tout véritable artiste, il se renouvelle; il tend vers le mieux qui n’est pas toujours, fatalement,
l’ennemi du bien.., D’autres, plus savants et plus éloquents tout ensemble, ont traduit ici même la portée de cette métamorphose en commentant son envoi. Mais il serait injuste d’oublier que, dès 1891, dès la première intro
duction des « arts mineurs » au Salon de la Société Nationale, le bijou se montrait furtive
ment avec Jean Dampt et Charles Cazin. Le sculpteur pensif exposait une Bague (or et argent), avec une devise moyen-âgeuse; l’année suivante, il envoyait la Chimère; et le peintre Henri Duhem pouvait ainsi prophétiser, dans une plaquette intitulée Renaissance : « Le bijou familier est enfin spécimen, emblème, il s’in
génie, devient unique, au lieu des répétitions
fastidieuses qui déshonorent la pierre qu’elles enchâssent; il se cisèle abeille ou salamandre, fantôme ou femme aidant de son corps l’orient
de la perle, le scintillement du brillant; l’or devient symbole sous le ciseau de Dampt, orfèvre de la pendeloque ou de la bague : La Chimère qui vous dévore le cœur... »
Surprenante renaissance, en effet! Et, dès 1897, la liste des précurseurs s’enrichissait;
peintre ou sculpteur, deux artistes rivalisaient avec les professionnels pour fortifier cette libre et nouvelle école du bijou qui veut être à la fois une œuvre d’art et un état de l’âme : au Salon du Champ de-Mars, c’était Henry Nocq, chercheur érudit et subtil, dont la vitrine actuelle,
toujours attachante en sa sobriété, sollicitera prochainement notre analyse; c’était Victor Prouvé, l’amoureux de la Vie, de qui l’idéal multiple et familier conçoit encore aujourd’hui quelques bijoux nerveusement symboliques; au Salon des Champs-Elysées, c’était, parallèlement, Georges Fouquet, si personnel, dont l’art doit requérir bientôt, dans cette revue même, une monographie spéciale: son exposition présente est remarquable; elle se distingue aussitôt
HENRI DUBRET
HENRI DUBRET
l’ennemi du bien.., D’autres, plus savants et plus éloquents tout ensemble, ont traduit ici même la portée de cette métamorphose en commentant son envoi. Mais il serait injuste d’oublier que, dès 1891, dès la première intro
duction des « arts mineurs » au Salon de la Société Nationale, le bijou se montrait furtive
ment avec Jean Dampt et Charles Cazin. Le sculpteur pensif exposait une Bague (or et argent), avec une devise moyen-âgeuse; l’année suivante, il envoyait la Chimère; et le peintre Henri Duhem pouvait ainsi prophétiser, dans une plaquette intitulée Renaissance : « Le bijou familier est enfin spécimen, emblème, il s’in
génie, devient unique, au lieu des répétitions
fastidieuses qui déshonorent la pierre qu’elles enchâssent; il se cisèle abeille ou salamandre, fantôme ou femme aidant de son corps l’orient
de la perle, le scintillement du brillant; l’or devient symbole sous le ciseau de Dampt, orfèvre de la pendeloque ou de la bague : La Chimère qui vous dévore le cœur... »
Surprenante renaissance, en effet! Et, dès 1897, la liste des précurseurs s’enrichissait;
peintre ou sculpteur, deux artistes rivalisaient avec les professionnels pour fortifier cette libre et nouvelle école du bijou qui veut être à la fois une œuvre d’art et un état de l’âme : au Salon du Champ de-Mars, c’était Henry Nocq, chercheur érudit et subtil, dont la vitrine actuelle,
toujours attachante en sa sobriété, sollicitera prochainement notre analyse; c’était Victor Prouvé, l’amoureux de la Vie, de qui l’idéal multiple et familier conçoit encore aujourd’hui quelques bijoux nerveusement symboliques; au Salon des Champs-Elysées, c’était, parallèlement, Georges Fouquet, si personnel, dont l’art doit requérir bientôt, dans cette revue même, une monographie spéciale: son exposition présente est remarquable; elle se distingue aussitôt
HENRI DUBRET
HENRI DUBRET