Les Baigneuses (1899).
Plus aiguë est cette même ivresse communiquée par Santa Maria degli Angeli(1909), parce qu’elle n’émane pas une seconde des choses représentées, mais de la pein
ture nue. On ne voit, dans ce tableau, aucun objet, ou, du moins, aucun objet d une individualité marquante, persuasive par elle-même : pas d’arbres fleuris, de cyprès graves, de ciel rose et blanc; mais un vert nombreux avec ce qu’il faut de bleu
et d’autres teintes pour le multiplier et lui donner son prix. Au moyen du procédé naïf de touches uniformément verticales, telles des gouttes d’émail, par la voie d’arbres, de plans, d’un fond de montagne quelconques, ce vert, saturé, pâli, exalté, suspendu, évanoui, épanoui, nous transporte au blanc nuancé des pierres, dans le délire de nos sens.
Du peintre encore tributaire du sujet, au peintre libéré et triomphant par les seules ressources de son art, vont ces deux œuvres, expressives de grâce. De frénéliques