A. Tagore et les peintres de l’école de Calcutta.


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ous pensions connaître l’Inde. Des écrivains — les meilleurs et les pires — s’étaient plu à évoquer le mouvement de ses peuples foulant les grandes roules de pèleri
nages, s’unissant autour des temples où s’accomplit le rite sanguinaire et cherchant le long du Gange le chemin qui mène au ciel, le troisième monde. Une Inde tour à tour somptueuse et sordide, animée et passive, toujours déconcertante au regard de l’Européen.
Et voici qu’aujourd’hui l’Inde vient à nous, non plus transfigurée par l’imagination des voyageurs, mais traduite directement par des artistes indigènes. Et ce n’est plus cet Orient de pacotille avec ses bazars, ses bayadères, et ses ascètes équilibristes, devantqui s’arrêtèrent, parmi tant d’autres, Jules Bois et André Chevrillon. La lumière brutale, les agitations démesurées, la sensualité facile — seuls trésors dont s’emparent les tonristes hâtifs — sont absentes de l’œuvre ordonnée, charmante et grave d’Abanin
Fig. 1. — abanindra nath TAGORE. — La Lettre d amour. (Appartient a J.-P. Gangouly.)


LE RÉVEIL ARTISTIQUE DE L’INDE