se piquent aujourd’hui d’art appliqué. Nos décorateurs ne songent vraiment qu’à décorer, et leur décor se superpose à l’objet comme un détail inexplicable ou bien se substitue à lui.
Nous avons des chandeliers, des baguiers, des salières qu’encombrent des feuillages parasites, que peuplent de gênantes petites femmes. Nous avons des salières, des baguiers, des chan
deliers qui sont des femmes et des feuillages
absolument. Certaines de ces choses constituent de véritables rébus, ressemblent à ces images
où quelque figure dissimulée dans le sujet apparent défie la sagacité du chercheur : Où est le lièvre? Où est le gendarme? — Où est la lampe? Où est l’encrier? — L’encrier, qui le découvrirait dans cette pieuvre de M. Carabin
beauté. Mais tous les pétrisseurs de terre ne montrent pas ce sens des proportions logiques, et, dans les sections d’art décoratif, au Grand Palais, auprès de vases sagement construits, comme certains de M. Agathon Léonard ou de M. de Vallombreuse, combien paraissent lourds, incomplets, maladroitement compliqués. Les goulots sont trop courts ou bien sans mesure,
les anses tantôt lâches et tantôt étriquées, des branchages, des grappes, des feuilles et des fleurs s’amassent sur les flancs, empâtent la forme, font disparaître l’architecture intime. Ces œuvres procèdent de la seule fantaisie, rien n’y révèle le souci d’une adaptation à une destination quelconque, la préoccupation de l’usuel.
La méconnaissance du caractère pratique, c’est chose à peu près générale chez ceux qui
LAMPE (ÉTAIN)
LOUIS BOUCHER
BUIRE (ÉTAIN)
LOUIS BOUCHER