, dont beaucoup sont formés entièrement de combinaisons linéaires,
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