VALENTIN DE ZUBIAURRE.
La nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles,
L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers.
Baudelaire.
ujourd’hui, où l’on n’entend parler que primitivisme, où l’on use et abuse de ce mot,
dès qu’une œuvre se présente sans aucune qualité bien définie de dessin ou de coloris,sous prétexte « d’ingénuité » et de « libre nature »,où il y a des peintres qui font. du primitivisme comme ils feraient de l académisme, et avec la même disposition et la même facilité, on a un scrupule d’appliquer ce mot devenu si bassement vulgaire à des artistes consciencieux, pratiquant leur art avec la rigoureuse sincérité des vrais primi
tifs. Tels sont les deux frères Valentin et Ramon de Zubiaurre. En face des œuvres paresseuses et désordonnées des faux primitifs d’aujourd hui pour lesquels on objecte, en excuse, que les natures ne peuvent,à l’époque présente,être ce qu’elles élaienl il y a cinq ou six cents ans, leur œuvre à eux proclame bien haut comment l’esprit d’un
primitif peut vibrer dans l’atmosphère moderne sans abdiquer aucun de ses mérites matériels, et ne fût-ce qu’à ce titre, elle mérite d’être attentivement étudiée.
Au lieu de suivre les courants de l’ambiance comme font les faux primitifs dans leur inquiétude et de faire ainsi de leur œuvre une épave emportée et noyée par ce courant, ils suivent la leçon des primitifs de l’époque gothique qui dominaient leur
Barin de San Nicolas (Ségovie). LES FRERES ZURIAURRE
La nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles,
L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers.
Baudelaire.
A
ujourd’hui, où l’on n’entend parler que primitivisme, où l’on use et abuse de ce mot,
dès qu’une œuvre se présente sans aucune qualité bien définie de dessin ou de coloris,sous prétexte « d’ingénuité » et de « libre nature »,où il y a des peintres qui font. du primitivisme comme ils feraient de l académisme, et avec la même disposition et la même facilité, on a un scrupule d’appliquer ce mot devenu si bassement vulgaire à des artistes consciencieux, pratiquant leur art avec la rigoureuse sincérité des vrais primi
tifs. Tels sont les deux frères Valentin et Ramon de Zubiaurre. En face des œuvres paresseuses et désordonnées des faux primitifs d’aujourd hui pour lesquels on objecte, en excuse, que les natures ne peuvent,à l’époque présente,être ce qu’elles élaienl il y a cinq ou six cents ans, leur œuvre à eux proclame bien haut comment l’esprit d’un
primitif peut vibrer dans l’atmosphère moderne sans abdiquer aucun de ses mérites matériels, et ne fût-ce qu’à ce titre, elle mérite d’être attentivement étudiée.
Au lieu de suivre les courants de l’ambiance comme font les faux primitifs dans leur inquiétude et de faire ainsi de leur œuvre une épave emportée et noyée par ce courant, ils suivent la leçon des primitifs de l’époque gothique qui dominaient leur